• À la Une: affrontements et exactions dans l'ouest de la Syrie
    Mar 8 2025

    « En Syrie, la peur de la bascule », titre l’Orient – Le Jour qui précise : « Des affrontements d’une intensité inédite sur le littoral à majorité alaouite font craindre que la fragile transition du pays vacille, trois mois seulement après la chute du régime Assad ». Bachar el-Assad qui est, on le rappelle, issu de la minorité alaouite. « Les affrontements » poursuit l’Orient – le Jour, « ont ramené les Syriens vers les heures sombres d’un passé qu’ils espéraient dépassé ». Le quotidien francophone libanais parle de « combats entre, d’un côté les forces loyales au président déchu et des civils, et de l’autre, les forces du gouvernement intérimaire ». « Des images de tueries de masse affluent sur les réseaux sociaux », poursuit l’Orient-Le Jour, « comme cette vidéo montrant des dizaines de corps calcinés, sans que l’identité des victimes ait pu être vérifiée ».

    Massacres de civils

    Le journal le Monde évoque aussi ces violences. Le quotidien français explique que le pouvoir syrien « a dépêché des milliers de soldats pour combattre un début d’insurrection armée, lancée par des fidèles du régime des Assad ». « Le leader Ahmed al-Charaa » ajoute le Monde, « a exhorté ses troupes à éviter toute exaction ou débordement, après des massacres de civils ». « Le bilan est incertain », mais « les combats auraient fait plusieurs centaines de morts ». « L’Observatoire syrien des Droits de l'Homme estime que plus de 130 civils ont été tués, dont au moins treize femmes et cinq enfants. Plus d’une cinquantaine d’hommes alaouites auraient été exécutés ».

    Troisième guerre mondiale

    Dans la presse internationale également, Donald Trump et… la Chine. C’est à lire dans le Corriere della Sera. « Trump », nous dit le quotidien italien, « Trump sait bien que la principale force à laquelle les États-Unis devront faire face n’est pas la Russie mais la Chine (…). Le match du siècle n’a pas encore commencé ». « Depuis quelques temps », précise le journal, « les experts américains, et pas forcément trumpiens, à commencer par le Pentagone, considèrent que les risques d’une troisième guerre mondiale sont dans le Pacifique, pas avec la Russie ». « Mais jusqu’à présent, Trump n’a pas dévoilé toutes ses cartes concernant la Chine ». Pour le moment, il est surtout question de guerre commerciale, toutefois « son plan à long terme n’est pas très clair », nous dit le Corriere della Sera. « Ses revirements soudains et répétés sur les tarifs douaniers contre le Mexique et le Canada, suggèrent qu’il est influencé par la performance des marchés et la pression des lobbies économiques américains… ». Comme toujours, la position de Donald Trump n'est pas très facile à décrypter...

    Manipulation des femmes

    Enfin en ce 8 mars, Journée Internationale des Droits des Femmes, la presse internationale consacre peu de place… aux femmes…À l’exception notable de Libération. Le quotidien français consacre un numéro spécial aux droits des femmes, sous différents angles. En terme d’urgence, le cas des afghanes est emblématique. Hier, à Paris, l’Unesco avait invité des femmes et des jeunes filles afghanes en exil à témoigner. « Sportives, journalistes, artistes, chercheuses et militantes », nous dit Libération, « toutes celles que le régime taliban voudrait faire taire et enfermer ». Parmi ces femmes, Marzieh Hamadi, championne de taekwondo, 22 ans, elle dénonce une « manipulation des femmes », par un régime qui « lave le cerveau » et prône une « éducation extrémiste ». « Les talibans », accuse Marzieh Hamadi, « transforment les femmes en femmes talibanes. Ils ne se contentent pas de leur interdire l’accès à l’éducation et à la vie publique, ils créent une génération de femmes qui servent leur idéologie ». Richard Bennet, rapporteur spécial de l’Afghanistan pour l’ONU, parle lui d’un « apartheid de genre » qui pourrait un jour devenir un « crime contre l’humanité ».

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  • À la Une: l'Europe en ordre de marche face à la Russie
    Mar 7 2025

    Le sommet de Bruxelles est à la Une de toute la presse européenne. Pour le Guardian, à Londres, c’est un « tournant » : « les dirigeants de l’Union européenne s’accordent sur un plan visant à augmenter considérablement les dépenses de défense. » « La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ajoute le quotidien britannique, a présenté un plan de 800 milliards d’euros, pour augmenter les dépenses de défense européennes ». Ursula von der Leyen, qui parle de « moment décisif pour l’Europe ».

    À Bruxelles, le Soir, rappelle les mots de Volodymyr Zelensky : « nous sommes très reconnaissants de ne pas être seuls ». Le Soir rappelle aussi « qu’il n’y a pas eu de marchandage avec le premier ministre hongrois ». « Viktor Orban voulait que l’Union européenne négocie avec la Russie, par devers les Ukrainiens ? Ses vingt-six homologues, unanimes, dictent au contraire leurs conditions pour tout effort visant à conclure une 'paix globale, juste et durable' ». Effort salué également par el Païs, qui parle d’une « étape historique », franchie par l’Union européenne qui « déploie un vaste dispositif de sécurité et de défense contre la menace russe ».

    Argent privé

    Dans cette perspective, chaque pays s'interroge sur la manière de financer un « réarmement ». C'est le cas de la France, notamment. « Le réarmement de la France : un casse-tête financier », titre le Figaro, qui a interrogé la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, selon laquelle, « toute hausse d’impôt pour financer cet effort est exclue ».

    « Alors que la France est surendettée », poursuit le quotidien français, « d’intenses réflexions sont en cours pour voir comment mobiliser l’épargne privée. Les idées fusent, par exemple celle de lancer un livret d’épargne dédié aux investissements dans la défense ». « Où trouver l’argent ? » s’interroge de son côté la Croix, qui constate : « Malgré les assouplissements budgétaires annoncés par l’Union européenne, les finances publiques françaises manquent de marge de manœuvre pour un effort supplémentaire en faveur de la défense. ». « Les leviers à la disposition du gouvernement sont en effet limités », estime la Croix. « Difficile d’augmenter les impôts, quand le taux de prélèvements obligatoires est le plus élevé de la zone euro. » Le journal évoque, lui aussi l'idée « d’en appeler à l’argent privé », « les investisseurs mais aussi les ménages dont l’épargne atteint des sommets depuis la pandémie ».

    Boycott

    Aux États-Unis, les éclats de Donald Trump en matière d’économie comment à faire des dégâts. « Les tarifs imposés par caprice déstabilisent les alliés mais aussi les marchés », s’exclame le New York Times, qui ajoute : « les investisseurs ont fait chuter les cours des actions jeudi, en raison de l’incertitude entourant les conséquences de l’inconstance du président Trump sur l’économie mondiale ». C’est ainsi, remarque le Wall Street Journal, « que les États-Unis ont partiellement réduit les droits de douane sur certains produits en provenance du Mexique et du Canada après la chute des marchés et le lobbying des entreprises auprès du président Trump. »

    Dans le même temps, la riposte s’organise, au Canada, notamment, où le boycott est à l’ordre du jour. Le New York Times annonce ainsi que « les provinces canadiennes ont restreint les vents d’alcool américain », alors qu’à Montréal, le Devoir explique que « les Québécois sont nombreux à affirmer qu’ils vont boycotter les Etats-Unis ». Mais ce n’est pas si simple. Le quotidien québécois nous explique ainsi que « l’exercice s’avère complexe », lorsque l’on veut par exemple « respecter l’environnement. » « En hiver », explique le Devoir, « beaucoup de fruits et de légumes (consommés au Canada) proviennent des États-Unis. Mais « si on achète des raisins du Chili pour éviter ceux de Californie, ce choix peut faire mal à la conscience environnementale de certains, vu la distance additionnelle parcourue ».

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  • À la Une: Macron en mode martial…
    Mar 6 2025
    C’est le constat dressé par Libération après l’allocution du président français hier soir. « À situation exceptionnelle, réaction exceptionnelle, commente le journal. Soulagé d’être projeté loin du théâtre politique hexagonal sur lequel il a perdu toute crédibilité depuis sa dissolution ratée, Emmanuel Macron a endossé le rôle qui lui va objectivement le mieux, celui de leader européen confronté à une crise internationale majeure. (…) “La menace russe est là“, a-t-il asséné d’emblée, avant d’annoncer de nouveaux efforts budgétaires et peut-être de nouvelles réformes afin d’accroître l’aide française et européenne à l’Ukraine et renforcer nos armées. “Il faudra des choix et du courage, a-t-il martelé, la mine grave, le moment exige des décisions sans précédent“. Force est de constater, reconnait Libération, qu’Emmanuel Macron n’a pas ménagé sa peine, depuis les premiers signes de lâchage émis par Donald Trump, pour battre le rappel de ses homologues européens, profitant de l’arrivée au pouvoir, au Royaume-Uni et en Allemagne, de deux hommes décidés à faire front commun et à s’en donner tous les moyens. »« Le choix des armes ne peut être que souverain… »Le Figaro embraye : « Emmanuel Macron devait rassurer l’opinion, clarifier la position du pays, présenter les choix à opérer pour la nation. En somme, faire œuvre de pédagogie, à la veille d’un sommet européen capital, à Bruxelles. Après une dissolution ratée et alors qu’il ne pourra pas se représenter en 2027, le chef de l’État est rattrapé par l’accélération de l’histoire et se replace ainsi sur le devant de la scène. »Le Figaro qui se félicite de la posture du président en matière de souveraineté : « il était fondamental qu’il éloigne l’idée d’une mutualisation européenne des décisions militaires. N’en déplaise à Ursula von der Leyen, la tentation du fédéralisme est une chimère en la matière, estime Le Figaro. Sans empêcher les alliances et les coalitions, le choix des armes ne peut être que souverain. Le “Make Europe Great Again“ ne peut passer que par la force des nations. Pas par une armée européenne. C’était important de le rappeler, pointe encore le quotidien de droite. Seule titulaire, avec la Grande-Bretagne, de la dissuasion nucléaire, la France en garde le contrôle. Ainsi que le pouvoir exclusif de mettre d’autres pays sous son bouclier. »Pas d’autre solution…« Le réarmement des pays occidentaux, un mal nécessaire », soupire pour sa part La Croix. « Vouloir la paix doit-il passer par un effort important de réarmement ? C’est tout l’amer paradoxe de la situation actuelle. (…) L’expérience montre qu’une arme produite finit toujours par être utilisée. Il n’est que de se rappeler comment les arsenaux militaires soviétiques ont été retrouvés dans les Balkans, en Afrique ou au Moyen-Orient après l’effondrement de l’URSS. Cette logique du rapport de force et non celle de la construction par le dialogue ne peut que nous heurter. » Mais « visiblement, reconnait La Croix, il n’y a pas d’autre voie possible aujourd’hui. »Sommet crucial à BruxellesAlors, les Vingt-Sept pays de l’Union européenne et Volodymyr Zelensky se retrouvent ce jeudi à Bruxelles pour un sommet extraordinaire sur l’Ukraine.Concrètement, précise le Guardian à Londres, « les dirigeants européens envisagent la perspective d’un retrait du soutien à long terme des États-Unis à Kiev et, plus généralement, à ses alliés européens. Ce sommet sera l’occasion de discuter d’une augmentation massive des dépenses de défense européennes pour compenser la diminution attendue du soutien transatlantique sous Trump. Parallèlement, les dirigeants européens discuteront d’une proposition de la Commission européenne visant à emprunter jusqu’à 150 milliards d’euros dans le cadre d’un plan de réarmement. »L’Union européenne prête à montrer les dents…« Aujourd’hui, plus personne n’en doute, l’Union européenne est résolue à montrer les dents, s’exclame Le Temps à Genève. (…) Plus qu’une question de priorité, c’est devenu une affaire de survie. Ce sursaut européen, à la mesure des menaces lancées par le nouveau pouvoir américain, sera-t-il le bon ? », s’interroge le quotidien suisse. « Pour être spectaculaire, il n’efface pas les divisions qui, au contraire, ne seront que redoublées tant il faudra convaincre à la fois les Etats qui rechignent à trop se distancier de la Russie (Hongrie, Slovaquie…) ou des États-Unis (comme l’Italie de Giorgia Meloni). Mais surtout, devenue une puissance carnivore parmi les autres, produisant des obus par millions en pleine période de montée des égoïsmes et des extrêmes droites, l’Europe ne pourra se dispenser de s’interroger en profondeur, pointe ...
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  • À la Une: l’âge d’or selon Trump…
    Mar 5 2025
    À peine terminé, déjà commenté… Le discours au Congrès de Donald Trump, il y a quelques heures, a été suivi minute par minute, par toute la presse internationale. Le président américain a martelé ses mantras habituels. Le Wall Street Journal les résume ainsi : « Donald Trump a énuméré ce qu’il considère comme ses plus grandes réalisations, notamment le changement de nom du golfe d’Amérique, la lutte contre l’idéologie transgenre, la répression de l’immigration et le démantèlement des initiatives en faveur de la diversité au sein du gouvernement fédéral et la réduction de ses effectifs. »Le Wall Street Journal qui met en exergue cette formule de Trump : « l’âge d’or de l’Amérique ne fait que commencer, il ne ressemblera à rien de ce qui a été vu auparavant. »Colère des démocratesPremier commentaire, donc, celui du New York Times : « ce n’était pas forcément le bon jour pour que le président Trump déclare devant le Congrès que “l’élan de l’Amérique est de retour“. Juste avant qu’il ne prenne la parole, le marché boursier était à la baisse, en raison des profondes inquiétudes suscitées par sa décision surréaliste d’imposer des droits de douane à ce qui était auparavant deux de nos plus proches alliés (le Mexique et le Canada). Et bien qu’il ait annoncé “la confiance est de retour“, l’indice de confiance réel des consommateurs, mesuré par le Conference Board, est au plus bas depuis août 2021. »Le New York Times enfonce le clou : « ce discours débordait de désinformation et de mensonges purs et simples de la part du président. Et il a suscité la colère des démocrates. » En effet, poursuit le quotidien américain, « il est difficile de rester de marbre lorsque le président licencie des dizaines de milliers de fonctionnaires sans autorisation et provoque délibérément une rupture avec des alliés de longue date en Europe et en Amérique du Nord à propos de l’Ukraine et des droits de douane. Il est difficile de ne pas s’indigner lorsque M. Trump prétend de manière ridicule qu’il va équilibrer le budget, alors que les réductions d'impôts qu'il propose contribueront à creuser le déficit. »« L’ère de l’indécence… »Pour Le Devoir à Québec, nous sommes entrés dans « l’ère de l’indécence » : « vous pourrez dire à vos petits-enfants que vous étiez là lorsque le monde a changé, s’exclame le quotidien canadien. (…) Lorsque la brutalité a triomphé. Vous leur direz que cela s’est passé très vite, en moins de deux mois, et sur plusieurs fronts à la fois, au cœur de la plus grande puissance économique, culturelle et militaire que le monde ait connue. Vous croiront-ils, poursuit Le Devoir, lorsque vous expliquerez que le président d’un pays résistant avec un indicible courage à une agression meurtrière émaillée de crimes de guerre fut publiquement traité comme un malpropre par l’homme occupant une fonction désignée jusque-là comme “président du monde libre“ ? Que ce dernier était plus préoccupé à flatter l’agresseur qu’à soutenir l’agressé ? Il ne sera pas simple non plus, pointe encore Le Devoir, d’expliquer que le pays qui, depuis 80 ans, avait savamment tissé un réseau mondial d’alliances militaires et commerciales ayant garanti paix et prospérité, a jugé bon de s’essuyer les pieds sur chaque entente signée, de déclarer une guerre commerciale à ses principaux partenaires, désignés jusque-là comme d’indéfectibles amis, et de soutenir chez eux les partis les plus proches de l’extrême droite. »Les Américains jugeront…Attention, prévient pour sa part Le Temps à Genève, « n’en déplaise au nouveau César de Washington, les États-Unis sont pourtant (encore) une démocratie. Dans moins de deux ans auront lieu les élections de mi-mandat fin 2026. Comment, alors, les Américains jugeront-ils le spectaculaire rapprochement de Donald Trump avec Vladimir Poutine, qui rêve, lui, d’une nouvelle Russie impériale ? Ce président qui veut rendre sa grandeur à l’Amérique aura-t-il vraiment privilégié les intérêts nationaux en approuvant, par exemple, une pause dans les cyberopérations contre la Russie ? N’en déplaise aussi au nouvel empereur américain, poursuit Le Temps, ceux qui l’ont précédé poursuivaient un objectif fondamental : la stabilité de l’empire. Tout le contraire de la politique de Donald Trump, dont l’imprévisibilité et l’impulsivité rebattent toutes les cartes, tant sur la scène nationale qu’à l’international. Là encore, comment réagiront les Américains ? Nul ne le sait encore. »
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  • À la Une : Les Etats-Unis accentuent la pression sur l’Ukraine
    Mar 4 2025
    L’information est à la Une de toute la presse internationale. « L’administration Trump suspend l’aide militaire à l’Ukraine », constate le Washington Post ou encore le Wall Street Journal. « Trump gèle l’aide américaine à l’Ukraine jusqu’à ce que Zelensky prouve qu’il veut la paix », s’exclame le Times à Londres. « Donald Trump gèle brutalement l’aide militaire à l’Ukraine pour soumettre Volodymyr Zelensky à sa volonté », renchérit Le Monde à Paris.Le Monde qui ne mâche pas ses mots : « Chantage et brutalisation (…). Trois jours après la rencontre orageuse entre Donald Trump et son homologue ukrainien, la Maison Blanche a offert un nouveau cadeau inespéré à Moscou. Elle a pris la décision de geler toute livraison d’armes et de munitions à l’Ukraine, victime de l’invasion russe en 2022. » Une décision, poursuit Le Monde, qui « confirme un abandon de la cause ukrainienne. Elle n’est pas une surprise, à la vue des réactions officielles depuis cet entretien avorté dans le Bureau ovale, vendredi, après des échanges pleins d’acrimonie devant les caméras. »Tout bénéfice pour Poutine…Et en effet, pointe Libération, toujours à Paris, « Vladimir Poutine peut se frotter les mains, sans toujours avoir levé le petit doigt. Depuis la reprise officielle de ses relations avec Washington, il y a peine quinze jours, les souhaits du Kremlin commencent à se réaliser, par l’intercession de Donald Trump. À commencer par une fêlure de la dorsale transatlantique, la dislocation de cet “Occident collectif“ si hostile à la Russie. Les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne ne sont plus du même côté des barricades. Dans un enchaînement vertigineux, qui a culminé vendredi avec la séance d’humiliation dans le Bureau ovale par les leaders américains d’un président ukrainien acculé mais droit dans ses bottes, Washington semble avoir définitivement choisi son camp, soupire encore Libération : avec Moscou, contre l’Europe. Qui, elle, fait bloc derrière l’Ukraine. »D’ailleurs, précise El Pais à Madrid, « alors que le président américain accroît la pression sur Zelensky, la Maison-Blanche veut apparemment récompenser le pays agresseur, la Russie, en envisageant l’arrêt de certaines sanctions qu’elle a imposées à Moscou pendant la guerre. Notamment celles contre certains hauts-responsables russes. On ne sait pas encore ce que Washington pourrait obtenir de Moscou en échange d’une telle démarche. »La défense de l’Europe : où trouver les sous ?Pendant ce temps, les Européens tentent de s’organiser, de faire front commun aux côtés de l’Ukraine et de mutualiser leurs efforts en matière de défense.« L’heure est à l’action, souligne Le Soir à Bruxelles, avec parmi tant de questions : où trouver les sous ? Allemagne, Royaume-Uni, Danemark, etc., tous sont placés devant la même équation, et la même nécessité. Certains gouvernements parlent de couper dans la coopération au développement, d’autres de reporter la retraite à 70 ans. L’Europe a aussi des réponses clés à apporter dans les jours qui viennent. À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. »Pour ce qui concerne la France, « dans un contexte géopolitique tendu (donc), Bercy planche sur les “scénarios“ qui permettraient de mobiliser des fonds en urgence », pointe Le Figaro. « Emmanuel Macron a évoqué à plusieurs reprises la possibilité de financer ces hausses en mobilisant l’épargne des Français ; mais plusieurs experts du secteur bancaire jugent l’idée difficile à mettre en œuvre, en tout cas à court terme. À Bercy, on songe davantage à mobiliser les grands gestionnaires de fonds. En tout état de cause, une augmentation de l’enveloppe allouée à la Défense serait largement financée par de la dépense publique. » Avec au besoin, une « augmentation des budgets de la défense par décret », ou avec « un projet de loi de finances rectificatif. » Mais dans les deux cas, souligne Le Figaro, il faudra faire des économies ailleurs… Et les actifs russes ?Enfin, il y a les 350 milliards de dollars d’actifs russes gelés en Europe. D’après le Guardian à Londres, il y aurait des tensions à ce sujet entre la France et le Royaume-Uni. Londres veut saisir ces avoirs pour acheter des équipements militaires aux États-Unis.« Cependant, poursuit le quotidien britannique, à l’instar de la Banque centrale européenne et de l’Allemagne, Emmanuel Macron s’oppose à cette mesure de crainte qu’elle ne viole le principe d’immunité des actifs souverains et qu’elle n’ait ainsi un effet dissuasif sur les investissements dans la zone euro de pays comme l’Arabie saoudite et la Chine. »Alors autre solution, pointe le Guardian : « céder ces avoirs russes directement aux Ukrainiens qui pourrait alors acheter des armes à...
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  • À la Une: le réveil de l’Europe
    Mar 3 2025
    « Se préparer à être seuls pour sécuriser l’Ukraine dans la foulée d’un accord de paix, et en même temps tout tenter pour ne pas l’être : c’est la mission que s’est assignée le duo Starmer-Macron, relève Le Soir à Bruxelles. Ce week-end à Londres, sous la houlette du Premier ministre britannique, décidément providentiel, le groupe de dirigeants européens mais pas que – le Premier ministre canadien Justin Trudeau était présent –, réunis aux côtés de Volodymyr Zelensky, ont envoyé quatre signaux cruciaux sur la forme et sur le fond, aux citoyens du monde – en premier lieu aux Ukrainiens –, plongés dans l’angoisse depuis le clash de la Maison Blanche ».Le Soir nous détaille ces quatre signaux : « primo, une “coalition des volontaires“ non seulement se forme, mais agit ; secundo, l’axe Paris Londres reprend le fil de la négociation d’une paix juste et durable en Ukraine et travaille avec le président Zelensky à un plan, discuté avec les Américains ; tertio, les États-Unis restent un allié important et le dialogue avec le président Trump n’est pas interrompu ; et enfin quarto, quoi qu’il advienne de ces pourparlers, la “coalition“ assurera une sécurisation de l’Ukraine, les Européens s’engageant quant à eux sur une hausse de leurs dépenses de défense ».Réponse musclée…« La riposte », s’exclame en première page Libération à Paris.« 19 pays occidentaux autour de Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine et victime d’une tentative de bizutage humiliant à la Maison Blanche. Acte de solidarité, bien sûr, mais surtout réponse musclée à la question posée par Donald Trump, et reformulée par Emmanuel Macron en ces termes : “On veut choisir ou subir ?“ (…) Hier soir, l’Europe a fermement répondu qu’elle avait opté pour choisir son destin, mais, pointe Libération, c’est jeudi à Bruxelles, lors d’un sommet européen extraordinaire, que le coût de ce choix devra être approuvé. L’opinion publique est-elle prête à en payer les conséquences ? “Nos générations qui ont vécu dans une Europe rêvée, et sans s’en rendre compte, c’est terminé !“, a déclaré Emmanuel Macron. En France, le débat s’ouvre ce lundi à l’Assemblée nationale, et bien peu des parlementaires pourront être aussi tranchants ».Le temps presse…Il faut aller vite, souligne El Pais à Madrid. « Etant donné la lenteur institutionnelle des Vingt-Sept, il est logique qu’un groupe de pays mené par les deux puissances nucléaires de l'Europe libre - le Royaume-Uni et la France - prenne l’initiative en matière politique, diplomatique et militaire. La tâche est ardue, mais les alternatives ne sont pas nombreuses, pointe le quotidien espagnol. Il faut d’abord empêcher l’Ukraine de s’effondrer en lui fournissant une nouvelle aide. Deuxièmement, il faut gagner une place dans les négociations en apportant un soutien renouvelé à Kiev et en créant des capacités militaires de dissuasion. Un accord de paix sans l’Europe serait intenable. Plus les Européens montreront la volonté politique de soutenir cet effort, mieux ce sera ».Vers une Europe post-Amérique…Dans une tribune publiée par Le Monde à Paris, la spécialiste de sécurité et défense européenne Gesine Weber, renchérit : « les Européens doivent aujourd’hui dessiner une Europe post-Amérique, et l’Ukraine sera leur premier grand test. (…) Les Européens doivent s’atteler à la fabrication de leur propre table pour négocier entre eux l’avenir de l’ordre de sécurité européen, affirme-t-elle. Les récentes réunions de dirigeants européens avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ainsi que l’optimisme de la Commission européenne quant à une adhésion de l’Ukraine à l’UE d’ici à 2030, constituent des signaux forts. Après ces engagements initiaux, toutefois, reconnait Gesine Weber, l’Europe devra fortement accroître sa puissance militaire pour être en mesure d’exercer une force de dissuasion suffisante. Tout cela ne signifie pas que les Européens doivent rompre toute collaboration avec les États-Unis sur la question de la sécurité européenne. Avec un plan solide en main, l’Europe aura de meilleures cartes pour s’assurer que les États-Unis lui accorderont le soutien minimal dont elle a besoin pour exercer une force de dissuasion efficace et poursuivre sa stratégie ».Maintenir les Américains dans le jeu…En effet, sans les États-Unis, rien ne pourra se faire… C’est du moins l’avis du Times à Londres : « les Européens n’ont pas la puissance militaire (…). Nos dirigeants doivent (donc) continuer à s’efforcer de maintenir les Américains dans le jeu, estime le Times, en exhortant Washington à mettre en place un plan de paix. Nous devons expédier toutes les armes dont nous pouvons disposer tant que les Ukrainiens continuent de se ...
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  • À la Une: l'altercation Trump-Zelensky dans le Bureau ovale
    Mar 1 2025

    La scène a fait le tour du monde en quelques heures : Volodymyr Zelensky et Donald Trump assis côte à côte devant la cheminée de la Maison Blanche, le président ukrainien essayant tant bien que mal d’endiguer le flot de paroles du président américain, qui n’hésite pas à se rapprocher de lui, à le menacer du doigt… De Paris à New Delhi, en passant par Washington et Pékin, la scène sidère, choque, interpelle pour le moins… À commencer par la presse américaine bien sûr. Le New York Times commente sobrement : « Le président Trump et le vice-président JD Vance accusent le président Volodymyr Zelensky d’être « ingrat » vis-à-vis des États-Unis et de l’aide qu’ils ont fourni à l’Ukraine ». Leur altercation « menace les espoirs de paix », ajoute le Wall Street journal, le président Trump a accusé le président ukrainien de jouer « à la troisième guerre mondiale ». Plus crûment, le Devoir parle d’une « engueulade qui pourrait changer le monde ». « Jamais l’élégant Bureau ovale de la Maison-Blanche n’avait été témoin d’une telle scène », remarque le quotidien canadien. « Devant les caméras du monde entier, le président Donald Trump a rabroué publiquement son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, dans une prise de bec musclée qui pourrait bien changer le cours de la guerre ».

    Embuscade

    En Europe aussi, l’altercation entre les présidents de deux pays jusqu’à présent alliés, fait la Une de la presse. Pour le Soir, Zelensky a été « piégé par Trump ». Le quotidien belge estime que le « clash survenu hier a fait tomber les masques » et qu’il « projette en pleine lumière le fossé grandissant entre l’Amérique de Trump et l’Europe ». De son côté, le Temps parle d’une « embuscade ». « Censé venir signer un accord sur les minerais, le président ukrainien s’est fait humilier et sermonner » ajoute le quotidien suisse. En France, le Monde voit plus loin et estime qu’après l’altercation entre Trump et Zelensky, « les Européens sont contraints d’accélérer leur calendrier face au risque de lâchage des États-Unis ». Le journal allemand die Welt estime lui aussi que « l’Europe ne peut plus compter sur les États-Unis de Donald Trump. Non seulement pour la défense de l’Ukraine, mais aussi pour la défense des valeurs qui définissent l’Occident libre ». En Russie, le journal Moskovski Komsomolets, se montre plutôt sobre, mais assure tout de même que « selon les médias américains, Zelensky n’a pas décidé de quitter la Maison Blanche de lui-même, mais qu’il a été expulsé par Trump ».

    Moment passionnant

    Une altercation également remarquée sur le continent africain. « La rencontre a accouché d’une souris », estime Africanews, qui met l’accent sur les réactions en Europe, et notamment sur celle de la présidente de la Commission Européenne. Ursula von der Leyen, « a salué la dignité » du dirigeant ukrainien et lui a « réitéré le soutien de l’Union Européenne ». En Asie, le Japan Times rappelle qu’avant leur rencontre, Donald Trump annonçait « un moment passionnant », et que « moins de deux heures plus tard, Zelensky sortait en trombe de l’aile ouest, sa relation avec son allié le plus important étant en lambeaux (…) Les perspectives d’une cérémonie de signature – et encore moins d’un accord historique avec la Russie mettant fin à trois ans de conflit – se sont évanouies », estime le quotidien japonais. Le Times of India, de son côté, cite la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, selon laquelle Donald Trump et le vice-président JD Vance ont fait preuve « d’un miracle de retenue, en s’abstenant de frapper Volodymyr Zelensky ». Enfin à Pékin, le Global Times reprend lui aussi les propos de la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères et parle d’un « feu d’artifice », ajoutant « qu’il reste encore un long chemin à parcourir avant d’amener la Russie et l’Ukraine, à la table des négociations ».

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  • À la Une: la visite de Volodymyr Zelensky à Washington
    Feb 28 2025
    C’est ce vendredi que le président ukrainien sera reçu par Donald Trump. Juste après Keir Starmer, le Premier ministre britannique qui était hier l’invité du président américain. L’occasion, suite à leur conférence de presse commune, d’évaluer les intentions de Donald Trump vis-à-vis de l’Ukraine. Pour le Wall Street Journal, le président américain a adopté un « ton plus favorable », « tempérant ses critiques les plus dures à l’égard de l’Ukraine », affirmant notamment « qu’il ne pouvait pas croire qu’il ait un jour qualifié le président ukrainien de "dictateur" ». De son côté, le Soir met l’accent sur une autre déclaration de Donald Trump : il a affirmé hier au sujet d’une trêve entre l’Ukraine et la Russie : « soit ce sera pour bientôt, soit ça n’aura pas lieu du tout », Keir Starmer appelant de son côté les États-Unis à « éviter tout accord qui récompense l’agresseur ». En Espagne, El Païs a retenu une autre des déclarations de Donald Trump, celle dans laquelle il déclare que l’accord économique qu’il signera aujourd’hui avec Volodymyr Zelensky, sera « une garantie de sécurité » pour l’Ukraine. « Ce sera très bon pour eux sur le plan économique », a ajouté le président américain comme toujours prolixe en matière de commentaires…Déni aux conséquences dramatiquesAu Proche-Orient, le Jerusalem Post revient sur les défaillances de l’armée israélienne le 7 octobre 2023. Défaillances révélées dans un rapport publié hier. Une source de Tsahal, rapportée par le quotidien israélien, résume ainsi la situation : « c’était comme si nous n’avions ni jambes ni yeux, et que nous essayions juste de savoir où il fallait courir ». L’enquête, réalisée par l’armée israélienne elle-même, met au jour le « déni du commandement », « ne pouvant admettre qu’il avait été vaincu ». « L’armée israélienne n’a pas réalisé, n’a pas pu imaginer que 157 de ses soldats aux frontières avaient été tués en seulement trois à cinq heures, et pour beaucoup au cours de la première heure de l’invasion », explique le Jerusalem Post. The Times of Israël, renchérit, précisant que les enquêtes « détaillent la "perception erronée" de l’armée à l’égard du Hamas depuis une décennie, son refus de reconnaître l’invasion imminente même dans les dernières heures et enfin le chaos qui a dramatiquement ralenti la riposte », le 7 octobre. « N’ayant pas réalisé en temps réel que la division de Gaza était tombée », ajoute The Times of Israel, « l’état-major n’a pas compris la gravité de l’attaque (…) L’enquête sur les combats a révélé que l’armée israélienne n’avait pas réussi à protéger les civils israéliens et n’était pas prête à faire face à une attaque surprise à grande échelle ».RenonciationEn France, le journal Libération s’intéresse à la manière dont le Vatican grès sa communication sur l’état de santé du Pape François. « Si l’état de santé du souverain pontife est publiquement documenté deux fois par jour en toute transparence », estime le quotidien français, « les rumeurs et incertitudes planent sur sa possible démission ». « Hospitalisé depuis le 14 février, le chef de l’Église catholique souffre d’une pneumonie bilatérale, potentiellement mortelle ». Et l’heure n’est pas aux cachoteries… si l’on en croit Libération. « Un premier virage a été pris au Vatican en juin 2023, lors de la deuxième opération du pape à l’abdomen. Son chirurgien Serge Alfieri, avait donné une conférence de presse, une première, longtemps impensable dans l’histoire de la papauté ». Quant à une éventuelle démission, elle n’est pas exclue. « Au regard de l’évolution dramatique de la santé du pape », explique le quotidien français, « les spéculations ont repris ». « Parmi les rares actes qu’il a signés pendant son hospitalisation figure la convocation (sans date pour le moment) d’un consistoire de cardinaux pour proclamer de nouveaux saints. C’est dans ce cadre que, le 11 février 2013, Benoît XVI avait annoncé sa renonciation.»
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