• Ici l'Europe

  • By: RFI
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  • RFI et France 24 vous proposent un rendez-vous intitulé «Ici l’Europe». Un entretien avec une personnalité européenne signé Caroline de Camaret (France 24). Tous les quinze jours, le vendredi, un grand entretien avec une personnalité européenne, un entretien avec un des grands acteurs de l’Europe d’aujourd’hui, qui nous parle de la construction de l'Europe, de sa proximité avec les citoyens et des enjeux internationaux qui l’attendent. Une coproduction RFI/France24. *** Diffusions les vendredis à 19h10 TU vers toutes cibles, le samedi à 08h10 TU vers l'Amérique, l'Asie, l'Europe et 21h10 TU vers toutes cibles.

    France Médias Monde
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Episodes
  • Elio Di Rupo, ex-Premier Ministre belge socialiste : « J'ai la volonté de travailler à combattre sans relâche l'extrême droite »
    Sep 13 2024

    Elio Di Rupo, ancien Premier ministre belge et élu député européen chez les socialistes et démocrates pour cette Xe législature.

    Elio Di Rupo, redevenu député européen socialiste, juge le Premier ministre français Michel Barnier, bon négociateur, « notamment avec le Brexit, et négocier avec les Britanniques n’est pas facile, mais il reste un homme ancré à droite avec un profil très affirmé. Je ne peux pas oublier qu’il a voté conte la dépénalisation de l’homosexualité et qu’il a voulu très récemment que la France sorte de la Cour européenne des droits de l’homme ». La crise politique en Belgique aussi ? « Le 9 juin, la droite a gagné les élections. Du côté francophone, c'est plus net. Du côté de la Flandre, les socialistes flamands ont fait un excellent résultat. Et tous ces vainqueurs sont en train de tenter de former un gouvernement. Laissons-les travailler. » Quant aux déficits excessifs français et belge : « Pour le socialiste que je suis, on ne peut pas toucher aux soins de santé, on doit protéger nos concitoyens. (..) Où va-t-on chercher les moyens financiers ? Il y a des entreprises, des personnes, qui ont des gains astronomiques et par rapport à ces gains astronomiques, ne contribuent pas assez à la société. (...) Et donc il est normal qu'on demande à celles et ceux qui ont des épaules plus larges de contribuer davantage que celles et ceux qui ont des épaules plus étroites. » Mario Draghi a selon lui raison de parler de « lente agonie » dans son rapport sur la compétitivité : « Nous avons un retard terrible par rapport aux États-Unis et à la Chine », c’est pourquoi « il faut que l’Union européenne ait ses propres ressources financières » pour construire une Europe de la défense qu’il appelle de ses vœux. Car pour Elio Di Rupo, l’Union européenne n’est pas à la hauteur en ce qui concerne la guerre en Ukraine : « on ne peut pas laisser Poutine gagner parce que s’il gagne, nous sommes nous-mêmes, Européens, en danger. Nous avons besoin d'une Europe de la défense, non pas pour aller nous battre ailleurs, mais pour être capable de nous défendre nous-mêmes au sein de l'Otan », conclut-il.

    Sur les racines du populisme, l’ancien Premier ministre belge estime que « les citoyens ont besoin d'être rassurés, sécurisés, d'avoir des perspectives pour eux-mêmes et pour leurs enfants, un pouvoir d'achat qui soit suffisant pour vivre dignement ». Il fustige par ailleurs les fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux et ont, selon lui, plus d’impact que les informations précises, pédagogiques, positives : « En tout cas, moi, j'ai la volonté de travailler avec mon groupe social-démocrate pour contribuer à combattre sans relâche l'extrême droite. »

    L’Allemagne a annoncé l’extension des contrôles migratoires à l’ensemble de ses frontières dès le 16 septembre et pour une durée de six mois : « Je pense que l’on doit être sans pitié avec ces criminels, ces fondamentalistes religieux, ces terroristes », or en Allemagne, « il y a eu des drames, avec des morts, et une réaction du gouvernement », même si « bien entendu, dans l'Europe que nous voulons construire, fermer les frontières est un acte qui n'est pas dans l'esprit de l'Union européenne ».

    L’Allemande Ursula von der Leyen, va présenter une « Commission très à droite avec même des commissaires d’extrême droite : ce qui est assez insupportable, c'est que le groupe socialiste est le deuxième groupe le plus important du Parlement européen et, personnellement, je ne me retrouve pas dans la Commission européenne a dû proportion de ce que nous représentons ». Les commissaires seront auditionnés par le Parlement européen et s’ensuivront un vote pour confirmer ou non la mise en place de cette nouvelle Commission. « Le fait que nous n'ayons pas un minimum d'équilibre par rapport aux sociaux-démocrates est quelque chose qui pourrait nous conduire à voter contre », met-il en garde.

    S’apprêtant à accueillir Viktor Orban dans l’hémicycle le 18 septembre, l’eurodéputé veut « continuer à se battre pour défendre les minorités, la démocratie, les libertés. (...) On doit continuer à ne pas considérer que notre système démocratique de liberté et de défense des minorités est acquis pour toujours et à se battre, à nourrir et à chérir cette démocratie ».

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    20 mins
  • Jean-Pisani-Ferry: «Michel Barnier est l'otage du Rassemblement national»
    Sep 6 2024

    Cette rentrée européenne est marquée par la formation de la nouvelle Commission européenne d'Ursula von der Leyen, mais surtout, en France, par la nomination d'un nouveau Premier ministre, 50 jours après la démission de Gabriel Attal. Emmanuel Macron a nommé Michel Barnier, un bon connaisseur de Bruxelles, négociateur principal du Brexit, nommé par le président de la Commission de l'époque, par Jean-Claude Juncker. « C'est un grand soulagement pour la capitale européenne », estime l'économiste Jean Pisani-Ferry, qui est notre invité cette semaine. Professeur à Science Po Paris et au think tank européen Bruegel, il revient sur les conséquences européennes de cette nomination.

    Pour Jean Pisani-Ferry, le nouveau locataire de Matignon est dans une position difficile, car « la gauche va certainement déposer une motion de censure. Elle ne sera pas votée. D'une certaine manière, Michel Barnier est l'otage du Rassemblement national. » Après deux mois d'âpres débats autour du nom du nouveau Premier ministre, la nomination d'une figure de la droite française à Matignon a provoqué la colère du Nouveau Front populaire, arrivé en tête des élections législatives. Pour notre invité, la France aurait à gagner en s'inspirant d'autres pays européens, plus habitués aux négociations de coalition : « Si nous étions un pays européen "normal", dans lequel on fait les élections et puis après on voit quelle majorité peut se constituer [...] on négocierait un accord de coalition avec des concessions de part et d'autre. Chacun définit ses lignes rouges, chacun définit ses priorités et sur cette base, on constitue un accord de coalition. »

    Les défis qui attendent le nouveau Premier ministre français sont de taille, notamment sur le plan économique : Bercy table sur un déficit de 5.6% en 2024, ce qui signifie, selon Jean Pisani-Ferry, un « effort d'ajustement de 120 milliards d'euros sur plusieurs années ». Pour lui, cela « passera nécessairement par plus d'impôts – un tiers par les impôts et deux tiers par les dépenses » donc les coupes budgétaires. Ce qui signifie un changement majeur pour le pays et pour le nouveau Premier ministre, pourtant issu des rangs des Républicains, car « ça va marquer la fin de la hausse des prélèvements, et plus particulièrement revenir sur le tabou de la hausse des prélèvements sur les plus fortunés. »

    L'économie de l'Union européenne est aussi à un tournant : le rapport Draghi sur la Compétitive de l'UE et Jean Pisani-Ferry considèrent que le continent a déjà pris trop de retard par rapport à ses concurrents principaux. « Aujourd'hui, nous avons un retard considérable sur la productivité par rapport aux États-Unis. Le retard s'est creusé de manière importante au cours des dernières années. Nous avons une situation dans laquelle, sur des industries comme les industries d'armement, on n'a pas de système intégré sur tout ce qui est innovation, technologie. On est en retard. » Alors que le contenu du rapport Draghi n'est pas encore entièrement connu, M. Pisani-Ferry fait la proposition suivante : « Il faut absolument introduire plus de flexibilité dans le budget européen. »

    La nouvelle Commission d'Ursula von der Leyen est aussi déjà sous pression politique, notamment concernant sa composition et son manque de parité homme/femme. Pour Jean Pisani-Ferry, si les pays membres de l'UE ont échoué à proposer suffisamment de candidates femmes, ce sera désormais au Parlement européen d'arbitrer, et il s'attend à des sanctions : « Le Parlement ne laissera pas faire parce que la parité faisait partie des acquis de la dernière Commission von der Leyen. [...] Le Parlement va nécessairement mettre sur le grill un certain nombre de commissaires potentiels, et ça ne m'étonnerait pas qu'ils créent des difficultés. »

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    19 mins
  • Philippe Étienne : «Viktor Orban cherchera à jouer de sa présidence pour favoriser ses positions»
    Jul 5 2024

    L’Ambassadeur de France, en poste dans de nombreux pays européens, reconnaît une Inquiétude au sein de l’Union européenne, depuis que la Hongrie du pro-russe Viktor Orban a pris la présidence tournante du Conseil de l’UE pour 6 mois.

    V. Orban s’est rendu à Moscou discuter avec Vladimir Poutine : «La Hongrie a clairement cherché à s'opposer ou à ralentir des décisions européennes sur le soutien à l'Ukraine mais n'a jamais réussi. Et depuis 2012 et le traité de Lisbonne, le pays qui tient la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne ne préside aucune autre institution, ce qui limite son rôle dans le domaine de la politique étrangère».

    Viktor Orban s’est aussi rendu à Kiev, pour la première fois depuis 12 ans, pour «jouer un rôle d'honnête courtier comme certains de ses conseillers ou ministres l'ont dit», nous précise Philippe Étienne, «il veut montrer qu'il est un facteur de paix. Mais les autorités hongroises actuelles disent que ça ne change pas pour autant la position de la Hongrie sur le fond, et le gouvernement hongrois cherchera clairement à jouer de cette présidence pour favoriser telle ou telle de ses positions». Le Premier ministre hongrois tente de créer une alliance politique de droite radicale au Parlement européen, cherchant à rallier à lui certains partis : «Le résultat des élections européennes l'aide parce qu'il manifeste une poussée des forces eurosceptiques à droite nettement plus en ligne avec lui dans plusieurs pays».

    Côté USA, l’Union européenne émet des inquiétudes dans le cas d’une victoire de Donald Trump et l’ancien Ambassadeur en convient : «si l'on se fie au précèdent mandat de Trump, il avait une attitude beaucoup plus critiques vis-à-vis de l'Union européenne que les Démocrates et Joe Biden depuis qu'il est président. Mais quel que soit le résultat de cette élection, les Européens doivent faire face à leurs propres sujets. Nous avons, nous, Européens, nos propres contraintes, nos propres défis. La Défense en est un et il faut que nous développions cette défense européenne». Pour stopper la guerre en Ukraine, Donald Trump a parlé d’instaurer la négociation entre Moscou et Kiev : «Il n'a pas dit qu'il interromprait immédiatement le soutien à l'Ukraine mais, implicitement, le soutien à l'Ukraine serait en quelque sorte lié à cet effort de négociation. Les Américains ont tort de considérer que la guerre en Ukraine est un problème européen, parce que l'agression par un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU sur pays voisin est une menace à l'ordre international en général», affirme-t-il.

    Ce jeudi 4 juillet 2024, au Royaume-Uni, après 14 ans de gouvernement conservateur, les Travaillistes l’ont emporté à la Chambre des Communes avec une très large majorité. Keir Starmer succède donc à Rishi Sunak au 10 Downing Street, et ce sera «extrêmement intéressant à suivre», note Philippe Étienne, optimiste sur l’avenir des relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne qui vont être «beaucoup plus paisibles» : même si revenir sur le Brexit ou réintégrer le Marché unique semble être totalement exclus. «Il y a un domaine où elles peuvent gagner de la substance sans revenir sur les grandes décisions économiques, c'est les questions de défense et de sécurité», prédit Philippe Étienne.

    En tant que président de la Mission de commémoration des 80 ans de la Libération, Philippe Étienne rappelle que la Russie n’a pas participé au Débarquement, « par leur faute, en raison de la guerre en Ukraine qu’ils ont déclenchée : mais il a tout de même été largement question du rôle de l’Armée Rouge lors des discours et événements ». Mais ce qu’il tient surtout à souligner, c’est que ces commémorations «ont clairement rappelé à notre opinion et surtout à notre jeunesse le prix de la liberté, ne serait-ce que par la présence de ces vétérans américains, britanniques, français et autres, des personnes âgées d’une centaine d’années qui sont quand même venus, qui ont voulu rencontrer les jeunes

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    20 mins

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