• Ici l'Europe

  • By: RFI
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  • RFI et France 24 vous proposent un rendez-vous intitulé «Ici l’Europe». Un entretien avec une personnalité européenne signé Caroline de Camaret (France 24). Chaque semaine, le vendredi, un grand entretien avec une personnalité européenne, un entretien avec un des grands acteurs de l’Europe d’aujourd’hui, qui nous parle de la construction de l'Europe, de sa proximité avec les citoyens et des enjeux internationaux qui l’attendent. Une coproduction RFI/France24. *** Diffusions les vendredis à 19h10 TU vers toutes cibles, le samedi à 08h10 TU vers l'Amérique, l'Asie, l'Europe et 21h10 TU vers toutes cibles.

    France Médias Monde
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Episodes
  • Jacques Attali : «Donald Trump a déjà signé le déclin américain»
    Mar 7 2025
    Cette semaine, nous recevons Jacques Attali, économiste, auteur et ancien Conseiller d'État. Face à la menace russe et à l’envenimement des relations avec les États-Unis, il commente les défis à relever par l’UE afin de renforcer sa défense. «C’est un moment absolument vital», avertit Jacques Attali au sujet des décisions majeures que doit prendre l’Union européenne (UE) sur le renforcement de sa défense. L’ancien Conseiller d'État, qui a soufflé à l'oreille des présidents de la République française, notamment à celle de François Mitterrand, dit alerter sur ce sujet depuis au moins vingt ans : «Les Européens devraient prendre conscience d'une chose fondamentale : nous sommes seuls. Maintenant, je pense que les Européens l'ont compris», dit-il. «Donald Trump est en train de devenir un dictateur»Face à une apparente alliance entre les États-Unis et la Russie, leur relation avec les Européens ne cessent de s’envenimer. Jacques Attali compare les présidents russes et américains à des dictateurs. «Donald Trump est en train de devenir un dictateur», dit-il, le comparant à Adolf Hitler : «Comme Hitler, il y a eu un putsch raté. Il installe la terreur. Il dit plein de fausses nouvelles. Il veut déporter des gens. Il menace les juges et je pense que la prochaine étape, c'est qu'il passe outre les décisions de justice», alerte-t-il.Alors que l’UE est dans l’attente d’annonces officielles de Donald Trump au sujet des droits de douane qu’il souhaite augmenter, l’économiste et ancien Conseiller d'État appelle à «boycotter l’économie américaine.» «Il faut en arriver à ne pas faire d'affaires avec eux», ajoute-t-il. À cause de ces mesures protectionnistes et de ses multiples brouilles avec plusieurs pays, Donald Trump a «déjà signé le déclin américain», selon Jacques Attali. «Je continue à rêver d'une Russie démocratique faisant partie de l'UE»En ce qui concerne la Russie et l’UE, Jacques Attali conserve l’espoir d’une future amélioration des relations : «Je continue à rêver d'une Russie démocratique faisant partie de l'UE, au-delà de la période Poutine. C'est une grande nation européenne avec une culture qui fait parfaitement partie de la nôtre», pense-t-il. Il alerte cependant sur la menace des ambitions expansionnistes russes. «Il faut être prêt à réagir à toute tentative de reprendre la Moldavie, à la menace d'empêcher le résultat d’élections démocratiques en Roumanie ou à la volonté de mettre la main sur les Pays baltes et ensuite de s'attaquer à la Pologne», énumère l’ancien Conseiller d’État. «Il faut être prêts», ajoute-t-il. «Il faut un grand patron de l'Europe de la défense»S’il qualifie «d’excellent» le plan présenté par la Commission européenne afin de «réarmer l’Europe», il pense qu’il reste «incomplet». «Il faudrait admettre que l'Ukraine fait partie de l'Europe de la défense et que c'est l'occasion d'arrimer définitivement l'Ukraine dans l’UE car c'est une des meilleures armées d'Europe», affirme-t-il. Il insiste également sur la nécessité d’identifier le type d’armement dont l’Union a besoin pour sa défense : «Il faut acheter et faire construire les armes dont on aura besoin dans ces guerres.» «Il faut également qu’il y ait un grand patron de l'Europe de la défense qui coordonne l'ensemble», conseille-t-il aux Vingt-Sept. «Il faut avancer avec ceux qui le veulent»Les États membres peinent à se mettre d’accord sur la nécessité d’un soutien à l’Ukraine mais Jacques Attali relativise : «Il faut avancer avec ceux qui le veulent. Si nous n’avons pas le soutien de la Hongrie, ce n’est pas tragique.» L’UE est confrontée à de nombreux défis mais Jacques Attali appelle à «ne pas désespérer. (...) Il faut considérer que ce qui se passe est une chance. Une chance de nous unir davantage et de prendre en charge notre destin», conclut-il.
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    20 mins
  • Christophe Hansen : «Il faut trouver de nouveaux pays pour l’exportation de nos produits»
    Feb 28 2025
    Cette semaine, nous recevons Christophe Hansen, commissaire européen luxembourgeois à l’Agriculture et à l’Alimentation ainsi qu’ancien eurodéputé du Parti populaire européen. Simplification des normes, accords du Mercosur et agriculture biologique : il détaille la feuille de route de l’UE pour le secteur agricole. La Commission a présenté sa «vision» pour l’agriculture de l’Union européenne (UE), un plan qui vise à façonner un «système agroalimentaire attractif, compétitif, résilient, tourné vers l'avenir et équitable pour les générations actuelles et futures». Cette nouvelle feuille de route marque une rupture en termes d’objectifs et de contraintes pour les agriculteurs. «Trop de charges administratives»En effet, en 2020, la Commission européenne présentait la stratégie de la «ferme à la fourchette» qui visait à verdir le système alimentaire européen avec des objectifs précis à l'horizon 2030. La Commission plaide aujourd’hui pour davantage de flexibilité, ce qui fait craindre un recul des mesures prises pour protéger l’environnement. «Nous sommes toujours dans l'idée d'un verdissement», se défend Christophe Hansen. Pourtant, le maître mot de cette «vision» est la simplification. Cela passe notamment par un assouplissement de la législation et des normes qui s’appliquent aux agriculteurs. Le commissaire à l’Agriculture et à l’Alimentation explique avoir «entendu» les demandes des agriculteurs qui ont manifesté en masse l’an passé : «Ils dénoncent trop de charges administratives». «Il y a toute une panoplie de lois nationales et européennes auxquelles ils doivent se tenir», détaille-t-il. «Je pense qu'il est essentiel de réagir», alerte Christophe Hansen. S’il reconnaît que «le changement climatique est une réalité», il estime qu’il faut privilégier l’échange avec les agriculteurs plutôt que «les règlements et la pression du haut vers le bas pour atteindre les objectifs». «L’agriculture a baissé ses émissions de 2%»Au niveau mondial, les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole représentent 11% des émissions totales. Alors que certains secteurs sont contraints par la loi européenne sur le climat de réduire leurs émissions d'ici 2030, l’agriculture échappe à cette obligation. «L’agriculture fait des progrès énormes», explique le commissaire. «Entre 2023 et 2024, l’agriculture a baissé ses émissions de 2%. Le secteur des transports a enregistré une baisse de 1%. L'agriculture fait mieux», indique-t-il. Pour parvenir à une baisse des émissions de gaz à effet de serre, il prône le développement de nouvelles technologies : «Si nous assurons une meilleure prévisibilité budgétaire et réglementaire, il y aura à nouveau plus d’investissements dans l'agriculture, dans de nouvelles technologies qui seront moins émettrices et nous serons capables de réduire davantage les émissions». Autre coup porté à la protection de l’environnement : la présidente de la Commission européenne a annoncé la suppression du texte qui visait à réduire de 50% l’utilisation des pesticides d’ici 2030. «Ces dix dernières années, nous avons retiré plus de cent matières actives utilisées dans l’agriculture. Je pense que c'est un grand pas», explique Christophe Hansen. Il indique que cela a conduit des agriculteurs à subir des pertes de récolte. Pour tempérer les critiques liées au retrait de cette législation, il appelle à «développer davantage les biopesticides qui peuvent représenter des alternatives aux pesticides classiques». «Avant de retirer des produits, nous devons avoir une alternative plus durable», poursuit-il. «Il faut rendre l’agriculture biologique plus attractive»Au sujet de l’agriculture biologique, la Cour des comptes européenne a estimé que l'UE pourrait ne pas atteindre son objectif de 25% de terres cultivées en agriculture biologique d’ici à 2030. À ce jour, seulement 11% d’entre elles sont cultivées en bio. «C'est un objectif qui est ambitieux mais réalisable», selon Christophe Hansen. «Il faut rendre l’agriculture biologique plus attractive», poursuit-il. 15 milliards d’euros supplémentaires vont être alloués pour développer le bio d’ici 2027. Selon les exploitants, ce montant est insuffisant. «Nous souhaitons encourager les marchés publics comme les cantines publiques à miser davantage sur les produits bio et régionaux», avance Christophe Hansen comme possible solution pour développer ce secteur. «Nous devons aussi miser sur l'exportation de ces produits car notre label bio est reconnu mondialement, il y a d'énormes potentiels. Nous travaillons à faciliter encore plus les démarches administratives et les subventions agricoles pour ces exploitants», ajoute-t-il. «Il faut trouver des alternatives d’exportation»Au sujet de l’accord de libre-échange entre l’Union ...
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  • Antonio Costa : «Je ne vais pas organiser un Conseil européen chaque fois que quelqu’un tweete !»
    Feb 21 2025
    Cette semaine, Antonio Costa, président du Conseil européen, nous accorde une interview exclusive. Ancien Premier ministre portugais socialiste, il est en charge, depuis le 1er décembre 2024, d’accorder les Vingt-Sept sur les grands dossiers. Il réaffirme leur soutien aux Ukrainiens : il appelle à des négociations incluant l’Ukraine et l’UE, et à un renforcement de la défense européenne. Le président du Conseil européen réitère le soutien inconditionnel des Vingt-Sept aux Ukrainiens : «Notre priorité est de renforcer la position de l'Ukraine. Nous étions à ses côtés dès le premier jour de la guerre et nous le resterons pendant la guerre et pendant les négociations.» «L'agresseur c'est la Russie, la victime c'est l'Ukraine», ajoute-t-il. «La paix ne peut pas être seulement un cessez-le-feu»Alors que les États-Unis ont entamé des discussions avec la Russie, en l’absence des Ukrainiens et des Européens, afin de mettre fin à la guerre, Antonio Costa refuse de parler de «négociations». «Il y a des conversations bilatérales entre les États-Unis et la Russie, ce qui est positif si cela mène à de vraies négociations», explique-t-il. Selon lui, afin de parvenir à des «négociations crédibles», l’Ukraine doit prendre part à ces discussions : «Nous parlerons de négociations seulement quand les belligérants, leurs représentants ou un médiateur, acceptés par les deux parties, feront partie de la discussion.»Il jette les bases de futures négociations : «Cette paix ne peut pas être seulement un cessez-le-feu car il faut s’assurer que la Russie ne va pas profiter de celui-ci pour revenir plus forte et essayer une fois encore de prendre le contrôle du territoire de l'Ukraine.» Il accuse la Russie de remettre en cause l’ordre mondial établi après la Seconde Guerre mondiale : «Si nous acceptons qu'un État, qui est par ailleurs membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, puisse ne pas respecter la loi internationale, nous donnons le feu vert à ce que tout le monde puisse imposer la loi du plus fort.» Se préparant aux négociations, et s’il explique qu’il ne sera pas nommé négociateur des Vingt-Sept, Antonio Costa confirme qu’il y aura bien «un envoyé spécial de l'UE» : «La conversation est en cours. Je n'ai pas encore parlé avec tous les dirigeants européens, mais je le ferai dans les prochains jours.»«La Russie est une menace globale pour l’Europe»Face à une menace russe grandissante, les Européens tentent de s’organiser et de renforcer leur défense. «La Russie est une menace globale pour l’Europe et pour toute la sécurité internationale», prévient Antonio Costa. «Nous ne pouvons pas séparer la négociation de la paix en Ukraine de la sécurité européenne.» Antonio Costa se félicite des initiatives et de l’engagement d’Emmanuel Macron : «La France a une position clé». Les Européens devront donner des garanties de sécurité à l’Ukraine : «Ce qui était la façon la plus claire, la moins coûteuse de rassurer l'Ukraine vis-à-vis de son avenir, c’était l’adhésion à l’OTAN. Maintenant [que les Américains s’y opposent], il faut trouver des alternatives.» Les Vingt-Sept sont pourtant encore divisés face à ces garanties et à la réorganisation de leur sécurité. «Il est important de savoir quelle est la disponibilité de chaque État dans ce cadre de paix et afin d’assurer la sécurité de l’Europe», tempère Antonio Costa. «Il n'y a pas de divergences mais des disponibilités diversifiées», ajoute-t-il décrivant les discussions ayant eu lieu entre les pays membres. Il affirme que tous les pays sont ouverts à la discussion et qu’ils visent «une paix qui soit totale, juste et durable pour l'Ukraine». «L’UE doit être confiante, et agir de façon responsable, prévisible et crédible»Face à ces diverses menaces, le président du Conseil affirme que l’UE «doit se comporter et agir d'une façon responsable, prévisible et crédible». «Je ne vais pas organiser un Conseil européen extraordinaire chaque fois que quelqu’un tweete !», explique-t-il. Antonio Costa souhaite rassurer sur le rôle de l’UE et ses relations avec le reste du monde : «Je crois que les Européens ont toutes les raisons d’être confiants. Nous voulons garder nos alliés et même renforcer nos alliances.» «Nous voulons faire alliance avec ceux qui soutiennent la légalité internationale, que ce soit les États-Unis, le Canada, plusieurs pays d’Afrique, d’Amérique latine ou d’Asie. C'est une question qui concerne tout le monde, c'est une question de stabilité de l'ordre international», conclut-il.
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