• Antonio Costa : «Je ne vais pas organiser un Conseil européen chaque fois que quelqu’un tweete !»

  • Feb 21 2025
  • Length: 20 mins
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Antonio Costa : «Je ne vais pas organiser un Conseil européen chaque fois que quelqu’un tweete !»

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  • Cette semaine, Antonio Costa, président du Conseil européen, nous accorde une interview exclusive. Ancien Premier ministre portugais socialiste, il est en charge, depuis le 1er décembre 2024, d’accorder les Vingt-Sept sur les grands dossiers. Il réaffirme leur soutien aux Ukrainiens : il appelle à des négociations incluant l’Ukraine et l’UE, et à un renforcement de la défense européenne. Le président du Conseil européen réitère le soutien inconditionnel des Vingt-Sept aux Ukrainiens : «Notre priorité est de renforcer la position de l'Ukraine. Nous étions à ses côtés dès le premier jour de la guerre et nous le resterons pendant la guerre et pendant les négociations.» «L'agresseur c'est la Russie, la victime c'est l'Ukraine», ajoute-t-il. «La paix ne peut pas être seulement un cessez-le-feu»Alors que les États-Unis ont entamé des discussions avec la Russie, en l’absence des Ukrainiens et des Européens, afin de mettre fin à la guerre, Antonio Costa refuse de parler de «négociations». «Il y a des conversations bilatérales entre les États-Unis et la Russie, ce qui est positif si cela mène à de vraies négociations», explique-t-il. Selon lui, afin de parvenir à des «négociations crédibles», l’Ukraine doit prendre part à ces discussions : «Nous parlerons de négociations seulement quand les belligérants, leurs représentants ou un médiateur, acceptés par les deux parties, feront partie de la discussion.»Il jette les bases de futures négociations : «Cette paix ne peut pas être seulement un cessez-le-feu car il faut s’assurer que la Russie ne va pas profiter de celui-ci pour revenir plus forte et essayer une fois encore de prendre le contrôle du territoire de l'Ukraine.» Il accuse la Russie de remettre en cause l’ordre mondial établi après la Seconde Guerre mondiale : «Si nous acceptons qu'un État, qui est par ailleurs membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, puisse ne pas respecter la loi internationale, nous donnons le feu vert à ce que tout le monde puisse imposer la loi du plus fort.» Se préparant aux négociations, et s’il explique qu’il ne sera pas nommé négociateur des Vingt-Sept, Antonio Costa confirme qu’il y aura bien «un envoyé spécial de l'UE» : «La conversation est en cours. Je n'ai pas encore parlé avec tous les dirigeants européens, mais je le ferai dans les prochains jours.»«La Russie est une menace globale pour l’Europe»Face à une menace russe grandissante, les Européens tentent de s’organiser et de renforcer leur défense. «La Russie est une menace globale pour l’Europe et pour toute la sécurité internationale», prévient Antonio Costa. «Nous ne pouvons pas séparer la négociation de la paix en Ukraine de la sécurité européenne.» Antonio Costa se félicite des initiatives et de l’engagement d’Emmanuel Macron : «La France a une position clé». Les Européens devront donner des garanties de sécurité à l’Ukraine : «Ce qui était la façon la plus claire, la moins coûteuse de rassurer l'Ukraine vis-à-vis de son avenir, c’était l’adhésion à l’OTAN. Maintenant [que les Américains s’y opposent], il faut trouver des alternatives.» Les Vingt-Sept sont pourtant encore divisés face à ces garanties et à la réorganisation de leur sécurité. «Il est important de savoir quelle est la disponibilité de chaque État dans ce cadre de paix et afin d’assurer la sécurité de l’Europe», tempère Antonio Costa. «Il n'y a pas de divergences mais des disponibilités diversifiées», ajoute-t-il décrivant les discussions ayant eu lieu entre les pays membres. Il affirme que tous les pays sont ouverts à la discussion et qu’ils visent «une paix qui soit totale, juste et durable pour l'Ukraine». «L’UE doit être confiante, et agir de façon responsable, prévisible et crédible»Face à ces diverses menaces, le président du Conseil affirme que l’UE «doit se comporter et agir d'une façon responsable, prévisible et crédible». «Je ne vais pas organiser un Conseil européen extraordinaire chaque fois que quelqu’un tweete !», explique-t-il. Antonio Costa souhaite rassurer sur le rôle de l’UE et ses relations avec le reste du monde : «Je crois que les Européens ont toutes les raisons d’être confiants. Nous voulons garder nos alliés et même renforcer nos alliances.» «Nous voulons faire alliance avec ceux qui soutiennent la légalité internationale, que ce soit les États-Unis, le Canada, plusieurs pays d’Afrique, d’Amérique latine ou d’Asie. C'est une question qui concerne tout le monde, c'est une question de stabilité de l'ordre international», conclut-il.
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