• 100 % création

  • By: RFI
  • Podcast

100 % création

By: RFI
  • Summary

  • Mode, accessoires, décoration, stylisme, design. Dans la chronique 100 % création de Maria Afonso, RFI vous fait découvrir l’univers de créateurs. Venez écouter leur histoire, leur parcours, leurs influences, leur idée de la mode chaque dimanche à 04h53, 6h55 et 12h54 TU vers toutes cibles.

    France Médias Monde
    Show more Show less
activate_Holiday_promo_in_buybox_DT_T2
Episodes
  • Sorobis, un styliste africain entre tradition et modernité
    Nov 2 2024
    Rencontre avec un styliste dont le parcours mêle tradition et modernité : Issa Sorogo, alias Sorobis. Créateur emblématique de mode, il se consacre à la valorisation du textile africain en mettant en lumière les artisans locaux et son héritage culturel. Ses collections sont à la fois élégantes et témoins d'histoire. Avec une forte présence à New York, Sorobis s'efforce de porter au plus haut l'authenticité africaine sur la scène internationale, tout en soutenant des projets sociaux et économiques en Afrique de l'Ouest. Sorobis se voit comme un ambassadeur du savoir-faire africain, capable de transformer un simple morceau de tissu en œuvre d’art. La création, c'est ma source de vie. Partir de rien et transformer ce rien en quelque chose qui plaît, je ne dirais pas à tout le monde, mais à beaucoup de gens, c'est formidable. C'est un don que Dieu ne donne pas à tout le monde, ce n'est pas palpable. C'est un bonheur abstrait, certes, mais cela m'accomplit. Issa Sorogo alias Sorobis, styliste designer de la marque Sorobis. « Quand j'ai lancé le nom, tout de suite, je voulais dire Sorogo Bis. Je voulais utiliser un autre mot que Junior. Il y avait Sorogo et Bis. Mais dès que je suis arrivé aux États-Unis, les Américains ont commencé à dire : "C’est trop long, il faut que tu le raccourcisses." Sorogo représente mon nom, et "bis", c'est pour dire junior, parce que je prends la relève du père, et ils ont dit non, Sorobis ! »Né en Côte d'Ivoire d'un père ivoirien et burkinabè et d'une mère nigériane, Issa Sorogo alias Sorobis a grandi dans un environnement où la couture était plus qu’un métier, c’était un art de vivre. Son père tailleur habillait déjà des personnalités. Avec ce riche héritage, il s’est naturellement orienté vers le monde de la mode, mais avec une approche bien à lui. Plutôt que de se cantonner à la coupe et à la couture, Sorobis préfère la création et la valorisation du tissu et des motifs qui racontent une histoire, comme son étoffe préférée, le Faso Dan Fani, un tissu emblématique du Burkina Faso. « C'est d'ailleurs par le Faso Dan Fani que j'ai commencé dans la mode en tant que mannequin, quand j'ai été pris à Bobo-Dioulasso, quand j'étais au lycée, pour participer à cet événement promotionnel du textile burkinabè. C'est le capitaine Thomas Sankara qui avait organisé le premier grand défilé de mode du Faso Dan Fani à New York. Je pense que c'était en 1986 ou en 1987. Quand il remettait les prix, il a dit : "Je compte sur vous pour cet héritage. Propagez-le à travers le monde entier." Même des créateurs, de grands créateurs, ici en Occident, utilisent, en ce moment, le Faso Dan Fani dans leurs créations. C'est formidable. Un peu comme le Kente. Et ce tissu, il fait des merveilles. » Les créations de Sorobis sont souvent en lien avec ses racines culturelles. Pour lui, la création ne se limite pas à un processus de design. Elle se nourrit de rencontres, d'échanges, et d'un profond respect pour son héritage culturel. Chaque collection fait écho à des thèmes de vie, des lieux de son enfance ou au souvenir de sa mère. Lors d’un défilé à Cannes, cette année, il a ainsi dévoilé une collection inspirée par la vie rurale au Burkina Faso. « La collection que nous avons présentée à Cannes cette année, je l'ai nommée Saponé. C'est un petit village qui n'est pas loin de Ouagadougou, au Burkina Faso, où la population est à 99 % rurale. Et la particularité de cette population rurale, c'est qu'ils fabriquent des chapeaux. Des chapeaux qui sont vraiment représentatifs du Burkina Faso et ces chapeaux, je crois, ont été déposés à l'Organisation internationale du commerce. Il y a un trademark pour ces chapeaux-là. Comme je sais que nous sommes assez suivis à l'international, j'essaie de mettre une lueur sur tout ce qui se passe au Burkina Faso ou en Côte d'Ivoire, ou même au Nigeria. Ma carrière a commencé à Bobo-Dioulasso en tant que mannequin. Donc, à un moment, il y a une collection que j'ai nommée Diarradougou, qui est l'un des quartiers les plus culturels de Bobo-Dioulasso. Et cette collection, c'était en mémoire de tout ce que Bobo-Dioulasso m'a apporté. J'ai nommé une collection Madeleine pour rendre hommage à ma mère que je venais de perdre. Il y a toujours quelque chose derrière », précise Sorobis. Sorobis croit à la nécessité de protéger les textiles africains contre les imitations venues d'Asie. Aujourd'hui basé à New York, il réalise que sa voix résonne encore plus fort sur la scène internationale. « Les Américains noirs, ils adorent, et même les Américains caucasiens adorent. Donc, l'impact est plus fort. Ils adorent, au point où, si nous, originaires d'Afrique, nous ne nous mettons pas plus au travail, ce qui se passe avec la Chine ou l'Inde, où des copies à l'africaine sont reproduites, cela va prendre le ...
    Show more Show less
    8 mins
  • Marion Mezenge: quand les récits d’explorations alimentent la création
    Oct 26 2024
    Aujourd’hui, une artisane designer qui mêle lumière, matière et inspiration littéraire : Marion Mezenge, tourneuse sur métal et fabricante de luminaires. Cette artisane d’art spécialisée dans le tournage, formée à l’école Boulle, à Paris, développe une passion pour la lumière et le travail du métal. Co-fondatrice d’un atelier collaboratif, ses créations s’inspirent de ses lectures et de ses expériences tout en alliant tradition et innovation. Lauréate 2024 du Prix de la Jeune Création Métiers d’Art, Marion Mezenge expose pour la première fois ses œuvres au Salon international du Patrimoine culturel qui se termine, ce dimanche 27 octobre, à Paris au Carrousel du Louvre. Nous l’avons rencontré dans son atelier à Pantin, en banlieue parisienne.La création m’accompagne et des fois, elle est moins présente.Marion Mezenge, artisane designer, tourneuse sur métal et fabricante de luminaires de la marque éponyme.« Depuis l’âge de quinze ans, je fais des études dans le secteur de l’art et de l’artisanat, mais je pense qu’elle [la création] m’accompagne. C’est une fidèle amie, elle est là, à côté et il y a des périodes où nous devons prendre un peu de pause entre nous et il y a des périodes où c’est la fusion. »Marion Mezenge est née en banlieue parisienne, elle a grandi dans un environnement familial propice à l’imagination. Sa passion pour l’artisanat a démarré dès son plus jeune âge, au contact d’un père bricoleur qui l’a initiée à divers matériaux dans leur atelier familial. Ces expériences, découvertes des matières l’ont naturellement conduit à intégrer l’école Boulle, à Paris, où elle découvre le tournage d’art.« Je suis amoureuse de mon métier. J’adore le tournage, cela s’est énormément industrialisé avec le temps. Mais moi, je trouve que tous les mécanismes qui sont cachés dans vos moteurs, qui sont cachés dans les objets du quotidien, c’est ce que j’ai essayé de mettre en avant dans la collection Astérie. »« J’ai appris ce métier et il conditionne aussi ma manière de créer. C’est mon ossature, ce qui fait que, pour moi, il est porteur dans le sens que cette technique mécanique me permet après de combiner avec d’autres techniques qui sont plus empreintes du geste ou qui vont être aléatoires ou complètement empiriques, et je vais faire dialoguer ces techniques entre elles. »Après cinq années d’apprentissage intense, elle obtient son diplôme des métiers d’art en section tournage. Diplôme en poche, Marion Mezenge effectue des stages dans différents ateliers, apprenant ainsi les rouages du mobilier et des luminaires sur mesure. En parallèle, elle co-fonde l’atelier Edward Tisson, un espace dédié à l’expérimentation et à la création.« Mon atelier s’appelle Edward Tisson. C’est une association que j’ai co-fondée. Nous l’avons montée parce que nous nous connaissons depuis l’école et nous voulions avoir un lieu pour expérimenter. Nous avions en commun le fait de travailler le métal. Le travail du métal, comme souvent aussi pour le bois et le verre, nécessite des investissements lourds. Or, nous, voulions avoir un lieu d’expérimentation. Nous avions un même besoin en machines et de lieu. Nous nous sommes réunis et nous avons mutualisé tout cela. Nous avons commencé par acheter la forge. Petit à petit, moi, j'ai eu mon tour, après, j'ai acheté mon deuxième tour, puis la fraiseuse et ainsi de suite. C’est comme cela que l’atelier s’est monté. Cela nous permet aussi de mutualiser en quelque sorte les savoir-faire, parce que nous avons différents profils, donc différents savoir-faire dans la bijouterie, la ciselure et le tournage et aussi en design, nous sommes sur des échelles différentes, mais nous avons un besoin commun. Nous avons besoin souvent d’outils qui sont similaires. Le but, c'est vraiment la mutualisation. »« Et puis à l’époque, il y avait l’essor des laboratoires de fabrication, sauf que faire venir une forge dans ces espaces, c’est compliqué. Pour nous, c’est un réel besoin, nous avons besoin de travailler la flamme, d’avoir une structure importante et donc c’est comme cela que nous avons décidé d’être ensemble dans un lieu fixe, parce que nous ne pouvons pas bouger souvent. Par exemple, mon tour fait une tonne et ma fraiseuse une tonne deux. Quand je les déplace, c’est toujours un peu la mission. »Marion Mezenge est sensible à la lumière et au métal. Elle ne se contente pas de créer des pièces fonctionnelles, elle exploite la réflexion de la lumière pour provoquer des émotions.« Quand nous faisons le tournage d’art à l’école, nous apprenons à tourner le bois, le plastique, etc. Mais j’ai plus de sensibilité envers le métal. À l’école, nous apprenons le métier sur des pièces dites de style, donc sur des bougeoirs Louis XII, sur des lampes, ...
    Show more Show less
    9 mins
  • La mode et l'artisanat vus par Bilitis Adama avec Bilitis Fashion
    Oct 19 2024
    Bilitis Adama, créatrice togolaise, a trouvé sa voix à travers la mode et l'artisanat avec sa marque d’accessoires Bilitis Fashion. Après un parcours universitaire au Maroc, en rentrant au Togo, cette passionnée d’accessoires lance son modèle phare, la boucle d’oreille « le Tourbillon ». Sa passion pour la mode et son approche humanitaire, notamment à travers des formations et des initiatives pour les orphelins, montrent un véritable engagement social. « Je pense que créer, c'est vivre. C'est tous les jours », confie l'artiste Bilitis Adama. Créatrice et fondatrice de Bilitis Fashion, la Togolaise explique :« Bilitis, c'est mon prénom, Fashion, c'est le regard de Bilitis sur la mode. Je ne fais pas quelque chose parce que je l'ai vu faire, c'est-à-dire, ''il y a des bracelets, faisons des bracelets, il y a des sacs en pagne tissé, faisons des sacs en pagne tissé'' : Non ! Moi, je vois quelque chose qui n'existe pas encore, au-delà de ce qui se fait déjà. J'aime bien. C'est cela, créer. Le créateur de mode, c'est quelqu'un qui amène de l'oxygène, et nous disons : ''Que c'est beau, quelque chose de nouveau qui n'existe pas.'' »Née à Lomé, au Togo, Bilitis Adama obtient une bourse d'excellence afin de poursuivre ses études universitaires au Maroc. Elle est diplômée d'une licence et d'un master en affaires internationales et stratégies, mais sa passion pour la mode se manifeste dès le début de ses études au Maroc, où elle valorise les héritages d'Afrique à travers des événements de mode :« Les journées des étudiants, au niveau des ambassades, les défilés... Et finalement, je n'avais plus de nationalité. À l'époque, il y avait beaucoup d'ambassades, mais il n'y avait pas encore l'ambassade du Togo au Maroc. La Côte d'Ivoire me sollicitait, le Congo, le Cameroun... Finalement, j'étais la subsaharienne, styliste commis d'office au Maroc. Mais c'était une passion de mettre en valeur les façons de faire, les héritages de chez nous. Vous savez, chez nous, c'est coloré avec les perles, les étoffes. Je mettais en avant tout cela, et comme les accessoires ne vont pas défiler tout seul, j'ai commencé à créer pour mettre en valeur ces colliers. Je faisais des robes, des boubous pour accueillir les accessoires. L'accessoire devient, alors, le principal. C'est ce que je voulais faire remarquer, pas la tenue. »Bilitis Adama aime tester ses idées. En 2017, elle lance sa marque d'accessoires Bilitis Fashion. Pour développer sa marque, cette créatrice autodidacte en accessoires met en avant son expérience dans l'économie et le management, avec les perles comme matière préférée : « Il m'arrive de voyager, et dès que je vais dans une capitale, je dois aller sur leurs marchés, pour voir ce qu'il y a en termes de perles, et je les ramène. Je ne sais pas ce que je vais faire avec, mais je les achète. Quand je vois de l'or, de l'argent, des formes irrégulières, même si cela n'a pas de trou, je me dis ''Mais je peux le percer !'' Cela me donne une idée. Je ne sais pas encore. Je le prends, je le pose sur ma table de création. Je m'assois, j'assemble les formes, les couleurs. Je peux voir du mauve, et puis un vert-citron, je peux dire ''mais j'ai rarement vu ces deux assortiments''. Nous connaissons le rouge, le bleu. »« Je veux sortir des chemins battus. Je vois un foulard, comme celui des hôtesses de l'air qui l'attachent sur le côté. Et si c'était un collier ? J'ai essayé de faire un collier sur le côté. C'était très bon, sauf que personne ne me l'achète, parce que les gens vont me dire : ''Mais à quel moment nous allons pouvoir le porter ?'' Et c'est là, je dis vraiment félicitations et merci à Jacques Logoh qui nous a donné le cadre pour porter des choses qui sortent du carré de tous les jours. À une soirée FIMO, tu peux porter ce collier sur le côté, et puis, sous les feux des projecteurs, parce que tous ceux qui y sont, comprennent la mode, comprennent l'art. »La créatrice togolaise propose aussi des formations pour favoriser l'émancipation des femmes. Bilitis Adama s'engage à former des femmes et d'autres artisans dans la création d'accessoires. Ces formations créent un impact social en permettant à chacun de s'exprimer à travers l'artisanat : « Vu que j'ai fait les affaires internationales, je ne me vois pas évoluer qu'au Togo. Tout de suite, je me suis lancée dans la sous-région. Nous avons près de 2 500 alumni formés au Niger, au Burkina, au Togo et au Bénin. Toute personne qui sentait en elle l'envie de réaliser quelque chose avec ses dix doigts. J'ai créé des accessoires pour les formations. Ils sont différents des modèles qui sont dans les gammes de mes produits. Le savoir, c'est le seul bien qui ne s'épuise pas quand tu le partages. Au contraire, il se décuple. Plus tu enseignes, plus tu t'améliores parce que ceux que tu formes vont te poser certaines questions, ou...
    Show more Show less
    9 mins

What listeners say about 100 % création

Average customer ratings

Reviews - Please select the tabs below to change the source of reviews.