• Trump, un monologue au seuil de la saturation

  • Sep 14 2024
  • Length: 4 mins
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Trump, un monologue au seuil de la saturation

  • Summary

  • L’intolérance et la tentation totalitaire sont des tares, qui n’ont rien à voir avec les frontières ou la couleur de peau. Elles sont juste désespérément humaines. Il semble avoir perdu le premier débat de la présidentielle du 5 novembre aux États-Unis, mais Donald Trump ne cesse d’affirmer qu’il l’a remporté. Est-ce suffisant pour conclure que Trump a tout des despotes des pays qu’il méprise ?Ce débat et la gestion après-vente qu’il en fait conforte, en effet, tout ce que l’on a pu percevoir de sa personnalité. Quant à la tentation de rapprocher sa pratique du pouvoir de celles de dirigeants des nations qu’il méprise, elle se fonde sur ses propos offensants, alors qu’il était à la Maison Blanche et se croyait en droit de traiter par le mépris Haïti, Salvador et les pays africains, d’un terme que nous n’oserons traduire ici. Donald Trump n’a vraiment rien à envier aux despotes de ces pays, qu’il a continué de mépriser durant le débat. Son rapport au pouvoir d’État, son attitude à la Maison Blanche, son incapacité à admettre la défaite, et tout, dans ce qu’il fait pour reconquérir le pouvoir pourrait lui valoir bien des superlatifs dégradants, habituellement réservés aux dirigeants africains et autres. Donald Trump est la preuve vivante qu’un seul dirigeant incorrect suffit à ruiner l’image de toute une nation, et à affaiblir sa démocratie. Au Parti républicain qu’il tient en otage, il menace en permanence de représailles tous ceux qui lui résistent. Aussi, la plupart font-ils semblant de l’aimer, mais caressent secrètement le rêve de le voir perdre, pour pouvoir enfin reconstruire le parti d’Abraham Lincoln autour des vraies valeurs.À lire aussiPrésidentielle aux États-Unis: Donald Trump ne débattra pas à nouveau avec Kamala HarrisQu’a-t-il donc fait de si catastrophique pour altérer l’image de ce parti ?Cet homme a fait exploser toute éthique en politique. Lorsque des dirigeants africains travaillent, au pouvoir, avec des membres de leur famille, on parle de népotisme. En quoi Donald Trump était-il différent de certains despotes, d’Afrique ou ailleurs, lorsqu’à la Maison Blanche, il était entouré de ses enfants, de son gendre et de flatteurs, et se débarrassait de ceux qui ne participaient pas au culte de la personnalité ? Durant le débat, Kamala Harris lui a dit qu’il était la risée des grands dirigeants de la planète. Sérieusement, l’ancien président a cru devoir rappeler qu’il était, au contraire, admiré et félicité par les leaders les plus respectés. Et de citer, à l’appui, Viktor Orban, le Premier ministre de Hongrie. Comme admirateur, on pourrait rêver mieux ! Mais à chacun ses idoles et ses partisans. Comme ceux qui, le 6 janvier 2021, ont déferlé avec violence sur le Capitole, à Washington D.C., pour s’opposer à la validation de la présidentielle que venait de perdre Trump. Depuis, l’Amérique a perdu l’autorité à donner des leçons de démocratie à la planète. Cet homme a ridiculisé son pays, et continue de nier avoir perdu l’élection.Il n’empêche qu’il est admiré par une moitié des Américains…Exact ! Et il en est qui prennent pour parole d’évangile ses affirmations les plus invraisemblables. À ce propos, le témoignage de son ancienne responsable de la communication, Stephanie Grisham, à la convention démocrate du mois dernier, à Chicago, était des plus édifiants : « Peu importe la véracité de ce que tu dis, Stéphanie, dis-le suffisamment, et l’on finira par te croire ! », aimait lui répéter Donald Trump. Mais, les monologues de contre-vérités peuvent aussi finir par lasser. Comme lorsqu’il ne cesse de répéter que Kamala Harris va détruire l’Amérique ; que son père, économiste était marxiste et lui en a inoculé le virus, ou que si elle est élue, Israël va disparaître. Ou qu’elle n’aime ni Israël ni les Arabes…À lire aussiPrésidentielle américaine: Trump reste massivement soutenu par les évangéliquesCe discours de confusion approche du seuil de saturation, même s’il fait encore rêver certains. D’autant que sa pratique du pouvoir a peu émerveillé les Américains. Donald Trump n’est pas meilleur que les pires despotes d’Afrique ou d’ailleurs, lorsqu’il menace de faire chuter les ventes de disques d’une artiste, simplement parce que celle-ci a eu l’outrecuidance de lui préférer Kamala Harris. Au fond, l’intolérance, la tentation totalitaire sont des tares, qui n’ont rien à voir avec les frontières ou la couleur de peau. Elles sont juste désespérément humaines.
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