• Si loin si proche

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Si loin si proche

By: RFI
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  • Le rendez-vous des voyages de RFI produit par Céline Develay-Mazurelle et réalisé par Laure Allary. Récits radiophoniques et reportages au long cours, pour se faire la malle et voir le monde avec les oreilles. *** Diffusions le dimanche à 02h10 TU et à 13h10 TU vers toutes cibles.

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Episodes
  • Marrons de Guyane #2 : les enfants du fleuve
    Nov 3 2024
    Pendant l’esclavage, les résistances et les visages du marronnage en Guyane française ont été multiples. Celui des Bushinengué, descendants de marrons réfugiés en forêt et venus du Suriname voisin, interpelle par la force de leur destin et la vitalité de leur culture, si singulière. Voyage entre l’Ouest guyanais et le littoral, entre passé et présent à la rencontre d’une histoire vivante. En route sur les traces du marronnage dans ce qui est aujourd’hui un département français grand de 83 000 km2, situé entre le Suriname et le Brésil et recouvert à plus de 95% par la forêt amazonienne, on comprend très vite à quel point cette géographie de montagnes et de marécages, de fleuves tumultueux et de forêts denses, a pu constituer un refuge -hostile mais possible- pour ces fugitifs, ces marrons au temps de l’esclavage qui a duré en Guyane près de 200 ans. Marronner, c’est résister à l’oppression esclavagiste. C’est à la fois user de ruse à l’intérieur du système mais aussi fuir l’habitation pour constituer, parfois, des sociétés parallèles, marronnes, en marge. Une marge entre le littoral et l’intérieur des terres, immense en Guyane, où s’enfuyaient les marrons mais aussi les Amérindiens qui trouvaient ici refuge loin du joug colonial esclavagiste. Une marge aussi entre la Guyane et le Suriname voisin, où se sont établis le long du fleuve Maroni des communautés marronnes venues du Suriname. Et c’est justement dans cette marge, passée mais aussi présente, que nous allons naviguer. Guidés par des associations culturelles marronnes, des militants et artistes de la tradition Tembé mais aussi des historiens guyanais qui s’attachent à mettre en lumière toutes les résistances à l’esclavage, et pas seulement le grand marronnage des Bushinengué. Il faut dire qu’en Guyane française, si les marrons des habitations situées sur la bande côtière ont jadis lutté, fui, pillé, constitués en bandes emmenées par les chefs Simon, Linval, Gabriel ou encore Pompée..., tôt ou tard, ils ont été rattrapés par les milices esclavagistes lancées à leurs trousses. Par contre, dans le cas du Suriname voisin, les Bushinengué littéralement « noirs de la forêt » ont eux, réussi à maintenir des sociétés originales, autonomes ; certains signant des traités de paix avec les autorités néerlandaises, d’autres comme les Bonis fuyant de l’autre côté du fleuve Maroni pour s’installer durablement sur les rives françaises. Aujourd’hui, les Bushinengué, ces descendants de marrons venus du Suriname, vivent encore majoritairement le long du Maroni, dans les fiefs historiques de Papaïchton, Maripasoula, Grand Santi ou encore Apatou situé bien plus bas sur le fleuve. De plus en plus, ce peuple fier, qui a su maintenir ses traditions dans l’isolement et la relégation, rejoint les villes et la côte. Aussi, il continue d’enjamber le fleuve Maroni du Suriname vers la Guyane, comme il l'a toujours fait à travers le temps. Ce qui vient poser des questions de reconnaissance et de papiers de ce peuple décidément transfrontalier. Au XXIème siècle, dans une société guyanaise métissée, mais souvent divisée entre les Créoles, les Bushinengué et les Amérindiens, les « Bushi » sortent du bois et revendiquent fièrement leur histoire, leurs cultures ou leur art Tembé, cet art de la fuite qui, jadis, servait de langage codé pour s’échapper et communiquer dans les grands bois. Aujourd’hui, cette tradition, sculptée au départ et désormais peinte, fascine le monde avec ses entrelacs colorés et magnétiques. Et comme les Autochtones, longtemps marginalisés avec les Bushinengué dans la zone dite tribale, ils revendiquent désormais leurs droits. Les Bushinengué représentent de nos jours près d’un ⅓ de la population guyanaise.Une série en 2 épisodes de Céline Develay-Mazurelle et Laure Allary initialement diffusée en décembre 2023. En savoir plus :- Sur le marronnage en Guyane. Un document pédagogique illustré et synthétique. En PDF- Sur les différentes résistances à l’esclavage en Guyane. L’ouvrage édité par le Jeune Historien Guyanais aux Éditions Ibis Rouge- « Maroons in Guyane, Past, Present, Future », l’ouvrage de référence des historiens Richard et Sally Price. Il a été réédité dans une version actualisée en 2022 aux Éditions « University of Georgia Press »- Le centre culturel « Mama Bobi » œuvre depuis des décennies pour la connaissance et le partage des cultures des gens du fleuve, des Bushinengué- Sur l’Ouest guyanais, ses peuples et ses enjeux, actuels comme passés : le blog « Un témoin en Guyane » animé par Joël Roy, militant associatif et ancien enseignant installé en Guyane.- Sur l’art Tembe et les marrons de Guyane : deux expositions s’étaient tenues en 2022 et 2023 à Paris. À la Maison de l’Amérique Latine et à la ...
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  • Marrons de Guyane #1 : le temps des résistances
    Oct 27 2024
    Pendant l’esclavage, les résistances et les visages du marronnage en Guyane française ont été multiples. Celui des Bushinengué, descendants de marrons réfugiés en forêt et venus du Suriname voisin, interpelle par la force de leur destin et la vitalité de leur culture, si singulière. Voyage entre l’Ouest guyanais et le littoral, entre passé et présent à la rencontre d’une histoire vivante. En route sur les traces du marronnage dans ce qui est aujourd’hui un département français grand de 83 000 km2, situé entre le Suriname et le Brésil et recouvert à plus de 95% par la forêt amazonienne, on comprend très vite à quel point cette géographie de montagnes et de marécages, de fleuves tumultueux et de forêts denses, a pu constituer un refuge -hostile mais possible- pour ces fugitifs, ces marrons au temps de l’esclavage qui a duré en Guyane près de 200 ans. Marronner, c’est résister à l’oppression esclavagiste. C’est à la fois user de ruse à l’intérieur du système mais aussi fuir l’habitation pour constituer, parfois, des sociétés parallèles, marronnes, en marge. Une marge entre le littoral et l’intérieur des terres, immense en Guyane, où s’enfuyaient les marrons mais aussi les Amérindiens qui trouvaient ici refuge loin du joug colonial esclavagiste. Une marge aussi entre la Guyane et le Suriname voisin, où se sont établis le long du fleuve Maroni des communautés marronnes venues du Suriname. Et c’est justement dans cette marge, passée mais aussi présente, que nous allons naviguer. Guidés par des associations culturelles marronnes, des militants et artistes de la tradition Tembé mais aussi des historiens guyanais qui s’attachent à mettre en lumière toutes les résistances à l’esclavage, et pas seulement le grand marronnage des Bushinengué. Il faut dire qu’en Guyane française, si les marrons des habitations situées sur la bande côtière ont jadis lutté, fui, pillé, constitués en bandes emmenées par les chefs Simon, Linval, Gabriel ou encore Pompée..., tôt ou tard, ils ont été rattrapés par les milices esclavagistes lancées à leurs trousses. Par contre, dans le cas du Suriname voisin, les Bushinengué littéralement « noirs de la forêt » ont eux, réussi à maintenir des sociétés originales, autonomes ; certains signant des traités de paix avec les autorités néerlandaises, d’autres comme les Bonis fuyant de l’autre côté du fleuve Maroni pour s’installer durablement sur les rives françaises. Aujourd’hui, les Bushinengué, ces descendants de marrons venus du Suriname, vivent encore majoritairement le long du Maroni, dans les fiefs historiques de Papaïchton, Maripasoula, Grand Santi ou encore Apatou situé bien plus bas sur le fleuve. De plus en plus, ce peuple fier, qui a su maintenir ses traditions dans l’isolement et la relégation, rejoint les villes et la côte. Aussi, il continue d’enjamber le fleuve Maroni du Suriname vers la Guyane, comme il l'a toujours fait à travers le temps. Ce qui vient poser des questions de reconnaissance et de papiers de ce peuple décidément transfrontalier. Au XXIème siècle, dans une société guyanaise métissée, mais souvent divisée entre les Créoles, les Bushinengué et les Amérindiens, les « Bushi » sortent du bois et revendiquent fièrement leur histoire, leurs cultures ou leur art Tembé, cet art de la fuite qui, jadis, servait de langage codé pour s’échapper et communiquer dans les grands bois. Aujourd’hui, cette tradition, sculptée au départ et désormais peinte, fascine le monde avec ses entrelacs colorés et magnétiques. Et comme les Autochtones, longtemps marginalisés avec les Bushinengué dans la zone dite tribale, ils revendiquent désormais leurs droits. Les Bushinengué représentent de nos jours près d’un ⅓ de la population guyanaise.Une série en 2 épisodes de Céline Develay-Mazurelle et Laure Allary initialement diffusée en décembre 2023.En savoir plus :- Sur le marronnage en Guyane. Un document pédagogique illustré et synthétique. En PDF- Sur les différentes résistances à l’esclavage en Guyane. L’ouvrage édité par le Jeune Historien Guyanais aux Éditions Ibis Rouge- « Maroons in Guyane, Past, Present, Future », l’ouvrage de référence des historiens Richard et Sally Price. Il a été réédité dans une version actualisée en 2022 aux Éditions « University of Georgia Press »- Le centre culturel « Mama Bobi » œuvre depuis des décennies pour la connaissance et le partage des cultures des gens du fleuve, des Bushinengué- Sur l’Ouest guyanais, ses peuples et ses enjeux, actuels comme passés : le blog « Un témoin en Guyane » animé par Joël Roy, militant associatif et ancien enseignant installé en Guyane.- Sur l’art Tembe et les marrons de Guyane : deux expositions s’étaient tenues en 2022 et 2023 à Paris. À la Maison de l’Amérique Latine et à la ...
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  • Voyage au pays de l'oxygène rare avec Sophie Lavaud, grande dame des 8000
    Oct 20 2024

    Récemment, en France, on a beaucoup parlé du défi du youtubeur français Inoxtag, total novice en montagne qui a réussi à atteindre l'Everest. Mais qui connait l'exploit de Sophie Lavaud ? Cette alpiniste franco-suisse, méconnue au départ, arrivée sur la pointe des pieds et des crampons dans le club très restreint des «huitmillistes», a finalement achevé l'ascension des 14 sommets de plus 8000 mètres.

    En juin 2023, la Franco-Suisse Sophie Lavaud a achevé au sommet du Nanga Parbat, situé au Pakistan, son marathon des cimes en atteignant son 14ème sommet de plus de 8000 mètres, réussissant là où les Français avaient toujours échoué.

    Elle est donc LE premier Français (tous genres confondus), la première Suissesse mais aussi LE premier Canadien (tous genres confondus) à achever ces quatorze 8000. Ce genre de grand chelem himalayen, que seule une quarantaine d'alpinistes au monde détient à ce jour, suscite fascination, admiration mais aussi interrogations sur les évolutions de l'himalayisme et la pratique de l'alpinisme en général.

    Or, Sophie Lavaud incarne bien plus que ces nouvelles expéditions guidées, avec porteurs et apports d'oxygène qui viennent bousculer une certaine aristocratie de la haute altitude. Sa trajectoire de femme audacieuse, passionnée de montagnes et de sommets, non professionnelle au départ, qui aura passé onze ans de sa vie à aller au bout de son exploit, nous rappelle que les outsiders, non issus du sérail, ont eux aussi droit à leur part de rêves et de montagnes.

    Rencontre à l'occasion du Festival du documentaire et du livre «Le Grand Bivouac» qui s'est tenu du 14 au 24 octobre à Albertville avec l'himalayiste Sophie Lavaud et François Damilano, guide de haute montagne français, écrivain et réalisateur qui l'a suivie et filmée sur plusieurs ascensions.

    À lire :

    - «Les quatorze 8000 de Sophie Lavaud», de François Damilano et Sophie Lavaud. Éditions Glénat. 2024

    - «Chroniques himalayennes», de François Damilano. JM Éditions. 2023.

    En savoir plus :

    - Sur le le premier film de François Damilano «On va marcher sur l'Everest» consacré à Sophie Lavaud

    - Sur le Festival du documentaire et du livre d'Albertville «Le Grand Bivouac».

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