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Reportage international

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  • Chaque jour, l’illustration vivante et concrète d’un sujet d’actualité. Ambiance, documents, témoignages, récits en situation : les reporters de RFI présents sur le terrain décrivent le monde avec leur micro.

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Episodes
  • Le checkpoint, hantise des femmes enceintes en Cisjordanie occupée
    Mar 8 2025

    En Cisjordanie occupée, depuis l’offensive « mur de fer » lancée par Israël en janvier 2025, la vie quotidienne des Palestiniens s'en trouve encore plus compliquée. C'est particulièrement le cas pour les Palestiniennes. La multiplication des checkpoints est devenue le cauchemar des femmes enceintes là-bas. Que ce soit pour le suivi de leur grossesse ou pour l’accouchement, la colonisation et le durcissement sécuritaire menacent directement leurs vies et celles de leurs bébés. Il arrive que certaines accouchent aux checkpoints. Il arrive aussi que certaines y perdent la vie.

    Notre correspondante est allée à la rencontre de femmes enceintes et a embarqué avec des médecins qui sillonnent ce territoire palestinien dans une clinique mobile. Un dispositif qui fête ses trente ans cette année, mais qui n’a probablement jamais été aussi utile. Direction le désert de Judée où les villageoises qui y vivent sont celles qui pâtissent le plus de cette situation.

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  • Pakistan: des postes de police 100% féminins pour inciter les femmes à signaler les violences
    Mar 7 2025

    À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, ce samedi 8 mars 2025, coup de projecteur sur le Pakistan. Selon un récent rapport d'une ONG locale, le taux national de condamnation pour viols et crimes d'honneur n'est que de 0,5%. Un chiffre choquant qui révèle les profondes lacunes du système judiciaire pakistanais lorsqu’il s’agit de rendre justice aux femmes victimes de violences. Les violences domestiques sont peu recensées, mais chaque semaine les médias locaux relaient de nombreuses affaires de viols, de crimes d'honneur, de violences domestiques et d’enlèvements à travers le pays. Parmi les initiatives mises en place il y a quelques années par les autorités pour soutenir les victimes, des postes de police au personnel exclusivement féminin. Reportage dans le commissariat pour femmes et entièrement féminin d’Islamabad.

    De notre correspondante à Islamabad,

    Le commissariat 100% féminin d’Islamabad, au Pakistan, est niché derrière des murs bleu pastel surmontés de fils barbelés. Dans l’un des bureaux ce jour-là, une femme d’une trentaine d’années au visage caché derrière un masque médical, un voile rose sur les cheveux. « Oui madame, qu’est-ce qui vous amène ? », demande la policière. « Mon mari se comporte mal avec moi », répond la femme. « Que fait-il ? » « Il trouve toujours des raisons pour se disputer avec moi, il m’accuse de le tromper. » « Vous a-t-il déjà violentée ? » « Oui, plusieurs fois. » « Quand cela s’est produit dernièrement ? » « Il y a deux, trois jours. » « Voulez-vous déposer plainte, on devra alors faire votre examen médical ? » « Oui. »

    C’est la première fois que cette femme, mariée depuis cinq ans, mère d’un petit garçon âgé d’un an, sans emploi, franchit le pas du poste de police. « J’ai hésité avant de venir parce que j’ai peur que ma famille, que les gens posent ensuite des questions sur ce qu’il se passe et que cela m’amène des problèmes. »

    Après quelques minutes de conversation, elle revient sur sa décision de porter plainte : « Je veux que madame la policière parle à mon mari. Bien sûr, c'est mon époux, s’il change je ne porterai pas plainte contre lui. »

    À écouter aussiLes policières, héroïnes au Pakistan

    Ce revirement n’étonne pas la chef de ce poste de police, Misbah Shahbaz. Une cinquantaine de femmes se présentent chaque semaine. Dans 70% des cas, il s’agit de violences domestiques. « Il y a souvent des cas de violences répétées. Nous essayons alors vraiment de convaincre la femme pour qu'elle dépose une plainte. Mais le fait est que les femmes préfèrent généralement régler les choses à l'amiable, souvent parce qu’elles ont des enfants, à cause de la société et des normes sociales aussi. Et puis n’oublions pas le poids du traumatisme qu’elles ont après avoir subi des violences. Et puis il y a aussi les familles qui s'en mêlent. Les familles qui leur disent : “pardonne-lui, on va lui parler, on va le raisonner, il ne recommencera pas.” Dans ces conditions-là, c'est très compliqué de les convaincre de porter plainte. »

    Le poste de police 100% féminin est sans conteste un argument majeur pour inciter les femmes à signaler les violences et les abus dont elles sont victimes, mais la société patriarcale et conservatrice les maintiennent encore largement dans le silence.

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  • À Naplouse, dans les territoires palestiniens occupés illégalement, la crainte des chars israéliens
    Mar 6 2025

    Ce sont plus de 40 000 personnes qui ont été forcées de quitter leur foyer en Cisjordanie occupée. Deux jours après la mise en place du cessez-le-feu à Gaza, l'armée israélienne a lancé une opération de long terme sur cette autre partie du territoire palestinien, en commençant par les villes du nord, Tulkarem et Jénine. Entre les deux se trouve Naplouse. Le poumon économique de la Cisjordanie craint d'être la prochaine cible des chars israéliens.

    De nos envoyés spéciaux à Naplouse,

    Depuis quelques jours, le camp de réfugiés de Balata a une nouvelle habitante. Saharab est arrivée avec ses quatre enfants d'un camp de Tulkarem. « Ils ont mené plusieurs raids dans notre maison, raconte la jeune femme. Nous avons choisi de rester pour les enfants. Ils nous ont envoyé des drones. Nous sommes restés jusqu'à vendredi dernier, témoigne-t-elle. Ils tiraient dans tous les sens, ils se fichaient des enfants. Ils ont forcé mon mari à rester dehors. Ils sont entrés dans ma chambre alors que j'avais mon fils asthmatique dans les bras. Il a besoin d'un inhalateur. Ils m'ont dit qu'ils n'en avaient rien à faire. Ils ont compté : 5 !... 4 !... 3 !... 2 !... 1 !... Dehors ! dehors ! »

    Le camp de Nour Shams était habité par des familles réfugiées en Cisjordanie suite à la création de l'État d'Israël en 1948. Saharab est partie dans un autre camp, chez sa sœur, à Balata, dans la banlieue de Naplouse. Mais ici aussi, l'armée israélienne multiplie les raids. « Les soldats israéliens peuvent arriver à tout moment, prévient-elle. Soudain, ils sont là, face à vous. »

    Assise sur un canapé, la mère de famille nous parle d'une voix chaleureuse et dynamique. Ces enfants s'agrippent à elle. « Ils sont terrifiés. Avant, c'étaient des moulins à paroles, maintenant, il y a une vibration étrange dans leur voix, ils sont tout pâles, se désole-t-elle. Je sais que rien n'est impossible pour l'occupation israélienne. Je suis partie du camp de Nour Shams et je me prépare à revivre la même expérience à Balata. »

    À lire aussi«Ils détruisent ma maison»: en Cisjordanie, l'armée israélienne rase les camps de réfugiés vides

    « Il n'y a pas une maison qui n'ait pas un martyr »

    Entre deux raids, le camp de Balata fourmille de vie. Assis sur un muret avec deux amis, un vieil homme observe les enfants jouer dans la rue. « Ici, il n'y a pas une maison qui n'ait pas un martyr, affirme-t-il. Est-ce que l'occupation israélienne arrivera à empêcher ces enfants de résister ? Nous les mettons au monde pour ça et nous leur parlons pour qu'ils n'oublient pas. »

    Ne pas oublier le droit au retour sur les terres que ces familles ont été forcées de quitter il y a plus de 70 ans. C'est ce souvenir qui fait des camps les foyers des groupes armés palestiniens — des « terroristes » pour Israël.

    Mais aujourd'hui, le gouverneur de Naplouse, Ghassan Daghlas, affirme que l'Autorité palestinienne et l'armée israélienne ont eu raison de la lutte armée à Naplouse : « Malgré tout, la ville est assiégée. Il y a un barrage à chaque entrée de la ville, pareil dans les villages. Il y a aussi de nombreuses attaques de colons israéliens, dénonce-t-il. L'Autorité palestinienne ne pourra rien faire s'il y a une offensive d'ampleur sur les quatre camps de réfugiés de la banlieue. Toute la ville est fermée, où iront les gens ? »

    L'annexion de la Cisjordanie est discutée jusqu'à Washington, grand allié d'Israël. En septembre dernier, l’Assemblée générale des Nations unies a pourtant donné un an à Israël pour mettre fin à sa présence illicite sur le territoire palestinien occupé.

    À lire aussiL'ONU adopte une résolution exigeant la fin de la «présence illicite» d'Israël dans les territoires palestiniens

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