• Reportage France

  • By: RFI
  • Podcast

Reportage France

By: RFI
  • Summary

  • Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

    France Médias Monde
    Show more Show less
activate_Holiday_promo_in_buybox_DT_T2
Episodes
  • Drame de la rue d’Aubagne à Marseille: les citoyens au cœur de la lutte contre l’habitat indigne
    Nov 6 2024
    Un procès hors norme s’ouvre ce jeudi 7 novembre à Marseille, celui de la rue d’Aubagne, six ans presque jour pour jour après la mort de huit personnes dans l’effondrement de deux immeubles en plein centre-ville. Depuis, des dizaines d’associations et collectifs de citoyens se mobilisent, car le drame est devenu un symbole de la lutte contre les logements indignes. Impossible d’ignorer la dent creuse de la rue d’Aubagne, cet espace blanc laissé par les bâtiments 63 et 65, qui tranche avec le ciel bleu de Marseille. Six ans après le drame, une centaine de personnes écoutent les proches des huit victimes.Une proche de Fabien Lavieille a laissé un message : « Le 5 novembre 2018 à 8 h 55, Fabien a appelé sa maman, car il ne parvenait plus à ouvrir la porte de son appartement [...] Il a littéralement vu l’immeuble lui tomber dessus sans rien pouvoir faire. Sa maman n’a jamais eu la force de revenir à la rue d’Aubagne [...] mais elle aurait souhaité dire à quel point elle a été touchée par la mobilisation citoyenne et par tout ce que les collectifs ont réalisé. »Soutenir la justiceC’est dire l’importance qu’a pris la société civile dans la lutte contre l’habitat indigne : il y a eu un avant et un après le drame, confirme l’avocate Chantal Bourglan, désormais retraitée. Elle lutte depuis des années contre les logements indignes et s’est occupée des dossiers de certaines familles de la rue d’Aubagne : « Ça a été un électrochoc pour la société civile marseillaise de voir qu’une ville d’une importance telle que Marseille pouvait avoir tant de logements indignes, dangereux pour la vie et la santé des gens. Et là, c’est vrai qu’il y a eu un mouvement très fort à partir du collectif et ça a changé énormément de choses quand même »Les bénévoles ont aussi été un soutien majeur pour les avocats. Ils ont aidé à constituer des dossiers, pour le procès ou pour aider une partie des 8 000 personnes délogées dans la vague d’évacuations d’immeubles délabrés qui a suivi le drame. « Toutes ces associations, ces collectifs, nous ont beaucoup aidés pour monter les dossiers parce que les personnes n’étaient pas en capacité, vu le traumatisme qu’elles avaient subi, de réunir des documents, les preuves, les éléments, savoir vers quel avocat, vers quelle structure aller », abonde Chantal Bourglan.À écouterDrame de la rue d’Aubagne à Marseille: «Une rupture sociale et une rupture politique»Prévention directe chez l’habitantLes associations planifient leurs actions grâce aux réseaux sociaux, notamment sur WhatsApp. Elles organisent des séries d’ateliers ouverts à tous sur l’habitat indigne, ou encore des porte-à-porte pour vulgariser les enjeux du procès qui commence ce jeudi 7 novembre.Un travail de prévention qui passe aussi par une vigilance directe chez les habitants de Marseille. Mélina Foubert est cheffe de projet à l’association des Compagnons bâtisseurs Provence, qui pratique l’auto-réhabilitation accompagnée, c’est-à-dire la réparation par les locataires : « On travaille sur des visites à domicile qui nous permettent de faire des diagnostics dans les logements, et de pouvoir flécher des travaux à la charge des locataires. On les accompagne à ce niveau-là. Et aussi pour faire valoir les droits des locataires sur des désordres au bailleur, d’engager des médiations, voire plus si l’on voit que le propriétaire ne réalise pas les travaux nécessaires. »Le soutien des citoyens n’est pas que logistique, mais aussi émotionnel. Ouafa Labbani a habité quatre ans dans un logement insalubre et témoigne régulièrement dans des ateliers. Le collectif des habitants du 3ᵉ arrondissement de Marseille, le CHO3, l’a accompagnée dans cette période difficile : « J’ai payé des marchands de sommeil. [Le CHO3] ils m’ont toujours poussé, ils me disaient “tu es une maman forte, essaye de patienter, tu vas réussir”. Ils ont couru avec moi, à gauche, à droite ».Élargir l’enjeuLes associations sont en contact avec des habitants de Lille, Grenoble et même de Californie, qui sont intervenus dans le quartier juste avant le procès pour témoigner lors de tables rondes sur les situations de leurs villes respectives.Pour Kevin Vacher, membre du Collectif du 5 novembre et habitant du quartier de la rue d’Aubagne, l’habitat indigne est partout. « Le procès va le démontrer parce qu’il met l’ancienne mairie de Marseille sur le banc des accusés. Mais il y met aussi un syndic, un bailleur social, des copropriétaires, un expert. Et ça, c’est caricatural des situations de l’habitat indigne qu’on connaît partout en France, voire dans le monde, c’est l’occasion pour nous de discuter de la systémie de l’habitat indigne », explique le militant.Aujourd’hui, les choses bougent peu à peu à Marseille, avec une charte pour protéger les ...
    Show more Show less
    3 mins
  • En France, enseigner après l'assassinat de Samuel Paty
    Nov 3 2024
    Quatre ans après le meurtre du professeur Samuel Paty, le procès des complices présumés du terroriste s’ouvre ce 4 novembre à la cour d’assises spéciale de Paris. Comment continuer à enseigner après le traumatisme ? Comment enseigner la laïcité à l'école en France ? Pour des raisons de sécurité, le nom du collège et du professeur d'histoire interviewé dans ce reportage ne sont pas donnés. Les prénoms des élèves ont été changés.Il y a quelques semaines, un débat sur la laïcité était organisé entre des élèves de 3ᵉ et leur professeur dans un collège parisien dans le cadre d'un cours d'éducation civique. L'éducation civique, c'est la matière qu'enseignait Samuel Paty, enseignant en histoire assassiné vendredi 16 octobre 2020 pour avoir montré des caricatures à ses élèves.À lire aussiFrance: le collège du professeur assassiné Samuel Paty prendra son nomCe débat sur la laïcité est animé. Une fesse posée sur le coin d'une table, le professeur écoute attentivement ses élèves. Émilie ne comprend pas pourquoi on ne peut pas porter de signes religieux en classe. « Je trouve qu'il faudrait limiter les paroles et pas les vêtements, parce que les vêtements, en soi, ça n'influence pas et c'est juste pour pratiquer sa religion », opine l'adolescente.L'enseignant revient sur la question du prosélytisme : « S'il n'y a pas d'intentionnalité, peut-être, marquée d'influencer, l'influence se fera par destination, peut-être, et auquel cas, on briserait le côté neutre de l'école, grâce auquel vous pouvez exercer votre libre arbitre et ne subir aucune influence, quelle qu'elle soit. C'est ça l'esprit de la loi », analyse le professeur.Aminata enlève la main de sa bouche et intervient : « La laïcité, elle dit nous protéger, mais est-ce qu'elle protège les jeunes femmes voilées françaises ? Car à l'entrée du collège, on les force à enlever leur second bout de peau, leur voile. Leur voile, c'est identitaire, ça fait de mal à personne. »À lire aussiFrance: 20 ans après la loi de 2004, les signes religieux à l’école publique toujours dans l'actualité« On devrait pouvoir exprimer notre différence en classe pour qu'il y ait moins de discrimination »Pour Mélanie, la laïcité implique la neutralité, ou presque. « Pour moi, la neutralité, ça ne devrait s'appliquer que dans l'apprentissage, pour qu'on ait tous des bases neutres d'apprentissage, argumente-t-elle. Mais je ne pense pas que les élèves devraient être neutres, parce qu'on est tous différents et qu'on devrait tous pouvoir exprimer notre différence en classe pour qu'il y ait moins de discrimination. »Le professeur rebondit sur l'intervention de l'adolescente : « Bravo, parce que c'est une question qu'on n'avait pas encore évoquée. Évidemment, on l'a fait en cours sur la neutralité des enseignements. Souvenez-vous de ce que je vous ai dit. Par exemple, en sixième, on étudie l'évolution de l'humanité. Tel ou tel commence à dire que ce n'est pas le respect de ses croyances et va quitter le cours... »À lire aussiAssassinat de Samuel Paty: à l'heure du procès, la ville de Conflans-Saint-Honorine se reconstruitCette remarque relance le débat, une élève répond au professeur : « On est obligés d'écouter ce que vous nous dites, mais on n'est pas obligés d'y croire. Par exemple, que nous, on descende des singes, je n'y crois pas. »Le professeur de conclure à ce propos : « Tu essaies de manifester la différence entre croyance et savoir. Oui, tu peux savoir sans que ça entame tes croyances. Mais pour le savoir scientifique, tu as les moyens de vérifier. »Ces élèves de troisième avaient neuf ou dix ans lorsque Samuel Paty a été assassiné. Cette collégienne revient sur les caricatures de Mahomet que Samuel Paty avait montré pendant un cours sur la liberté d'expression. « Le professeur a essayé d'expliquer que si vous ne voulez pas regarder, c'est votre choix. Il respecte les convictions de tout le monde. Sauf que là, il a été tué pour quelque chose qu'il n'a pas fait. »C'est la fin du cours, les élèves bondissent de leurs chaises. Au moment de partir, Aminata recouvre ses cheveux avec sa capuche. L'enseignant, debout, les bras croisés, lui demande de l'enlever.À lire aussiHommage à Samuel Paty: paroles d'enseignants
    Show more Show less
    5 mins
  • Les catacombes de Paris ont droit à une restauration d'ampleur et historique
    Oct 31 2024

    C’est l'un des sites les plus touristiques de Paris : près de 600 000 visiteurs descendent chaque année dans la pénombre des catacombes. Ce site historique abrite les os de plusieurs millions de personnes mortes à Paris entre les Xe et XVIIIe siècles. Actuellement, le lieu fait l'objet d'un programme de rénovation historique, car les murs d'ossements sont fragiles et peuvent se dégrader. Car l'os, matière organique, s'abime. C'est un travail minutieux et de grande ampleur qui s’achèvera en 2026. Visite guidée avec, à 20 mètres sous terre, Isabelle Knafou, administratrice des lieux.

    Pour aller plus loin : Catacombes de Paris

    Show more Show less
    3 mins

What listeners say about Reportage France

Average customer ratings

Reviews - Please select the tabs below to change the source of reviews.