• Questions d'environnement

  • By: RFI
  • Podcast

Questions d'environnement

By: RFI
  • Summary

  • La Terre est en surchauffe, l’ensemble du vivant chaque jour plus menacé et la science très claire : les activités humaines sont responsables de cette situation. Le temps compte pour agir afin de préserver nos conditions de vie sur la planète. Quels sont les bouleversements en cours ? Comment les décrypter ? Et quelles sont les solutions pour enrayer cette dégradation, pour adapter nos modes de vie et nos infrastructures au changement du climat, pour bâtir un avenir plus durable pour tous ? À tour de rôle, les spécialistes environnement de la rédaction de RFI ouvrent la fenêtre sur notre monde en pleine mutation.

    France Médias Monde
    Show more Show less
activate_Holiday_promo_in_buybox_DT_T2
Episodes
  • Qui va combler le vide que vont laisser les États-Unis dans les prochaines négociations climatiques?
    Nov 7 2024
    À quatre jours de l’ouverture de la COP29 à Bakou, Donald Trump, climatosceptique notoire, vient d'être réélu président des États-Unis, deuxième émetteur mondial et premier émetteur historique de gaz à effet de serre. Il n'a pas caché sa volonté de démanteler la politique climatique américaine. Et il l’a promis, il sortira de nouveau de l’Accord de Paris, comme il l’avait fait en 2017. Des pays pourraient saisir l’opportunité de prendre la place que les États-Unis vont laisser dans les négociations sur le climat. L’Union Européenne (UE) et la Chine vont être particulièrement attendues lors de la COP29 à Bakou pour montrer que l’Accord de Paris est résilient. « Elles vont toutes les deux avoir un rôle majeur pour rassurer l’ensemble de la communauté mondiale, sur le fait que l’Accord de Paris reste une matrice importante des relations internationales, et de l’action collective sur le climat », explique Lola Vallejo, conseillère spéciale Climat à l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).Dans ce duo, l’UE va surtout être attendue pour mettre la pression sur la Chine, le pays qui émet le plus de gaz à effet de serre au monde. C'est ce que faisaient jusqu'alors les États-Unis, car Washington et Pékin étaient en compétition pour apparaître comme le meilleur élève, selon Marta Torre Schaub, directrice de recherche au CNRS à l'Institut des sciences juridiques et philosophiques de la Sorbonne : « Le fait que les États-Unis soient à nouveau moins présents, ou absents, ça va enlever la pression sur la Chine. Ça a un effet négatif, mais aussi un effet positif : l’Union européenne se retrouve en position de leadership, si elle l’accepte, pour mettre la pression sur la Chine à son tour ».Ce serait donc au tour de l’UE de pousser la Chine à réduire ses émissions.Une Chine ambivalenteMais il n’est pas sûr que les européens acceptent de jouer ce rôle. L’UE semble en tout cas bien plus affaiblie que lors du précédent mandat de Donald Trump. À sa tête, elle a un nouveau parlement et une nouvelle Commission européenne qui apparaissent moins engagés sur les questions climatiques. D'ailleurs la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, ne fera pas le voyage à Bakou.Par ailleurs, la situation économique est plus difficile. Et la guerre en Ukraine inquiète les européens. Les appels à renforcer la souveraineté européenne en matière de défense se multiplient, une souveraineté gourmande en financements.La Chine, de son côté, est ambivalente. « Elle joue sur deux terrains, explique Marta Torre Schaub. D’abord le terrain de la croissance économique, sans avoir beaucoup d’égards envers l’environnement. Et d’un autre côté, elle veut montrer que les choses changent, et qu’elle va devenir un meilleur élève pour la réduction des émissions et la préservation de l’environnement ». Elle voit aussi l'intérêt économique de dominer le secteur de la transition énergétique. « La Chine pourrait peut-être vouloir prendre le leadership dans l’aide aux pays en développement, ajoute la juriste. Je pense que l’Union européenne aimerait aussi le faire, mais il y a une telle crise économique dans certains pays européens, que ça va être un peu compliqué ».Le Brésil pourrait aussi profiter de l’espace laissé par les États-Unis. Les Brésiliens, qui vont accueillir la COP30 l'année prochaine à Belém, pourraient pousser pour la réussite des négociations à Bakou, pour ne pas alourdir leur COP. « Mais je ne pense pas que le Brésil puisse se positionner de manière plus importante que ce qu’il a fait jusqu’à présent, et prendre le leadership, en tout cas pas cette année, nuance Marta Torre Schaub. Peut-être en 2025... Le pays d’accueil a toujours une visibilité plus grande, mais ça ne veut pas dire qu’il aura plus de poids dans les négociations ».La montée en puissance du secteur privé et des gouverneurs américainsEnfin, les États-Unis ne devraient pas être complètement absents de la COP. Certes, leur délégation officielle à Bakou devrait être une sorte de délégation fantôme. « Elle va ressembler à celle qu’on connaît des États-Unis, mais elle n’aura que très peu de capacités à avoir des échanges bilatéraux d’envergure avec l’Union européenne, la Chine ou l’Inde », explique Lola Vallejo. La voix officielle des États-Unis devrait être relativement inaudible.Mais ils ne devraient pas pour autant complétement disparaître des négociations, selon la conseillère spéciale Climat de l’Iddri : « Ce qu’on risque de voir, c’est une présence à nouveau importante, comme sous la première administration Trump, du secteur privé et des gouverneurs américains, pour montrer que les États-Unis sont encore dans l’Accord de Paris, si ce n’est au niveau fédéral, alors au ...
    Show more Show less
    3 mins
  • Comment la biodiversité affecte-t-elle le climat?
    Nov 4 2024
    La COP16 sur la biodiversité s’est achevée samedi 2 novembre à Cali, sans un accord sur le financement d’un fonds pour stopper la destruction de la nature d’ici à 2030. Et la COP29 sur le climat va commencer à Bakou lundi 11 novembre. Ces deux COP sont séparées, pourtant la biodiversité et le climat sont profondément liés. Le réchauffement planétaire a de nombreux impacts sur le vivant. Mais l’inverse est vrai aussi. Comment la biodiversité affecte-t-elle le climat ? Les effets du changement climatique sur la biodiversité sont démontrés par de nombreuses études scientifiques. Les coraux blanchissent et meurent car la température de la mer est devenue trop élevée. Les oiseaux changent leurs routes de migration, ou décalent leur départ, car les saisons sont bouleversées. Mais ce dont on parle un peu moins, c’est qu’en retour, la biodiversité joue aussi un rôle sur le climat.Prenons un premier exemple. À cause du réchauffement climatique, on observe ce qu’on appelle une redistribution du vivant. C’est-à-dire qu’en raison de l’augmentation des températures, de nombreux animaux, mais aussi des végétaux, se déplacent pour trouver des conditions plus favorables. C’est le cas dans les montagnes, où les forêts s’étendent vers les hautes altitudes, où elles prennent la place des glaciers et de la neige qui reculent. Mais la forêt ne se comporte pas de la même façon, face aux rayons du soleil, que la neige ou les glaciers.« Une surface enneigée, qui est blanche, va plus réfléchir les rayons du soleil qu’une surface de forêt qui est verte ou brune en hiver si les arbres ont perdu leurs feuilles », explique Jonathan Lenoir, chercheur en écologie au CNRS, basé à l’université de Picardie Jules Verne. L’effet albédo, un cercle vicieux dans les montagnesLes glaciers ont un albédo plus élevé que la forêt, car leur surface blanche réfléchit plus les rayons du soleil que la couleur sombre des arbres, qui absorbe les rayons.« Quand on a de la neige ou des espaces couverts par la glace, l’effet albédo va plutôt ralentir le réchauffement climatique. Alors que si on modifie cet albédo avec une couverture végétale, on va observer un effet qui favorise l’emballement climatique », poursuit l’écologue.C’est ce qu’on appelle une boucle de rétroaction positive : à cause du changement climatique, les glaciers reculent, ce qui entraîne une extension de la forêt vers les hautes altitudes, la forêt absorbe les rayons du soleil, ce qui amplifie le réchauffement climatique dans les montagnes, ce qui aggrave le recul des glaciers, la forêt s’étend encore, etc.Ce phénomène existe dans les montagnes, mais aussi sous les hautes latitudes de la planète. Dans les régions arctiques, les surfaces enneigées reculent de plus en plus vers le Nord, et elles sont remplacées par des forêts, entraînant le même cercle vicieux.Les rivières du ciel, faiseuses de pluieLe vivant n’a pas seulement un effet sur les températures. Il peut aussi influencer le cycle de l’eau.Dans les grandes forêts tropicales, comme celles de l’Amazonie ou du bassin du Congo, les arbres évaporent de l’humidité par leurs feuilles. Cette humidité monte et s’accumule dans l’atmosphère, puis elle est transportée par de grands courants qu’on appelle les rivières du ciel. Ces rivières volantes pleines de vapeur d’eau peuvent apporter des précipitations très loin, même dans d’autres régions de la planète. Donc, la déforestation des grandes forêts tropicales a des conséquences sur les pluies qui tombent, bien loin de la zone détruite.On sait aussi que les forêts captent le carbone, grâce à l’activité de photosynthèse des arbres. Les mangroves, par exemple, ont des capacités de stockage du carbone très élevées, donc restaurer ces milieux va contribuer à atténuer le réchauffement climatique. Mais en cas d’incendies, les surfaces couvertes par des plantes ou des arbres vont au contraire émettre tout le CO2 qu’elles stockaient.En fait, le vivant peut agir sur le climat dans les deux sens. Il peut, dans certains cas, avoir un effet amplificateur du réchauffement planétaire. Notamment dans le cadre d’une boucle de rétroaction positive, comme celle décrite plus haut. Cependant, des études montrent que le plus souvent, les actions qui visent à limiter la perte de biodiversité vont dans le sens de l’atténuation du changement climatique. Des baleines stockeuses de carboneCela vous surprendra peut-être, mais protéger les baleines permet de limiter le réchauffement de la planète. Parce que leurs déjections fertilisent la surface des océans. Cela favorise le développement du phytoplancton. Ces petites algues microscopiques captent le carbone, qui entre alors dans les chaînes alimentaires marines, et à la fin, il finit par tomber au fond de la mer, dans le cadavre d’un poisson par ...
    Show more Show less
    4 mins
  • Peut-on s'adapter aux crues extrêmes comme en Espagne?
    Oct 31 2024

    Des rues transformées en torrents de boue, des habitants pris au piège : dans le sud-est de l'Espagne, les inondations meurtrières survenues mardi soir et dans la nuit de mercredi ont semé le chaos. Le bilan humain, toujours provisoire, est de plus de cent morts. Autres les pluies torrentielles, y avait-il des facteurs aggravants qui ont mené à cette catastrophe ? Est-ce que l'adaptation a des limites ?

    La région autour de Valence est la plus touchée par les inondations dévastatrices. Pourtant, la ville a déjà connu des inondations importantes dans le passé, les pires en 1957, 1987 et 2019 qui ont traumatisé les habitants. D'immenses travaux ont été menés pour protéger Valence contre ce genre de catastrophes. Mais ces efforts ont eu l'effet contraire.

    L'artificialisation des cours d'eau et l'imperméabilisation aggravent les crues

    « Les travaux réalisés ont été uniquement des mesures défensives », explique Rafael Seiz, qui dirige l'unité sur la politique de l'eau au WWF Espagne. « La plupart des tronçons urbains du fleuve ont été bétonnés. Le lit du fleuve a été canalisé. Tout a été fait pour restreindre au maximum son cours naturel. Le problème est que ces mesures de protection ne sont pas adaptées à des phénomènes extrêmes qui sont désormais beaucoup plus intenses. Les emménagements du fleuve sont devenus un problème au lieu d'être une protection parce qu’ils accélèrent fortement le courant de l’eau. Le danger a donc augmenté à cause de ces emménagements. Ils sont contre-productifs, surtout en cas de précipitations extrêmes ».

    À lire aussiInondations catastrophiques à Valence: l'Espagne entame un deuil national de trois jours

    Dans et autour de la ville de Valence ce ne sont pas que des cours d'eau qui ont été façonnés par l'homme, mais aussi et surtout les grandes plaines autour des rivières, sur lesquelles ont été installés des champs agricoles, des infrastructures routières, des vastes zones industrielles, des quartiers périurbains. Ces terres, autrefois inondables en période de crues et où l'eau pouvait lentement infiltrer le sol, sont aujourd'hui imperméabilisées. « Et donc, quand l'eau arrive, elle se cherche d'autres chemins et cause d'énormes dégâts humains et matériels », constate Rafael Seiz.

    Que faut-il donc faire pour s'adapter aux crues extrêmes ?

    Les scientifiques et ONG environnementales sont unanimes : la seule solution est de désimperméabiliser les sols et de redonner de l'espace aux cours d'eau, de les raccorder à leurs plaines alluviales. « En effet, lorsque les rivières disposent d'espaces suffisants pour déborder de manière contrôlée, cela réduit considérablement leur vitesse », souligne l'hydrologue du WWF Espagne. « La quantité d'eau qui s'accumule dans certaines zones diminue, et le danger d'inondation est beaucoup plus faible. Cette mesure d'adaptation est très difficile et très impopulaire parce qu'elle signifie que des gens devront cesser de vivre dans de nombreuses zones qui sont aujourd'hui exposées aux inondations. Mais la réalité, c'est que non seulement nous pouvons le faire, mais qu'il est absolument urgent de commencer à supposer que ces phénomènes qui nous semblent incroyables aujourd'hui, complètement hors du commun, vont être beaucoup plus fréquents dans un avenir proche ».

    Mais il ne suffit pas de réfléchir à l'adaptation seulement. Parce qu'à trois degrés de réchauffement mondial, c'est la trajectoire actuelle, il y aura des phénomènes météorologiques auxquels il nous sera tout simplement impossible de nous adapter. Le Giec appelle cela de « limites dures ». Pour contenir les risques, il faut agir sur le danger, et donc baisser nos émissions de gaz à effet de serre.

    Show more Show less
    3 mins

What listeners say about Questions d'environnement

Average customer ratings

Reviews - Please select the tabs below to change the source of reviews.