• Menaces sur l’information

  • By: RFI
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Menaces sur l’information

By: RFI
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  • Chaque année, la liberté de la presse est soumise à une pression croissante à travers le monde. Selon le dernier rapport de l'ONG Reporter sans Frontière, publié en mai 2024, plus de la moitié de la population mondiale vit dans des environnements extrêmement hostiles à la liberté d'expression journalistique, où exercer ce métier représente un danger pour la vie et la liberté. Pour illustrer ce constat alarmant, la chronique « Menaces sur l'Information » vous invite à découvrir les défis auxquels sont confrontés les journalistes dans le monde, à travers des portraits de ceux qui ont affronté la répression de la liberté d'expression et qui y ont parfois laissé la vie. Chaque récit, met en lumière les enjeux cruciaux de notre époque pour une presse libre et indépendante.

    Diffusion : du 8 au 25 juillet et du 12 au 23 août, du lundi au vendredi à 3h50, 5h14, 7h48 et 11h22 TU.

    France Médias Monde
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Episodes
  • Au Bénin, Flore Nobimé entend «poursuivre son métier, en dépit» du nouveau «code du numérique»
    Aug 23 2024

    Au Bénin, pays présenté comme une démocratie exemplaire, les entraves aux libertés individuelles se multiplient. Une nouvelle loi appelée « code du numérique » est utilisée pour sanctionner des journalistes avec des peines de prison. Travailler sur l’extrémisme violent ou l’insécurité peut entrainer des poursuites pour espionnage. Flore Nobimé, journaliste indépendante à Cotonou, souhaite continuer d’informer et d’enquêter malgré les risques encourus et les poursuites engagées à son encontre.

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  • Le journaliste camerounais Boris Bertholt, alias «initiales BB»
    Aug 22 2024

    C'est un nom et une signature connus dans l'univers de la presse camerounaise. « BB », pour Boris Berholt. Après avoir travaillé dans quelques-uns des principaux journaux camerounais, le journaliste est désormais installé en Europe et reste malgré tout dans la diffusion de l'actualité liée à son pays, via les réseaux sociaux. Au point souvent de dicter la production de la presse locale.

    En 2014, Boris Bertholt, journaliste à Mutations, quotidien paraissant à Yaoundé, quitte le Cameroun. Il est l'heureux récipiendaire d'une bourse Erasmus qui va, pendant deux ans, le conduire dans diverses universités en Europe. Dix ans plus tard, ses diplômes et même une thèse en poche, il n'est toujours pas rentré sur Yaoundé.

    Celui qui, malgré l'élargissement de ses horizons académiques et professionnels est resté journaliste, ne se sent plus tout à fait libre de retourner aisément chez lui. Cela car son intense production journalistique en ligne sur le Cameroun dérange parfois : « Je sais très bien que j'ai posé des actes ou j'ai révélé des scandales qui ont brisé les vies des gens, raconte le journaliste. Certains se sont retrouvés à Kondengui en prison, d'autres sont aujourd'hui sous enquête judiciaire ».

    Initiales « BB »

    Sur les réseaux sociaux, où il est très actif, le style du journaliste est très caractéristique. Ses initiales « BB », qu'il porte à l'encre jaune sur des documents confidentiels qu'il reçoit de diverses sources, accrochent le regard. Mais Boris Bertholt n'est pas épargné par des critiques : certains dénoncent une approche trop intrusive avec un soupçon de manipulation ou de désinformation.

    L'intéressé est conscient de ces critiques et les explique ainsi : « Je ne vais pas vous dire que je ne suis pas sensible à ce type de critiques, mais je ne peux rien y faire, parce que ceux qui les apportent, en réalité, s'inscrivent dans une stratégie de décrédibilisation du travail. Donc, ils sont dans leur rôle. Certainement parce qu'ils estiment que les informations qui sont portées à l'attention du public camerounais ne servent pas leurs intérêts, donc le seul paradigme argumentatif qu'il leur reste est justement de produire ce type de grossièreté. »

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    Un numéro anonyme

    Pour capter la somme considérable d'informations qu'il diffuse sur le Cameroun, Boris Bertholt dit s'appuyer sur le bon vieux carnet d'adresses cher à tous les journalistes, mais pas seulement. Il a eu l'idée de communiquer en dessous de chacune de ses publications, un numéro de téléphone où il reçoit, confie-t-il, un flot continu d'alertes et d'informations qu'il s'emploie ensuite de trier : « Il y a eu ce que j'ai lancé il y a cinq ans : mettre un numéro et demander aux gens de parler, de donner des informations. Pourquoi je l'ai fait ? Parce que j'ai compris qu'en réalité, les gens avaient la peur d'aller voir les journalistes. En mettant ce numéro, des informations disparates arrivent, des fois sur les sujets d'une délicatesse... Je peux vous assurer qu'il y a des sujets que je ne mets pas dehors. Je ne peux pas, même si je les partage avec deux ou trois personnes. Nous en rions ou nous décidons de creuser, et il y a maintenant le tri à faire. »

    Dans un pays comme le Cameroun, régulièrement pointé du doigt pour être liberticide et dangereux pour le libre exercice de la profession de journaliste, Boris Bertholt dit considérer son travail comme une forme d'engagement militant. Cela pour faire bouger les lignes sur la scène publique.

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  • Wael al-Dahdouh, symbole des journalistes palestiniens en temps de guerre à Gaza
    Aug 21 2024

    Le journaliste palestinien Wael al-Dahdouh, chef du bureau de la chaine Al Jazeera à Gaza, a perdu plusieurs membres de sa famille dans des frappes israéliennes. Depuis le 7 octobre 2023, il est devenu le symbole de la dure réalité d’informer sur la situation à Gaza.

    Nous sommes le 25 octobre 2023. Après une frappe de l’armée israélienne, dans le camp de réfugiés de Nuseirat, Wael al-Dahdouh apprend, presque en direct, la mort de sa femme et de deux de ses enfants : la scène fait le tour du monde. Le présentateur de la chaine, Abdisalam Farah, tente de contenir ses larmes à l’antenne : « Plusieurs membres de la famille de notre collègue Wael al-Dahdouh ont été tués dont sa femme, son fils et sa fille par une frappe israélienne qui a visé la maison de notre collègue qui était avec nous à l’antenne il y a quelques instants. »

    Le lendemain, Wael al-Dahdouh annonce qu’il reprend du service pour couvrir le conflit. Trois mois plus tard, il perd son fils Hamza, 27 ans, lui aussi journaliste pour la chaine qatarie : « Qu’a fait mon fils ? Qu’a fait ma famille ? Qu’on fait les civils ? Ils ne leur ont rien fait, mais le monde ferme les yeux sur ce qui se passe dans la bande de Gaza », déclare-t-il.

    Un journaliste professionnel

    Malgré les tragédies, Wael al-Dahdouh n’abandonne pas l’objectif de sa caméra. Né en 1970, ce père de huit enfants voulait être médecin dans sa jeunesse. Mais, à 18 ans, alors qu’il participe à la première Intifada, il est arrêté par les forces israéliennes et passe sept années en prison. Il racontera plus tard que cette expérience a contribué à sa formation politique. À sa sortie, il étudie le journalisme et les relations internationales avant de commencer à travailler à Al Jazeera en 2004.

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    C’est à ce moment-là qu’il rencontre Mahmud Hams avec qui il deviendra ami. Ce photographe de l’AFP découvre un journaliste au professionnalisme hors pair et pour qui les portes s’ouvrent facilement : « C’est un journaliste professionnel, il connaît la zone, il donne de très bonnes informations. En Palestine, tout le monde le connait parce qu’il vient de Gaza et parce que la chaine Al Jazeera est très populaire ».

    « Il faut un cessez-le-feu »

    Le 15 décembre 2023, à Khan Younes, au sud de Gaza, Wael al-Dahdouh et son cameraman Samer Abou Daqa sont visés par une frappe israélienne. Son compagnon de reportage succombe à ses blessures après avoir agonisé pendant plusieurs heures. Wael al-Dahdouh s’en sort avec une blessure à la main. Contre son gré, il quitte la bande de Gaza en janvier 2024 pour subir des soins à Doha au Qatar. Lui et son ami Mahmud Hams suivent désormais le conflit à distance : « Nous couvrons toujours le conflit, mais pas comme avant. C’est dur d’être loin de ce qui se passe là-bas. Nous ne pouvons plus y revenir, car les frontières sont fermées. Il faut un cessez-le-feu, cette guerre doit se terminer. Après, nous verrons pour y revenir ».

    En l’espace de quelques mois, le conflit est devenu le plus meurtrier de l’histoire récente pour les journalistes : plus d’une centaine ont été tués pour avoir exercé leur métier.

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