Festival international du journalisme: les difficultés rencontrées par les journalistes aux États-Unis Podcast Por  arte de portada

Festival international du journalisme: les difficultés rencontrées par les journalistes aux États-Unis

Festival international du journalisme: les difficultés rencontrées par les journalistes aux États-Unis

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Organisé par les rédactions des groupes Le Monde et le Nouvel Obs, le festival international de journalisme se tient du 11 au 13 juillet dans un petit village du sud de la France. C'est là, à Couthures-sur-Garonne, que le public peut débattre ou poser des questions à des professionnels de tous les médias. Et si l'on en parle dans « menaces sur l'information », c'est que le contexte est vraiment difficile, cette année, en particulier aux États-Unis d'Amérique. Pas moins d'une douzaine de rencontres du festival sont consacrées à la façon dont le deuxième mandat du président américain bouscule la liberté de la presse. Parmi les intervenants, à Couthures-sur-Garonne : Jessica Jerreat, de Voice Of America, la voix de l'Amérique. Un service du gouvernement étasunien, qui émettait dans 49 langues et apportait de l'information depuis 83 ans, y compris dans des pays où la presse n'était pas libre. Les journalistes n'ont pas compris ce qui leur est arrivé, il y quatre mois : « Nous avons été surpris, le 15 mars dernier par ce décret disant que les effectifs de la voix de l'Amérique devaient être réduits au strict minimum, sans en dire plus ». À lire aussiÉtats-Unis: la suspension des médias extérieurs publics, une décision lourde de conséquences Comme des centaines de salariés du groupe, Jessica Jerreat a été placée en congé administratif et pourrait être licenciée en septembre prochain. VOA a été accusé de parti pris, ou de reportages inexacts. Jessica Jerreat reconnait qu'une erreur peut arriver, car tout va très vite, mais que les corrections sont permanentes et ajoute que la fiabilité des informations fait partie de la charte du groupe. Pour le chroniqueur de géopolitique à la radio France Inter et à l'hebdomadaire le Nouvel obs, Pierre Haski, Donald Trump veut déligitimer les journalistes: « On a un président américain qui considère que le journalisme est un crime, que les journalistes sont des gens à éliminer ; il le dit dans des termes aussi crus que ça ». À lire aussiPierre Haski: aux États-Unis, «on assiste à une offensive généralisée contre le journalisme» Donald Trump a le soutien des milieux d'affaires qui possèdent un certain nombre de ces journaux comme Jeff Bezos, patron d'Amazon et du Washington Post. « La presse qu’on a connue autrefois, le mythe du Watergate (le Washington Post qui révèle la vérité et qui fait tomber Richard Nixon), c’est une autre époque. On est dans une époque où un président peut ignorer des révélations, des accusations ou même des décisions de justice et passer outre parce qu’il a cette volonté de contourner tous les contre-pouvoirs parce qu’ils sont des entraves à l’extension de son pouvoir » explique Pierre Haski. Jessica Jerreat, de la voix de l'Amérique, constate déjà les effets de ce pouvoir très fort: « Il y a une sorte de changement, latent. J'ai été responsable de la liberté de la presse pendant dix ans. Et l'un des premiers signes inquiétant que vous voyez, c'est quand les gens se demandent s'ils doivent aller au bout de leur reportage. Et j'ai l'impression qu'on pourrait en arriver à ce niveau là... Celui où les journalistes se posent la question : est-ce que ça vaut les poursuites judiciaires qui pourraient surgir si on suit cette piste? est-ce qu'il ne serait pas tout simplement plus facile de ne pas faire état de ce sujet à ce moment ? » Le 2 juillet, Paramount, la société mère de CBS News a préféré payer seize millions de dollars pour mettre un terme aux poursuites judiciaires intentées par Donald Trump. Il accusait la chaîne d'avoir favorisé Kamala Harris dans une interview. À lire aussiPrésidence Trump: les médias internationaux américains en péril
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