• Marion Mezenge: quand les récits d’explorations alimentent la création

  • Oct 26 2024
  • Length: 9 mins
  • Podcast

Marion Mezenge: quand les récits d’explorations alimentent la création

  • Summary

  • Aujourd’hui, une artisane designer qui mêle lumière, matière et inspiration littéraire : Marion Mezenge, tourneuse sur métal et fabricante de luminaires. Cette artisane d’art spécialisée dans le tournage, formée à l’école Boulle, à Paris, développe une passion pour la lumière et le travail du métal. Co-fondatrice d’un atelier collaboratif, ses créations s’inspirent de ses lectures et de ses expériences tout en alliant tradition et innovation. Lauréate 2024 du Prix de la Jeune Création Métiers d’Art, Marion Mezenge expose pour la première fois ses œuvres au Salon international du Patrimoine culturel qui se termine, ce dimanche 27 octobre, à Paris au Carrousel du Louvre. Nous l’avons rencontré dans son atelier à Pantin, en banlieue parisienne.La création m’accompagne et des fois, elle est moins présente.Marion Mezenge, artisane designer, tourneuse sur métal et fabricante de luminaires de la marque éponyme.« Depuis l’âge de quinze ans, je fais des études dans le secteur de l’art et de l’artisanat, mais je pense qu’elle [la création] m’accompagne. C’est une fidèle amie, elle est là, à côté et il y a des périodes où nous devons prendre un peu de pause entre nous et il y a des périodes où c’est la fusion. »Marion Mezenge est née en banlieue parisienne, elle a grandi dans un environnement familial propice à l’imagination. Sa passion pour l’artisanat a démarré dès son plus jeune âge, au contact d’un père bricoleur qui l’a initiée à divers matériaux dans leur atelier familial. Ces expériences, découvertes des matières l’ont naturellement conduit à intégrer l’école Boulle, à Paris, où elle découvre le tournage d’art.« Je suis amoureuse de mon métier. J’adore le tournage, cela s’est énormément industrialisé avec le temps. Mais moi, je trouve que tous les mécanismes qui sont cachés dans vos moteurs, qui sont cachés dans les objets du quotidien, c’est ce que j’ai essayé de mettre en avant dans la collection Astérie. »« J’ai appris ce métier et il conditionne aussi ma manière de créer. C’est mon ossature, ce qui fait que, pour moi, il est porteur dans le sens que cette technique mécanique me permet après de combiner avec d’autres techniques qui sont plus empreintes du geste ou qui vont être aléatoires ou complètement empiriques, et je vais faire dialoguer ces techniques entre elles. »Après cinq années d’apprentissage intense, elle obtient son diplôme des métiers d’art en section tournage. Diplôme en poche, Marion Mezenge effectue des stages dans différents ateliers, apprenant ainsi les rouages du mobilier et des luminaires sur mesure. En parallèle, elle co-fonde l’atelier Edward Tisson, un espace dédié à l’expérimentation et à la création.« Mon atelier s’appelle Edward Tisson. C’est une association que j’ai co-fondée. Nous l’avons montée parce que nous nous connaissons depuis l’école et nous voulions avoir un lieu pour expérimenter. Nous avions en commun le fait de travailler le métal. Le travail du métal, comme souvent aussi pour le bois et le verre, nécessite des investissements lourds. Or, nous, voulions avoir un lieu d’expérimentation. Nous avions un même besoin en machines et de lieu. Nous nous sommes réunis et nous avons mutualisé tout cela. Nous avons commencé par acheter la forge. Petit à petit, moi, j'ai eu mon tour, après, j'ai acheté mon deuxième tour, puis la fraiseuse et ainsi de suite. C’est comme cela que l’atelier s’est monté. Cela nous permet aussi de mutualiser en quelque sorte les savoir-faire, parce que nous avons différents profils, donc différents savoir-faire dans la bijouterie, la ciselure et le tournage et aussi en design, nous sommes sur des échelles différentes, mais nous avons un besoin commun. Nous avons besoin souvent d’outils qui sont similaires. Le but, c'est vraiment la mutualisation. »« Et puis à l’époque, il y avait l’essor des laboratoires de fabrication, sauf que faire venir une forge dans ces espaces, c’est compliqué. Pour nous, c’est un réel besoin, nous avons besoin de travailler la flamme, d’avoir une structure importante et donc c’est comme cela que nous avons décidé d’être ensemble dans un lieu fixe, parce que nous ne pouvons pas bouger souvent. Par exemple, mon tour fait une tonne et ma fraiseuse une tonne deux. Quand je les déplace, c’est toujours un peu la mission. »Marion Mezenge est sensible à la lumière et au métal. Elle ne se contente pas de créer des pièces fonctionnelles, elle exploite la réflexion de la lumière pour provoquer des émotions.« Quand nous faisons le tournage d’art à l’école, nous apprenons à tourner le bois, le plastique, etc. Mais j’ai plus de sensibilité envers le métal. À l’école, nous apprenons le métier sur des pièces dites de style, donc sur des bougeoirs Louis XII, sur des lampes, ...
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