• L’histoire de l’art, le patrimoine vu par Malo de Lussac, commissaire-priseur

  • Sep 21 2024
  • Length: 9 mins
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L’histoire de l’art, le patrimoine vu par Malo de Lussac, commissaire-priseur

  • Summary

  • Les Journées européennes du patrimoine se terminent ce samedi 22 septembre. Elles ont pour objectif de montrer au plus grand nombre la richesse du patrimoine au travers de rendez-vous inédits, de visites insolites et d’ouvertures exceptionnelles. À l’occasion de ce rendez-vous culturel incontournable, nous vous faisons découvrir un métier aux frontières de la culture, du patrimoine et de l’histoire de l’art avec Malo de Lussac, commissaire-priseur. La création, c'est un geste, un état, une image dans un cerveau. C'est quelque chose qui est ressorti sur une toile, sur une matière. Et c'est cela qui est intéressant aujourd'hui.Malo de Lussac, commissaire-priseur habilité.« Vous avez des artistes qui sont extrêmement cotés pendant dix ans et le marché fait qu'il va y avoir un désintérêt de l'artiste et l'artiste va complètement perdre de sa cote. Cela fluctue aussi vis-à-vis de tout ce qui est la politique internationale, politique nationale. Pendant les élections présidentielles, c'est toujours des moments qui sont très délicats, les vendeurs ont peur de vendre à ce moment-là parce que les investissements de certains acheteurs ne vont pas forcément aller dans le sens du marché de l'art. Cela va aller plutôt dans des valeurs refuges qui vont être l'or ou l'argent. Il y a toute une fluctuation qu'il faut connaître et il faut être intéressé par tout ce qui est politique, nationale ou internationale. Il faut s'intéresser un peu à tout et pas forcément à l'histoire de l'art. »Très jeune, Malo de Lussac parcourt les salles de vente aux enchères avec son grand-père, un passionné d’art. Celui-ci lui apprend à regarder un meuble, un tableau. À 14 ans, Malo de Lussac sait clairement qu’il veut devenir commissaire-priseur. Après des études d’arts plastiques, aux ateliers de Sèvres, il se dirige vers une école d’expertise gérée par des professionnels du monde de l’art qui transmettent leur savoir-faire. Il commence comme clerc, le principal collaborateur, du commissaire-priseur, puis, après sept ans dans cette fonction, il valide, par un examen en 2019, le statut de commissaire-priseur.« C'est un examen qui est assez long et compliqué parce que vous passez donc d'abord un tour de salle. Il y a 25 objets. Vous avez deux minutes pour faire des fiches, connaître l'auteur, les techniques, faire une description complète de l'objet ainsi que son état. Au bout d'une heure et demie, vous rendez vos écrits et après vous passez des oraux. Ce sont des oraux de droit, déontologie, matériel industriel, comptabilité, gestion, anglais et enfin histoire de l'art. Après tous ces oraux, nous savons si oui ou non nous sommes reçus en tant que commissaire-priseur. Nous avons à peu près 25 objets. L'examen a lieu à l'intérieur de Drouot, et les objets, comme vous le savez, rentrent et sortent de l'Hôtel Drouot, il nous est arrivé pendant notre examen qu’un ou deux objets doivent passer en vente ou dans une exposition. Nous avons commencé avec 25 ou 26 objets, nous avons dû terminer avec 23 objets en salle. »Dans son panorama de savoir-faire, le commissaire-priseur doit connaître une langue étrangère, plutôt l’anglais, maîtriser la comptabilité, la gestion, être féru d’histoire de l’art et s’intéresser au patrimoine et à la culture. Mais il n’est pas seul. Il y a tout un écosystème autour de lui. « Vous avez des experts qui sont des spécialistes d'une période, d'un artiste, qui peuvent être sous la forme d'un cabinet d'expertise ou d'un comité. Vous avez des comités qui font foi, c'est-à-dire que même si vous demandez à un expert très spécialisé, c'est le comité qui aura toujours le dessus sur l'authentification d'une œuvre. J'ai des associés, l’un d’eux est très spécialisé en mobilier. Parfois, quand j'ai des difficultés sur un meuble parce que je ne sais pas si le meuble est italien, français ou hollandais, c'est lui qui va pouvoir m'aider à faire cette expertise. Ensuite, vous avez d'autres personnes, des photographes pour prendre des prises de vue, mes clercs pour faire les ventes aux enchères, mes transporteurs qui sont là aussi pour m'aider à transporter les objets. Mais vous avez aussi des propriétaires à qui je loue des propriétés pour faire mes ventes aux enchères. Il y a donc un écosystème qui est très polyvalent, très éclectique qui permet aujourd'hui de pouvoir organiser une vente de A à Z. »Pour Malo de Lussac, son métier est aussi une façon de redécouvrir certaines époques, celle qu’il préfère est celle du Moyen Âge qui selon lui est assez méconnue.« Le Moyen Âge est une période qui est assez longue, très peu connue parce qu'il y a eu beaucoup d'erreurs historiques au XIXe siècle. Cette période, nous sommes en train de la redécouvrir aujourd'hui. Elle passe du Ve au XVe siècle. Il y a presque 1 000 ans d'histoire et de ...
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