• Les dessous de l'infox, la chronique

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Les dessous de l'infox, la chronique

By: RFI
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  • Info ou intox ? Chaque semaine, RFI épingle une de ces tentatives de manipulation de l’information, pour en expliquer les ressorts. Vous souhaitez que «Les dessous de l'infox» vérifie la véracité d'une déclaration, d'une photo ou d'une vidéo... qui circule sur les réseaux sociaux, joignez-nous sur notre numéro WhatsApp + 33 6 89 07 61 09.

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Episodes
  • Élection américaine: une infox fait monter la tension à l'approche du scrutin
    Nov 2 2024
    L’élection présidentielle américaine du 5 novembre, est caractérisée par une perte de confiance d’une partie de l’électorat, amplifiée par la diffusion de fausses informations. Ainsi, une nouvelle vidéo a généré des millions de vues ces derniers jours. On y verrait un agent électoral de Pennsylvanie détruire des votes par correspondance favorables à Donald Trump. Une scène fabriquée de toute pièce, conçue, selon Washington, par la propagande du Kremlin qui dément ce samedi être à l'origine de la vidéo. Il s'agit d'une énième tentative destinée à ruiner la confiance des électeurs américains envers le processus démocratique et les institutions de leur pays. Particulièrement ciblés : les soutiens à Donald Trump qui imaginent volontiers que leur candidat est la cible d’un vaste complot destiné à empêcher son élection. La scène est censée se passer dans un bureau électoral de Pennsylvanie où sont collectés des bulletins de votes envoyés par courrier. Afin de tenter de localiser la scène, nous avons fait un arrêt sur image. En regardant les enveloppes avec attention, on distingue l'adresse du destinataire ; on peut lire : « Comté de Bucks ». Nous avons regardé sur une carte, cela se situe bien en Pennsylvanie, un état de l’Est des États-Unis. Dans ce comté vivent environ 650 000 habitants et la Pennsylvanie est un état « indécis » qui pourrait faire pencher l'élection. Dans ce comté de Bucks, le vote par anticipation est autorisé, cependant les règles sont claires : l’ouverture de ces bulletins n'est autorisée que le jour même du scrutin, et pas avant, comme le rappellent nos confrères de France 24.Une manipulation poussée par des complotistes américainsSur cette vidéo, on peut voir un prétendu agent administratif se débarrasser des votes favorables à Trump. Il ouvre les enveloppes, déchire les bulletins républicains et conserve les bulletins démocrates. La vidéo a pour origine la sphère complotiste américaine et devient virale : plusieurs millions de vues, accompagnées de commentaires laissant penser que l’élection est truquée, et que les démocrates sont des tricheurs. La vidéo est une Infox, rien de ce qui apparait à l'image n'est conforme à la réalité. L’enveloppe qui apparait à l’écran n’est pas de la bonne couleur. La bordure de la fausse enveloppe est vert foncé, alors qu'en réalité, elle est vert clair. Nous avons pu procéder à une comparaison, en nous appuyant sur des photos publiées sur la banque d'images Getty Images. L’enveloppe intérieure, de couleur jaune et destinée à garantir la confidentialité du vote, n’est pas scellée, or ça devrait être le cas.Les mains que l’on voit à l’image, ainsi que la voix que l’on entend ne correspondent à aucun employé du bureau électoral précise, dès le 24 octobre, le comté de Bucks dans un communiqué officiel dans lequel il dénonce la diffusion de cette vidéo trompeuse. « Ce type de comportement vise à semer la division et la méfiance envers nos systèmes électoraux ». Les républicains du comté ont également dénoncé une manipulation et une enquête a été ouverte par la justice, comme le révèle notamment la presse locale en ligne.Sur le bureau du directeur du renseignement américain L'ODNI (Office of Director of National Intelligence), le FBI, le bureau fédéral d'enquête et l’agence américaine pour la cybersécurité, signent dès le 25 octobre un communiqué commun, extrêmement clair, pointant la responsabilité de la Russie dans la création et la diffusion de la vidéo.Pour sa part, la cellule Info Vérif de RFI, avait déjà identifié plusieurs comptes connus pour être des vecteurs de la désinformation russe ayant repris cette infox.En septembre, nous évoquions un autre cas au schéma de diffusion très similaire ayant alerté les autorités nord-américaines : une fausse interview d’une prétendue victime d’un accident de la route, impliquant la candidate démocrate Kamala Harris. Le discours, les décors, la victime se présentant en fauteuil roulant, avaient entièrement été fabriqués en vue de perturber la campagne électorale en semant le doute dans la tête des électeurs.
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    4 mins
  • La Côte d’Ivoire sous le feu des attaques informationnelles
    Oct 25 2024

    La Côte d’Ivoire est la cible ces derniers jours de plusieurs attaques informationnelles. Fausse couverture de journal, fausse vidéo de coup d'État, faux communiqué de presse, les infox se multiplient sur les réseaux sociaux. Cette désinformation s’attaque principalement au régime d’Alassane Ouattara, mais aussi à la présence militaire française sur place, avec un objectif : déstabiliser le pays.

    L’exemple le plus marquant de ces récentes attaques informationnelles est une vidéo publiée sur TikTok cette semaine. Elle affirme qu’un « un coup d'État civil vient de tomber en Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara renversé au pouvoir ». Évidemment, c’est irréel puisqu'il n’y a pas eu de coup d’État ces derniers jours en Côte d’Ivoire. Malgré ça, cette infox cumule actuellement plus de 5 millions de vues, rien que sur TikTok. Les commentaires montrent que certains internautes tombent dans le panneau.

    Cette fausse information s’appuie sur des images prétendument filmées en Côte d’Ivoire, mais en réalité, totalement sorties de leur contexte. La vidéo commence par exemple avec des militaires qui brisent la vitre d’un bus avant d’y entrer en force. Une recherche par image inversée (voir ici comment faire) montre qu’il s’agit d’une formation anti-terroriste menée par des militaires sud-coréens en 2023.

    S’ensuivent les images d’une dizaine de voitures de police poursuivant un pick-up de couleur noire. Vérification faîte, cette scène a été filmée aux États-Unis lors d’une course poursuite en Californie, en 2022.

    On y retrouve aussi des images venues du Mali ou encore de France, mais pas de Côte d’Ivoire. Le tout est accompagné d’une voix synthétique et d’une musique épique.

    Une recette simple en apparence, mais malheureusement plutôt efficace selon les statistiques d’audience.

    Fausse déclaration d’Alassane Ouattara

    Ce faux coup d'État a été accompagné dans le même temps d’une fausse déclaration d’Alassane Ouattara. À en croire une capture d’écran sur les réseaux, le président ivoirien aurait déclaré, dans une interview à Jeune Afrique en mai 2011, : « Je ne dois rien à personne, sauf à la France ». En réalité, la citation originale ne parle pas de la France, mais de la Côte d’Ivoire. « Je ne dois rien à personne, sauf aux Ivoiriens » avait titré l’hebdomadaire. Cette formule a été volontairement modifiée pour décrédibiliser Alassane Ouattara.

    Faux communiqué de presse

    Les militaires français présents sur le sol ivoirien sont également ciblés par ces opérations de désinformation. Cette fois, l’infox repose sur un faux communiqué de presse attribué à l’État-major général des armées de la Côte d’Ivoire. Il y est écrit, avec plusieurs fautes d’orthographe grossières, que l’armée française aurait « involontairement attaqué des soldats ivoiriens à Bouaké », ce qui est entièrement faux. Ce document, fabriqué de toutes pièces, a poussé la police ivoirienne à publier un démenti.

    Un écosystème de comptes sahéliens

    Si on ne sait pas précisément qui se cache derrière ces opérations de désinformation, nos recherches montrent le rôle joué par un écosystème de comptes domiciliés notamment au Burkina Faso et au Mali. Ces profils diffusent à la fois la propagande des présidents de transition au Sahel, et des fausses informations destinées à déstabiliser les régimes voisins, comme le Bénin et la Côte d’Ivoire.

    Face à l’intensification de ces attaques informationnelles, les autorités ivoiriennes ont lancé une campagne de sensibilisation contre les infox en ligne. Alors que l’élection présidentielle est prévue d'ici à un an, le scrutin s’annonce d’ores et déjà particulièrement exposé à la désinformation.

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  • Liban: une image trompeuse prétend que la Finul collabore avec le Hezbollah
    Oct 18 2024

    Au Liban, la tension est encore montée d’un cran cette semaine entre la Force intérimaire des Nations unies et Israël. La Finul a affirmé ce mercredi 16 octobre qu’un char israélien a tiré sur l’une de ses positions dans le sud du pays. Jusqu’ici, au moins cinq casques bleus ont été blessés par des tirs israéliens. Dans ce contexte, certains assurent, que la force onusienne collaborerait avec le Hezbollah. Un narratif mensonger qui s’appuie sur une image détournée.

    Tout repose sur une photo activement relayée en ligne ces derniers jours. On y voit un véhicule blindé léger de couleur blanche, avec le logo UN (United nation), caractéristique de la Force intérimaire des Nations unies au Liban. Un militaire au casque bleu est posté sur le toit du blindé. L’élément important, c’est le drapeau jaune et vert du Hezbollah attaché sur la partie arrière gauche du véhicule.

    Ce cliché fait dire à des internautes que la Finul serait « une organisation criminelle qui aide les terroristes du Hezbollah ». Certains vont même jusqu’à encourager les tirs israéliens sur les positions de la force onusienne.

    Sauf qu’en réalité, cette photo est totalement sortie de son contexte. Une recherche par image inversée nous a permis de retrouver la première occurrence de cette image en ligne. Elle apparaît le 1ᵉʳ avril 2024 dans une vidéo publiée sur X par un journaliste israélien.

    Il raconte alors que des habitants de Baraachit, dans le sud du Liban, ont attaqué une patrouille de la Finul qui pénétrait dans un quartier résidentiel. Les assaillants auraient crevé les pneus des blindés avant d’y accrocher un drapeau du Hezbollah.

    Une version confirmée par la Finul

    Dans un rapport publié le 12 juillet 2024, identifié par nos confrères de TF1, le Conseil de sécurité des Nations Unis fait bien mention d’un incident survenu le 1ᵉʳ avril 2024 dans le nord-est de Baraachit. D’après le compte-rendu, une quarantaine d’individus s’en est pris à une patrouille de la Finul, nécessitant l’intervention de l’armée libanaise pour calmer la situation. D’ailleurs, si on regarde attentivement la photo de départ, on remarque bien un pneu crevé et plusieurs traces d’impact sur le blindé. Cette photo montre donc un véhicule de la Finul attaqué par des sympathisants du Hezbollah, et non la force de l’ONU collaborant avec la milice chiite.

    La Finul prise pour cible

    Plusieurs incidents de ce type ont été signalés ces dernières années. En décembre 2023 par exemple, un casque bleu indonésien de l’ONU avait été blessé lors d’une patrouille. Cette fois aussi, des habitants s’en étaient pris à un convoi pour dénoncer la présence de la Finul qui compte environ 10 000 soldats en provenance d'une quarantaine de pays. Pour rappel, la Finul est chargée de surveiller la fin des hostilités à la suite de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, de confirmer le retrait des forces israéliennes du Sud-Liban et d'aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité dans la région.

    Propagande pro-Israël

    Derrière cette manipulation, on retrouve plusieurs comptes israéliens ou pro-israéliens suffisamment influents pour rendre l’infox virale en quelques heures. Leur but, c’est de dénigrer l’image de la force onusienne à l’international et de demander son départ. Jusqu’ici, l’armée israélienne a demandé à la Finul de se retirer des zones de combat. Une demande catégoriquement refusée par le secrétaire général des Nations unies.

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    3 mins

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