• Le journaliste camerounais Boris Bertholt, alias «initiales BB»

  • Aug 22 2024
  • Length: 3 mins
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Le journaliste camerounais Boris Bertholt, alias «initiales BB»

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  • C'est un nom et une signature connus dans l'univers de la presse camerounaise. « BB », pour Boris Berholt. Après avoir travaillé dans quelques-uns des principaux journaux camerounais, le journaliste est désormais installé en Europe et reste malgré tout dans la diffusion de l'actualité liée à son pays, via les réseaux sociaux. Au point souvent de dicter la production de la presse locale.

    En 2014, Boris Bertholt, journaliste à Mutations, quotidien paraissant à Yaoundé, quitte le Cameroun. Il est l'heureux récipiendaire d'une bourse Erasmus qui va, pendant deux ans, le conduire dans diverses universités en Europe. Dix ans plus tard, ses diplômes et même une thèse en poche, il n'est toujours pas rentré sur Yaoundé.

    Celui qui, malgré l'élargissement de ses horizons académiques et professionnels est resté journaliste, ne se sent plus tout à fait libre de retourner aisément chez lui. Cela car son intense production journalistique en ligne sur le Cameroun dérange parfois : « Je sais très bien que j'ai posé des actes ou j'ai révélé des scandales qui ont brisé les vies des gens, raconte le journaliste. Certains se sont retrouvés à Kondengui en prison, d'autres sont aujourd'hui sous enquête judiciaire ».

    Initiales « BB »

    Sur les réseaux sociaux, où il est très actif, le style du journaliste est très caractéristique. Ses initiales « BB », qu'il porte à l'encre jaune sur des documents confidentiels qu'il reçoit de diverses sources, accrochent le regard. Mais Boris Bertholt n'est pas épargné par des critiques : certains dénoncent une approche trop intrusive avec un soupçon de manipulation ou de désinformation.

    L'intéressé est conscient de ces critiques et les explique ainsi : « Je ne vais pas vous dire que je ne suis pas sensible à ce type de critiques, mais je ne peux rien y faire, parce que ceux qui les apportent, en réalité, s'inscrivent dans une stratégie de décrédibilisation du travail. Donc, ils sont dans leur rôle. Certainement parce qu'ils estiment que les informations qui sont portées à l'attention du public camerounais ne servent pas leurs intérêts, donc le seul paradigme argumentatif qu'il leur reste est justement de produire ce type de grossièreté. »

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    Un numéro anonyme

    Pour capter la somme considérable d'informations qu'il diffuse sur le Cameroun, Boris Bertholt dit s'appuyer sur le bon vieux carnet d'adresses cher à tous les journalistes, mais pas seulement. Il a eu l'idée de communiquer en dessous de chacune de ses publications, un numéro de téléphone où il reçoit, confie-t-il, un flot continu d'alertes et d'informations qu'il s'emploie ensuite de trier : « Il y a eu ce que j'ai lancé il y a cinq ans : mettre un numéro et demander aux gens de parler, de donner des informations. Pourquoi je l'ai fait ? Parce que j'ai compris qu'en réalité, les gens avaient la peur d'aller voir les journalistes. En mettant ce numéro, des informations disparates arrivent, des fois sur les sujets d'une délicatesse... Je peux vous assurer qu'il y a des sujets que je ne mets pas dehors. Je ne peux pas, même si je les partage avec deux ou trois personnes. Nous en rions ou nous décidons de creuser, et il y a maintenant le tri à faire. »

    Dans un pays comme le Cameroun, régulièrement pointé du doigt pour être liberticide et dangereux pour le libre exercice de la profession de journaliste, Boris Bertholt dit considérer son travail comme une forme d'engagement militant. Cela pour faire bouger les lignes sur la scène publique.

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