Bilitis Adama, créatrice togolaise, a trouvé sa voix à travers la mode et l'artisanat avec sa marque d’accessoires Bilitis Fashion. Après un parcours universitaire au Maroc, en rentrant au Togo, cette passionnée d’accessoires lance son modèle phare, la boucle d’oreille « le Tourbillon ». Sa passion pour la mode et son approche humanitaire, notamment à travers des formations et des initiatives pour les orphelins, montrent un véritable engagement social. « Je pense que créer, c'est vivre. C'est tous les jours », confie l'artiste Bilitis Adama. Créatrice et fondatrice de Bilitis Fashion, la Togolaise explique :« Bilitis, c'est mon prénom, Fashion, c'est le regard de Bilitis sur la mode. Je ne fais pas quelque chose parce que je l'ai vu faire, c'est-à-dire, ''il y a des bracelets, faisons des bracelets, il y a des sacs en pagne tissé, faisons des sacs en pagne tissé'' : Non ! Moi, je vois quelque chose qui n'existe pas encore, au-delà de ce qui se fait déjà. J'aime bien. C'est cela, créer. Le créateur de mode, c'est quelqu'un qui amène de l'oxygène, et nous disons : ''Que c'est beau, quelque chose de nouveau qui n'existe pas.'' »Née à Lomé, au Togo, Bilitis Adama obtient une bourse d'excellence afin de poursuivre ses études universitaires au Maroc. Elle est diplômée d'une licence et d'un master en affaires internationales et stratégies, mais sa passion pour la mode se manifeste dès le début de ses études au Maroc, où elle valorise les héritages d'Afrique à travers des événements de mode :« Les journées des étudiants, au niveau des ambassades, les défilés... Et finalement, je n'avais plus de nationalité. À l'époque, il y avait beaucoup d'ambassades, mais il n'y avait pas encore l'ambassade du Togo au Maroc. La Côte d'Ivoire me sollicitait, le Congo, le Cameroun... Finalement, j'étais la subsaharienne, styliste commis d'office au Maroc. Mais c'était une passion de mettre en valeur les façons de faire, les héritages de chez nous. Vous savez, chez nous, c'est coloré avec les perles, les étoffes. Je mettais en avant tout cela, et comme les accessoires ne vont pas défiler tout seul, j'ai commencé à créer pour mettre en valeur ces colliers. Je faisais des robes, des boubous pour accueillir les accessoires. L'accessoire devient, alors, le principal. C'est ce que je voulais faire remarquer, pas la tenue. »Bilitis Adama aime tester ses idées. En 2017, elle lance sa marque d'accessoires Bilitis Fashion. Pour développer sa marque, cette créatrice autodidacte en accessoires met en avant son expérience dans l'économie et le management, avec les perles comme matière préférée : « Il m'arrive de voyager, et dès que je vais dans une capitale, je dois aller sur leurs marchés, pour voir ce qu'il y a en termes de perles, et je les ramène. Je ne sais pas ce que je vais faire avec, mais je les achète. Quand je vois de l'or, de l'argent, des formes irrégulières, même si cela n'a pas de trou, je me dis ''Mais je peux le percer !'' Cela me donne une idée. Je ne sais pas encore. Je le prends, je le pose sur ma table de création. Je m'assois, j'assemble les formes, les couleurs. Je peux voir du mauve, et puis un vert-citron, je peux dire ''mais j'ai rarement vu ces deux assortiments''. Nous connaissons le rouge, le bleu. »« Je veux sortir des chemins battus. Je vois un foulard, comme celui des hôtesses de l'air qui l'attachent sur le côté. Et si c'était un collier ? J'ai essayé de faire un collier sur le côté. C'était très bon, sauf que personne ne me l'achète, parce que les gens vont me dire : ''Mais à quel moment nous allons pouvoir le porter ?'' Et c'est là, je dis vraiment félicitations et merci à Jacques Logoh qui nous a donné le cadre pour porter des choses qui sortent du carré de tous les jours. À une soirée FIMO, tu peux porter ce collier sur le côté, et puis, sous les feux des projecteurs, parce que tous ceux qui y sont, comprennent la mode, comprennent l'art. »La créatrice togolaise propose aussi des formations pour favoriser l'émancipation des femmes. Bilitis Adama s'engage à former des femmes et d'autres artisans dans la création d'accessoires. Ces formations créent un impact social en permettant à chacun de s'exprimer à travers l'artisanat : « Vu que j'ai fait les affaires internationales, je ne me vois pas évoluer qu'au Togo. Tout de suite, je me suis lancée dans la sous-région. Nous avons près de 2 500 alumni formés au Niger, au Burkina, au Togo et au Bénin. Toute personne qui sentait en elle l'envie de réaliser quelque chose avec ses dix doigts. J'ai créé des accessoires pour les formations. Ils sont différents des modèles qui sont dans les gammes de mes produits. Le savoir, c'est le seul bien qui ne s'épuise pas quand tu le partages. Au contraire, il se décuple. Plus tu enseignes, plus tu t'améliores parce que ceux que tu formes vont te poser certaines questions, ou...