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  • Biélorussie: indéboulonnable mais vieillissant, le président Loukachenko brigue un 7e mandat (rediffusion)
    Jul 18 2025
    Dimanche 26 janvier, les électeurs biélorusses sont appelés à voter dans le cadre de l'élection présidentielle. Comme le dénonce depuis des décennies la communauté internationale, c'est par un processus électoral ni libre, ni équitable, qu'Alexandre Loukachenko devrait être reconduit pour un nouveau mandat, son septième consécutif à la tête d'un pays considéré comme un satellite de la Russie. Un pays déserté par une opposition victime d'une répression féroce. (rediffusion du 25 janvier 2025) Il est au pouvoir depuis 1994. Alexandre Loukachenko est aujourd'hui le plus ancien dirigeant des ex-républiques de l'espace soviétique. À 70 ans, il continue de diriger d'une main de fer un régime considéré par beaucoup comme le plus autoritaire en Europe et se présente sans véritable opposant dans ce scrutin présidentiel. Il devrait logiquement être reconduit pour un septième mandat à la tête d'un pays dont le régime s'est encore plus durci depuis août 2020, après une dernière élection entachée de nombreuses fraudes. « Souvent, quand on parle de Biélorussie, on parle d'une forme d'accord tacite qui existait plus ou moins avec les classes moyennes biélorusses, en tout cas qui a permis l'émergence de ces classes moyennes biélorusses, qui pouvaient circuler à l'époque assez librement, qui pouvaient donc gagner leur vie assez facilement. Mais en échange, il ne devait évidemment pas manifester d'ambitions politiques. C'est ce pacte qui, du point de vue d'Alexandre Loukachenko, a été rompu en 2020, quand beaucoup de citoyens biélorusses ont exprimé des revendications politiques », estime Olga Gille-Belova, docteur en sciences politiques et maître de conférences à l'université Bordeaux-Montaigne. Une opposition muselée, en exil ou en prison La répression féroce qui a suivi ces manifestations sans précédent a permis à Alexandre Loukachenko d'écarter toute opposition. Si certains de ces opposants ont été arrêtés et sont désormais en prison, d'autres sont parvenus à fuir. « Dès l'automne 2020, des Biélorusses par milliers, des dizaines de milliers même, ont fui le pays par peur de répression, par peur de l'emprisonnement, par peur des tortures, par peur des menaces sur leur famille, et beaucoup sont arrivés en Lituanie, en Pologne et également en Géorgie, détaille Ronan Hervouet, sociologue, professeur à l'université de Bordeaux-Montaigne et qui mène actuellement des recherches sur les exilés biélorusses. Ces personnes, au début, continuaient de participer à des formes de mobilisation, de manifestation, de soutien aux prisonniers politiques, etc. Mais rapidement, ils se sont rendu compte qu'ils ne se sentaient pas en sécurité, même dans les pays d'accueil. Ils avaient peur que leur mobilisation à l'étranger puisse nuire à leurs proches. Aujourd'hui, la mobilisation, l'action contre le régime apparaissent extrêmement difficile à mener collectivement, à l'intérieur du pays comme depuis l'étranger. » Une dépendance à la Russie qui va de pair avec la répression Svetlana Tikhanovskaïa, considérée comme la cheffe de file de l'opposition biélorusse et adversaire du président sortant en 2020, continue de se battre, mais en exil. Ainsi, Alexandre Loukachenko est sans opposant aujourd'hui et compte rester sur la même ligne, c'est-à-dire avancer main dans la main avec la Russie de Vladimir Poutine, dont la Biélorussie aujourd'hui ne peut se passer. « Il y a une dépendance beaucoup plus importante qui s'est instaurée à l'égard de la Russie. La dépendance militaire, la dépendance stratégique, la dépendance économique, qui existaient déjà auparavant, se sont beaucoup renforcées depuis 2022 », énumère Olga Gille-Belova. Alexandre Loukachenko applique aujourd'hui la méthode Poutine. C'est donc la peur qui domine dans le pays. À tel point que, cette année, personne de s'attend à ce que les Biélorusses mécontents sortent s'exprimer dans les rues après cette élection. « Il y a un tel degré de répression… Tout a été traqué et continue d'être traqué. Il y a 1 250 prisonniers politiques, mais il y en a qui ont pris des peines d'un an de prison, de deux ans de prison. Certains sont sortis, mais il y a d'autres qui entrent. En fait, ça ne s'arrête pas depuis 2020. La répression à l'intérieur du pays est telle qu'une mobilisation apparaît complètement impossible », explique Ronan Hervouet. Alexandre Loukachenko va donc enchaîner un septième mandat, personne n'en doute. Mais à 70 ans, il n'est pas éternel. Et s'il peut encore enchaîner un ou deux mandats, la question de sa succession se pose aujourd'hui. Ce qui semble être la seule issue possible pour un changement de pouvoir à la tête de la Biélorussie. À lire aussiBiélorussie: un «simulacre d'élection» dans un pays avec «des milliers de prisonniers politiques»
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  • António Costa, un adepte du compromis au service de l’Union européenne
    Jul 11 2025
    Il a vécu son baptême du feu en présidant son premier Conseil européen à Bruxelles jeudi 19 décembre : António Costa veut secouer les habitudes prises ces dernières années à Bruxelles… La « méthode Costa », faite de compromis et de relationnel, lui a plutôt réussi au Portugal, mais peut-elle fonctionner à Bruxelles dans un contexte de fortes tensions économiques et politiques ? [Rediffusion] Lunettes rondes, cheveux argentés et sourire communicatif : António Costa est visiblement satisfait de « son » premier Conseil européen en tant que président de l’institution. Il faut dire que l’ancien Premier ministre portugais a déjà réalisé un petit exploit en concluant en une seule journée ce conclave des dirigeants européens… une « méthode Costa » déjà saluée par ses interlocuteurs de l’Union européenne. « Je pense que nous avons réussi à concentrer le travail des dirigeants sur la discussion stratégique et politique, en confiant la préparation du sommet à nos ambassadeurs », s’est donc félicité l’ancien Premier ministre à l’issue de ce premier Conseil européen, tandis qu’aux étages du bâtiment Justus Lipsius, les dirigeants européens ne cachaient pas leur soulagement de pouvoir rentrer dans leurs pays respectifs aussi rapidement. « Il a voulu ramasser le Conseil européen sur une seule journée alors que jusqu’à présent, c'était sur deux jours », salue Pascale Joannin, directrice générale de l’Institut Robert Schuman. « C’est vraiment la première mesure tangible que l’on voit de la "méthode Costa" – l’idée étant de permettre aux 27 de se voir, d’échanger, mais de le faire plus rapidement, même si l’agenda est chargé. » Origines indiennes Un premier point positif donc pour ce nouveau président du Conseil européen, nommé le 1ᵉʳ décembre dernier pour un premier mandat de deux ans et demi – renouvelable une seule fois. Aujourd’hui âgé de 63 ans, António Costa a grandi au Portugal dans une famille très politisée et engagée contre la dictature de Salazar, une histoire familiale qui l’a beaucoup marqué, de même que les origines indiennes de son père. « Orlando da Costa était originaire d’une famille de Goa, un comptoir indien resté portugais jusque dans les années 1960, et il a ensuite vécu un temps au Mozambique, il a donc eu une histoire familiale liée à la colonisation portugaise », raconte Victor Pereira, chercheur à l’Institut d’histoire contemporaine de l’Université nouvelle de Lisbonne. « Autre élément important dans cette histoire familiale : son père était écrivain et il militait au Parti communiste portugais, qui était le principal parti d’opposition pendant la dictature de Salazar. Sa mère, Maria Antonia Palla, était une journaliste engagée à gauche. Elle a fait notamment des reportages sur les avortements clandestins, ce qui lui a valu des mésaventures avec la justice, mais aussi une réputation de journaliste courageuse et engagée. » Une première grève à 14 ans C’est donc très jeune qu’António Costa s’engage en politique, il a d’ailleurs organisé sa première grève à l’âge de 14 ans pour dénoncer l’éviction d’une professeure dans son collège. Passionné de football – il soutient le Benfica – et de cinéma, il devient avocat, milite au Parti socialiste et entre pour la première fois au gouvernement en 1995 à l’âge de 34 ans, sous la houlette d’António Guterres, l’actuel secrétaire général de l’ONU. Il est maire de Lisbonne pendant huit ans, un mandat qu’il met à profit pour revaloriser et dynamiser la capitale portugaise. Puis, en 2015, il devient Premier ministre en formant une alliance à gauche qui est alors totalement inédite au Portugal. Cet amateur de puzzle à 1 000 pièces déploie alors des talents de négociateur hors pair afin d’y parvenir. « Il va réussir à gouverner durant quatre ans avec une formation de gauche radicale et avec les communistes, dont les relations avec les socialistes portugais ont toujours été très tendues, décrypte Victor Pereira. Et ce alors que c’est la droite qui était arrivée en tête aux élections ! En outre, il parvient à rompre avec la politique d’austérité de ses prédécesseurs tout en améliorant la situation financière du pays. » Un « miracle portugais » qui finit mal pour António Costa : le dirigeant portugais est contraint de démissionner, fin 2023, lorsque son nom apparaît dans une affaire de corruption. L’enquête n’aboutit pas, mais l’ancien avocat doit renoncer à ses ambitions nationales et finit par rebondir au niveau européen, en profitant du départ de Charles Michel pour diriger le Conseil européen. À lire aussiDémission du Premier ministre portugais emporté par un scandale de corruption La « méthode Costa » À Bruxelles, l’ancien Premier ministre n’arrive pas en ...
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  • Gergely Karacsony, l’opposant de Budapest
    Jul 4 2025
    Il s’est fait connaître hors des frontières de son pays en sauvant la marche des fiertés de Budapest : Gergely Karacsony est notre Européen de la semaine. Le maire de Budapest est devenu le nouveau héraut de l’opposition au nationaliste Viktor Orban. Grâce à lui, la Marche des fiertés a pu avoir lieu dans les rues de la capitale hongroise. Une édition historique. Jusqu’à 200 000 personnes auraient défilé à Budapest le samedi 28 juin 2025. Du jamais vu ! Elles ont manifesté pour le respect des droits LGBTQ+ mais aussi – et surtout – contre Viktor Orban. Le Premier ministre hongrois a tout fait pour interdire ce rassemblement. Mais Gergely Karacsony a entamé un bras de fer avec le gouvernement pour que la Gay Pride ait bien lieu. « Nous avons décidé de soutenir cette cause, et la municipalité de la capitale organisera cet événement à la place de la Budapest Pride interdite », déclarait-il avant la manifestation. « Cet événement sera pleinement conforme aux lois hongroises et à notre conviction morale : nul en Hongrie ne devrait être victime de discrimination. » Le maire de Budapest n’a rien lâché. Cette Gay Pride s’est tenue sans heurts avec la police, alors que les manifestants étaient menacés d’amendes de plusieurs centaines d’euros et d’un an de prison. C’est même la plus grande manifestation anti-Orban depuis une décennie dans le pays. « Vrai opposant » Gergely Karacsony est un opposant à Viktor Orban depuis le début de son engagement politique. Il y a quatre ans, il a même tenté de se présenter comme le candidat de l’opposition contre Viktor Orban, mais il échoue à la primaire des partis de gauche. Un opposant de longue date, plus que le favori des sondages, le dissident du Fidesz Péter Magyar. « Les médias occidentaux ont focalisé l'attention sur Péter Magyar en oubliant un petit peu le maire de Budapest qui en fait à une grande antériorité par rapport à Magyar dans l'opposition à Orban », explique Catherine Horel, directrice de recherches au CNRS et spécialiste de la Hongrie. « Parce que Karacsony, à la différence de Péter Magyar, c'est un vrai opposant. On a affaire à quelqu'un qui dès le départ, dès le début de sa carrière politique est à gauche. C'est quelqu'un qui a maintenu son profil d'opposant depuis le début de sa carrière politique. » À lire aussiMarche des fiertés: Irlande, Hongrie... les droits LGBT+ reculent dangereusement Engagé à gauche Gergely Karacsony ne vient pas de l’élite. Il a monté une à une les marches de l’ascension sociale, retient Catherine Horel : « C'est quelqu'un de très modeste, qui vient de province, qui s'est fait tout seul, qui est monté faire ses études à Budapest, qui vient d'une famille avec une maman veuve. C'est quelqu'un qui n’a pas eu la cuillère d'argent dans la bouche. Il est venu jeune étudiant à Budapest, il a fait des études de sociologie et de sciences politiques. Et puis à un moment, il s'est engagé et il a été repéré par l'état-major du parti socialiste. Et il a commencé à travailler pour le gouvernement socialiste à partir de 2002. » Il crée ensuite son propre parti, « Dialogue ». Maire d’arrondissement, il remporte la ville de Budapest en 2019. Il se présente comme écologiste, mais il a plutôt fédéré des écologistes autour de lui. Et à la tête de la capitale, il est aussi engagé dans un bras de fer permanent avec le gouvernement. « Il y a plein de choses qu'on ne peut pas faire à Budapest parce que ça dépend de l'État », retient Catherine Horel. « Et systématiquement des initiatives de la mairie sont battues en brèche par le gouvernement. Il a donc été empêché dans un certain nombre d'initiatives par des décisions ministérielles. Les réalisations de monsieur Karacsony sont assez limitées à Budapest, mais en partie à cause de ça. » 50 ans, lunettes, sans cravate, il apparaît toujours souriant, on le voit sur X avec un tee-shirt Budapest aux couleurs du drapeau LGBT. Marié et père de famille, discret et sans aspérité, on ne lui connaît pas de passions en dehors de son métier chronophage de maire. Relance dans la course pour détrôner Orban ? Après le succès de la Marche des fiertés, on lui prête maintenant un destin national. Mais si Gergely Karacsony est bien connu des habitants de la capitale, c’est dans les campagnes qu’il va devoir convaincre et séduire la population, souligne Catherine Horel : « Il faudrait qu'il rebâtisse une figure nationale. Et je ne suis pas sûre que l’initiative qu'il a prise d'autoriser la Marche des fiertés ait beaucoup d'écho chez le petit électeur rural du Nord-Est et qui vote Orban, qui va dire "Ah bah oui, à Budapest, c'est bien connu, c'est tous des dégénérés, etcetera". » Les prochaines élections auront lieu en mars prochain. Une primaire pourrait être organisée pour choisir le candidat de gauche. ...
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  • Sergueï Tikhanovski, figure de l’opposition biélorusse, libéré de prison
    Jun 27 2025
    L’opposant biélorusse Sergueï Tikhanovski est sorti de prison ce dimanche 22 juin, grâce à une médiation américaine. Le mari de Svetlana Tikhanovskaïa, devenue, en son absence, la principale figure d’opposition en exil, a passé cinq années éprouvantes en détention. Il a immédiatement réclamé la libération de tous les autres prisonniers politiques, détenus en Biélorussie, ex-République soviétique tenue d’une main de fer depuis 30 ans par le président Alexandre Loukachenko. Méconnaissable. Lorsqu’il est libéré le 22 juin 2025 de prison, Sergueï Tikhanovski n’est plus que l’ombre de lui-même. Extrêmement amaigri, visage émacié et crâne rasé, le blogueur trublion de la politique biélorusse craque lorsqu’il évoque devant la presse ses conditions de détention très difficiles. Coupé du monde dans sa cellule qu’il est forcé de nettoyer « quatre fois par jour », il manque de tout, il ne peut même pas « s’acheter un savon ou une brosse à dents », raconte-t-il. Il n’a aucun contact avec sa famille et ni d’accès à un avocat. Condamné en 2021 à 18 ans de prison pour « organisation d’émeutes et incitation à la haine », il a finalement été libéré au bout de cinq ans, grâce à une médiation des États-Unis. C’est en Lituanie, qu’il a pu rejoindre son épouse dès sa libération. Svetlana Tikhanovskaïa, devenue la figure de proue de l’opposition biélorusse, y vit en exil avec ses deux enfants. Elle qui n’a cessé de se battre pour réclamer sa libération se réjouit de son retour dans un entretien à RFI : « Je suis heureuse que le père de nos enfants puisse leur lire des contes de fées avant d’aller se coucher ou faire des barbecues avec eux ». Elle espère également « qu’il sera une voix forte de plus au sein de notre mouvement ». À lire aussiBiélorussie: l'opposant Sergueï Tikhanovski libéré après cinq ans de prison D’entrepreneur à blogueur, critique du régime Rien ne prédestinait Sergueï Tiskhanovski, âgé de 46 ans aujourd’hui, à faire de la politique. Linguiste de formation, il se lance dans l’évènementiel, organise notamment des concerts, fait partie du milieu de la nuit, dans les années 1990. Il monte les affaires. C’est en rachetant une maison pour la rénover et la transformer en lieu culturel qu’il est confronté à des problèmes administratifs et bureaucratiques, qu’il dénonce sur sa chaîne YouTube baptisée « Le pays à vivre ». « Il est devenu blogueur et a commencé à publier des vidéos, de plus en plus populaires. Il parlait de choses concrètes et il a obtenu le soutien de cette partie de la société qui n’était pas politisée, mais mécontente, explique le politiste Yauheni Kryzhanouski. Son idée était de construire un pays vivable. » Sergueï Tikhanovski fait des émules. « Dans une certaine mesure, on peut le comparer à Navalny [l’opposant russe à Valdimir Poutine, mort en détention en 2024, NDLR], car il a créé un blog où d’autres personnes peuvent s’exprimer et dénoncent le côté kafkaïen de cette administration dysfonctionnelle qui étouffe les initiatives des entrepreneurs », ajoute Olga Gille-Belova, maîtresse de conférences à l’Université Bordeaux-Montaigne. Ses critiques contre le système virent à la satire politique et aux attaques directes contre le président autoritaire Alexandre Loukachenko. Et c’est lorsqu’il décide de se présenter contre lui à la présidentielle de 2020 qu’il s’attire les foudres du pouvoir. Sa notoriété inquiète et sa candidature est invalidée. Son épouse Svetlana Tikhanovskaïa, alors enseignante, prend le relais et se présente à sa place. Sergueï Tikhanovski organise sa campagne et est arrêté à plusieurs reprises avant d’être enfermé pour de bon en mai 2020. « Il fait partie de toute cette vague de personnes arrêtées et condamnés à de lourdes peines, fabriquées par les autorités pour étouffer l’opposition », commente Olga Gille-Belova. Un destin lié à celui de son épouse En août 2020, Alexandre Loukachenko remporte une nouvelle fois la présidence. Les Biélorusses descendent massivement dans la rue pour dénoncer des fraudes. La répression est sévère. Svetlana Tikhanovskaïa, devenue une figure majeure de l’opposition, est menacée. Elle est contrainte de fuir, avec ses deux enfants, en Lituanie, d’où elle continue de mener son combat politique et plaide sans relâche pour la libération de son mari. « Svetlana ne voulait pas d’engager en politique, elle l’a fait un peu malgré elle. C’est engagement politique était aussi un moyen de faire libérer son mari », estime Yauheni Kryzhanouski qui a côtoyé l’opposante. Aujourd’hui libre, Sergueï Tikhnavoski a annoncé qu’il souhaitait continuer à soutenir l’opposition. « Il pourra jouer un rôle dans l’opposition, mais il ne va pas remplacer sa femme, prédit ...
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  • Blaise Metreweli, première femme à la tête du MI6
    Jun 20 2025
    Une nomination historique au Royaume-Uni. Blaise Metreweli devient la première femme à prendre la tête des services de renseignements extérieurs, le MI6. Après une longue carrière dans les services secrets, à des postes opérationnels ou à la direction, elle sort de l'anonymat et succèdera cet automne à Richard Moore, chef des renseignements depuis 2020. Regard bleu, cheveux blonds, boucles d’oreille en argent. Le portrait officiel publié par le gouvernement britannique est l'une des seules images qui circule de Blaise Metreweli. Elle est la future cheffe des services de renseignements du Royaume-Uni, que l'on connaît aussi sous le nom de code « C », l'équivalent du personnage de « M », interprété par l'actrice Judi Dench dans la saga James Bond. Blaise Metreweli est issue d'une famille originaire de l'Europe de l'Est, son patronyme est d’ailleurs le dérivé du nom géorgien Metreveli. Elle deviendra à l'automne la première femme à diriger le MI6 depuis sa création, en 1909. Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué une nomination historique. « L'idée que le travail dans les renseignements est effectué par des sosies de Daniel Craig qui conduisent des voitures rapides et tirent sur des gens est fausse, mais elle a un impact réel sur les femmes qui voudraient faire carrière dans le renseignement, explique Dan Lomas, chercheur en relations internationales à l'université de Nottingham. Metreweli, fonctionnaire relativement jeune, très performante, je pense qu'il s'agit d'un signal fort. C’est la nomination d'une personne qui a été choisie sur la base de son CV. Mais cela dit aussi qu'il s'agit d'une personne qui est parvenue au sommet grâce à un travail acharné et qui peut potentiellement servir d'inspiration à la prochaine génération de femmes agentes », poursuit-il. Une longue carrière dans les renseignements Si en théorie, le chef des renseignements extérieurs britanniques est le seul membre du MI6 à être connu du grand public, beaucoup d'informations sont accessibles sur la vie et la carrière de l’agente de 47 ans. « Elle a rejoint le MI6 en 1999. Elle est diplômée en anthropologie de l'université de Cambridge. Elle a servi à l'étranger, dans certaines parties du Moyen-Orient et de l'Europe. Elle a travaillé un temps pour le MI5, les renseignements intérieurs. Et elle est actuellement à la tête de la branche Q du MI6, c'est-à -dire directrice des services d'innovation technique du Service des renseignements extérieurs. Ils sont chargés de créer des gadgets pour communiquer avec les agents à l'étranger », explique Dan Lomas. La branche Q, qui, elle aussi, dira peut-être quelque chose aux fans des aventures de l'agent 007. En 2022, Blaise Metreweli a donné une interview dans le Financial Times sous couvert d'anonymat. « Ada », le nom d’emprunt qui lui permet de témoigner en tant qu’agente du MI6, y parle beaucoup de sa vie d'agent des renseignements en poste à l'étranger et de sa vie de mère. « Elle parle des problèmes liés au fait d'être à la fois enceinte et de travailler pour le MI6. On en apprend sur l'éducation de ses enfants, son engagement à travailler pour les services. Et sur l'amour qu'elle porte à son travail. Nous savons également qu'elle est assez athlétique », décrypte Dan Lomas de l’Université de Nottingham. On apprend dans la presse britannique que pendant ses études d'anthropologie, elle a fait partie de l'équipe d'aviron de Cambridge, et qu'elle s'est engagée pour que l'on recrute davantage de personnes neuro divergentes dans les services de renseignement. Une geek autoproclamée Dans l’interview qu’elle accorde en 2022 au Financial Times, Blaise Metreweli indique être une « geek autoproclamée ». Une compétence qui lui a sans aucun doute servi pour obtenir son nouveau poste. Pour le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, Blaise Metreweli était « une candidate idéale dans un contexte d'instabilité mondiale et de nouvelles menaces pour la sécurité de nos concitoyens ». La passion de la future cheffe du MI6 pour la technologie et l'IA est essentielle dans le contexte actuel. « Les auditeurs peuvent s'imaginer que lorsqu'on parle d'espions, on parle de personnes en trench-coat qui transmettent des documents avec un journal sous le bras, plaisante Dan Lomas. Ce type d'espionnage existe encore. Mais il y a certaines cibles qu'il est très, très difficile de rencontrer face à face. La Russie, l'Iran, la Chine... Comment communiquer avec eux ? L'habileté consiste aujourd'hui à utiliser des méthodes ancestrales, mais à les appuyer à l'aide des nouvelles technologies. C'est là que Metreweli entre en jeu. C'est une déclaration importante de la part du MI6 : il prend ses innovations technologiques au sérieux parce qu'il choisit de placer la directrice de la branche Q au poste le plus élevé ». Blaise Metreweli va ...
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  • Groenland: Jens-Frederik Nielsen, un jeune Premier ministre face aux appétits de Donald Trump
    Jun 13 2025
    Emmanuel Macron se rend en visite officielle au Groenland ce dimanche. Ce territoire autonome du Danemark est convoité par Donald Trump qui a répété qu’il voulait s’en emparer. Le président français annonce s'y rendre pour éviter toute « prédation » et toute « menace » et pour « être en solidarité avec le Premier ministre groenlandais », Jens-Frederik Nielsen. Celui-ci, arrivé au pouvoir en mars, doit veiller à maintenir l’unité de l’île face aux pressions extérieures. Avant de conduire son parti Demokraatit à la victoire, en mars, Jens-Frederik Nielsen était déjà, à maintes reprises, monté sur la première marche du podium, mais dans une tout autre catégorie. Avant de devenir chef de gouvernement, il était surtout connu des Groenlandais pour ses performances au badminton. Membre de l’équipe nationale, il a remporté le championnat à plusieurs reprises. « C’est un très bon joueur. Il est très talentueux en sport. Il est très bon au handball, très bon au foot », raconte son ami d’enfance Hans Brummerstedt, qui a, lui aussi, pratiqué le badminton dans le même club. Pour le jeune homme, qui vit depuis six ans au Danemark et qui s’excuse par avance pour son impartialité, « Jens-Frederik Nielsen est la meilleure personne pour diriger le Groenland aujourd’hui », louant ses qualités de « concentration » et de « persévérance ». Le jeune dirigeant aux yeux rieurs pratique aussi la chasse aux rennes et aime se promener dans la nature en famille. Il élève trois enfants avec sa compagne à Nuuk, la capitale. Il joue aussi du soft rock sur sa guitare lors d'événements de son parti. « Il est très charmant, affable. Il est peut-être jeune, mais il a eu l'expérience d'un rôle ministériel important dans un passé récent », affirme Dwayne Ryan Menezes, directeur du groupe de réflexion britannique Polar Research and Policy Initiative. Le Groenland n’est pas à vendre Avant d’accéder au poste de chef du gouvernement, Jens-Frederik Nielsen a été ministre du Travail et des Ressources minérales à 28 ans. Un an plus tard, il prenait les rênes du parti social libéral Demokraatit. Son ascension politique a été rapide. Étudiant en sciences sociales, il est repéré par la cheffe du parti de l’époque, Nivi Olsen, séduite par ses écrits sur les réseaux sociaux, comme elle l’a raconté sur le site de KNR, la radio publique nationale du Groenland. Lorsqu’elle est nommée ministre, elle en fait son secrétaire. Il n’a alors que 22 ans. À moins de 30 ans, il accède à la tête du parti social libéral, arrivé premier des élections législatives en mars. À seulement 33 ans, il est le plus jeune Premier ministre du monde, avec de nombreux dossiers à traiter, dont le plus sensible : le statut de l’île, territoire danois autonome de quelque 57 000 habitants, convoité par Donald Trump. « We need Greenland » (« Nous avons besoin du Groenland »), répète à l’envi le président américain. Face à ces velléités, Jens-Frederik Nielsen affiche la fermeté : « le Groenland ne fera jamais partie des États-Unis, nous ne serons jamais à vendre et nous ne serons jamais Américains. Nous ne voulons pas non plus être Danois à l’avenir, nous voulons être indépendants, mais pour l'instant, nous faisons partie du Royaume du Danemark et c'est ainsi ». Si l’indépendance du Groenland est l’objectif final pour tous les partis politiques du territoire, les moyens d’y parvenir et le calendrier différent. Personne n’envisage sérieusement un rattachement aux États-Unis. Le parti Demokraatit est favorable à une indépendance, à terme, du Groenland, qui possède un statut d’autonomie renforcée au sein du Royaume du Danemark. « Jens-Frederik Nielsen a opéré un changement en pivotant vers le Danemark et l'Europe », souligne le Dr Dwayne Ryan Menezes. « Le gouvernement précédent ne ressentait pas tellement le besoin de discuter des relations entre le Groenland et le Danemark. En l'absence de l'éléphant américain dans la pièce, les problèmes essentiels étaient les griefs du Groenland à l'égard du Danemark. Et soyons honnêtes, ils étaient légitimes. Mais avec le gouvernement Nielsen, il y a eu un renforcement des liens avec le Danemark. Parce que, sur fond de menace Trump, il prend conscience que le statu quo n'est peut-être pas si terrible que cela », complète le spécialiste. C’est d’ailleurs aux côtés de la Première ministre danois Mette Frederiksen que Jens-Frederik Nielsen accueillera Emmanuel Macron dimanche. Large gouvernement de coalition Face aux provocations américaines, le Premier ministre groenlandais a formé un large gouvernement de coalition, sans précédent dans l’ile arctique, composé de quatre des cinq partis élus, en plus de Demokratit, Siumut, IA et Atassut. Seuls les ultranationalistes de Naleraq n’en sont pas. Dans l’accord ...
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  • Luis Enrique, l’intransigeant entraineur du PSG
    Jun 6 2025
    Il est l'artisan de la victoire éclatante du PSG en Ligue des champions. L'Espagnol Luis Enrique, entraîneur du club de football parisien depuis deux ans, a réussi, là où d'autres se sont cassés les dents avant lui. Ancien joueur passé du Real Madrid au FC Barcelone avant d'être entraîneur, c’est un hyperactif au caractère bien trempé. Luis Enrique, 55 ans, c'est un physique sec et un caractère entier. Il est « passionnel et viscéral » résume le journaliste Manu Terradillos, correspondant Sports de la radio espagnole Onda Cero et journaliste à RFI. « C'est quelqu'un qui ressent les choses de façon très intense. Il dit ce qu'il pense. Il ne change pas sa façon de penser. Il a sa réalité des choses et il va la défendre jusqu'au bout ». Déterminé, affichant une mentalité de gagneur, il peut être aussi frontal, dans ses relations avec les journalistes notamment. Lors d’une conférence de presse en octobre dernier, il répond avec aplomb aux critiques et aux interrogations sur l’avenir du PSG en Ligue des champions : « Jusqu’à preuve du contraire, je pense que nous allons tout gagner ! ». Objectif atteint puisque samedi dernier, Luis Enrique a mené le PSG à la victoire pour la première fois en Ligue des champions. « Il veut être le seul maître à bord » Ses choix stratégiques audacieux et parfois mal compris ont finalement payé. Luis Enrique a réussi à construire un collectif, après le départ de Kylian Mbappé, l’an dernier au Real Madrid. « Ce départ l’arrangeait quelque part. Puisqu’il n’y avait plus aucune star au Paris-Saint-Germain, il pouvait faire ce qu’il voulait, modéliser chaque joueur comme il l’avait imaginé dans sa tête, affirme Dominique Sévérac, journaliste sportif au journal Le Parisien, spécialiste du PSG depuis plus de 20 ans. Et puis le football est un métier d’égo, Enrique considère que la star ça doit être lui, il ne faut pas qu’il y ait une tête qui dépasse, il veut être le seul maître à bord. » Sa façon de travailler et de tout vouloir contrôler, avec les joueurs, ça passe ou ça casse, confirme Manu Teradillos : « Si tu rentres dans sa philosophie, il va te soutenir, il va être à mort avec toi, et t'améliorer, et sinon, les frictions vont être énormes. Et probablement, le joueur va quitter l'équipe. Soit tu es avec lui, soit tu n'es pas dans l'équipe. »ObsessionnelLuis Enrique est exigeant et impose une discipline à ses joueurs, discipline qu’il s’impose à lui-même. Obsessionnel sur l’entretien physique et la nutrition. « Il est un peu fou, admet Dominique Sévérac. Il marche pieds nus sur les pelouses du campus à Poissy même s'il fait froid. Il fait du gainage toute la journée, du vélo toute la journée, de la musculation toute la journée. Et ses joueurs, il ne les lâche pas, mais avec une forme d'humour, il fait passer ses idées avec un peu de pommade et de bienveillance. Mais il veut des sportifs qui mangent bien, qui dorment bien, ils sont grassement payés, mais sur le terrain : "vous allez vous dépenser et vous allez faire exactement ce que je vous ai demandé" ».Né à Gijon, le 8 mai 1970, dans le nord de l’Espagne, dans une famille modeste, Luis Enrique rêve de football. Il entre dans le club local et se fait remarquer par son style offensif et son fort esprit de compétition. Puis c’est le Real Madrid, avant de rejoindre le club ennemi, le FC Barcelone. Les supporters madrilènes ne lui pardonneront pas. En 1995, il rencontre celle qui deviendra son épouse, Elena Cullell, une économiste issue de la bourgeoisie catalane.Un drame familialIls forment depuis une trentaine d’années un couple uni, ont trois enfants, dont la plus jeune, Xana, meurt tragiquement en 2019 d'un cancer rare, à l'âge de 9 ans. Dévasté, Luis Enrique, disparaît plusieurs mois des terrains de football, alors qu’il est sélectionneur de l’équipe d’Espagne. « Cet épisode a changé la vision qu’on pouvait avoir de lui en Espagne, se rappelle le journaliste Manu Terradillos, on a vu le côté beaucoup plus humain ». Sur ce drame, l’entraîneur du PSG se confie avec émotion, dans un documentaire* qui lui est consacré, diffusé l’automne dernier sur Canal+ : « C'est dans les événements tristes de la vie qu'on apprend le plus, dit-il. Je m’estime très chanceux, car ma fille a vécu 9 années merveilleuses à nos côtés(...) Xana est vivante, pas physiquement, mais spirituellement, parce qu'on parle d'elle, on rit, on se souvient ». Luis Enrique a créé une fondation portant le nom de sa fille pour soutenir les familles confrontées au même drame que lui. Avant, il l’emmenait sur les terrains de football. Aujourd'hui, les jours de matches, elle est toujours présente, dit-il, en pensée. Elle le soutient quand il perd, et il partage avec elle ses victoires. * Vous ne pouvez pas comprendre de Duncan MacMath
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  • Alain Berset, le Suisse qui veut faire exister le Conseil de l'Europe
    May 30 2025
    Habituellement discret, le Conseil de l'Europe s’est fait entendre la semaine dernière : Alain Berset, son secrétaire général, a fait la Une, il y a quelques jours, pour avoir riposté aux pays européens qui aimeraient avoir les mains libres sur leurs politiques migratoires. Alain Berset a dit stop. Dans un communiqué, il rappelle à l’Italie, au Danemark, à la Pologne ou encore à l’Estonie que la Cour européenne des droits de l'Homme est sacrée. Alain Berset est monté au filet pour réaffirmer l’indépendance de la plus haute juridiction de l’UE. « Il est comme ça », réagit Richard Werly, le correspondant en France du quotidien suisse Blick. « Lors de son long passage au Conseil fédéral suisse, il s'est toujours singularisé, d'une part par une voix forte, c'est-à-dire par sa capacité à prendre ses responsabilités et à les assumer. Et la deuxième chose, c'est un homme de valeur. C'est un homme qui est socialiste, ne l'oublions pas. Et pour lui, les conventions internationales, le multilatéralisme, l'ordre international sont des choses qui doivent être défendues ».Ancien président de la Confédération helvétiqueAlain Berset a présidé la Confédération helvétique jusqu’à la fin de l’année 2023. Et pour Pascal Sciarini, professeur de science politique à l’université de Genève, il a laissé un bon bilan aux yeux : « Il s'est imposé comme un des personnages forts de ce gouvernement collégial qui comporte sept membres. Il est entré très jeune. D'ailleurs, il a commencé très jeune sa carrière politique. Et il a été vraiment un personnage constant dans l'exécutif suisse. Pas flamboyant, mais pas populiste non plus, plutôt rigoureux, pragmatique. Et je crois que, ce qui a beaucoup marqué son mandat, c'est la crise du Covid-19 ». Ministre de la Santé pendant le Covid, il a marqué les esprits, notamment avec cette petite phrase sur la durée du confinement prononcée lors d’une conférence de presse : « Nous souhaitons donc agir aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire ». La maxime est devenue virale, jusqu’à devenir un slogan sur des tee-shirts et des drapeaux.« Bon papa de la nation »Pendant la crise du Covid, Alain Berset a su tenir tête aux cantons, attachés à leurs prérogatives. Avec le bon ton. « Il a vraiment assuré un peu un rôle de bon papa de la nation », raconte le professeur Pascal Sciarini. « À la fois tout à fait humble, sincère, authentique, mais très rassurant. Ça, je pense que c'est vraiment son principal fait d'armes ». Le journaliste Richard Werly, lui, retient les réformes sociales pour lesquelles il n'a pas hésité à aller contre son propre camp : « Il reste celui qui a, tout en étant un élu socialiste, accepté les différentes réformes, notamment de l'Assurance maladie, de la retraite. Des réformes qui toutes tendent à faire que les gens cotisent plus. Donc, c'est un socialiste qui, à l'échelle européenne, est tout à fait pragmatique en termes budgétaires ». Des scandales...La fin de son mandat à la tête de la Confédération a été émaillé de plusieurs scandales. Alain Berset a été victime d’une tentative de chantage exercée par une ancienne maîtresse. Un cas à part en Suisse. « Il est l'un des rares politiciens suisses de haut niveau qui ait provoqué quelques polémiques pour sa vie personnelle », rappelle Richard Werly. « Il a utilisé des véhicules de fonction pour rendre visite à une compagne à une époque de sa vie. C'est quelqu'un qui clairement a pris la lumière aussi sur le plan personnel, à tel point qu'il a fallu sécuriser la maison familiale à Fribourg, ce qui est assez rare en Suisse ».Mais toujours populaireMalgré ces casseroles, Alain Berset est resté populaire, tempère le chercheur Pascal Sciarini : « Les sondages ont montré qu'il restait tout à fait populaire auprès d'une majorité de la population. Et arriver à un tel soutien majoritaire dans le pays, je crois démontre qu'il a vraiment été apprécié pendant son mandat ».Pilote d'avion À 53 ans, marié, et père de trois enfants, il est toujours accessible, vous pouviez le croiser en train de faire ses courses. Ancien jeune champion d’athlétisme, il est passionné d’aviation. Il pilote sur son temps libre. Parfois un peu trop librement. En juillet 2022, il est intercepté par deux Rafale français pour avoir survolé une base militaire.Quel avenir après le Conseil de l’Europe ? Certains lui prêtent une autre vie d'homme d'affaires. Pourquoi pas siéger au conseil d’administration de plusieurs grandes entreprises. D'autres le voient bien encore diriger une institution internationale comme une agence de l’ONU ou un poste d'envoyé spécial des Nations unies, lui qui a passé dans sa jeunesse le concours diplomatique pour intégrer le ministère suisse des Affaires étrangères.
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