Gergely Karacsony, l’opposant de Budapest Podcast Por  arte de portada

Gergely Karacsony, l’opposant de Budapest

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Il s’est fait connaître hors des frontières de son pays en sauvant la marche des fiertés de Budapest : Gergely Karacsony est notre Européen de la semaine. Le maire de Budapest est devenu le nouveau héraut de l’opposition au nationaliste Viktor Orban. Grâce à lui, la Marche des fiertés a pu avoir lieu dans les rues de la capitale hongroise. Une édition historique. Jusqu’à 200 000 personnes auraient défilé à Budapest le samedi 28 juin 2025. Du jamais vu ! Elles ont manifesté pour le respect des droits LGBTQ+ mais aussi – et surtout – contre Viktor Orban. Le Premier ministre hongrois a tout fait pour interdire ce rassemblement. Mais Gergely Karacsony a entamé un bras de fer avec le gouvernement pour que la Gay Pride ait bien lieu. « Nous avons décidé de soutenir cette cause, et la municipalité de la capitale organisera cet événement à la place de la Budapest Pride interdite », déclarait-il avant la manifestation. « Cet événement sera pleinement conforme aux lois hongroises et à notre conviction morale : nul en Hongrie ne devrait être victime de discrimination. » Le maire de Budapest n’a rien lâché. Cette Gay Pride s’est tenue sans heurts avec la police, alors que les manifestants étaient menacés d’amendes de plusieurs centaines d’euros et d’un an de prison. C’est même la plus grande manifestation anti-Orban depuis une décennie dans le pays. « Vrai opposant » Gergely Karacsony est un opposant à Viktor Orban depuis le début de son engagement politique. Il y a quatre ans, il a même tenté de se présenter comme le candidat de l’opposition contre Viktor Orban, mais il échoue à la primaire des partis de gauche. Un opposant de longue date, plus que le favori des sondages, le dissident du Fidesz Péter Magyar. « Les médias occidentaux ont focalisé l'attention sur Péter Magyar en oubliant un petit peu le maire de Budapest qui en fait à une grande antériorité par rapport à Magyar dans l'opposition à Orban », explique Catherine Horel, directrice de recherches au CNRS et spécialiste de la Hongrie. « Parce que Karacsony, à la différence de Péter Magyar, c'est un vrai opposant. On a affaire à quelqu'un qui dès le départ, dès le début de sa carrière politique est à gauche. C'est quelqu'un qui a maintenu son profil d'opposant depuis le début de sa carrière politique. » À lire aussiMarche des fiertés: Irlande, Hongrie... les droits LGBT+ reculent dangereusement Engagé à gauche Gergely Karacsony ne vient pas de l’élite. Il a monté une à une les marches de l’ascension sociale, retient Catherine Horel : « C'est quelqu'un de très modeste, qui vient de province, qui s'est fait tout seul, qui est monté faire ses études à Budapest, qui vient d'une famille avec une maman veuve. C'est quelqu'un qui n’a pas eu la cuillère d'argent dans la bouche. Il est venu jeune étudiant à Budapest, il a fait des études de sociologie et de sciences politiques. Et puis à un moment, il s'est engagé et il a été repéré par l'état-major du parti socialiste. Et il a commencé à travailler pour le gouvernement socialiste à partir de 2002. » Il crée ensuite son propre parti, « Dialogue ». Maire d’arrondissement, il remporte la ville de Budapest en 2019. Il se présente comme écologiste, mais il a plutôt fédéré des écologistes autour de lui. Et à la tête de la capitale, il est aussi engagé dans un bras de fer permanent avec le gouvernement. « Il y a plein de choses qu'on ne peut pas faire à Budapest parce que ça dépend de l'État », retient Catherine Horel. « Et systématiquement des initiatives de la mairie sont battues en brèche par le gouvernement. Il a donc été empêché dans un certain nombre d'initiatives par des décisions ministérielles. Les réalisations de monsieur Karacsony sont assez limitées à Budapest, mais en partie à cause de ça. » 50 ans, lunettes, sans cravate, il apparaît toujours souriant, on le voit sur X avec un tee-shirt Budapest aux couleurs du drapeau LGBT. Marié et père de famille, discret et sans aspérité, on ne lui connaît pas de passions en dehors de son métier chronophage de maire. Relance dans la course pour détrôner Orban ? Après le succès de la Marche des fiertés, on lui prête maintenant un destin national. Mais si Gergely Karacsony est bien connu des habitants de la capitale, c’est dans les campagnes qu’il va devoir convaincre et séduire la population, souligne Catherine Horel : « Il faudrait qu'il rebâtisse une figure nationale. Et je ne suis pas sûre que l’initiative qu'il a prise d'autoriser la Marche des fiertés ait beaucoup d'écho chez le petit électeur rural du Nord-Est et qui vote Orban, qui va dire "Ah bah oui, à Budapest, c'est bien connu, c'est tous des dégénérés, etcetera". » Les prochaines élections auront lieu en mars prochain. Une primaire pourrait être organisée pour choisir le candidat de gauche. ...
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