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Européen de la semaine

De: RFI
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  • Chaque semaine, la rédaction Europe de RFI, fait le portrait d’un Européen qui est au cœur de l’actualité. Un portrait qui permet de découvrir les acteurs du monde dans lequel nous vivons et d’éclairer les évènements que nous commentons et dont nous témoignons dans les journaux de RFI.

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  • Aleksandar Vucic, le président serbe face à une contestation sans précédent
    Mar 14 2025
    La Serbie retient son souffle à la veille d’une manifestation contre la corruption qui s’annonce massive. À l’appel des étudiants serbes qui se mobilisent depuis novembre dernier, des centaines de milliers de personnes sont attendues à Belgrade ce samedi 15 mars, avec le risque d’un embrasement entre partisans et adversaires du président serbe. C’est un mouvement de contestation massif qui s’est emparé de la Serbie depuis plusieurs mois, avec comme point de départ l’incident tragique de la gare de Novi Sad le 1er novembre dernier. L’effondrement de l’auvent de la gare, qui venait tout juste d’être rénové, a fait 15 morts et suscite une émotion et une indignation majeure en Serbie. « Cet incident meurtrier est un catalyseur extrêmement fort parce qu’il concentre tout ce que le régime commet en termes de violations de l'État de droit, en termes de pratiques clientélaires, en termes de corruption endémique », pointe Sophie Gueudet, chercheuse à l’École supérieure Sant’Anna de Pise et spécialiste des Balkans. Ce sont les étudiants serbes qui vont prendre la tête de cette contestation avec un blocage des universités et des manifestations de plus en plus massives.Une mobilisation qu’Aleksandar Vucic ne parvient pas à endiguer malgré les concessions accordées au fil des mois : l’inculpation d’une douzaine de responsables, la démission du Premier ministre et la publication d’une partie des contrats passés avec l’entreprise chinoise chargée des travaux. D’un côté, Aleksandar Vucic tente d'apaiser la colère et de l’autre, il essaie de décrédibiliser la contestation. « C'est vraiment un registre de l'exercice du pouvoir par le régime Vucic : essayer de tourner en dérision les contestataires en les faisant apparaître comme des fauteurs de trouble, qu’il s’agisse de manifestants écologistes comme par le passé, ou des étudiants dans le cas présent », décrypte Sophie Gueudet. « Vous avez aussi l'emprunt par le régime d’Alexander Vucic de toute une rhétorique empruntée à la Russie de Vladimir Poutine : qualifier ces mouvements de "révolution de couleur", qualifier les manifestants "d'agents de l’étranger" de sorte à disqualifier la légitimité de leurs revendications. »À lire aussiSerbie: à Belgrade, qui se prépare à accueillir une manifestation d'envergure, la tension monte Rallier les zones ruralesAleksandar Vucic est au pouvoir depuis 2014 en tant que Premier ministre puis en tant que président et il a affronté déjà plusieurs mouvements de contestation, mais jamais de cette ampleur. Avec une difficulté de taille : les étudiants serbes ont pris le soin d’aller mobiliser dans les zones rurales traditionnellement proches du président serbe en organisant des marches de plusieurs centaines de kilomètres en amont des manifestations. « Le fait d'aller chercher les campagnes, c'est vraiment l’idée de mobiliser l'ensemble de la société », souligne Pauline Soulier, chercheuse associée à l’Institut de Recherche Montesquieu à l’Université de Bordeaux. « Et dans les campagnes, il y a quand même un ralliement plus fort à Aleksandar Vucic… Pour l'instant, cela fonctionne : les étudiants sont très bien accueillis dans les petites et moyennes villes. Les gens leur apportent leur soutien, de la nourriture et des médicaments. »Une Église orthodoxe diviséeFace à cette contestation sans précédent, Aleksandar Vucic conserve cependant des atouts importants. Aujourd’hui âgé de 55 ans, le président serbe a été ministre de Slobodan Milosevic et a commencé sa carrière au sein de la mouvance ultra-nationaliste. Admirateur déclaré de Vladimir Poutine, il exerce un contrôle étroit sur l’appareil d’État et sur les médias. Il a également le soutien de l’Église orthodoxe serbe. Pour le moment en tout cas, car cette Église qui peut jouer un rôle politique crucial en Serbie est divisée face à la contestation. « Les étudiants en théologie ont d’abord rejoint le mouvement, mais ils ont rapidement été sommés de se retirer », observe Pauline Soulier. « Néanmoins, le bas-clergé est plutôt favorable au mouvement étudiant, tandis que le haut-clergé soutien le président serbe, et notamment le patriarche qui est proche idéologiquement de Vucic. Il y a donc vraiment un tiraillement au sein de l'Église entre les partisans de Vucic et les partisans des manifestants. »La mobilisation qui aura lieu demain s’annonce en tout cas décisive – car les étudiants veulent en faire le point d’orgue de leur mobilisation. De son côté, Aleksandar Vucic a demandé à ses partisans de se mobiliser également dans les rues de Belgrade, accusant ses opposants de vouloir provoquer des violences. Pas question pour le président serbe de renoncer au pouvoir et d'envisager, comme le demande l'opposition, la formation d'un gouvernement de transition. À ...
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  • Christian Stocker, un «quasi-inconnu» à la tête de l’Autriche
    Mar 7 2025
    L’Autriche a un nouveau chancelier et un gouvernement en ordre de marche depuis cette semaine et c’est la fin d’une crise politique sans précédent pour le petit pays alpin. Après cinq mois de négociations et de blocage, c'est un député quasiment inconnu du grand public qui a été désigné chancelier. Christian Stocker aura la rude tâche de conduire la coalition tripartite formée par les conservateurs, les socialistes et les libéraux. Avec une ambition : tenir à l'écart du pouvoir une extrême droite autrichienne en pleine ascension. Tout commence par les élections législatives de septembre en Autriche et le résultat historique du parti FPÖ (extrême-droite) qui arrive en première position avec 29% des voix. Pour lui barrer la route, les conservateurs de l’ÖVP tentent de monter une coalition avec les socialistes et les libéraux… sans y parvenir. Au bout de quatre mois de tractations, et en désespoir de cause, les conservateurs se tournent vers Christian Stocker qui est alors le secrétaire général de l’ÖVP. Cet ancien avocat de 64 ans est un homme politique discret dont très peu de monde avait jusqu’alors entendu parler.« Il a commencé sa carrière au niveau national assez tard puisqu'il a été élu député pour la première fois en 2019 », rappelle Andreas Eisl, chercheur à l’Institut Jacques Delors. « Avant cela, il a fait une carrière d’avocat, avec parallèlement un travail politique essentiellement au niveau local. » Maire adjoint de Wiener Neustadt, petite ville autrichienne d’environ 40 000 habitants, Christian Stocker n’a aucune expérience gouvernementale, et ne brille ni par son charisme ni par ses talents d’orateur. Sa seule particularité est d’apprécier la pêche à la ligne et le saxophone. « Si on le compare avec des personnages comme le conservateur Sebastian Kurz qui a été chancelier de 2017 à 2021, il n'a pas vraiment l'air d'être charismatique », pointe Andreas Eisl. « Je pense qu’au début ce n’était pas vraiment prévu qu’il devienne chancelier. » Chancelier « par défaut »Lui-même a été le premier surpris de se retrouver dans cette position. Christian Stocker raconte d’ailleurs qu’en janvier, lorsqu’il apprend qu’il va diriger les négociations pour tenter de devenir chancelier, il est à Vienne en jeans et en pull-over et qu’il doit donc demander en catastrophe à ce qu’on lui apporte un costume et une cravate ! L’ancien avocat est un candidat par défaut, « un pis-aller » peut-on lire dans la presse autrichienne. Dans un premier temps, il surprend et suscite même l’indignation en tentant de négocier avec l’extrême droite. Ces pourparlers n’aboutissent pas, mais il parvient ensuite à mettre d’accord les socialistes et les libéraux et réussit là où le chancelier sortant, Karl Nehammer, avait lamentablement échoué. Ses talents de négociateur et son sens du compromis ont sans doute joué un rôle, mais Christian Stocker a aussi largement bénéficié du contexte et notamment du contexte international. « D'abord, il n'était pas possible qu'il échoue à nouveau », décrypte Jérôme Segal, enseignant et chercheur franco-autrichien. « Le pays était en crise depuis 154 jours. Il n'y avait pas de gouvernement, c’était simplement une gestion des affaires courantes. Et les événements internationaux avec les premières décisions de Trump et la guerre en Ukraine rendaient vraiment nécessaire qu'un gouvernement soit nommé. »À lire aussiAutriche: trois partis annoncent un gouvernement pro-européen et sans l'extrême droiteL’extrême droite en embuscadeChristian Stocker parvient donc à un compromis avec les socialistes et les libéraux du parti Neos, chacun obtenant des concessions permettant de passer outre leurs divergences initiales. Les conservateurs engrangent des mesures fortes sur l’immigration – avec la suspension du regroupement familial, les socialistes obtiennent le plafonnement des loyers, et les libéraux une augmentation des cotisations de retraite. L’enjeu pour le nouveau chancelier sera de maintenir en vie ce « mariage à trois », cette coalition tripartite qui n’a jamais eu de précédent en Autriche. « Cette coalition va bénéficier forcément d'un état de grâce pendant les quelques semaines ou mois à venir et je pense que les Autrichiens vont vouloir juger sur pièce », estime Jérôme Segal. « Mais en embuscade se trouve déjà le FPÖ : ils ont obtenu 29% en septembre et les sondages actuels montrent qu'ils continuent de monter et qu’ils sont déjà au-dessus de 30%. Donc, il n'y aura aucun cadeau fait par l'extrême droite face à ce gouvernement de coalition. »L’extrême droite autrichienne réclame déjà, d’ailleurs, des élections anticipées, dénonce un « gouvernement de perdants » et se dit prête à revenir aux urnes dès que possible. Le FPÖ parie pour cela sur les questions budgétaires, défi ...
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  • Les attaques trumpistes, énième défi pour le président Zelensky
    Feb 21 2025
    À quelques jours du troisième anniversaire de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, Volodymyr Zelensky voit son principal allié le traiter de « dictateur sans élection », et assiste impuissant à la reprise de contact entre Washington et Moscou. Une débâcle diplomatique pour le président ukrainien qui voit s’effondrer les unes après les autres toutes les lignes rouges qu’il avait fixées sous l’administration Biden. Volodymyr Zelensky aura tout fait pour amadouer Donald Trump depuis qu’il a remporté l’élection présidentielle afin d'éviter un lâchage américain et le scénario auquel on assiste actuellement. Multipliant les déclarations flatteuses pour le président américain, promettant un accès privilégié des États-Unis aux terres rares ukrainiennes… L’offensive de charme n’a pas fonctionné et s’est même soldée par un fiasco absolu. En quelques jours, le président ukrainien a assisté impuissant au franchissement, par son meilleur allié, de toutes les lignes rouges qu’il avait fixées et que soutenait la précédente administration américaine. Washington exclut l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan sans lui apporter de garanties de sécurité, qualifiant « d’illusoire » la possibilité pour l’Ukraine de revenir à ses frontières de 1991. En outre, les États-Unis acceptent de parler à Moscou sans convier l’Ukraine à la table des négociations.Un coup de massue pour les Ukrainiens et pour leur président. « Volodymyr Zelensky est tout simplement sous le choc de ce qui est en train de se passer, souffle la journaliste Alya Shandra, rédactrice en chef du site Euromaidan Press. C’est une véritable douche froide. Nous savions que Trump pouvait être néfaste pour l’Ukraine, mais personne n’imaginait que cela irait aussi vite. Son administration a une approche prédatrice vis-à-vis de l’Ukraine et de ses ressources, et je pense qu’il n’y a rien que Zelensky puisse faire actuellement pour changer la situation. »Un président marqué par la guerreUn Volodymyr Zelensky impuissant face au dirigeant américain et qui accuse le coup après trois années de guerre menée par la Russie. L’évolution physique du président ukrainien depuis bientôt quatre ans en dit long sur la fatigue éprouvée par le président ukrainien. Sur les images, le contraste est frappant entre le comédien souriant, élu en 2019 à l’âge de 41 ans, et le président de guerre qu’il est devenu.« L'absence de sommeil, les mauvaises nouvelles qui s'accumulent, le niveau d'inquiétude et d'angoisse qui peut être celui d'un président qui a refusé de fuir Kiev dans les premiers jours de guerre, tout cela a dû peser très lourd sur ses épaules, note Florent Parmentier, spécialiste de l’Europe de l’Est et secrétaire général du Cevipof. Incontestablement, c'est un homme qui a dû faire des choix terribles et qu'on ne souhaiterait à personne d'avoir à faire. Il est aujourd’hui dans une situation où il est lâché par ses partenaires internationaux et où il fait, en outre, l’objet de critiques sur le plan intérieur. »Décisions contestéesCar ce président, usé par la guerre et lâché par son principal allié, traverse également une phase difficile sur la scène intérieure. Certaines de ses décisions ont fait l’objet de critiques acerbes. Notamment le limogeage de Valery Zalounjy, le très populaire chef des armées, nommé ambassadeur au Royaume-Uni, ainsi que sa propension à de concentrer les pouvoirs au sein de son cabinet. De même, les sanctions prises contre Petro Porochenko ont suscité de nombreuses réserves au sein de la classe politique ukrainienne et de la société civile. Président ukrainien de 2014 à 2019, l’homme d’affaires s’est vu interdit de quitter le territoire ou d’apparaître à la télévision, ce qui a été interprété comme une forme de punition politique de la part de son successeur.« Avant l’invasion à grande échelle en 2022, l’administration Zelensky avait déjà lancé des poursuites contre Porochenko, mais avec la guerre, il y a eu une sorte de trêve parce qu’il fallait rester unis face à l’agresseur, décrypte la journaliste Alya Shandra. Puis il y a eu ces sanctions qui ont mis fin à cette trêve. Certains y voient une façon de préparer d’éventuelles élections, mais c’est étrange, car Porochenko est très bas dans les sondages. Cela ressemble plutôt à la continuation d’une vendetta personnelle contre lui. »L’offensive verbale de TrumpPour la Russie de Vladimir Poutine, l’impopularité supposée de Volodymyr Zelensky et le report sine die des élections rendent illégitimes le président ukrainien. Des accusations infondées dans la mesure où l’Ukraine ne peut organiser de scrutin tant que la guerre se poursuit, et que son territoire est partiellement occupé. Mais qui sont pourtant reprises telles quelles par Donald Trump,...
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