• Spécial Esprit de famille avec Evelyn et Claude Askolovitch
    Nov 3 2024

    C’est une histoire dans l’Histoire. Pour ESM, un Esprit de famille dans la salle à manger d’un immeuble du 18ème arrondissement à Paris, pour RFI, entre une mère et son fils. Entre Evelyn, 86 ans, déportée de Hollande à l’âge de 4 ans en mars 1943 jusqu’à Bergen-Belsen en Allemagne, et Claude son fils, journaliste bien connu pour sa revue de presse sur France Inter.

    Souvent, un tête-à-tête entre générations fait événement, il y a un choc possible dans les références, parfois une petite levée de secrets entre l’ascendant qui raconte et le descendant qui découvre. Mais avec Evelyne et Claude Askolovitch, l’échange est de l’ordre du choc entre eux qui s’agacent, et pour nous qui sommes un peu derrière la serrure. Shoah, oubli, témoignage, Oma, Opa, nom des grands-parents, sont quelques-uns des mots-clé qui jalonneront cette conversation familiale qui a déjà eu lieu à travers leur livre paru c/o Grasset Se souvenir ensemble. C’est une levée du voile sur le souvenir d’une déportation vécue à 4 ans, puis ensevelie pendant des décennies sous d’autres mémoires familiales. Un Esprit de famille Askolovitch qui démarre sur cette question : à partir de quel récit ou de quelle photo on peut ressentir un destin, le destin de sa propre mère. Début de réponse autour d’un album…

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  • Beya Gille Gacha, une perle bamiléké
    Oct 27 2024

    C’est une perle. Une artiste qui, dans son travail, marie raffinement africain et européen. D’ailleurs, la perle parle. Elle parle d’art métis, pas faux, puisqu’on le doit à une Camerounaise ch’ti revendiquée, issue d’un chaudron multiculturel et passionnée par l’histoire de l’art. (Rediffusion)

    Autant que vous le sachiez tout de suite, c’est une hypersensible, allergique à la hiérarchie, donc autodidacte surdouée, passée par l’École du Louvre, premier Prix de la Biennale Internationale de sculpture de Ouagadougou en 2019, ayant exposé à Rome, New-York, Paris, Dakar et bientôt à Yaoundé. 32 ans, Beya Gille Gacha, bouscule notre petit confort, rien qu’en lorgnant ses sculptures. En cause: sa tendance à perler le corps humain, en s’inspirant des codes traditionnels bamilekés. Forcément, ça produit de la pensée, du discours et même un regard sur les questions d’identité, de féminin, de justice ou d’injustice dans notre hier et notre aujourd’hui. À voir en ce moment à Paris (3ème) sa série Orant à couper le souffle, dans le cadre de l’exposition Le chant des forêts.

    Les choix musicaux de Beya Gille Gacha

    Childish Gambino Redbone

    Gael Faye Tôt le matin

    Reniss La sauce

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  • De Saïgon au Collège de France, Phượng Bùi Trân
    Oct 26 2024

    En préparant cette émission, je suis tombée sur cette citation du conteur Julos Beaucarne Dès que nous sortons du ventre de notre mère, nous devenons des émigrés. Et je me suis demandé ce que notre invitée Phượng Bùi Trân devait à notre roi François 1er. (Rediffusion)

    Pour avoir la réponse, il faut lorgner du côté du Collège de France (créé par François 1er) où en mars 2023, elle était invitée en tant que titulaire de la chaire Mondes francophones. Sa leçon inaugurale intitulée Les femmes dans l’histoire du Vietnam a fait grand bruit, peut-être parce que cette historienne vietnamienne, spécialisée dans l’histoire de la colonisation, accumule les premières fois. D’abord, cette leçon inaugurale est une tentative de relecture au féminin de l’histoire du Việt Nam. Et puis Phượng Bùi Trân a été la première à enseigner l’histoire des femmes au Vietnam. Comme un engagement, avec une volonté de dresser une passerelle entre ses deux ventres à elle : le monde vietnamien et le monde francophone.

    Les choix musicaux de Phượng Bùi Trân

    Pham Duy Chant d’amour/Tinh ca

    Trịnh Công Sơn Gia Tài Cua me

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  • Saudade depuis la Martinique avec Raphaël Confiant
    Oct 19 2024

    Cette semaine, ESM met un pied en Martinique, de façon littéraire. Et sans doute que la question des inégalités qui frappe cette région d'outre-mer française n’est pas sans lien avec la lointaine grande histoire. Militant de toujours de la cause créole, notre invité Raphaël Confiant trace son sillon dans les eaux profondes des origines de notre monde.

    Qu’il revienne sur la figure de Frantz Fanon (lire L’insurrection de l’âme, Frantz Fanon vie et mort du guerrier-silex), ou sur ces appelés antillais qui ont rejoint le FLN pendant la guerre d’Algérie (lire Du Morne-des-Esses au Djebel), ou encore sur ces filles du Roy devenues pour certaines des blanches créoles (lire Marie-Héloïse, fille du Roy qui paraît au Mercure de France), de roman en roman, notre essayiste, chercheur, professeur, diplômé aussi bien en Sciences politiques qu’en linguistique a de la parlure à revendre.

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  • Emiliano Gonzalez Toro, ou comment le Chili a produit un ténor suisse
    Oct 12 2024

    Il y a les ténors de la politique, les ténors du barreau et puis les vrais ténors, de ceux qui savent tenir tête à une note musicale, haut perchée. Emiliano Gonzalez Toro est de ceux-là. Brun, petit collier de barbe entourant son visage, il a le physique du chanteur lyrique, spécialisé dans le baroque (Monteverdi, Bach) capable aussi d’échappées vers la musique latino-américaine, le dolorisme d’une Violetta Parra ou l’héroïsme d’un Victor Jara.

    Parce que lui et son ensemble I Gemelli sont en tournée avec La Liberazione di Ruggiero dall’isola d’Alcina de Francesca Caccini, premier opéra composé par une femme, Gonzalez Toro donne le la de cet ESM qui tentera de comprendre pourquoi notre ténor suisse, d’origine chilienne (en tournée en France et en Suisse) est surnommé dans les coulisses de la musique ancienne Mister tactus.

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  • Du Togo à la banlieue, un passeur nommé Michel Djiwonou
    Oct 5 2024

    Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. Cette citation d’Albert Einstein va comme un gant à l’initiative de Valérie Senghor, commissaire de Refaire le monde, le Festival de la Francophonie qui confie les clés de ce désir - rêver le monde autrement - à des artistes, penseurs, entrepreneurs issus des 5 continents.

    Parmi les multiples manifestations de ce festival, RFI s’est installé à la Gaîté lyrique à Paris, où se déroulent jusqu’au 6 octobre 2024 expositions, spectacles, humour, humanitaire et même un ciné débat autour du documentaire Les passeurs, être d’ici et d’ailleurs initié par Michel Djiwonou. Un invité au souffle multiple, auteur du seul en scène Le voyage de mon père… mon départ, mais également directeur d’école d’1m95 d’amour, capable de sauver des âmes adolescentes (il faut voir son doc). Donc ESM de tout cœur avec la Gaîté lyrique, mais dans les studios de RFI à Issy-les-Moulineaux.

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  • Alaa El Aswany, l’Égyptien interdit
    Sep 28 2024

    Il est né dans l’Égypte de Gamal Abdel Nasser, donc la dictature, ça le connaît. Il s’est opposé à l’autoritarisme d’Hosni Mobarak, est devenu une figure dérangeante et emblématique de la révolution égyptienne. Puis interdit de publication, en 2016, il claque la porte du pays pour se réfugier aux États-Unis. Né au Caire et dans les livres de papa, né pour raconter notre condition humaine, Alaa El Aswany (c’est bien lui) est traduit en 37 langues.

    Depuis J’ai couru vers le Nil, jusqu’au Soir d’Alexandrie qui vient de sortir en passant par L’immeuble Yacoubian, c’est un empêcheur d’oppresser en rond, que nous recevons. L’histoire d’un amoureux de la littérature, fâché avec la pensée unique, qui ne sort jamais sa plume sans se faire accompagner de deux divas, Oum Kalthoum sur le guéridon, Edith Piaf sur la véranda. Lui et sa double culture n’aiment rien tant que la liberté, bref, c’est un tendre, mais qui a la dent dure.

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  • Peintre, Iranienne, libre
    Sep 21 2024

    On n’épouse jamais son fantasme, disait le cinéaste italien Federico Fellini. Il se pourrait bien que la peinture épouse tous les fantasmes d’une peintre diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, née en Iran. Silhouettes de femmes apprêtées sur un champ de ruines, visage de femme poignard sous le menton, beauté de femme blanche enlaçant beauté de femme africaine, scènes de guerre, allusion biblique ou mythologique, les toiles de Nazanin Pouyandeh font place à l’humanité.

    Mais, foin de blabla droit-de-l’hommiste, non, Nazanin n’a d’yeux que pour une humanité féminine, transgressive, désobéissante à l’image de son exposition éponyme à voir en ce moment à Montpellier, en France. Bien sûr, nos yeux d’amoureux, de journaliste, de critique, vont chercher des indices de sa vie passée en Iran. Ils vont chercher des tapis persans, des tapis volants, des préjugés coiffés de turban, chers vous tous, passez votre chemin... La Pouyandeh n’est pas l’Iranienne de service attendue, c’est une guerrière, peut-être bien une amazone.

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