• En Côte d'Ivoire, la filière viande impactée par la crise au Sahel

  • Oct 30 2024
  • Length: 2 mins
  • Podcast

En Côte d'Ivoire, la filière viande impactée par la crise au Sahel

  • Summary

  • La Côte d'Ivoire dépend largement des importations de viande des pays du Sahel, zone agropastorale de référence. Seulement, la crise sécuritaire que traversent le Niger, le Burkina ou encore le Mali a un impact sur l'organisation de la filière dans le pays.

    Près de 55% de la viande consommée en Côte d'Ivoire est importée du Mali, du Burkina Faso et du Niger. La crise sécuritaire rend l'acheminement du bétail plus long et plus complexe. Les commerçants dépendent des escortes pour se déplacer. Ils passent notamment par le Bénin et le Togo, ce qui rallonge le temps de livraison des marchandises.

    Paradoxalement, cette situation ne se fait pas encore sentir sur les marchés. « Si les prix de la viande ont connu des soubresauts en 2021-2022, depuis, ils sont restés stables, car ils sont plafonnés », indique le docteur Ranie-Didice Bah-Koné, secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre la vie chère. Ce prix oscille entre 2 800 et 3 000 FCFA le kilo de viande de bœuf (4,20 et 4,60 euros). « Il n'y a pas eu de rupture d'approvisionnement », assure cette responsable.

    Cette situation pose tout de même la question du développement de la filière bétail dans le pays. Une filière elle-même impactée par la crise au Sahel.

    À lire aussiComment la sécheresse fragilise les éleveurs en Afrique de l'Ouest

    Filière bétail en difficulté

    Les éleveurs se heurtent à des problèmes d'espace. « Au moment de la crise de 2002, des anacardiers ont été plantés sur les pistes qui correspondaient aux couloirs de transhumance », explique Moussa Bocoum, le président des éleveurs du Tchologo. Or, ces couloirs n'ont pas été redéfinis. Résultat : en saison des pluies, les conflits entre éleveurs et agriculteurs sont fréquents. Et « l'arrivée ces deux dernières années de réfugiés du Burkina Faso n'a fait qu'amplifier ce problème, puisque ces personnes viennent souvent avec leur troupeau », poursuit cet éleveur.

    Cela crée une certaine « tension sur l'accès aux ressources, notamment sur des points d'eau et la multiplication des vols de bétails », affirme le président des éleveurs du Tchologo, qui constate une nouvelle tendance : le départ de plusieurs éleveurs vers la Sierra Leone et le Ghana, à la quête d'espaces de pâturages.

    Le ministère des Ressources animales porte plusieurs programmes pour développer l'élevage de petits et de gros ruminants. À cela s'ajoutent des projets plus larges comme ces 10 000 hectares consacrés à la culture de semence fourragère à Badikaha.

    À lire aussiTranshumance au Ghana: la crainte du financement du terrorisme

    Show more Show less
activate_Holiday_promo_in_buybox_DT_T2

What listeners say about En Côte d'Ivoire, la filière viande impactée par la crise au Sahel

Average customer ratings

Reviews - Please select the tabs below to change the source of reviews.