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Chronique des matières premières

Chronique des matières premières

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Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus.

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  • Les forêts ukrainiennes paient un lourd tribut depuis le début de la guerre
    Jul 13 2025

    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’écosystème naturel paie aussi un lourd tribut. Un cinquième des zones boisées du pays ont été détruites. Les exportations de bois ont aussi souffert au début de la guerre, mais sont de nouveau en hausse.

    Selon le Centre mondial de surveillance des incendies, une ONG financée par le gouvernement allemand, deux millions d’hectares de forêt sont partis en fumée depuis février 2022, soit environ 20% des zones boisées du pays. Ces massifs se trouvent dans l’est de l’Ukraine, sur un territoire occupé par les Russes ou proche de la ligne de front.

    Les tirs de missiles et d’obus y provoquent de nombreux incendies, impossibles à éteindre à cause des combats. À cela s’ajoutent des millions de grenades et de mines disséminées dans la région, qui rendent les forêts dangereuses et constituent une autre source de départs de feu.

    Secteur à fort potentiel

    La guerre, c’est aussi moins de bras et de compétences disponibles pour couper des arbres et faire tourner l’industrie du bois, c’est ce que notait la Commission économique pour l'Europe des Nations unies fin 2024. La participation des forêts à la création de richesse était modeste avant la guerre. Elle a encore baissé de près de 30% après le début des hostilités.

    Pour Kiev, le bois reste néanmoins un secteur à fort potentiel parce que la plupart des forêts se situent dans l’ouest du pays loin de l’ennemi russe et parce que, même avant la guerre, elles ont été globalement sous-exploitées.

    L’État, qui gère une très grande majorité des forêts, a adopté ces dernières années une série de lois pour optimiser l'exploitation de la ressource et garantir plus de transparence. Des mesures encore insuffisantes : WWF constatait l'an dernier encore d’importantes coupes illégales.

    Des exportations qui repartent

    Selon les données de l’administration ukrainienne, les exportations sont en augmentation en 2025 et l’an dernier, elles étaient déjà remontées après un fort recul suite à l’invasion russe. Ces ventes sont facilitées par la dévaluation quasi continue de la monnaie nationale depuis trois ans.

    L’Ukraine vend du pin, essentiellement, de l’épicéa aussi et un peu de chêne, principalement sous forme de bois d’œuvre. Si elle écoulait avant la guerre une partie de ses produits vers la Chine et la Russie, l'Ukraine se concentre désormais sur l’Europe : Pologne, Allemagne, Roumanie en tête.

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  • Le secteur du cacao subit les contrecoups de l'envolée des cours
    Jul 10 2025

    Sur les premiers mois de 2025, les cours mondiaux du cacao ont reflué, mais ils restent à des niveaux élevés depuis deux ans et cela pèse sur les résultats des broyeurs de fèves qui ont pour clients les géants de l'agro-alimentaire comme Nestlé ou Mondelez. L'un d'eux, le groupe suisse Barry Callebaut, vient d'abaisser ses objectifs annuels.

    C'est la deuxième fois en trois mois que le groupe reconsidère ses prévisions. En cause des ventes qui ont diminué plus que prévu. Sur les neuf derniers mois, elles ont reculé de plus de 6% et devraient encore baisser d'ici la fin de l'exercice financier 2024/2025 qui sera clos en août, selon les estimations de Barry Callebaut, qui a vu ses actions chuter de près de 13% après sa communication.

    Le géant suisse du cacao dit subir les conséquences d'un environnement de marché « sans précédent » lié à la volatilité des prix du cacao et à la baisse de la demande. Cette chute de la consommation est directement liée à la hausse des cours mondiaux.

    Envolée du prix de la poudre de cacao

    Cette hausse du prix des fèves a fait bondir celui de la poudre de cacao qui se vend désormais à prix d'or : aux États-Unis, les prix ont bondi de 16% au cours de l'année écoulée, frôlant les 9 000 dollars la tonne et en Europe, la limite des 10 000 dollars la tonne a été franchie.

    Cette hausse s'explique en grande partie par l'envolée des prix du beurre de cacao, qui constitue environ 20% du poids d'une tablette : quand il est devenu trop cher, il a été en partie remplacé par des huiles végétales mais moins de beurre fabriqué c'est aussi moins de poudre, les deux étant, pour simplifier, produits au cours du même processus.

    Au premier trimestre, moins de fèves ont été broyées : la transformation de cacao a baissé de 3,7% en Europe, le plus grand marché mondial, soit la baisse la plus importante à cette période de l'année depuis 2017.

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    Poudre de cacao et poudre de blé

    Le prix est un vrai frein pour les industriels, le manque de disponibilité aussi et toutes les solutions sont bonnes pour faire baisser la teneur en poudre des préparations. Des alternatives moins chères arrivent sur le marché à base de caroube, une autre plante, ou encore de blé comme Cocoa Replace, un substitut commercialisé par le plus grand minotier d'Amérique du Nord, Ardent Mills et qui permet de remplacer 25% de la poudre dans une recette.

    Ces records de prix confortent aussi ceux qui ont choisi d'investir dans les saveurs vanille ou caramel, deux goûts qui pourraient être de plus en plus répandus dans les préparations industrielles, à défaut de poudre de cacao abordable.

    À lire aussiDes alternatives au cacao pour répondre aux craintes d'approvisionnement

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  • Les nouveaux droits de douane américains sur le cuivre secouent le marché
    Jul 9 2025

    Les menaces de l'administration Trump se sont concrétisées : le cuivre qui avait échappé jusque-là aux taxes américaines sera finalement soumis à des droits de 50% d'ici la fin du mois.

    Même si ce n'est pas une surprise, le marché est secoué, car 50%, c'est un niveau de taxation plus élevé que ce qui était pressenti. La mesure était anticipée, mais devrait assister cependant à un ultime sprint des acheteurs, qui ont déjà fait entrer d'énormes volumes dans le pays ces derniers mois, volumes prélevés dans les entrepôts du monde entier, qui ont logiquement vu fondre leur stock.

    En réaction à l'annonce de Donald Trump, les prix du cuivre ont immédiatement grimpé. La prime à l'achat à la bourse aux métaux de New York (COMEX) a aussi augmenté. Plus précisément, vendre aux États-Unis rapporte aujourd'hui 2 500 dollars de plus par tonne qu'à la bourse aux métaux de Londres (LME). La contrainte reste que le métal arrive avant l'entrée en vigueur des nouveaux droits, ce qui veut dire qu'il doit venir d'Amérique latine ou d'Europe s'il part rapidement, ou bien qu'il soit déjà chargé sur un bateau et change de destinataire en cours de trajet.

    « Les États-Unis n'ont pas encore fixé de date précise d'entrée en vigueur des droits de douane, ni de détails sur l'impact sur les cargaisons entrantes déjà achetées. La situation reste donc suffisamment floue pour que certains prennent le risque d'expédier des cargaisons avant et après la date limite » selon Ronan Murphy, responsable « pricing » pour le secteur du cuivre chez Argus Media.

    Conséquences aux États-Unis

    À court terme, il ne devrait y avoir aucun problème d'approvisionnement aux États-Unis puisque des montagnes de cuivre ont été accumulées : à titre d'exemple, rien qu'en avril et mai, les importations ont dépassé 400 000 tonnes, soit ce qu'importent les États-Unis sur six mois habituellement, explique Ronan Murphy. Et comme la consommation américaine n'a pas augmenté, ces volumes ont pu être stockés.

    À moyen terme, une pénurie n'est pas à exclure. Il y a certes des projets miniers dans le pays qui pourraient en théorie permettre de remplacer la totalité de ce qui est importé soit environ la moitié des besoins américains, mais ces projets ne sont pas aboutis, « leur financement n'est pas garanti et leur mise en service est prévue au plus tôt à la fin de la décennie, voire au début des années 2030 », explique l'expert d'Argus Media.

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    Impacts sur le commerce mondial

    Les nouveaux droits sur le cuivre sont un coup dur pour les trois principaux fournisseurs des États-Unis, le Chili, le Canada et le Mexique. Dès qu'ils entreront en vigueur, le cuivre importé va devenir beaucoup plus coûteux pour les acheteurs américains, et les flux vers les États-Unis devraient ralentir.

    Le centre de gravité du marché du cuivre se déplacera et les volumes seront redirigés vers le reste du monde, ce qui pourrait faire baisser la tension provoquée par les achats américains frénétiques de ces derniers mois.

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