• Des États généraux de l’information inspirants et critiqués, loin des promesses initiales

  • Sep 13 2024
  • Length: 3 mins
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Des États généraux de l’information inspirants et critiqués, loin des promesses initiales

  • Summary

  • Réunis à la demande du président français Emmanuel Macron, les États généraux de l’information viennent de rendre leurs conclusions, jeudi 12 septembre 2024, après onze mois de travaux.

    C'est par un rapport de 350 pages que se sont soldés ces États généraux présidés par Bruno Patino, le patron d'Arte, qui les a repris après la démission de Bruno Lasserre, et plus encore après la mort brutale de Christophe Deloire, l'ancien dirigeant de RSF.

    Pour Bruno Patino, le plus important est sans doute que ce rapport, issu de 174 auditions et d'assemblées citoyennes, permette de défendre des vérités factuelles, donc le journalisme, face à ces contre-vérités qui minent le débat public. On l'a encore vu cette semaine lorsque Donald Trump a affirmé que les migrants mangeaient des chiens et des chats dans l'Ohio ou qu'ils affluaient par millions des prisons et des asiles d'aliénés. Lorsque le journaliste a rétabli les faits, il a été accusé par le candidat républicain d'être de parti pris.

    Que préconise le rapport ?

    Il s'agit d'abord de lutter contre la désinformation en favorisant une information de qualité sur les réseaux par un label de fiabilité, auquel souscriraient les médias, et qui pourrait être privilégié dans les algorithmes, tant auprès du public que des annonceurs. C'est tous le sens de la Journalism Trust Initiative, promue par RSF, qui se félicite également que le rapport reprenne ses mesures sur la protection du secret des sources et la législation contre les procédures bâillons qui visent à faire taire les journalistes. Le rapport suggère aussi qu'une partie de la taxe sur les services numériques, la fameuse taxe GAFA, soit affectée à l'information.

    Un rapport critiqué

    Carine Fouteau de Mediapart lui reproche d'oublier « les vrais ennemis du droit de savoir » que sont les acteurs politiques et économiques. Le rapport refuse de recommander un droit d'agrément des rédactions à la nomination de leur directeur, comme cela existe au Monde ou aux Échos, alors que c'est ce que réclamaient les journalistes en grève du JDD après le rachat de leur titre par Bolloré et l'imposition d'un directeur venu de Valeurs actuelles.

    À la place, le rapport suggère que soient mis en place des comités d'éthique paritaires où pourront être discutés les choix de l'actionnaire, ce qui ne risque pas de le dissuader beaucoup, même si est retenue l'idée de faire des présidents de sociétés de journalistes des salariés protégés. Mais ce qui est recherché, c'est un équilibre entre le droit à l'information et le droit d'entreprendre. Il revient maintenant au gouvernement d'arbitrer ce « rapport Macron-compatible » qui n'en contient pas moins des pistes d'amélioration.

    À écouter aussiDes états généraux de l'information pour «sensibiliser les citoyens contre les ingérences étrangères»

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