• Côte d’Ivoire: quand les ainés N'Zima transmettent leur patrimoine culturel lors de l'Abissa

  • Oct 30 2024
  • Length: 2 mins
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Côte d’Ivoire: quand les ainés N'Zima transmettent leur patrimoine culturel lors de l'Abissa

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  • C’est une fête ancestrale qui attire chaque année des milliers de visiteurs à Grand-Bassam, ville côtière située à une trentaine de kilomètres d'Abidjan. L'Abissa, célébration du Nouvel An du peuple N'Zima Kotoko, également présent au Ghana voisin, est bien plus qu’une simple fête. C'est une tradition séculaire où musique, danse et critiques sociales se mêlent pour renforcer les liens au sein de la communauté.

    De notre correspondant de retour de Grand-Bassam,

    Une semaine après le retrait symbolique de l'Edo-N'gbole, le tambour sacré, le roi des N'Zima Kotoko remet cet instrument au peuple. Les festivités peuvent alors commencer. La place publique s'anime au son des percussions, rythmant le passage à la nouvelle année N'Zima. Mais l'Abissa, c'est bien plus qu'une danse ou un festival musical : c'est aussi une période de remise en question collective, où les clivages sont mis de côté pour renforcer la cohésion sociale.

    « Durant cette période, le peuple retire à ses gouvernants leur pouvoir », explique Belin Damoulé, chargé de la tradition et de la valorisation culturelle. « Cela permet de faire la critique de tout le peuple sans distinction. On pourra dire, à cette occasion, si Sa Majesté le roi a commis des actes répréhensibles. L'Abissa comporte plusieurs valeurs : celles du partage, de la cohésion. »

    Un centre de formation

    Un patrimoine culturel que les anciens souhaitent transmettre aux nouvelles générations. Ainsi, en 2009, un centre de formation a vu le jour afin de perpétuer l'Abissa. Richard Ekra en est le responsable. « La formation théorique tient compte de trois aspects : la connaissance du peuple et de la culture, les fondements de l'Abissa, et puis, tout ce qui a trait à l'organisation sociale, au fonctionnement de la société, détaille le responsable. Et nous avons la formation pratique. À l'Abissa, nous avons la frange des chansonniers. Ceux qui sont les poètes critiques, les instrumentistes. Il y a le groupe des danseurs également que nous formons. »

    À ce jour, une soixantaine de jeunes, entre 7 et 17 ans, ont bénéficié de cette formation. Au milieu de la foule, Rose Arlette, sourire aux lèvres, esquisse des pas de danse. Pour cette adolescente, participer à la fête de l'Abissa est une manière de se connecter avec ses racines : « Chaque fois que la période de l'Abissa me trouve en vie, je suis vraiment heureuse et je suis fière d'être N'Zima. C'est très important en tant que jeune de connaître ta culture parce que ta culture, ce sont tes bases. C'est en connaissant ta culture que tu vas pouvoir avancer dans la vie. »

    Cette volonté de préserver l'Abissa dépasse désormais les frontières : en août dernier, les sept familles N'Zima de Côte d'Ivoire et du Ghana ont donné leur accord pour inscrire cette fête au patrimoine immatériel de l'Unesco. Un pas de plus pour honorer cette tradition des N'Zima Kotoko.

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