• Chronique transports

  • By: RFI
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Chronique transports

By: RFI
  • Summary

  • L’histoire nous le dira mais, sans la pandémie de coronavirus, aurait-on réalisé l’importance du transport international ? L’absence de déplacements et l’essor du commerce sur internet ne nous auront jamais autant concernés. Aujourd’hui, nos paquets sont déposés devant notre porte. Avant cette maladie mondiale, qui aurait prédit une telle remise en cause des géographies et monopoles industriels ? Nerf de la guerre, qu’il soit en mer, dans le ciel, le cosmos, sur la route ou les chemins de fer, le transport – de personnes et de marchandises – est un secteur d’une richesse incroyable où l’on rencontre des acteurs passionnés. Venez les découvrir en écoutant la Chronique transports de Marina Mielczarek.

    France Médias Monde
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Episodes
  • Romain Lucken, le surveillant de l'espace
    Feb 28 2025
    Imaginez une ville où tous les véhicules circuleraient sans feux verts ni feux rouges. Imaginez qu'en plus, des milliers de projectiles volants seraient lancés entre tous ces véhicules. C'est pourtant ce qui arrive au-dessus de nos têtes. L'espace est aujourd'hui habité de satellites militaires, commerciaux et civils. Le problème, c'est qu'en vol, ces satellites ne peuvent pas s'arrêter ni toujours se désintégrer. Romain Lucken, ingénieur français, a créé Aldoria pour prévenir les accidents. RFI : Pour commencer, quand on parle du spatial ou de territoire spatial, c'est à quelle hauteur au-dessus de nos têtes terriennes ? Romain Lucken : Assez vite ! Au-delà de 80 kilomètres, on passe la ligne de Van Karman (reconnue à 100 kilomètres par la Fédération aéronautique internationale comme la frontière officielle entre la Terre et l'espace). On commence donc à être dans l'espace au-delà de 100 kilomètres.Les satellites que votre entreprise Aldoria observent depuis la Terre grâce à vos télescopes géants, circulent à quelle hauteur ? Jusqu'à 2 000 kilomètres, on considère les orbites de la Terre – trajectoires autour d'une planète – comme des orbites basses. Ensuite, les orbites Léo, comprises entre 2 000 kilomètres et 36 000 kilomètres, sont les orbites des récepteurs GNSS pouvant recevoir les satellites de navigation de tous les réseaux (de 24 à 30 satellites par réseau).Quelle est la différence entre GPS et GNSS ?Les récepteurs GPS que nous connaissons sont situés entre 20 000 à 25 000 kilomètres. Ensuite, l'orbite géostationnaire se situe à 36 000 kilomètres de la Terre. C'est la route droite et la plus haute. La trajectoire est directe, à l'exacte verticale de l'équateur. De là, les instruments peuvent observer près d'un tiers de la Terre. Pour finir, au-delà des 36 000 kilomètres, on considère que ce ne sont plus les orbites terrestres, c'est l'espace. Aldoria, votre entreprise, est spécialisée dans les débris, ces déchets de l'espace laissés par les satellites. Pourquoi avoir développé ce secteur ? Parce qu'il y a urgence ! Aujourd'hui, avec l'envoi de toujours plus de satellites, l'espace est devenu un territoire encombré de déchets, de résidus de l'activité humaine. Des milliers de satellites ont été envoyés depuis les années 1950. Le problème, c'est que les envois de satellites continuent, avec des satellites qui laissent des morceaux en l'air capables de rester pour l'éternité.Alors ça, c'est incroyable ! Je croyais que les satellites se désintégraient, qu'ils retombaient sur Terre ou dans la mer. Vous dites qu'ils ne se désagrègent pas automatiquement ? Normalement, oui ! En orbite basse, jusqu'à 2 000 kilomètres, les satellites doivent se désorbiter. Les entreprises qui les envoient doivent laisser assez de carburant pour qu'à la fin de leur mission, ils quittent l'orbite pour rentrer dans l'atmosphère terrestre. Deux solutions sont possibles : soit ils se désintègrent dans l'atmosphère, soit ils retombent dans l'océan. Mais ces satellites sont arrivés en fusée et il y a des accidents, des collisions, des explosions en vol qui ont laissé des débris. Donc il reste encore des milliers de petits bouts, parfois de moins de 10 centimètres, dans l'espace.Pourquoi ces débris sont-ils dangereux ? Parce qu'ils sont lancés à une vitesse ultra-rapide, dix fois la vitesse d'une balle de fusil ! Ce sont de véritables petits canons capables d'endommager les outils, de détruire les instruments et de les faire varier de trajectoire. Imaginez une route avec des milliers d'objets entre lesquels les voitures devraient circuler ! Parmi ces objets volants, on trouve aussi bien des morceaux de satellites que de leur support de base, les fusées. Vous êtes en train de nous dire qu'avec le nombre grandissant de satellites envoyés dans l'espace, ces routes n'ont ni feux rouges, ni feux verts, aucune loi de circulation !Mais c'est impossible de freiner ces engins ! Puisqu'en orbite, lorsqu'ils suivent leur trajectoire, les satellites comme les débris d'appareils ne s'arrêtent pas. C'est la même chose pour tous, de l'objet le plus volumineux au plus petit.À quelle vitesse circulent les satellites en orbite basse ? Environ 8 kilomètres par seconde. L'accident le plus spectaculaire a été celui de 2009 entre deux grands satellites, Iridium-33 et Kosmos-2251. Le premier satellite commercial était américain, l'autre russe. Cet accident a provoqué une pollution spatiale à 800 kilomètres de hauteur, des nuages de 300 000 débris. Ces satellites – environ 10 000 – sont de toutes les tailles ? Oui. Les plus petits ne mesurent pas plus que deux smartphones collés. Le premier satellite russe en orbite, Spoutnik, en aluminium, n'était pas plus gros qu'un ballon de basket. Et ça va jusqu'aux satellites de la taille de bus. Ce sont ces satellites de communication que l'on...
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  • Énergies: l'Union européenne favorable à la production d'hydrogène par énergie nucléaire
    Feb 21 2025
    Passée sous les radars de l'actualité, une annonce européenne va pourtant bouleverser le transport à hydrogène. Pour la première fois de son histoire, l'hydrogène européen à énergie nucléaire sera considéré comme un hydrogène vert, moins polluant pour la planète. C'est le Français Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne, qui l'a annoncé. Ce changement, en faveur du couple nucléaire et hydrogène, sera officialisée le 26 février à Bruxelles. L’intégration de l’hydrogène fabriqué à l’énergie nucléaire fait partie des révisions du Pacte vert, une série d'engagements pour la protection de la planète prises par la Commission européenne, examinées le 26 février. L’hydrogène à énergie nucléaire sera ainsi classé moins polluant. Parmi les critiques, les militants anti-nucléaires dénoncent cette nouvelle forme de production d'hydrogène comme une victoire des lobbys de l'atome.L'hydrogène nucléaire est appelé hydrogène rose. Il est fabriqué par l’électrolyse de l'eau avec de l'électricité issue de centrales nucléaires. On le différencie de l’hydrogène gris – à base d’énergie fossile comme le charbon ou le gaz – ou de l'hydrogène bleu – à partir de gaz naturel avec captation des émissions de CO2. Ou encore de l’hydrogène vert, conçu à partir d’énergies renouvelables telles le solaire ou l'éolien.La France, première puissance nucléaire d’EuropeAvec 56 réacteurs en service, la France reste le premier pays en termes de centrales nucléaires d'Europe. Près de 65% de son énergie nucléaire sert à son approvisionnement électrique. Malgré de nombreux projets de constructions de centrales dans le monde, l'Europe reste le premier continent concernant l'approvisionnement en nucléaire. Suite aux engagements pris par l'Union européenne de décarboner son économie d'ici à 2050, d’autres pays européens ont également construit des centrales. Pour Valérie Bouillon-Delporte, directrice du partenariat hydrogène public privé à la Commission européenne, le transport à hydrogène est promis à un bel avenir. Cette nouvelle classification dans le Pacte vert européen va se répercuter dans toute l’Europe et encourager de nouvelles constructions de centrales pour fabriquer cet hydrogène rose. « Je dois d’abord préciser que l’hydrogène nucléaire s’intègre très bien dans un transport à énergie renouvelable, stable et continu. C’est une sécurité d’énergie bas-carbone – réduction des émissions de CO2 – en Europe. Parmi les pays européens dotés de centrales, je peux citer la Slovénie, la Suède, la Finlande, l’Espagne, la Bulgarie, la Hongrie, la République tchèque, la Roumanie. D’autres membres de l’Union européenne envisagent de se doter de centrales, c'est le cas de la Pologne à l’horizon 2033. En contrepartie, la Belgique, par exemple, est en plein débat sur une éventuelle fermeture de ses centrales », explique-t-elle.L’un des arguments en faveur de l'hydrogène nucléaire est l’économie financière importante que constitue son transport. En effet, l’hydrogène, par sa composition, est compatible avec les gazoducs déjà existants. Transporté via les gazoducs européens préexistants, il reviendra moins cher que de transporter l’électricité sur des lignes à haute tension.Des autoroutes de l’hydrogène à travers l'Europe dès 2040L’Europe a déjà dessiné la carte de ces autoroutes à hydrogène au travers du continent. Prévu pour 2040, ce nouveau maillage consiste à utiliser 60% des gazoducs déjà en service. Il est aussi question d’améliorer le maillage en construisant de nouveaux canaux. Au total, les autoroutes de l’hydrogène relieront 28 pays européens. La Commission de Bruxelles estime la finition du projet en 2040. Les projets émanent de régions, de municipalités ou d’entreprises. À la Commission européenne, on explique que Bruxelles a déjà versé 550 millions d’euros de son budget hydrogène. Ces enveloppes servent à 80 projets de transports à hydrogène en Europe. Le calcul européen le montre : pour atteindre ses objectifs de réduction de la pollution en 2050, l’Europe doit intégrer toutes les formes de transport moins polluant. C’est en cela que l’hydrogène constitue non pas une solution, mais un moyen parmi d'autres pour les moteurs hybrides, électriques ou les nouveaux carburants qui alimenteront les futurs moyens de transports européens.Le cas particulier de l'aviation à hydrogène, difficile à mettre en œuvreParmi les différents modes de transports, le sort particulier de l'aviation à hydrogène semble compliqué. En ce début 2025, le géant européen de l'aéronautique Airbus repousse la commercialisation de son avion 100% hydrogène, initialement prévue pour 2035. La puissante Association internationale des compagnies aériennes (IATA) a publié un dernier rapport sur l...
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  • En Asie du Sud-Est, les transports sont à la pointe de la modernité
    Feb 14 2025

    Saviez-vous que c'est en Asie qu'il y a le plus de compagnies low cost, ces compagnies d'avions à bas prix ? Ou encore que Singapour est un port de marchandises presque entièrement robotisé ? Voici ce que l'on apprend dans le nouveau livre de Sophie Boisseau du Rocher. Spécialiste de l'Asie, elle publie : L'Asie-Pacifique, nouveau centre du monde, aux éditions Odile Jacob.

    RFI : Vous sillonnez l’Asie depuis plus de trente ans. Les transports, dites-vous, en Asie du Sud-Est sont à la pointe de la modernité ?

    Sophie Boisseau du Rocher : Oui, ce qui frappe lorsque vous débarquez dans un aéroport de Taïwan, de Thaïlande, de Singapour, de Malaisie, c’est leur rapidité et l’efficacité. Par exemple, à l’arrivée, pour rejoindre la capitale ou les villes importantes de province, il y a des navettes rapides ou des trains.

    Facilitée grâce à une avance technologique, expliquez-vous, au sein même de l’aéroport.

    Parfaitement ! Pour les flux de passagers, tout va très vite. Les passeports sont biométriques, il y a des bornes pour accélérer les passages des bagages et les vérifications d’identité.

    Vous nous apprenez des mots nouveaux. Par exemple, au sujet des Routes de la soie chinoises, ces réseaux mondiaux (trains, avions, ports…), vous parlez des Routes asiatiques de la tech.

    Et il n’y a pas que la Chine, loin de là. Il faut sortir de ce préjugé de ne voir le secteur du transport que par le prisme de la Chine. En Asie du Sud-Est, la concurrence entre les pays est un élément important de compréhension de cette région du monde.

    Dans quel domaine ?

    Les conteneurs par exemple. Les trois premiers fabricants de conteneurs du monde sont asiatiques — chinois, japonais et sud-coréens.

    Vous êtes témoin de l’énorme développement du secteur maritime et du transport de marchandises par la mer ?

    L’Asie Pacifique est au cœur de la nouvelle géopolitique mondiale. 60% des bateaux transporteurs de marchandises du monde passent par l’Asie du Sud-Est.

    Avec un rôle important du port de Singapour ?

    Oui, aller à Singapour et voir le niveau de technologie du port est, pour des Européens, incroyable ! Pratiquement toutes les étapes sont robotisées — les grues, les transits pour relier les voies ferrées ou les routes pour continuer l’acheminement intérieur par camions ou trains.

    L’une des autres spécificités est l’aérien, avec la multiplication des compagnies low cost, les compagnies à bas prix.

    Là encore, une incroyable réussite, que ce soit en Indonésie, en Thaïlande, en Chine, aux Philippines, en Malaisie. En Malaisie, Air Asia propose des vols locaux, provinciaux qui permettent de relier les villes secondaires entre elles.

    Et ça fonctionne bien ?

    Parfaitement bien. Ce qui est intéressant, c'est de voir que ces compagnies sont très utilisées par les populations régionales qui n’ont pas les moyens de s’acheter des billets sur les compagnies nationales aériennes de leur pays ou sur les compagnies étrangères.

    En définitive, votre livre est un grand souffle d’espoir pour l’avenir de l’Asie du Sud-Est et de ses transports.

    Oui, ils ne sont pas du tout inquiets pour leur avenir ! Il faut veiller à ce que ce développement technologique et ces différentes solutions des transports fassent progresser le niveau de vie des habitants.

    Un mot de conclusion ?

    Juste un chiffre pour finir. Sur les 2,3 milliards d’habitants, qui n’intègrent ni l’Inde, ni l’Australie, 800 millions de jeunes se trouvent en Asie Pacifique !

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