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  • La baisse des prix du cacao a changé la manière d'acheter des industriels
    Apr 24 2025

    Les fabricants de chocolat qui achètent par anticipation ont levé le pied et préfèrent acheter ce dont ils ont besoin mois après mois. Jamais depuis vingt ans le nombre de contrats à terme sur le cacao n'a été si bas. Un changement de comportement qui a été alimenté par la baisse des cours au premier trimestre, mais qui s'explique aussi par des raisons purement financières.

    Les contrats à terme permettent aux fabricants de chocolat d'être moins vulnérables. Ils achètent généralement plusieurs mois à l'avance leurs sacs de fèves à un prix fixé pour se prémunir des fortes variations et d'une éventuelle flambée des cours.

    Cette évolution des modalités d'achat s'explique par plusieurs raisons. Certains industriels auraient parié sur la baisse des cours et auraient préféré attendre pour sécuriser leurs achats à un prix plus bas, selon des experts cités par le Financial Times. Plusieurs d'entre ont reconnu privilégier des achats ponctuels, pour répondre à leur besoin immédiat.

    Reflet d'une réalité financière

    D'autres industriels ont arrêté de sécuriser leur approvisionnement pour des raisons financières, soutient un représentant d'une multinationale basé en Côte d'Ivoire. Car acheter par anticipation à un coût : les acheteurs doivent se couvrir auprès des places boursières de Londres et de New York, qui proposent des contrats à terme sur le cacao.

    Plus les variations de cours sont grandes, plus les montants déposés en garantie sont importants. « Cela peut représenter des centaines de millions de dollars », assure notre interlocuteur. Résultat, à un moment donné, les acheteurs n'ont plus la capacité de financer ces coûts.

    Retour à la hausse des prix ?

    Le pari à la baisse des prix que certains acheteurs ont fait ces derniers mois pourrait bientôt ne plus se justifier. « La baisse était essentiellement alimentée par une récolte finalement meilleure que prévue en Afrique de l'Ouest et les annonces de Donald Trump sur l'instauration de droits de douane, depuis mises en pause », explique un expert.

    Or la récolte intermédiaire a été marquée jusque-là par un climat très chaud et très sec, et si les conditions climatiques ne s'améliorent pas, elles pourraient avoir un impact sur la prochaine grande récolte. L'approche de la présidentielle ivoirienne pourrait aussi être un facteur de tension du marché. Il n'est donc pas exclu que les cours qui sont repartis à la hausse depuis dix jours continuent de remonter.

    Si tel était le cas, on pourrait assister à une reprise des achats à terme, « à condition que les pays d'origine du cacao, à commencer par la Côte d'Ivoire, acceptent de vendre plus de volumes par anticipation », relève un analyste de la filière. Or, après une mauvaise récolte l'année dernière, les pays producteurs d'Afrique de l'Ouest se montrent prudents et limitent pour l'instant leur vente par peur de ne pas pouvoir honorer les volumes pré-vendus.

    À écouter aussiSur les pistes du trafic de cacao

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  • L'avocat kényan en mauvaise posture face à la vague péruvienne
    Apr 23 2025

    À cette saison de l'année, les avocats kényans prennent traditionnellement le relais de la production méditerranéenne, sur le marché européen. Mais depuis deux ans, la crise en mer Rouge pèse sur la logistique. La campagne qui débute s'annonce encore plus compliquée que la précédente pour le Kenya.

    La crise en mer Rouge oblige, depuis l'année dernière, les exportateurs kényans à contourner le cap de Bonne-Espérance. Il faut 32 jours au moins pour que les cartons d'avocats arrivent en Europe, explique l'exportateur Konza Tropicals Limited au média Freshplaza, ce qui pèse sur la qualité des fruits.

    L'année dernière, les avocats kényans ont quand même réussi à se frayer un chemin et à occuper la fenêtre de tir qui est à la leur sur le marché européen. C'est-à-dire entre la fin de la saison des pays méditerranéens et le début de celle du Pérou. Mais la production péruvienne qui arrive s'annonce record, contrairement à 2024. « Le potentiel export péruvien pour la campagne 2025 serait de 690 000 tonnes, soit une progression de 37 % par rapport à la saison dernière et de 32 % par rapport à la moyenne quadriennale », selon le numéro 298 de la revue Fruitrop. L'horizon, qui était plutôt dégagé l'année dernière pour le Kenya, s'annonce donc plus compliqué cette année.

    L'avocat péruvien chasse celui du Kenya

    L'effacement de l'origine kényane que l'on constate début juin en général sur étals s'annonce d'autant plus marqué que les quantités qui arrivent du Pérou sont grandes. L'avocat péruvien est difficile à concurrencer, il est aussi beaucoup plus standard, car il a poussé dans des vergers plus modernes et plus productifs : son prix est plus compétitif.

    Chaque année, « à partir de la 22e ou 23e semaine de l'année, c'est-à-dire fin mai ou début juin, quand la vague péruvienne arrive, les cours s'effondrent », explique Eric Imbert, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). À titre d'exemple, un carton de quatre kilos, vendu par un importateur européen à ses distributeurs à 12 euros mi-mai, se vend jusqu'à moitié prix un mois plus tard.

    Le Kenya mise sur d'autres débouchés

    Dans ce contexte difficile, les exportateurs kényans essaient de diversifier les débouchés, et renforcent leur présence en Asie et dans les pays du Golfe, mais la demande ne vaut pas celle des pays européens.

    L'autre débouché qui a le vent en poupe, et qui est porté par une demande des États-Unis qui cherchent à diversifier leur approvisionnement en huile d'avocat, c'est la transformation. Même si c'est un « pis-aller » selon un de nos interlocuteurs, au vu des prix bas proposés par les transformateurs. Mais cette filière a le mérite d'écouler la production qui n'a pas la qualité requise pour être exportée en frais et de créer une chaîne de valeur locale.

    En un an, on compte une dizaine de projets d'huileries supplémentaires, plusieurs d'entre elles sont entrées en activité et s'ajoutent à la vingtaine d'unités d'extraction déjà existantes au Kenya.

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  • La guerre commerciale, nouveau moteur des exportations brésiliennes de viande
    Apr 22 2025

    La guerre commerciale initiée par Donald Trump ne fait pas que des victimes. Elle pourrait profiter aux grands exportateurs sud-américains de matières premières et notamment au Brésil, géant mondial de l'agriculture et de l'élevage.

    Le Brésil est devenu ces dernières années une gigantesque ferme à ciel ouvert qui s'illustre par sa production de céréales et d'oléagineux, mais aussi de viande, de bœuf en particulier. Ces cinq dernières années, le pays a aussi développé sa production de porc et compte parmi les cinq plus grands producteurs.

    L'année dernière, le Brésil a exporté 25 % de viande en plus, selon les données compilées par l'Abiec, qui représente les entreprises du secteur. Les tensions entre la Chine et les États-Unis ne devraient qu'augmenter un peu plus son poids sur le marché mondial : comme en agriculture, dans le secteur de la viande, le Brésil a la capacité d'augmenter ses volumes et offre aussi surtout des prix très compétitifs.

    Le Brésil, partenaire majeur de la Chine

    La moitié des exportations de bœuf brésilien partent aujourd'hui en Chine, et dans l'autre sens, le bœuf brésilien représente aussi la moitié des importations chinoises. Le géant d'Amérique latine pourrait donc répondre demain à une demande plus importante de la Chine en cas de ralentissement de ses achats de viande aux États-Unis.

    Il y a cependant une inconnue et pas la moindre, c'est l'évolution de la demande chinoise. Le pays a baissé ses importations de porc, mais a augmenté celles de bœuf et a donc toujours d'importants besoins. Mais Pékin a lancé une enquête sur les importations de viande bovine pour voir à quel point elles nuisent au secteur national. Les achats chinois à venir peuvent à tout moment être contraints pour des raisons politiques.

    De nouveaux acheteurs de viande brésilienne

    Le Brésil a conscience qu'il doit en parallèle diversifier son panel d'acheteurs. Lors de sa récente visite, au Vietnam fin mars, le président Lula a conclu un accord avec les autorités sur le commerce de viande brésilienne. Le Brésil chercherait aussi à séduire le Japon et la Corée du Sud, acheteurs traditionnels de viande américaine, qui pourraient avoir besoin de fournisseurs alternatifs.

    Le deuxième acheteur de viande brésilienne, après la Chine, reste pour l'instant les États-Unis, selon l'agence Bloomberg. Depuis 2023, les importations américaines de bœuf sont en effet supérieures aux exportations, rappelle Jean-Paul Simier, économiste de la filière viande.

    À lire aussiLe boom agricole du Brésil met à l'épreuve ses capacités logistiques

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  • La Chine limite drastiquement ses importations de blé et de gaz américain
    Apr 21 2025

    Les derniers chiffres douaniers chinois montrent un effondrement des importations de certaines matières premières américaines au mois de mars. Les plus touchées sont le blé et le gaz naturel liquéfié.

    Les chiffres montrent des achats de blé américain presque insignifiants au mois de mars, alors que la Chine a acheté l'année dernière plus de 15 % de son blé aux États-Unis. La tendance est la même pour le gaz naturel liquéfié. L'Empire du Milieu n'a quasiment rien acheté aux États-Unis le mois dernier. Ses commandes avaient déjà diminué en janvier et en février.

    Résultat, la Chine a vu ses importations de gaz américain chuter de 70 % au premier trimestre. Pendant le premier mandat de Donald Trump, la Chine n'avait pas reçu de cargaisons de GNL durant 400 jours. Impossible de dire à ce stade si la baisse des achats est partie pour durer, à nouveau, mais la Chine a déjà augmenté ses commandes faites au Qatar et à l'Indonésie. Elle aurait aussi privilégié un peu plus le recours au charbon et aux énergies renouvelables, selon une analyste des marchés énergétiques de Bloomberg.

    Une baisse à interpréter avec prudence

    Ces chiffres sont ceux du mois de mars, les droits de douane chinois, pris en rétorsion aux taxes américaines, n'étaient alors que de 10 à 15 % sur les produits énergétiques et sur les produits agricoles. Pour voir si le phénomène s'amplifie et s'il y a une véritable corrélation entre les taxes et les volumes importés, il faut attendre les prochains mois. D'autant que les taxes chinoises sur les produits américains concernés sont désormais supérieures à 100 %.

    La question se pose en particulier pour le blé, car pour l'instant, le lien n'est pas évident. Il n'y en a même aucun, selon Arthur Portier, consultant pour Argus Media France. La Chine a en effet beaucoup importé ces trois dernières années et ses stocks sont suffisamment élevés pour qu'elle achète moins. De fait, la Chine achète également moins de blé à ses autres fournisseurs habituels. Il faudra attendre les prochains mois pour savoir aussi si la chute des importations de coton et de maïs au mois de mars s'inscrit dans la durée et reflète un véritable changement du circuit d'approvisionnement chinois.

    Exceptions pour le soja et le pétrole

    La Chine continue en revanche de maintenir des niveaux d'importation élevés pour le pétrole américain et le soja notamment. Les importations chinoises de cet oléagineux américain ont augmenté de 12 % au mois de mars par rapport à l'année dernière. Elles reflètent selon les analystes des achats d'importateurs stressés en fin d'année 2024.

    Selon les calculs de l'agence Reuters, la part de marché du soja américain en Chine était au premier trimestre encore de 68 % contre 26 % pour celui du Brésil. Le soja brésilien devrait bientôt reprendre le dessus, la récolte sud-américaine étant disponible en Chine, à partir du printemps.

    À lire aussiGuerre commerciale: Pékin hausse le ton contre les pays qui négocient avec Washington

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  • Côte d’Ivoire: bilan positif pour la campagne de commercialisation de la noix de cajou
    Apr 20 2025

    En Côte d’Ivoire, premier producteur mondial d’anacarde, les acteurs de cette filière tirent un bilan positif à mi-parcours de la campagne de commercialisation. Sur les 1,150 million de tonnes de noix brutes produites cette année, restent 250 000 tonnes à écouler sur les marchés.

    Priorité aux transformateurs locaux

    Premier signe positif : dès le début de la campagne en janvier, le prix bord champ de la noix brute de cajou a été rehaussé : il est passé de 275 à 425 FCFA/kg. De quoi valoriser les paysans qui, cette année, ont vu leur production augmenter de 20 %. Selon les projections du ministère de l’Agriculture de Côte d'Ivoire, la production devrait s’établir à un peu plus d’un million de tonnes de noix brute. 900 000 tonnes ont déjà été achetées auprès des producteurs.

    Par ailleurs, du 18 janvier au 15 mars, le marché a été ouvert en priorité aux transformateurs locaux. « Cela nous a permis d’avoir accès à une noix de bonne qualité et d’éviter la concurrence avec les exportateurs internationaux », commente un entrepreneur. En tout, 36 usines en activité ont pu être approvisionnées. Elles ont pu absorber près de 600 000 tonnes de noix brute.

    L'impact des tarifs douaniers américains

    Seule ombre au tableau, les nouveaux tarifs douaniers imposés par les États-Unis, révisés à la hausse et que Washington a temporairement suspendu. « Les opérateurs au Vietnam [taxés à près de 47 %, NDLR] sont inquiets, cela a ralenti les choses », affirme Kobénan Kouassi Adjoumani, le ministre ivoirien de l’Agriculture. En clair, il y a moins d’engouement autour des ventes.

    Car une grosse partie de la production est achetée par le Vietnam, qui exporte ensuite l’amande de cajou vers les États-Unis. Face à la retenue des acheteurs, locaux, comme internationaux, les producteurs bradent leur noix brute. « La situation est bloquée », peste un producteur, qui regrette le non-respect des prix officiels, ces deux dernières semaines. « Des solutions vont bientôt être prises », assure le ministre ivoirien de l’Agriculture, qui demande aux paysans d’être patients. De son côté, pour faire respecter le prix plancher, le Conseil Coton Anacarde organise des ventes groupées dans les zones dans lesquelles les acheteurs se font rares.

    À lire aussiLa Côte d’Ivoire cherche à doper la transformation locale de noix de cajou

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  • Métaux critiques: Pékin accentue la pression sur Washington
    Apr 18 2025

    Alors que les tensions entre les États-Unis et la Chine s'intensifient, la Chine tire parti de sa domination dans le domaine des terres rares en ajoutant sept éléments clés à sa liste de contrôle des exportations. Ces métaux sont essentiels pour les technologies de pointe à usage civil et militaire, notamment les avions de chasse, les smartphones, les équipements médicaux, les éoliennes et les réacteurs nucléaires.

    Bien que les terres rares ne soient pas rares sur le plan géologique, Pékin contrôle la majeure partie de la capacité mondiale de raffinage, ce qui lui confère un avantage considérable, car les États-Unis ne disposent pratiquement d'aucune capacité de traitement de ces métaux. Washington importe par exemple plus de 90 % de son yttrium et d'autres composés de terres rares de Chine.

    Dans ce contexte, Pékin vient de renforcer ses restrictions à l’exportation sur sept de ces métaux critiques, indispensables à de nombreuses technologies avancées, civiles comme militaires.

    Sept éléments rares essentiels

    Parmi eux, le terbium, utilisé dans la fabrication d’aimants ultra-résistants, présents dans les missiles, les avions de chasse ou encore les sous-marins. Il y a aussi l’yttrium, utilisé dans les lasers médicaux, les traitements contre le cancer ou encore les matériaux supraconducteurs.

    Le dysprosium joue, lui, un rôle central dans la transition énergétique. On le retrouve dans les moteurs de véhicules électriques, les éoliennes ou encore les barres de contrôle des réacteurs nucléaires.

    À cela s’ajoutent le gadolinium, qu’on utilise en imagerie médicale et dans le nucléaire, le lutétium, un catalyseur dans le raffinage du pétrole, le samarium, présent dans les aimants militaires, et le scandium, prisé pour sa légèreté et sa résistance dans l’aéronautique.

    À lire aussiLa Chine, acteur clé de la transition énergétique mondiale avec ses importantes réserves de lithium

    Alternatives limitées

    Ces éléments forment l’épine dorsale de nombreuses technologies de pointe. Et leur particularité, c’est qu’ils sont très difficiles à remplacer. Les alternatives sont limitées, coûteuses, souvent moins performantes.

    En épargnant, pour l’instant, certains éléments rares essentiels à l’énergie verte, la Chine ménage les apparences. Mais le signal est clair : elle pourrait le faire.

    Ce n’est pas un simple choix commercial. C’est une démonstration de force géopolitique qui révèle à quel point l'économie mondiale dépend de Pékin pour des matières premières essentielles. L'impact réel pourrait se faire sentir dans les mois ou les années à venir, mais la course aux alternatives a déjà commencé.

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  • Au Sénégal, l'État prend des mesures pour encourager la filière cajou
    Apr 16 2025

    Après une année difficile pour la filière cajou, le gouvernement sénégalais annonce une série de mesures pour encourager la transformation de l'anacarde, éviter que toute la production ne parte à l'export et ainsi donner une chance à la filière de croître. Explications.

    Les défenseurs de la filière cajou ont-ils été entendus ? La campagne, qui démarre fin avril, s'ouvre en tout cas sous de meilleurs auspices au Sénégal, après une année 2024 marquée par une mauvaise récolte : jusqu'à 70% de cajou en moins en raison de fortes chaleurs et d'une flambée des prix, liée à la petite quantité d'anacardes récoltées. L'État a décidé de prendre des mesures.

    D'abord : obliger les exportateurs à obtenir un agrément auprès des autorités. L'objectif est d'avoir une traçabilité de ces acteurs qui viennent principalement d'Inde et du Vietnam, respectivement les deux premiers producteurs de noix de cajou au monde, et régulariser ainsi le marché de l'exportation.

    À lire aussiSénégal: les transformateurs de noix de cajou appellent l'État à l'aide

    Une taxe à l'export de 32 francs CFA le kg

    Autre mesure : taxer les exportations de cajou à hauteur de 32 francs CFA par kilo de noix brut exporté. Les opérateurs de la filière réclament, depuis longtemps, cette taxe pour encourager la transformation de l'anacarde et éviter que tout ne soit exporté à l'état brut. L'argent récolté doit ainsi servir à accompagner le développement de la filière et financer aussi la prime à la transformation : 150 francs CFA seront versés pour chaque kilo d'anacarde transformé et exporté.

    La transformation, maillon faible de la filière cajou

    La transformation est le maillon faible de la filière cajou au Sénégal. Avec environ 2 000 tonnes de noix de cajou brute transformées chaque année, le secteur ne représente que 3% de la production nationale. Mais il ne demande qu'à croître, affirment les défenseurs de la cajou, qui espèrent faire monter la transformation à 10% d'ici à 2027, ce qui permettrait de créer des emplois cruciaux pour le pays. Pour l'heure, les onze unités de transformation du pays emploient 3 050 personnes.

    Enfin, dernière mesure : sécuriser un stock de 6 000 tonnes de cajou destinées aux entreprises sénégalaises de transformation. Du côté des opérateurs, c'est la satisfaction. Ne reste plus qu'à espérer que les récoltes, cette année, seront au rendez-vous.

    À lire aussiAu Sénégal, la transformation de la noix de cajou en difficulté

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  • L'Australie renforce sa position de fournisseur de terres rares
    Apr 15 2025

    Les restrictions chinoises à l'exportation de plusieurs terres rares, des minerais indispensables aux véhicules électriques, à l'électronique de pointe, ou encore aux aimants, ont fait grimper les actions de plusieurs compagnies minières australiennes qui comptent bien profiter des perturbations du commerce mondial de terres rares.

    Le pays se positionne depuis plus de dix ans comme un fournisseur clé de métaux, et notamment de terres rares. Il en est même devenu un producteur majeur. En 2022, le pays était classé sixième pour ses réserves, selon une note de la direction générale du Trésor.

    Cela n'a pas échappé aux investisseurs qui soutiennent les grands noms du pays qui exploitent déjà ces minerais, tels que Lynas Rare Earths, Northern Minerals et Arafura Rare Earths, comme l'explique le Financial Times. Les restrictions chinoises à l'exportation annoncées ces derniers jours ont ouvert une brèche dans ce marché très fermé. Les acteurs australiens du secteur entendent bien en profiter. Certains comme Lynas assurent même être idéalement positionnés.

    Le défi du raffinage

    Le traitement de certaines terres rares australiennes dites légères se développe à l'étranger. La principale compagnie du secteur, Lynas, a ainsi bénéficié de fonds japonais, pour investir en Malaisie et purifier sa production australienne. Cette même société est aussi soutenue par le ministère américain de la Défense et construit actuellement la première usine de raffinage de terres rares lourdes (dyprosium, terbium) en dehors de Chine. Sur le sol australien, un autre opérateur minier, Iluka Resources, pourrait raffiner des terres rares lourdes à l'horizon 2027.

    Raffiner cette famille de terres rares, hors de Chine, est plus que stratégique : ces minerais sont essentiels pour fabriquer des aimants capables de résister à de très hautes températures. Des aimants utilisés notamment dans le secteur de la défense.

    La Chine toujours en situation de quasi-monopole

    Si la Chine produit environ 60% des terres rares de la planète, sa domination s'exerce surtout par le raffinage, puisque 90% des terres rares, toutes catégories confondues, sont traitées dans le pays.

    Les trois grammes de terres rares de votre smartphone, les deux ou trois kilos de votre véhicule électrique ou les centaines de kilos que l'on trouve dans une éolienne – selon des calculs du Bureau de recherche géologique et minière – ont en majorité transité à un moment par la Chine, même s'ils ont été extraits ailleurs.

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