• Petite récolte intermédiaire de cacao très incertaine en Côte d'Ivoire
    Apr 1 2025

    Ce mercredi 2 avril doit être annoncé le prix du kilo de fèves garanti au cacaoculteur ivoirien pour la récolte intermédiaire, qui court d'avril à juillet, et qui succède à la récolte principale qui vient tout juste de se terminer. Cette petite campagne, comme on l'appelle aussi, s'ouvre dans un contexte difficile en Afrique de l'Ouest.

    L'année dernière, la Côte d'Ivoire et le Ghana ont vu leur récolte baisser de plus d'un quart. Pour le premier fournisseur mondial de fèves, ce fut un vrai coup dur. Derrière cette baisse, il y a des raisons structurelles telles que le vieillissement des plantations et d'autres liées au climat. Personne ne croit à une production qui remontera cette campagne à 2 ou 2,2 millions de tonnes comme pendant les belles années, mais il n'y pas de consensus sur les chiffres prévisionnels.

    L'Organisation internationale du cacao – qui regroupe pays consommateurs et producteurs – table sur une meilleure récolte que l'année dernière et annonce dans son dernier bulletin mensuel que les volumes de fèves acheminés dans les ports ivoiriens étaient, au 9 mars, en hausse de près de 15 % soit équivalent à 1,4 million de tonnes. Or ces chiffres sont directement liés à la production.

    Du côté du Conseil Café Cacao, l'organe ivoirien de régulation, on est plus pessimiste et on craint ne pas faire mieux, voire moins : c'est-à-dire moins de 1,7 million de tonnes. Et moins de 400 000 tonnes, pour la petite campagne qui débute.

    Industriels et chocolatiers achètent le minimum

    Environ la moitié de la petite récolte a été vendue en avance, mais il en reste encore autant qui n'a pas trouvé preneur, signe que les multinationales ne se précipitent pas et « qu'elles sont prêtes à ne pas faire tourner leurs usines à 100 % de leur capacité » témoigne l'un d'eux. Les industriels lèvent le pied, peut-être en espérant que les prix baissent, mais aussi parce qu'au bout de la chaîne, les chocolatiers ne font plus cinq à six mois de stocks comme avant mais commandent au compte-gouttes.

    Visiblement contrarié par le peu d'engouement des multinationales implantées dans le pays pour la petite récolte, le Conseil Café Cacao a jugé bon de leur écrire. Afin de leur rappeler que les volumes de fèves qui leur sont théoriquement réservés à cette période de l'année seraient vendus à des négociants s'ils ne se positionnent pas pour acheter.

    Ventes par anticipation très limitées

    Face aux incertitudes de production, et à la grande prudence des acheteurs, le Conseil Café Cacao a décidé de limiter les ventes par anticipation pour la campagne 2025-2026. En temps normal, quand la production est bonne, 80 % environ de la récolte ivoirienne est vendue avec plusieurs mois d'avance, à un prix fixe. Cela permet aux industriels de garantir leur approvisionnement et aux pays producteurs d'avoir de la visibilité.

    En ce moment la grande récolte qui débutera en octobre prochain est donc en train d'être commercialisée, mais tout doucement juste « pour tester le marché, sans prendre de risque », assure une source au sein du Conseil Café Cacao qui juge bon d'attendre la fin du printemps pour savoir s'il est judicieux de vendre 50, 60 ou 70 % de la prochaine récolte.

    La hantise de la filière est de revivre le scénario de l'année dernière : selon les chiffres officiels, 80 000 tonnes de cacao avaient été vendues en trop, par rapport à la récolte. Ce qui veut dire autant de contrats qui n'ont pas pu être honorés en temps et en heure et qui ont dû être reportés sur l'année suivante, hypothéquant les futurs volumes disponibles à la vente.

    À lire aussiLes stocks mondiaux de cacao inférieurs à trois mois de consommation

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  • L'étain de Birmanie et de RDC manque sur le marché et maintient des prix élevés
    Mar 31 2025
    C'est un métal très demandé pour les soudures, et donc pour les puces électroniques. L'étain est présent dans les cellules photovoltaïques ou encore les ordinateurs et les téléphones portables. La demande ne cesse d'augmenter, mais la quantité de métal disponible sur le marché est affectée par des perturbations de production en Birmanie et en République démocratique du Congo (RDC). Une situation qui soutient un niveau de prix très élevé. Les chiffres sont donnés par l'International Tin Association, qui regroupe les industriels de la filière : 16% de l'approvisionnement mondial issu de l'extraction minière est aujourd'hui hors service. En cause, les perturbations qui touchent deux pays : la Birmanie et la République démocratique du Congo.Les activités de deux gisements du district de Walikale, au Nord-Kivu, ont été suspendues mi-mars en raison de l'avancée des hommes armés du M23. Ces mines congolaises représentaient en 2024 6% de l'offre mondiale.À ces volumes manquants s'ajoutent ceux qui ne sont plus exportés de Birmanie depuis août 2023. Les autorités militaires de l'État Wa, une région semi-autonome du pays, ont en effet suspendu la production minière. Or, cette zone fournissait les deux tiers de l'étain extrait en Birmanie et environ 10% de l'offre mondiale.À lire aussiBirmanie, menace sur la production d'étainBlocage en passe d'être levé en BirmanieCe blocage est sur le point d'être levé, selon les autorités de la région birmane concernée. Mais cela n'a pas suffi à faire baisser les cours, car la mesure n'est pas encore effective. Il faudra encore plusieurs mois pour que les travailleurs chinois obtiennent un nouveau permis de travail et pour que la production minière retrouve sa pleine capacité, selon l'International Tin Association.La réalité reste donc celle d'une offre restreinte, ce qui explique les niveaux actuels des prix, proches de 35 000 dollars la tonne, après un pic à 36 000 dollars la tonne mi-mars. Les prix sont également soutenus par le manque de stock, qui accentue l'incertitude sur le marché. À la Bourse des métaux de Londres (LME), les réserves d'étain sont à leur plus bas niveau depuis juin 2023, selon l'agence Reuters.La Chine, premier pays à en pâtirLe déséquilibre qui se profile sur le marché de l'étain dans les prochaines années ne laisse pas présager de baisse des prix. L'agence Fitch prévoit un déficit d'ici 2028, alimenté par une demande croissante, estimée à 500 000 tonnes en 2030, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).Le premier pays à souffrir de ces restrictions d'offre et de la flambée des prix est la Chine. La Birmanie était le principal fournisseur de concentré d'étain à l'industrie chinoise. Ensemble, la Birmanie et la RDC représentaient plus de 60% des importations chinoises de concentré d'étain en 2024.La production chinoise d'étain raffiné devrait donc diminuer cette année. Le deuxième exportateur, l'Indonésie, a quant à lui réussi à redresser la barre en février, après un mois de janvier compliqué en raison de retards dans la délivrance des licences d'exportation.À lire aussiÉtain: des prix en hausse, portés par une multiplication des usages
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  • Les prix du concentré de jus d'orange s'effondrent faute de demande
    Mar 27 2025

    Le marché du jus d'orange est dans la tourmente. Les prix ont flambé ces deux dernières années, mais on assiste depuis trois mois à une dégringolade des cours. Cette chute s’explique par une baisse de la demande et une meilleure production attendue au Brésil.

    Quand un produit est cher, on finit par apprendre à s’en passer et c’est ce qui s’est produit sur le marché du jus d'orange. Ces deux dernières années, les prix ont atteint des niveaux historiques en raison d’une diminution de la production chez le numéro 1 mondial des oranges à jus, le Brésil, pour cause de sècheresse et de maladies et en raison d’une chute structurelle de la production en Floride. Résultat, la demande a fini par s’effriter. Aux États-Unis, elle a baissé de plus de 16% sur la saison actuelle, selon le fournisseur de données Nielsen.

    Cette baisse est renforcée par un attrait toujours plus grand pour les boissons à sucres ajoutés, tous jus confondus. Les ventes ont baissé de 10% en France par exemple l’année dernière au profit de la famille des sodas, thés glacés et autres boissons énergisantes, selon Unijus l’interprofession des jus de fruits.

    Des oranges plus amères

    Les arbres qui sont atteints par la maladie du dragon jaune, produisent des fruits plus amers mais les transformateurs d’oranges en jus n’ont pas pu faire les difficiles, faute de volumes. Ils ont dû utiliser ces fruits-là. En temps normal, ils auraient pu atténuer l’amertume par des mélanges avec du concentré de jus d’orange congelé qui lui se garde deux ans, mais les stocks de jus se sont vidés après plusieurs années de mauvaises productions.

    Selon l'agence Bloomberg, cette baisse de la qualité a été confirmée par le centre brésilien d’études avancées en économie appliquée (CEPEA) qui a indiqué ce mois-ci que le rapport sucre/acidité des oranges était tombé en dessous du niveau idéal pour une transformation en jus.

    Prix en baisse mais pas pour le consommateur

    Les prix ont par conséquent dégringolé. Depuis début janvier, la tonne de jus d’orange concentré, qui se négocie à New York, a baissé de moitié, soit de 5,26 dollars la livre à moins de 2,5 dollars. Les prix sont aussi tirés vers le bas pour une autre raison : la prochaine récolte d’oranges qui doit débuter au Brésil en juillet pourrait être en hausse de 20% par rapport à l'année dernière, selon les analystes de Rabobank.

    Cette perspective détend le marché. Elle provoque aussi comme souvent un repli des spéculateurs qui avaient investi dans le jus d’orange concentré quand il était en pleine ascension et qui, depuis qu’il baisse, revendent au plus vite leurs contrats. Ce qui explique l’effondrement des prix.

    Pour le consommateur, cela devrait être une bonne nouvelle mais ils n’en profiteront pas tout de suite car la plupart des supermarchés ont signé des contrats d’approvisionnement quand les prix étaient au plus haut et doivent écouler à un prix élevé ces litres de boisson avant de pouvoir passer d’autres commandes aux prix d’aujourd’hui.

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  • États-Unis-Chine: l’axe du commerce de la viande maintenu en dépit des tensions
    Mar 26 2025

    Pékin a renouvelé les enregistrements qui permettent à des centaines d’installations américaines de porcs et de volailles d’exporter vers la Chine. Malgré les tensions commerciales, les exportations de viande américaine se maintiennent, car Pékin reste fortement dépendante des importations pour nourrir sa population.

    La Chine est aujourd’hui le premier importateur mondial de viande, avec environ sept millions de tonnes importées en 2024. Bœuf, porc, volaille : aucune production locale ne suffit à combler la demande d’une population de plus de 1,4 milliard d’habitants.

    Malgré son statut de géant économique, la Chine reste structurellement dépendante de ses approvisionnements étrangers. Depuis des années, Pékin tente pourtant de réduire cette dépendance. L’agriculture est régulièrement remise au centre des plans quinquennaux. Mais entre coûts de production élevés, aléas sanitaires et crises récurrentes dans les élevages, la Chine peine à atteindre l’autosuffisance. Résultat : les importations restent non seulement nécessaires, mais stratégiques.

    À lire aussiLa Chine cherche à mieux maîtriser ses importations agricoles

    « Je t’aime moi non plus »

    Les États-Unis, de leur côté, considèrent le marché chinois comme incontournable. En 2021, leurs exportations agroalimentaires vers la Chine ont culminé à 33 milliards de dollars. Depuis, elles ont légèrement reculé, mais atteignent encore 26 milliards, signe que les échanges restent solides. Et même lors de la guerre commerciale menée par Donald Trump, les flux n’ont jamais été totalement interrompus. Au contraire, ils ont parfois augmenté, comme en 2019, au moment de l’épidémie de peste porcine en Chine.

    « Il y a des discours, il y a des postures et il y a le business et les obligations économiques, explique l’économiste spécialisé des marchés agricoles, Jean-Paul Simier. C’est un jeu un peu subtil entre les deux pays, c’est “je t’aime moi non plus”, une forme de dépendance réciproque et un commerce qui continue puisque de part et d’autre, il n’y a pas vraiment d’autres choix. »

    Par ailleurs, le monde agroalimentaire américain est l’un des principaux soutiens au président Trump : « C’est donc très délicat pour les États-Unis et très délicat aussi pour la Chine puisqu’il y a des dépendances de l’extérieur pour ces approvisionnements », poursuit-il.

    Pékin ne met pas ses œufs dans le même panier

    Mais Pékin diversifie ses fournisseurs. Le Brésil et l’Australie, leaders mondiaux de la viande bovine et de la volaille, ont gagné du terrain. La Chine ajuste ses achats selon ses besoins et ses messages politiques. Elle taxe plus lourdement les produits dont elle peut se passer et ménage ceux jugés essentiels, comme le soja ou certaines viandes.

    Dernier exemple : les enregistrements des exportateurs américains. Pékin vient de renouveler ceux du porc et de la volaille jusqu’en 2030. Mais les autorisations pour le bœuf expirées n’ont pas été reconduites pour l’instant, laissant planer le doute sur une volonté de pression ou de rééquilibrage.

    Entre pragmatisme économique et stratégie commerciale, la Chine continue d’importer, mais à ses conditions.

    À écouter dans Le débat du jourFaut-il arrêter de manger de la viande ?

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  • L'Arabie saoudite, un concurrent de l'Office chérifien des phosphates sur le terrain des engrais phosphatés
    Mar 25 2025

    La recomposition du marché des engrais ces dernières années a confirmé l’Arabie saoudite comme un acteur majeur du secteur. Le royaume saoudien a lancé une stratégie de diversification de son économie et les engrais en font partie.

    Le prince héritier, et dirigeant de facto, Mohammed ben Salman travaille à réduire la dépendance de son pays à la rente pétrolière et les engrais font partie des alternatives économiques privilégiées. L’Arabie saoudite a tous les ingrédients pour réussir dans le secteur : des roches phosphatées qui, même si elles ne sont pas d’excellente qualité, peuvent être enrichies, de l’énergie à domicile avec le gaz fourni par Saudi Aramco, et du soufre.

    À coup de milliards de dollars, les autorités ont soutenu des alliances entre Ma'aden, l’opérateur minier du pays, SABIC un acteur de la chimie industrielle et Mosaic, le spécialiste américain du secteur. Ces alliances ont abouti à la mise en place d’une chaîne de production saoudienne d’acide phosphorique, d’acide sulfurique et d’ammoniac, des composants essentiels pour la fabrication d’engrais, comme l’explique une étude du cabinet Global Sovereign Advisory (GSA).

    Exportations comparables à celles du Maroc ou des États-Unis

    Selon cette étude, la part de l’Arabie saoudite dans le commerce mondial d’engrais a presque triplé entre 2019 et 2023 pour atteindre près de 6 %, avec près de 7 millions de tonnes exportées, tous types d’engrais confondus.

    Le royaume est devenu le deuxième exportateur de DAP — après le Maroc —, un engrais utilisé pour tous les types de cultures, et entend rester incontournable sur le marché de ces engrais phosphatés dans les prochaines années. Selon l’étude de GSA, Ma'aden a signé en janvier trois contrats avec une filiale d’une entreprise chinoise pour étendre deux de ses complexes industriels et augmenter les capacités de production du pays.

    À lire aussiOù en est le marché africain des engrais, trois ans après le déclenchement de la guerre en Ukraine?

    10 % de part de marché en Afrique

    L’Arabie saoudite produit essentiellement pour exporter et ne s’interdit pas d’aller sur le terrain de jeu de l’Office chérifien des phosphates (OCP), à savoir le continent africain. Son principal client est l’Afrique du Sud, mais le pays vend aussi au Kenya, à l’Algérie, à la Tanzanie et au Mozambique.

    Le royaume saoudien occupe 10 % de part de marché à ce jour en Afrique, selon l’étude de GSA, mais reste, pour des questions géographiques, implanté globalement en Afrique de l’Est, alors que le mastodonte marocain a su capter les acheteurs d’Afrique de l’Ouest.

    « L’OCP a évidemment encore plusieurs longueurs d’avance sur le continent, assure un négociant en engrais, mais l’Arabie saoudite est un concurrent qui monte et qui a les moyens d’être très compétitif grâce à ses matières premières ».

    Hors Afrique, l’Arabie saoudite exporte le gros de ses engrais dans les pays asiatiques, en Inde, en Thaïlande, au Bangladesh ou encore au Pakistan. Le Brésil est aussi un de ses clients importants.

    À lire aussiL'Arabie saoudite affirme publiquement ses ambitions minières

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  • Le commerce américain sous pression des taxes sur les bateaux chinois
    Mar 24 2025
    Donald Trump va-t-il taxer les bateaux sous pavillon chinois ou construits en Chine ? La sanction est à l'étude. Rien n’a été décidé, mais la nouvelle fait déjà frémir les marchés. La simple perspective de voir des taxes massives imposées à tout navire chinois ou battant pavillon chinois qui ferait escale aux États-Unis, se fait déjà sentir : dans le secteur du charbon par exemple, il règne une certaine confusion à en croire la lettre envoyée au bureau du représentant américain au commerce (USTR). Cette lettre fait état d'opérations minières perturbées et de négociations sur des exportations retardées par peur de voir le charbon américain ne plus être compétitif. Or, sur certains types de charbon, le calendrier d'expédition est important pour éviter une exposition trop longue du minerai à l'air libre.Dans cette lettre des responsables du secteur rappellent « qu'un cinquième des 400 000 emplois miniers directs et indirects du pays sont directement liés à l'extraction, au traitement et au transport du charbon destiné à l'exportation » et qu'il est important d'en tenir compte lors de l'examen approfondi des effets relatifs aux éventuelles nouvelles taxes.À lire aussiLa Chine, grande gagnante des mesures de Donald Trump?Exportations américaines à risqueLe charbon, mais aussi les céréales, le pétrole, le gaz naturel liquéfié ou les carburants raffinés, la liste des exportations américaines à risque est longue. Un puissant groupe de pression de l'industrie pétrolière -l'American Petroleum Institute- a fait part de ses craintes ces derniers jours. Idem pour les groupements d'agriculteurs qui demandent une exemption pour les exportations agricoles. En cas de taxation sur les navires chinois, les exportations de céréales et oléagineux qui se font par des navires appelés vraquiers, pourraient subir des coûts de transport annuels supplémentaires allant jusqu'à 930 millions de dollars, selon l'American Farm Bureau Federation.Pour éviter une multiplication des taxes, les navires pourraient décider de limiter les escales dans les ports américains. Les exportateurs devraient alors se battre pour trouver une place à bord et exporter des matières premières américaines coûterait forcément plus cher.À lire aussiLa Chine réplique à Trump en imposant une taxation de 15% sur les importations agricoles américainesLa flotte américaine ne suffira pasLes responsables de la filière charbon le disent clairement, « il est probablement impossible pour les entreprises exportatrices de charbon de se procurer un nombre suffisant de navires de conception et de taille appropriées pour éviter les frais portuaires proposés ». Rien d'étonnant quand on sait que les navires construits aux États-Unis ont représenté seulement 0,1 % du tonnage commercial mondial l'an dernier contre 53 % pour les bateaux chinois selon Clarksons Research cité par le Wall Street Journal. La tendance s'amplifie : plus de 60 % des navires commandés aujourd'hui seront fabriqués par des chantiers navals chinois. Le Southern Group (CSSC) en Chine reste de loin le plus grand groupe de chantiers navals.L'entrée en vigueur de taxes américaines, ne porterait pas un coup immédiat à la Chine, puisque aujourd'hui les commandes passées concernent des navires qui seront livrés en 2027, explique un expert du secteur, mais la mesure pourrait profiter à moyen terme au Japon et à la Corée du Sud, qui ont perdu des parts de marché ces dernières années dans le secteur du transport maritime.À lire aussiÉtats-Unis: les armateurs américains se mobilisent contre la taxations des navires chinois
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  • Les restrictions chinoises font flamber les prix du bismuth en un mois et demi
    Mar 23 2025

    C'est une hausse spectaculaire : +700 % en un mois et demi ! Les prix du bismuth, un métal utilisé pour fabriquer des médicaments, de la peinture ou encore des alliages utilisés dans l'industrie électronique, n'ont pas connu de répit depuis plusieurs semaines.

    Le bismuth est soumis à des restrictions chinoises depuis début février. Cela fait partie des réponses prises par la Chine aux sanctions américaines. Le métal, qui se caractérise par une couleur jaune quand il est utilisé comme pigment, n'est pas interdit à l'exportation, mais sa vente fait l'objet de contrôles drastiques.

    Le temps de mettre en œuvre la nouvelle règlementation qui vise à identifier les destinataires et les usages qu'ils comptent faire du bismuth, les exportateurs chinois ont considérablement ralenti leurs exportations. L'impact sur les prix a été immédiat. Avant les restrictions, le métal s'échangeait à 12 dollars le kilo, il se vend autour de 85 dollars aujourd'hui et des offres à 90 dollars commencent à circuler. On parle des prix européens. Aux États-Unis, où le métal est taxé à 45 %, les prix sont encore plus élevés.

    À lire aussiLa Chine, grande gagnante des mesures de Donald Trump?

    La Chine raffine 80 % du bismuth

    Sur Terre, il y a peu de bismuth, et l'essentiel est raffiné en Chine. Les États-Unis n'en produisent plus depuis plus de 10 ans. Leur seule source propre vient du recyclage d'alliages. Ces 5 dernières années, le recyclage leur a permis de récupérer entre 3 et 10 % de leurs besoins. Les États-Unis achètent les deux tiers de leur bismuth en Chine et un peu plus de 20% en Corée du Sud. L'Europe est, elle aussi, très dépendante vis-à-vis de l'Asie pour son approvisionnement.

    La demande commence à baisser

    Les prix actuels ont un impact sur la demande, car les industriels ne sont pas tous capables d'absorber la hausse vertigineuse des prix. Même s'ils utilisent peu de bismuth, à 100 dollars le kilo, le prix n'est plus anodin.

    « Jusque-là, le bismuth n'était pas cher et n'était pas une préoccupation, c'est à ce moment-là qu'il aurait fallu constituer des stocks », explique Vincent Donnen, patron de la Compagnie des métaux rares (CDMR), une société de conseil en investissement.

    S'ils durent trop longtemps, ces prix élevés pourraient pousser à une réorientation géographique des approvisionnements. « Il y a du bismuth ailleurs, la Chine n'a pas le monopole de l'extraction, mais elle a su investir pour prendre un quasi-monopole de raffinage », rappelle l'expert.

    À lire aussiLe bismuth aussi frappé par les restrictions chinoises à l'exportation

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  • Le numéro un du diamant Alrosa joue la prudence face à l'incertitude économique
    Mar 20 2025

    La société minière russe Alrosa a décidé de suspendre l'exploitation de ses gisements de diamant jugés les moins rentables. Cette mesure illustre la volonté du numéro un mondial – en volume – de diminuer sa production et de réduire ses coûts.

    La stratégie a été annoncée en novembre dernier et se matérialise par cette décision qui concerne les gisements dont la production annuelle est inférieure à un million de carats, ceux qui sont jugés les moins rentables. Plusieurs sites en Yakoutie, la région où sont extraits la majorité des diamants de Russie, pourraient être affectés.

    Alrosa prévoit cette année une production de 29 millions de carats contre 33 millions l'année dernière, et 34,6 millions en 2023. « Cette baisse notable reste toutefois dans la moyenne de ce que produit le géant minier russe chaque année », relève un industriel du secteur.

    Suspendre l'activité pour réduire les coûts

    Alrosa va pouvoir tailler dans ses effectifs, aujourd'hui évalués à 35 000 personnes. C'est une façon de réduire les frais, dans un contexte géopolitique difficile. Les pays du G7 et de l'Union européenne ont en effet interdit les importations de diamants russes le 1er janvier 2024, ce qui a obligé Alrosa à réorganiser une partie de son commerce de pierres. L'entreprise a aussi directement pâti d'un secteur en petite forme ces deux dernières années, en raison d'une demande en berne qui a fait baisser les prix.

    Alrosa a renforcé ses liens avec Dubaï et l'Inde

    Alrosa a connu des jours meilleurs, d'où la vente ces derniers mois d'une partie de sa production à l'État et sa volonté désormais de faire des économies. Le géant minier a vu son chiffre d'affaires baisser de 25% l'année dernière, mais il faut relativiser : l'entreprise a vendu pour plus de deux milliards de dollars de diamants, grâce à une réorientation de ses exportations vers l'Inde et vers Dubaï.

    Cette année, Alrosa devrait profiter d'une consommation qui se redresse doucement et de prix qui repartent à la hausse, comme en témoignent les dernières ventes au Botswana, l'autre pays du diamant : plusieurs lots de pierres brutes se sont vendues 10 à 15 % de plus que le mois dernier.

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