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Chronique des matières premières

Chronique des matières premières

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Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus.

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  • La chute des prix du nickel permet à la Chine de renflouer ses stocks
    Jul 7 2025

    La chute des prix du nickel pèsent sur la rentabilité des projets miniers depuis deux ans et demi, mais elle fait l'affaire des acheteurs. Un pays est particulièrement actif, dans ses achats : la Chine.

    La Chine est fidèle à sa tradition de stockage et s'illustre particulièrement en ce moment par ses importations de nickel, ce métal qui entre notamment dans la fabrication des batteries de véhicules électriques. Une enquête du Financial Times a permis d'établir que la Chine aurait acheté 100 000 tonnes de nickel de haute pureté – de classe 1 – depuis le mois de décembre. En quelques mois, le pays aurait grosso modo doublé ses réserves stratégiques.

    En parallèle, depuis le mois de janvier, la bourse aux métaux de Londres a été assaillie de demandes d'acheteurs, une donnée cohérente avec les informations commerciales chinoises sur lesquelles s'appuient les journalistes du Financial Times.

    Contexte de guerre tarifaire

    Les prix sont très probablement un puissant moteur pour la Chine, car ils sont à leur plus bas niveau depuis 2020, et c'est évidemment important pour un acheteur. Mais il ne faut pas écarter le contexte de guerre tarifaire avec les États-Unis, qui pousse la Chine à sécuriser autant qu'elle peut ses chaînes d'approvisionnement. Au-delà du nickel, le lithium, le cobalt et le cuivre sont aussi concernés par cette stratégie chinoise, selon un avis officiel de l'administration des réserves stratégiques datant du mois de mars, mentionné par le journal britannique.

    La plupart de ces achats chinois sont réalisés par l'agence gouvernementale qui gère les stocks officiels, signe d'une véritable volonté politique. Ces achats sont bien supérieurs aux besoins de la Chine en nickel.

    Les achats chinois, remède aux prix bas ?

    Peut-être que grâce aux importations conséquentes de Pékin, les prix ne chuteront pas plus bas, l'hypothèse est émise par plusieurs analystes. La demande chinoise a d'ailleurs poussé le géant minier russe Nornickel à revoir à la baisse ses prévisions d'excédent mondial pour cette année.

    L'avenir des prix reste entre les mains de l'Indonésie, premier producteur mondial, premier fournisseur de la Chine, premier responsable des volumes mis sur le marché. Face à l'augmentation exponentielle de la production, le ministre des Mines indonésien a évoqué la possibilité ces derniers jours de ne plus octroyer des quotas miniers pour trois ans, mais pour un an seulement, afin de revoir les volumes plus souvent et donc, en théorie, de réagir plus vite en cas d'excédent jugé trop élevé.

    La demande mondiale est loin d'être suffisante pour l'instant pour redresser les prix. Au vu de l'évolution du marché des véhicules électriques ces deux dernières années, Jim Lennon analyste chez Macquarie a réduit d'un tiers, son estimation des besoins en nickel d'ici à 2030, soit 967 000 tonnes contre 1,5 million de tonnes estimées, il y a deux ans.

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  • La mode du thé matcha fait grimper les prix de 170% en un an
    Jul 6 2025

    Le thé matcha, une poudre, obtenue par broyage de feuilles séchées et reconnaissable à sa belle couleur verte, poudre qui s’utilise en boisson, ou dans les pâtisseries, a vu sa consommation et son prix grimper en flèche. L’engouement pour le thé matcha n’est pas nouveau, mais les réseaux sociaux ont fait bondir la demande.

    Hors du Japon où il est traditionnellement consommé en boisson chaude et associé à la pâte de haricots rouges en cuisine, le thé matcha s’est invité depuis une quinzaine d’années chez les pâtissiers et les restaurateurs, mais sa consommation s’est envolée réellement depuis quelques années. En France, le Palais des Thés a constaté une accélération des ventes depuis 2022, avec la seule saison dernière, + 60% de demande.

    Parmi les moteurs de cette nouvelle demande, on trouve YouTube, TikTok, ou encore Instagram, des réseaux sur lesquels on peut voir des influenceuses, ce sont surtout des femmes, prises de passion pour ce thé perçu comme un super-aliment, certaines ont même créé leur propre marque. Les nouveaux consommateurs sont des adolescents, séduits par les vertus anti-oxydantes de ce thé vert moulu, et par sa couleur intense et pimpante. La plupart des chaînes internationales de café ont compris qu’il y avait un marché et proposent aujourd’hui des laits, des smoothies ou des desserts au matcha.

    Hausse des exportations japonaises

    L’effet se traduit en chiffres : plus de la moitié des exportations japonaises de thé vert l’année dernière étaient constituées de thé matcha. Tout thé vert confondu, les exportations du Japon ont augmenté de 16% en volume, et de 25% en valeur. Certains grossistes, comme Tealife basé à Singapour, assurent, selon l'agence Reuters, être fréquemment en rupture de stock et imposent des limites d'achat. Même les acheteurs qui se fournissent directement auprès des producteurs sont régulièrement rationnés.

    La demande est telle que les producteurs sont dépassés, éberlués même, témoigne François-Xavier Delmas, fondateur du Palais des Thés et en contact avec certains d'entre eux. Pourtant, la production est en hausse. Le Japon a récolté l’année dernière 2,7 fois plus de tencha, le nom donné à la plante, qu’il y a dix ans, selon l’Association japonaise des producteurs de thé. Il faut compter 4 à 5 ans pour que de nouvelles surfaces plantées arrivent à maturité, à court terme, il n'y a donc pas vraiment de solution.

    Un marché toujours plus tendu

    La dynamique des producteurs est aussi mise à mal par le réchauffement climatique : 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée au Japon et les vagues de chaleur de l’été dernier ont fait baisser les rendements de la dernière récolte d’avril-mai.

    Dans ce contexte, il n'est pas exclu de voir les prix encore grimper. La hausse est pourtant déjà spectaculaire. Aux enchères de Kyoto du mois de mai, les prix ont augmenté de 170% : le kilo de tencha s’est vendu 8 235 yens soit environ 45 euros le kilo, c’est beaucoup plus que le précédent record de 2016.

    Cette mode pour le thé en poudre pourrait, à moyen terme, aussi renchérir également le prix d’autres thés, comme le sencha, explique François-Xavier Delmas, si jamais les fermiers japonais se mettaient à cultiver plus de matcha sur leur exploitation.

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  • La crainte de taxes américaines fait grimper les cours du cuivre
    Jul 3 2025

    C'est une des conséquences de la guerre commerciale initiée par Donald Trump : il y a de moins en moins de cuivre sur le marché, les acheteurs de cuivre peinent à s'approvisionner, mais aux États-Unis, depuis plus d'un an, les stocks ne font que grossir.

    Il y a eu un appel d'air très fort aux États-Unis, avec des transferts de gros volumes, grâce à des primes payées Outre-Atlantique incitatives. Tous ceux qui pouvaient, ont fait rentrer du cuivre sur le sol américain, par précaution, avant que le métal rouge ne soit éventuellement taxé.

    Résultat, les stocks nationaux ont augmenté pour la seizième semaine consécutive et ont plus que doublé depuis mi-février. Ils sont plus fournis que ceux de la bourse aux métaux de Shanghai et de Londres (LME) réunis, une première, selon Saxo Banque.

    Plus précisément les stocks du LME ont baissé des deux tiers en quelques mois et sont aujourd'hui à leur plus bas niveau depuis deux ans alors que les stocks chinois sont en baisse depuis février et oscillent depuis mi-mai entre 80 et 110 000 tonnes, peinant à redécoller au-delà malgré une augmentation de la prime à l'achat par les opérateurs chinois.

    Production ralentie

    L'approvisionnement est aussi perturbé par des difficultés de production dans plusieurs pays. On peut citer les inondations au mois de mai dans la grande mine de Kamoa-Kakula en République démocratique du Congo, et des barrages routiers érigés par les mineurs artisanaux au Pérou qui ont fait obstacle ces derniers jours au transport du minerai.

    Un minier canadien est aussi en difficulté au Panama. La mine de First Quantum Minerals a été fermée, il y a un an et demi, par le gouvernement, suite à des protestations de la population. Les 120 000 tonnes de cuivre semi-transformé attendent de quitter le site.

    Pression sur les prix

    À plus de 10 000 dollars la tonne, les prix ont atteint cette semaine, à Londres, leur plus haut niveau depuis trois mois. Preuve du stress qui règne sur le marché, les prix immédiats sont plus élevés que ceux pour une livraison dans trois mois, alors que c'est l'inverse dans un marché normal.

    Au vu de la demande en cuivre qui se profile, les perspectives de long terme sont celles d'un marché en tension car « le rôle du cuivre en tant que conducteur industriel le plus efficace devient de plus en plus vital, rappelle l'analyste en chef du département matières premières de Saxo Banque. La demande d'énergie liée à l'IA, le déploiement de véhicules électriques, les infrastructures de recharge, la relocalisation industrielle aux États-Unis et la demande croissante de refroidissement soulèvent des vents arrière de la demande ».

    À court terme, les prix pourraient rester élevés, tant que l'administration Trump n'aura pas clarifié sa position sur les taxes douanières, car d'ici là, la prime américaine pour le cuivre devrait rester élevée, selon Saxo Banque, ce qui confortera les flux vers les États-Unis au détriment d'autres pays alors que les besoins américains ne représentent que 8% de la demande mondiale.

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