• En attendant le bonheur des partis uniques…
    Mar 8 2025
    Après la généralisation, dans certains pays d'Afrique de l'Ouest, des détentions arbitraires, des procès expéditifs, des coups d'État et de leur cortège de kakistocratie, il n'est pas exclu que, bientôt, certains réclament le retour au monopartisme. Au Gabon, le général Brice Oligui Nguema se déclare candidat à la présidentielle du mois prochain, au grand dam de ses potentiels adversaires et d’une partie de l’opinion qui pensait qu’au terme de la transition engagée depuis le coup d’État d’août 2023, il rendrait, comme il l’avait promis, le pouvoir aux civils. Que dit cette candidature de l’engagement des militaires en politique en Afrique ?S’il subsistait, dans l’opinion, une quelconque illusion sur l’aptitude des militaires africains à tenir parole, celle-ci s’est envolée avec cette déclaration de candidature. Ces cinq dernières années, il était, sur le continent, le dernier à s’être emparé du pouvoir par un coup d’État. Il semblait plus cohérent, se distinguant même, en étant le premier à revenir, aussi vite, à l’ordre constitutionnel. Sauf qu’en choisissant de se porter candidat à une élection qu’il peut difficilement perdre, il a décidé de garder le pouvoir. Il conforte l’impression, plutôt désagréable, que les militaires putschistes sont davantage motivés par la soif du pouvoir que par une quelconque volonté de rétablir l’état de droit et la démocratie. L’on est loin des gestes majestueux des militaires justiciers, dont quelques-uns sont entrés dans l’Histoire comme semeurs de démocratie et de développement. Certes, à Libreville, beaucoup encensent le général. Mais, il n’empêche. Son seul fait de gloire, pour le moment, est d’avoir renversé l’impopulaire Ali Bongo.Ne pensez-vous pas que ceux qui chantent les louanges du général Oligui Nguema sont convaincus qu’il est le seul à avoir l’envergure pour relever le pays ?Ils ne se sont manifestement pas donnés beaucoup de peine à chercher. Il est intriguant de voir des politiciens connus naguère pour leur virulence à l’égard du pouvoir des Bongo, se muer subitement en laudateurs obséquieux du général Brice Oligui Nguema, issu du même système. Comme s’ils le remerciaient pour la place qu’il leur a conférée dans le système nouveau. Et que, pour chacun d'eux, sa candidature était juste vitale. Après tout, ils ne peuvent espérer conserver leur rang et leurs privilèges au bord de la mangeoire que si le général est confirmé dans ses fonctions actuelles. Mais il n’y a pas qu’au Gabon que l’on admire aussi facilement un militaire, pour juste avoir déposé un chef d’État. La servilité de la plupart des laudateurs est d’autant plus déconcertante qu’elle n’est nullement désintéressée…La virulence des détracteurs l’est-elle davantage ?Non, évidemment pas ! Et le plus désespérant, au Gabon comme dans de trop nombreux pays africains, est que, entre les champions de la complaisance cupide et les détracteurs stériles, il n’y a pratiquement pas d'espace pour des voix qui soient dans la mesure, avec ce qu’il faut de crédibilité, pour indiquer le cap de l’intérêt général, avec quelque chance d’être écoutées. Pendant que les profiteurs d’hier ruminent à l’écart leur rancœur, les profiteurs d’aujourd’hui embouchent leur trompette de griots, en attendant qu'un jour les rôles s’inversent. Ou que s’opèrent des ralliements, ou des défections, au nom de la transhumance si répandue dans certaines contrées.À l’indépendance du Ghana, le Dr Kwame Nkrumah se réjouissait de ce que l’Afrique avait conquis le droit de commettre ses propres erreurs. Certains semblent l’avoir pris au mot, au-delà de la caricature. Mais, en oubliant d’en assumer les conséquences. En oubliant de s’améliorer à partir des expériences malheureuses. Comme s’ils avaient délibérément fait le pari du recul permanent, certains peuples s’évertuent à répéter sans cesse les mêmes erreurs. C’est ainsi que l’on glisse subrepticement vers ce que l’on appelle la kakistocratie. Et, à ce rythme, il ne faut pas s’étonner, demain, dans la continuité de la mode des coups d’État, que l’on vienne convaincre les Africains de l’utilité, sinon du bonheur des partis uniques.À lire aussiGabon: le général Brice Oligui Nguema officialise sa candidature à la présidence
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  • Insaisissable développement
    Mar 1 2025
    PNB en entrée, PIB en plat principal, taux de croissance en dessert... Jamais, les agrégats économiques n'ont été servis à table aux populations. Non, ce n’est pas (que) cela, le développement ! Le Cap, cette semaine, accueillait les dirigeants d’un demi-millier de banques de développement du monde. Avec beaucoup d’annonces, quelques résolutions et engagements, notamment, pour des investissements dans les objectifs du développement durable. Pourquoi subsiste-t-il, malgré tout, le sentiment que le développement est un rêve inaccessible en Afrique ?Sans doute parce que la notion même de développement, aux yeux des populations, a perdu son sens. Les rares avancées sont trop souvent contrariées par des reculs brusques, qui obligent à tout recommencer, tel Sisyphe derrière sa pierre. Après soixante ans à courir après le développement, il est, en Afrique, peu de pays où l’on peut dire aux citoyens que, sur un plan précis, le développement a été atteint. Santé, éducation, adduction d’eau, électricité, infrastructures… Pas ou peu de conquêtes irréversibles !Dans les années 70 et 80, l’on abreuvait les populations de slogans définitifs, du genre : « Santé pour tous en l’an 2000 ! », que l'on déclinait sur l’éducation, l’agriculture, l’alimentation, et bien d’autres domaines. Nous sommes en 2025, et les populations attendent toujours le mieux-être et la satisfaction de leurs besoins fondamentaux que leur promettaient les politiques, avec l’accession à la souveraineté internationale.Et pourtant, presque partout, les États avaient créé des banques nationales de développement !La plupart ont fini par faire faillite, plombées par les créances irrécouvrables ou douteuses, sur des débiteurs haut-placés, des dignitaires des régimes en place… La généralisation de ces abus avait conduit les États eux-mêmes au bord de la faillite, les contraignant à l’ajustement structurel et aux plans drastiques d’austérité. Que les gouvernants acceptaient de subir sans rechigner, tant ils avaient mauvaise conscience. Ces institutions de lutte contre le sous-développement savaient, selon la formule d’Aimé Césaire, mal poser les problèmes, pour mieux justifier les mauvaises solutions qu’elles leur apportaient. En plus, elles n’avaient aucune obligation de résultats. Et quand l’ajustement structurel échouait, elles inventaient l’ajustement structurel renforcé. Ou revoyaient à la baisse leurs ambitions : réduire la pauvreté, plutôt de l'éradiquer, c’est bien commode ! À l’image de celui-là, pour qui, à défaut de développer les pays, l’on pouvait juste rendre le sous-développement habitable pour les populations.Qui donc assume ce manque d’ambition ? Les États ou les institutions ?En général, les institutions rejettent la faute sur les gouvernements. Ce que dénonçait l’économiste égyptien Samir Amin, pour qui ces institutions font de fausses analyses et proposent de fausses solutions, en substituant des recettes techniques à l’analyse des causes et des racines de la faillite du développement de l’Afrique. Du Rapport Berg, intitulé : « Pour un développement accéléré dans l'Afrique sub-saharienne », Samir Amin dénonçait la légèreté et l'irréalisme. Il déplorait que la Banque mondiale, dans ce document publié en 1981, attribue l'échec des politiques à la seule responsabilité des gouvernements africains qui, pour la plupart, n'avaient fait que suivre respectueusement les orientations indiquées par les institutions de Bretton Woods.Les reproches que faisaient ces institutions aux Africains au sud du Sahara étaient parfois contradictoires : tantôt, on les accusait de mépriser l'agriculture ; de donner la priorité à l'industrie ; de contribuer au sous-développement de leurs ressources humaines. Puis ce sont les mêmes qui faisaient croire aux populations africaines que les potions amères des programmes d’ajustement structurel suffiraient à opérer des miracles, qui changeraient leur destin. Les mêmes qui, pour « dégraisser » la Fonction publique, recommandaient d’envoyer médecins, enseignants et autres ingénieurs à la retraite à 50 ou 55 ans, âges auxquels, en Occident, les éducateurs et autres soignants étaient considérés comme suffisamment expérimentées pour transmettre le meilleur du savoir et prodiguer les soins les plus efficaces. Les mêmes qui s’étonneront, ensuite, de voir, dans ces pays, l’enseignement piquer du nez, et les hôpitaux se transformer en mouroirs. La triste réalité est que, jamais, les agrégats économiques n'ont été servis à table aux populations : PNB en entrée, PIB en plat principal, taux de croissance en dessert. Non, ce n’est pas cela, le développement !
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  • De l'excès de prudence à l'inefficacité
    Feb 22 2025
    Depuis que l'Organisation de l'Unité Africaine, au tournant du millénaire, est devenue l'Union africaine, dirigée par un Président (de la Commission), en lieu et place du secrétaire général, il est le premier à boucler deux mandats. Cette prouesse, si c'en est une, laisse dans une totale indifférence les peuples africains, peu convaincus de la réelle utilité de l'Organisation panafricaine. Dans son discours d’adieu, Moussa Faki Mahamat, le président sortant de la Commission de l’Union africaine s’est félicité de nombreux succès, en déplorant quelques « insuffisances, lacunes, difficultés et défis ». Que retiendront concrètement les Africains de ses deux mandats ? Et à quoi doivent-ils s’attendre, avec Mahmoud Ali Youssouf, qui lui succédera le 15 mars prochain ?Pour être franc, les Africains n’en sont déjà plus à se préoccuper de ce qu’a éventuellement réussi (ou n’a pas osé) Moussa Faki Mahamat. Quant à son successeur, ils sauront, avec ce qu’il leur reste de patience, attendre de le voir à l’œuvre, avant de porter un quelconque jugement. Cette indifférence de fait dénote un scepticisme, sinon une grande défiance des peuples du continent, dubitatifs, quant à l’utilité de cette organisation dans leurs vies. Mais cette défiance vise davantage les chefs d’État que les présidents de Commission plus ou moins malléables qu’ils élisent.Comme si les déconvenues passées de quelques trop fortes personnalités dans ces fonctions avaient fini par inciter la plupart des titulaires à se complaire dans un excès de prudence, confinant parfois à l’inefficacité. Cela n’est, certes, pas un travers particulier à la seule Union africaine. Mais, en raison de l’importance des défis à relever, les conséquences, ici, sont d’une ampleur colossale. À lire aussi« On aurait voulu voir l'Union africaine mettre l'accent sur les graves conflits dans toutes les réunions internationales »Cette fonction requiert du courage, pour oser rappeler à leurs devoirs des chefs d’État plus souvent tentés d’utiliser cette tribune pour conforter leur pouvoir que pour défendre leurs peuples. Elle implique de savoir, à l’occasion, tenir tête aux dirigeants qui prennent des libertés avec les textes qui régissent l’organisation. Lorsqu’un État membre de l’Union européenne viole les règles de l’Union, la Commission de Bruxelles sait le rappeler à l’ordre, et même, au besoin, lui infliger les sanctions prévues par les textes.Certains premiers responsables de l’Organisation, qui ont osé tenir tête aux chefs d’État, ont eu à le payer très cher…Cela est certain. Le Guinéen Boubacar Diallo Telli, le Camerounais Nzo Ekangaki, le Togolais Edem Kodjo… autant d’expériences, dont les dirigeants africains semblent avoir tiré comme une leçon de médiocrité, préférant des présidents de Commission dociles et obéissants à de trop fortes personnalités. C’est pourtant, à l’échelle continentale, l’une des fonctions qui requièrent le plus de créativité, d’envergure et un leadership convaincant. Car, l'équation personnelle compte toujours pour beaucoup dans une telle fonction.En l’occurrence, le président sortant de la Commission dit avoir laissé aux dirigeants un document portant sur certaines questions relatives à la survie de l’organisation… N’est-ce pas courageux ?C’est ce qu’il semble suggérer, lorsqu’il affirme qu’un chef d’État a qualifié son document de « brûlot ». Mais il s’est aussi enorgueilli d’avoir passé dix-sept ans au Conseil exécutif de l’Union, qu’il nomme « Club des ministres des Affaires étrangères », entre l’époque où il y siégeait comme chef de la diplomatie tchadienne et ses deux mandats de président de la Commission. Cette longévité ne lui aura manifestement pas permis d’anticiper et de surmonter les « insuffisances, lacunes, difficultés et autres défis » qu’il décrit, par ailleurs.Pondre un « brûlot », alors que votre poste n’est plus en jeu, donc pas menacé, ce n’est ni du courage ni de la témérité. D’autres ont connu des difficultés pour avoir, justement, osé des actions qui valaient brûlots… Et il ne s’agit pas que de l’emblématique Boubacar Diallo Telli, sujet d’élite, achevé de manière inhumaine dans les geôles du panafricaniste et néanmoins dictateur Ahmed Sékou Touré.L’Afrique qui s’acharne à achever ses propres héros doit-elle s’étonner d’en manquer dans des positions aussi importantes ? Les peuples du continent sont plus que mal à l’aise, pour se plaindre du tort que leur font les autres, lorsqu’ils réalisent que, pour ne pas respecter les textes et les règles qu’elle se donne, l’Organisation panafricaine s’évertue à dissuader, sinon à casser les prétendants les plus courageux à tout leadership continental.
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  • Retour sur la suspension de l’aide des États-Unis à l’Afrique du Sud
    Feb 15 2025
    Donald Trump, pour sanctionner une loi sur l’expropriation de certains propriétaires afrikaners, suspend l’aide des États-Unis à l’Afrique du Sud. À la surprise générale, toute la classe politique du pays, y compris l’Alliance démocratique, opposée à ladite loi, se mobilise derrière Cyril Ramaphosa, en dénonçant une désinformation propre à entacher l’image de leur pays. Comment expliquer le contraste avec la RDC, où les principales formations de l’opposition accablaient, cette semaine, Félix Tshisekedi pour sa gestion de la guerre dans l’est du pays ? Au nom du danger qui guette leur patrie, les opposants congolais auraient pu, en effet, épauler leur président. La conscience qu’ils ont de leurs responsabilités vis-à-vis de la nation est peut-être ce qui distingue la classe politique d’Afrique du Sud des politiciens de nombreux autres pays, où beaucoup ramènent tout à leurs rancœurs personnelles, à leurs intérêts immédiats. En RDC, certains ne conçoivent l’opposition entre adversaires politiques qu’en animosité incurable. En Afrique du Sud, pour préserver l’essentiel, ils savent taire, à l’occasion, leurs dissensions. Même du temps de l’Apartheid, tous les Blancs n’étaient pas des partisans bornés du racisme d’État. D'ailleurs, les extrémistes Afrikaners ont décliné l’offre d’asile de l’Américain, un président rétif aux étrangers envahissant son pays, et d’une si soudaine hospitalité ! Sa logique est indéchiffrable. Ou trop explicite…À lire aussiÉtats-Unis : Donald Trump sanctionne l'Afrique du Sud pour sa loi sur l'expropriationQu’y a-t-il de trop explicite, dans cette offre ?À quoi, à qui la fait-il ? À leur condition de persécutés ? Ou à leur couleur de peau ? En Afrique du Sud, la dimension raciale de la question de la terre est telle que l’on a dû constitutionnaliser la nécessité d’un rééquilibrage décent. 72% des terres agricoles appartiennent à 8% de Sud-Africains blancs. Certains en possèdent tellement qu’ils en laissent en jachère, ou en garanties bancaires. Trente ans après la fin de l’Apartheid, le statu quo était intenable. Les expropriations qui transforment Donald Trump en défenseur des droits de l’homme ne visaient qu’à leur reprendre les terres non exploitées. Sauf que le président des États-Unis, tel le promoteur immobilier qu’il ne peut s’empêcher d’être, salive devant chaque hectare, alors que l’on attend du leader du monde libre, d’oublier celui où prévalaient les méthodes d’antan des milieux d’affaires new-yorkais, avec les Bernard Madoff et autres personnages convaincus que l’essentiel est de prospérer, à la manière d’un Charles Ponzi, escroquant de nouveaux clients pour rémunérer les précédents. La question de la terre en Afrique du Sud est bien trop sensible pour accepter que Trump s’en mêle.À lire aussiAfrique du Sud : quasi union nationale contre la suspension de l'aide américaine et la «désinformation»Pourquoi donc est-elle si sensible, si délicate, cette question ?Sans doute parce qu’elle renvoie sans cesse au piège infernal de la responsabilité initiale : qui donc, le premier, a exproprié qui ? Nelson Mandela, magnifié, notamment en Occident, pour son leadership tolérant, a laissé beaucoup d’amertume chez les siens, pour n’avoir pas osé restituer leurs terres aux communautés noires, à la fin de l’apartheid. Même Robert Mugabe a dû s’y prendre par étapes, avant de confisquer leurs terres aux Blancs du Zimbabwe, au début des années 2000. Durant les quatorze semaines passées, en 1979, à négocier l’indépendance du Zimbabwe à Lancaster House, la délégation du Front patriotique, qu’il conduisait avec Joshua Nkomo, a maintes fois menacé de se retirer, si elle ne pouvait, en même temps que l’indépendance, restituer au peuple les terres accaparées du temps colonial. Pour sauver les négociations, le gouvernement Thatcher, au Royaume-Uni, et l’administration Carter, aux États-Unis, leur proposèrent d’accepter l’indépendance, avec la promesse de leur octroyer, dans cinq ans, les fonds pour racheter leurs terres aux propriétaires blancs. À l’échéance, Ronald Reagan, président des États-Unis, prétextera de l’orientation marxiste du régime zimbabwéen pour refuser d’honorer la promesse. Dans l’impossibilité d’honorer la principale promesse de l’indépendance, Mugabe revient régulièrement à la charge. En vain. Aussi, choisit-il, vingt ans après l’indépendance, de recourir aux grands moyens, avec quelques maladresses. Des manifestants expulsent les Blancs et occupent les propriétés. Pointant Mugabe du doigt, Tony Blair invitera alors le monde à contempler ce qu’est un dictateur sans pitié. Sans doute l’était-il. Mais était-ce vraiment là, la question ? Une belle diversion !
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  • Trump 2: retour au nombrilisme
    Feb 8 2025
    Au tout début de son second mandat, le quarante-septième président des États-Unis semble découvrir que son pays n'est pas seul au monde, et profite autant des autres que les autres de l'Amérique. Sa politique d'intimidation semble vouée à l'échec. Retrait de l’Accord de Paris sur le climat, sortie de l’OMS et d’autres organes du système des Nations unies, visées sur le Groenland, le canal de Panama, et maintenant Gaza, vidée de ses habitants… En seulement deux semaines, Donald Trump, par ses annonces et décisions aussi intempestives que troublantes, a affolé les chancelleries et les places financières. Que laisse présager tout cela de son second mandat ?Sans doute beaucoup d’improvisations. Et, aussi, des reculs spectaculaires. Car, plus personne n’entend se laisser intimider par lui, désormais. Sur l’augmentation des droits de douane, le Canada et le Mexique l’ont déjà fait reculer. Et les mesures de rétorsions vigoureuses de la Chine sont et pèseront de leur poids. À terme, ce président perdra donc sa capacité d’intimidation, et sera démystifié par ceux qui le prenaient pour un Rambo conquérant. Il ne lui resterait plus alors que la tentation de la fuite en avant. Avec ce que cela comporte de risque pour l’équilibre d’un monde sommé de subir les sautes d’humeur d’un président des États-Unis élu par 77 millions de ses concitoyens, président dont le pouvoir dépasse les frontières de leur pays, et dont les décisions troublantes ont des implications, loin de chez eux.À lire aussiDonald Trump lance la guerre commerciale contre le Canada, le Mexique et la ChineComment pouvaient-ils imaginer tout ce dont est capable ce président ?Ils auraient dû savoir. Trump n’est pas un inconnu. Dans la multitude de témoignages qui lui sont consacrés, trois personnalités qui l’ont pratiqué et ne le détestaient pas toutes dressent de lui un portrait qui aurait dû intéresser davantage ceux qui, pour la seconde fois, viennent de l’imposer au monde. « Imposteur, charlatan, personnage autoglorifiant s’attribuant des succès qu’il ne mérite pas », disait de lui, dans les années 80, Ed Koch, maire de la ville de New York, à laquelle il avait extorqué, pour sa Trump Tower, quarante ans d’abattements fiscaux.Roy Cohn, avocat de cinq familles de la maffia new-yorkaise, qu’il avait choisi pour conseil en raison de sa capacité à intimider les autres, disait, bien avant janvier 2021, que Trump ne supportait pas de perdre. Enfin, Barbara Reiss, l’ingénieure qui a construit pour lui la Trump Tower, le décrivait comme un homme qu’il valait mieux ne pas avoir face à soi. « Il attaquait, disait-elle, il était vicieux, et aimait s’en prendre à deux sortes de personnes : les faibles – parce qu’il trouvait toujours leurs failles et les exploitait –, et ceux qui s’en prenaient à lui, et contre qui il se retournait, dès lors qu’il se sentait plus fort ».Sur lui, tout avait et été dit, tout était su. Nul ne découvre aujourd’hui, à la tête de la première puissance mondiale, un homme différent de celui qui confiait à la chroniqueuse mondaine Rona Barrett, dans les années 80, que s’il perdait tout, il ferait de la politique.Pour beaucoup, il demeure l’homme qui veut rendre sa grandeur à l’Amérique. Et ils le croient…Ces deux dernières semaines, il a plutôt été le révélateur des vulnérabilités de l’Amérique, qui a reculé devant les mesures de rétorsions brandies par le Canada et le Mexique. Tous savent, désormais, où frapper et comment parer à l’intimidation. À force d’indexer, dans ses monologues de campagne, certains pays comme des pique-assiette abusant de la générosité des Américains, il a oublié les milliers de milliards de dollars que tirent les USA du commerce avec les autres. Et il est tombé de haut, en apprenant les conséquences de la riposte des autres au mépris : renchérissement des importations en provenance de ces États, menaces sur les emplois dans les industries américaines exportant vers ces pays... Comme s’il découvrait, soudain, que les Américains ne sont pas seuls au monde.Justifier le report des tarifs douaniers visant le Canada et le Mexique par les efforts déployés sur leurs frontières est une supercherie, dont il ne pourra user indéfiniment pour différer son hasardeuse promesse de campagne. Il finira donc par reconnaître que les autres ne sont pas que des parasites. Mieux : qu’aucun peuple, sur terre, ne vend aux autres autant que les Américains. Sous toutes les latitudes, le reste du monde leur achète, à chaque seconde, des milliers de produits. En supplément à leurs mesures de rétorsion, les Chinois, du haut de leur culture millénaire, ont rappelé aux Américains que les guerres commerciales font rarement des vainqueurs. Dans le vacarme suicidaire de la tentation nombriliste, cette vérité d’intelligence méritait d’être...
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  • Les convaincre tous ou plaire à quelques-uns
    Feb 1 2025
    Pour espérer inspirer durablement confiance à des peuples africains héréditairement dans le doute quant à sa sincérité, la France devrait, aux courages parcellaires, substituer une politique claire, qui ne varie pas au gré des rapports que le chef de l’État français peut entretenir avec tel ou tel de ses homologues africains. Une politique qui survive au temps et aux hommes. À son tour, Paul Biya s’est vu remettre, cette semaine, le rapport des chercheurs sur le rôle et l’engagement de la France contre les mouvements indépendantistes et d’opposition du Cameroun, de 1945 à 1971. Emmanuel Macron pourrait-il, avec cette quête historique qu’il a initiée, espérer se rallier les opinions africaines ?Cette initiative dénote un courage politique, qui aurait pu lui valoir, en effet, l’indulgence d’une Afrique scrupuleuse sur les crimes et violences de l’ère coloniale. Mais, certains héritiers politiques de Ruben Um Nyobe contestent à la France le droit d’initier un tel projet. Car, pour eux, elle est le bourreau. Au-delà des réserves de certains Camerounais, c’est Emmanuel Macron lui-même qui altère l’impact de son initiative. Comme avec l’Algérie, avec le Rwanda, ou même le massacre de Thiaroye. Chaque fois, sans recevoir en retour la gratitude espérée. Probablement parce que nul ne comprend pourquoi certains, et par exemple pas Madagascar, où l’on a chiffré à près de 90 000 morts la répression de la révolte de 1947. Les courages parcellaires n’ont jamais remplacé une politique. Alors qu’il s’achemine vers la fin de son second mandat, rien ne laisse espérer qu’Emmanuel Macron aura les moyens d’engager et de faire aboutir d’autres initiatives similaires, partout où la violence coloniale a laissé de vives rancœurs. Il s’est parfois contenté de faire plaisir à tel ou tel pouvoir, dans quelques pays, oubliant de marquer son temps avec une politique valable pour tous. Il peut donc difficilement espérer voir l’Histoire le retenir comme le président qui aura vidé les contentieux coloniaux de la France.Il ne manquait pourtant pas de volonté vis-à-vis de l’Afrique…Entre Emmanuel Macron et l’Afrique, ç’aura été un perpétuel malentendu. Avec, certes, quelques initiatives dont aucun de ses prédécesseurs n’avait eu le courage. Mais, par les insuffisances de sa méthode, lui-même anéantissait l’impact de ses mesures. Ainsi de la restitution des œuvres d’art pillées à certains peuples durant la colonisation, et dont quelques-uns attendent toujours leur part. Ainsi du démantèlement, de gré ou de force, des bases militaires. De la suppression du compte d’opération des banques centrales de la zone Franc auprès du Trésor français, et de bien d’autres mesures courageuses, inédites depuis la fin de la colonisation. Ces audaces éparses ne lui vaudront pas la sympathie des peuples africains, tant qu’elles ne seront pas scellées par une politique claire et durable.En somme, la France ne peut espérer la compréhension de la jeunesse africaine en traitant séparément la violence coloniale…Tous les cas particuliers s’inscrivaient dans une politique globale. D’ailleurs, certains acteurs coloniaux, pour avoir fait la preuve de leur brutalité dans une colonie, étaient souvent envoyés sévir dans d’autres. L’histoire des peuples africains est bien trop imbriquée pour espérer la traiter efficacement en… pièces détachées ! Savez-vous, par exemple, que l’officier français qui orchestra le coup d’État qui a coûté la vie à Sylvanus Olympio, en 1963 au Togo, était, auparavant, un acteur central de la répression des maquis de l’UPC au Cameroun ? Se rappelle-t-on que les soldats à l’origine de ce putsch sanglant revenaient d’Algérie, après les Accords d’Evian ? Sait-on seulement que la rancœur de ces soldats venait du refus de Sylvanus Olympio de les intégrer dans l’embryon d’armée du Togo, sous prétexte qu’ils étaient partis d’eux-mêmes s’enrôler volontairement dans l’armée française à Ouidah (au Bénin), pour combattre les Algériens qui se battaient alors pour leur indépendance, pendant que les Togolais, eux, luttaient pour leur propre indépendance ? Chaque peuple aspire à comprendre les conditions déterminantes dans lesquelles s'est noué son destin. L’enjeu, pour la France, est d’inspirer durablement confiance à des peuples héréditairement dans le doute, quant à sa sincérité. Cela suppose une politique qui ne varie pas au gré des circonstances et des rapports que le chef de l’État français peut entretenir avec tel ou tel de ses homologues. Bref, une politique qui survive au temps et aux hommes.
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  • Bienvenue au festin du sous-sol de la RDC !
    Jan 25 2025
    Rwanda : 26.338 km², 14 millions d'habitants, une armée de 33 000 hommes. RDC : 2,345 millions de km², 102 millions d'habitants, une armée de 134 000 soldats. Au regard des enjeux, les Congolais seraient bien naïfs de croire que des sanctions suffiraient à dissuader Paul Kagame de soutenir le M23. Pourquoi donc les dirigeants congolais peinent-ils autant à mobiliser la communauté internationale, y compris l’Afrique, en faveur des sanctions contre le Rwanda pour son soutien au M23, alors que la collusion entre Kigali et le M23 semble attestée par les Nations unies ? À l’évidence, aucun pays ne voudrait se brouiller avec Paul Kagame, pour faire plaisir à Félix Tshisekedi. Non pas qu’ils contestent la responsabilité du Rwanda dans cette rébellion, mais il se trouve que le dirigeant rwandais a acquis, sur l’échiquier africain, une envergure telle que nul n’ose l’embarrasser, pour juste contenter les Congolais. Tous ont conscience que nous vivons une ère d’injustices, auxquelles les États réagissent non pas en fonction de la nature ou de la gravité des faits, mais en fonction du poids ou de l’importance de ceux qui les commettent ou les subissent.À lire aussiRDC: Félix Tshisekedi demande des sanctions contre le Rwanda dans ses vœux au corps diplomatiquePlutôt que de s’agacer de l’indifférence bienveillante de la communauté internationale vis-à-vis du Rwanda, Félix Tshisekedi devrait peut-être convaincre son peuple de ce que le chemin de l’honneur, pour les Congolais, est de défendre leur patrie. Au regard des enjeux, les Congolais seraient bien naïfs de croire que des sanctions suffiraient à dissuader Paul Kagame de soutenir le M23, que le ministre congolais de la Communication lui-même qualifie de pantins.Mais comment combattre un M23 dont les forces semblent plus aguerries que l’armée congolaise ?Peut-être en redoublant d’efforts, de détermination et de sérieux. Que le Rwanda, pays de 14 millions d’habitants, tienne en respect la RDC et ses 102 millions d’âmes est une anomalie. Et que les rebelles du M23, même soutenus par les quelque 33 000 hommes de l’armée rwandaise, parviennent à mettre en difficulté l’armée de RDC et ses 134 000 hommes est une autre preuve des insuffisances d’un leadership systématiquement défaillant, dont Félix Tshisekedi n’est que l’impuissant héritier. Mobutu Sese Seko ne se souciait que de sa sécurité personnelle. Et sa tristement célèbre Division spéciale présidentielle, plus prompte à massacrer les étudiants sans défense qu’à défendre la patrie, a été incapable de lui sauver la mise, lorsqu’en 1997, Laurent-Désiré Kabila, porté par les troupes rwandaises et ougandaises, l’a renversé.À lire aussiLa Turquie se propose en médiatrice entre le Rwanda et la RDCMais cette chute de Mobutu partait d’une faute politique, comme partout où des nationaux vont chercher des mercenaires ou des armées étrangères pour conquérir le pouvoir ou le conserver. D’ailleurs lorsque, n’en pouvant plus de la tutelle de ses parrains rwandais et ougandais, Kabila a voulu s’en émanciper, il a eu droit à une suite de petites guerres, un assassinat, puis des générations spontanées de rébellions, dont le M23 n’est que l’ultime succédané. Et, chaque fois, les dirigeants ont appelé au secours des voisins qui se sont révélés être de gloutons prédateurs, trop heureux d’avoir table ouverte au festin du sous-sol congolais.N'est-ce pas un peu cruel de suggérer que les prédateurs ont été conviés par les Congolais eux-mêmes ?Toute l’Afrique crierait à l’impérialisme si des Chinois, des Français ou des Américains s’introduisaient dans tel pays africain, pour extraire les minerais de son sous-sol, sans autre forme de procès. Que l’Afrique se mure dans le silence, pendant que d’autres nations africaines pillent impunément la RDC, scandalise d’autant que d’authentiques chantres de la souveraineté africaine justifieront leur coupable cupidité par l’incapacité des leaders congolais à faire le bonheur de leur peuple, en dépit de toutes ces richesses.En RDC, les guerres sont aussi juteuses pour les prédateurs qu’elles sont sanglantes pour le peuple. Et la fâcheuse tendance de nombre de dirigeants politiques congolais à confisquer personnellement une part de la richesse nationale n’est, au fond, qu’une autre guerre, des politiciens contre leur propre peuple. D’où la perplexité des Congolais, lorsqu’ils entendent ces mêmes dirigeants dénoncer le pillage de leurs richesses par tel ou tel voisin.Pour convaincre de la sincérité de leur révolte, il ne reste plus à ces politiciens qu’un sursaut de probité dans la gestion de la part qui échappe aux étrangers. Ainsi, leurs concitoyens pourraient, un jour, dire que les prédateurs nationaux, eux, au moins, savaient voler avec empathie.
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  • Pauvre pays riche !
    Jan 18 2025
    Lorsque l'on évoque ce pays pétrolier, l'on n'entend parler que de dette, de maigres infrastructures insuffisantes et de privations diverses pour la population. Pour espérer rompre avec le sous-développement intégral, le Congo doit commencer par oser le courage de ne pas se tromper de diagnostic. Au Congo-Brazzaville, un nouveau grand argentier vient d’entrer au gouvernement. Et tout le monde semble attendre des miracles de Christian Yoka, ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille public. Comment expliquer cette attente ? Cette nomination a remis sous les feux des projecteurs le marasme dans lequel semblent baigner depuis bien trop longtemps les finances du Congo, avec une dette d’autant plus insupportable que ce pays, producteur de pétrole, semble avoir vécu au jour le jour, oubliant d’investir dans des infrastructures convaincantes et de faire des placements rentables. Qu’ont-ils donc fait des bienfaits dont la nature a doté leur patrie ? Tel qu’il se présente aujourd’hui, Le Congo-Brazzaville donne l’impression de s’être endetté pour faire la fête. Car, en dehors du train de vie luxueux et clinquant des privilégiés du pouvoir, peu de réalisations rappellent aux Congolais que leur pays a longtemps figuré au troisième rang des producteurs subsahariens d’or noir. Les signes d’un pays bien géré se perçoivent à travers les écoles construites pour donner une bonne éducation à la jeunesse. À travers les hôpitaux où se soignent les citoyens. Et non dans les facilités que s’octroient les dirigeants et leurs clans.À lire aussiCongo-Brazzaville: les défis qui attendent Christian Yoka, le nouveau ministre des FinancesCes dirigeants ont tout de même réalisé quelques infrastructures. Peut-être n’en font-ils pas assez ?... Denis Sassou Nguesso, faut-il le rappeler, dirige le Congo depuis 1979, avec une petite parenthèse démocratique, entre 1992 et 1997. Lorsque l’on s’impose aussi longtemps à son peuple, l'on se doit, au moins, de satisfaire ses besoins fondamentaux. Beaucoup, en Afrique, critiquent le régime de Paul Kagame au Rwanda pour ses insuffisances démocratiques. Mais, tout aussi nombreux sont les Africains qui, ayant découvert son pays, en tout cas la capitale, se disent que ce régime autoritaire se soucie au moins du bien-être de sa population. C’est à cette seule et unique condition que les peuples peuvent tolérer les régimes qui s’éternisent. Sans quoi, l'on n'a que des dictatures stériles. La jeunesse du continent ne peut plus subir durablement des dirigeants qui ne lui apportent rien, ou si peu…À lire aussiAu Congo-Brazzaville, les grèves à répétition forcent le chef de l'État à s'exprimerDans son discours d’adieu au peuple américain, ce mercredi, Joe Biden a insisté sur les dangers de la concentration du pouvoir politique et économique aux mains d’une oligarchie. Cela est valable pour les États-Unis. Ce l’est aussi pour chaque pays d’Afrique. Au moment où Denis Sassou Nguesso arrivait au pouvoir, le président des États-Unis s’appelait Jimmy Carter. De Carter à Biden, l'actuel chef de l'État congolais aura vu passer huit présidents des États-Unis, et six chefs d’État français. La liste de tout ce dont manque le peuple congolais n’a d’égale que le temps passé par ce seul et même homme à leur tête.Le Congo n’est pas non plus immensément riche.Il est loin d’être un pays pauvre. Après plus de quarante ans à gérer la manne pétrolière, lorsque l'on vous parle du Congo, l’on n’entend que dettes, et quelques maigres infrastructures insuffisantes. La Norvège, par une gestion méticuleuse de son pétrole, a su créer un fonds souverain, géré dans la transparence, aujourd’hui, le plus important au monde, totalisant l’équivalent de 1 700 milliards d’euros. Ce pays assure une bonne éducation à sa jeunesse, un système de santé efficace pour sa population, et réussit des prouesses en matière de transition énergétique et d’innovation. À sa petite échelle, le Congo aurait pu faire de son pétrole un tremplin pour l’avenir de ses enfants.À lire aussiÀ Brazzaville, ces jeunes contraints d’étudier sous les lampadaires mis en lumière dans une expositionAutre exemple, le Qatar a su tirer profit de ses ressources gazières et pétrolières pour se propulser au rang des pays les plus riches du monde. Il n’est certes pas exempt de critiques, mais il a su faire fructifier la manne pétrolière, et préparer l’avenir pour les générations futures.En Afrique, le Ghana, qui n’a pas l’immensité des réserves pétrolières du Congo, s’est efforcé, par une gestion transparente et responsable de ses ressources naturelles, à poser les bases d’une économie plus diversifiée et d’une démocratie irréversible. Le Congo, pour espérer rompre avec le sous-développement intégral, doit commencer par oser le courage de ne pas se tromper de...
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