• Retour sur le «combat du siècle»
    Nov 2 2024
    Mercredi 30 octobre, sur RFI, les auditeurs ont pu vivre au diapason du « combat du siècle », organisé fin octobre 1974 à Kinshasa, dans le Zaïre de Mobutu Sese Seko. Grand reportage, Appels sur l’actualité, Couleurs tropicales… Toute la journée, ils ont pu vivre ou revivre, à travers les journaux et diverses émissions de la station, d’émouvants moments. Pourquoi donc considérez-vous tout cela un magnifique cadeau à plusieurs générations d’Africains ? Parce que c’en est un. Des premières lueurs de l’aube jusqu’au cœur de la nuit, nous avons pu vivre ou de revivre ce combat et tous les spectacles, autour. Souvenirs émus, pour les anciens, nos aînés et nombre d’entre nous. Les jeunes frères, qui en avaient seulement entendu parler, ont pu le vivre, comme s’ils y étaient. Pareil pour nos enfants et les plus jeunes. Cette journée était meilleure qu’une simple résurrection intelligente de sons et d’images d’archives du gala de boxe et des concerts. C’était un autre festival vivifiant sur les grandes retrouvailles entre les citoyens de l’Afrique indépendante et leurs frères de la diaspora, déportés durant l’esclavage. Certains Congolais ont déploré que la RDC ait oublié de célébrer l’événement. Mais toute l’Afrique l’a célébré, avec intensité et passion, à travers RFI. Le rappel de ce passé un peu glorieux aurait pu inspirer aux Congolais la petite introspection qui les poussera à en finir avec le destin peu enviable qu’imposent à leur peuple des dirigeants peu soucieux de mettre leurs actes en adéquation avec leurs discours. Car, avec d’aussi gigantesques richesses, le très éloquent Mobutu aurait pu faire de son Zaïre le phare du continent, s’il ne se cantonnait pas au seul verbe, aux beaux discours. À écouter aussi«Combat du siècle»: «Tous les Ivoiriens étaient fiers» de la victoire de Mohamed AliMobutu a réussi à attirer la lumière sur son pays. Il l’a même fait briller, et pas qu’en octobre 1974…Mais, qu’en est-il resté ? Oui, un an tout juste avant le « combat du siècle », Mobutu avait, en effet, ébloui l’Assemblée générale des Nations unies, par un discours de la veine de celui que tiendra Thomas Sankara, onze ans plus tard. C’est là que, évoquant les circonstances de l’accession de son pays à l’indépendance, il avait soutenu que l’ancien colonisateur avait déployé des efforts pour démontrer que mon peuple était incapable de se gouverner. « En une nuit, mon pays s’est effondré, comme un château de cartes. Et les experts en matière de colonisation en ont hâtivement déduit une incapacité congénitale du peuple zaïrois, et soutenu que l’indépendance des pays neufs était une mauvaise opération ». Et il impressionnait par son sens des formules. Comme lorsqu’il expliquait qu’à son accession à la souveraineté internationale, le Zaïre, quatre-vingt fois plus grand que la Belgique qui l’a colonisé, comptait moins de dix cadres ayant achevé des études supérieures, et pas un seul cadre zaïrois dans l’administration, l’armée ou le secteur privé. Voir le charismatique Mobutu accueillir, en terre africaine, Mohamed Ali, James Brown et toutes ces brillantes vedettes afro-américaines et africaines, ne rendait que plus admirative une jeunesse continentale au sang bouillonnant de panafricanisme. C’était peu avant la diffusion, sur les télévisions africaines, de la mini-série Roots, tirée de l’œuvre d’Alex Haley. Cette vivifiante exaltation du cordon ombilical entre les Noirs d’Amérique et le continent africain de leurs origines était presqu’une religion.À lire aussiZaïre 1974: donner corps au combat de boxe entre Mohamed Ali et George Foreman [1/2]Cela explique-t-il que les Afro-Américains aient aussi facilement vu en Mobutu un leader à admirer ?Il avait du bagou, et savait séduire ses hôtes étrangers. Surtout, ces rencontres afro-américaines au Zaïre survenaient quelques mois après la chute de l’empereur Haïlé Sélassié d’Éthiopie, un dieu vivant pour nombre d’Africains de la diaspora, surtout pour les panafricanistes des Amériques. Mobutu a échoué à marquer l’Histoire, parce qu’il se contentait du verbe. Trop narcissique, trop obnubilé par le côté jouissif du pouvoir être comme un héros durable.Vingt-sept ans après sa chute, ses compatriotes peuvent regretter son envergure flamboyante, que n’a aucun de ses trois successeurs. En commun avec lui, ils n’ont que la dévorante envie de s’éterniser au pouvoir, sans montrer en quoi leur présidence sans fin concourt au mieux-être d’un peuple qui n’en peut plus de les subir.À lire aussiZaïre 1974: l'Afrique au cœur d'un rendez-vous mondial entre Mohamed Ali et George Foreman [2/2]
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  • Présomption d'incompétence…
    Oct 26 2024
    Alors que tant d'hommes moyens, médiocres et parfois quelconques s'accrochent au pouvoir dans de nombreuses nations, la capacité des femmes à bien gouverner est toujours mis en doute, y compris dans certaines grandes démocraties… Dans l’évocation, ici, de l’élection présidentielle américaine, le candidat républicain Donald Trump est omniprésent, alors que sa challenger démocrate, Kamala Harris, peut bien l’emporter. Mieux, elle entrerait dans l’Histoire, en devenant, ainsi, la première femme présidente des États-Unis. Si nous parlions un peu d’elle ?Cette négligence relève des pièges qui guettent constamment le journaliste, enclin à accorder plus de place à ceux qui ne se tiennent pas comme il faut, contrairement aux plus sérieux. Il en est ainsi des États, des gouvernements, comme des dirigeants. Les cancres ont décidément le don de monopoliser l’attention, au détriment des meilleurs, qui mériteraient parfois d’être davantage mis en valeur, ne serait-ce que pour servir d’exemples, sinon de modèles à tous.Si elle l'emportait, Kamala Harris deviendrait non seulement la première femme à occuper le Bureau ovale, mais aussi la première femme noire et la première femme d’ascendance asiatique. Puisque sa mère Shyamala Gopalan était Indienne, et que son père Donald Harris était un Noir de Jamaïque. Elle assume d’autant plus librement ses racines africaines que même sa mère indienne a élevé Kamala et sa sœur Maya dans cet esprit.À lire aussiPrésidentielle américaine: Kamala Harris et Donald Trump s'attaquent sur l'économie et l'UkraineShyamala et Donald étudiaient dans une des plus prestigieuses universités des États-Unis, à Berkeley, mais c’est dans les cercles artistiques et intellectuels noirs où se pensait la lutte pour les droits civiques qu’ils se sont connus. Comme au célèbre Rainbow Sign, où Kamala Harris, comme d’autres enfants d’activistes, croisait alors une multitude de célébrités : l’écrivain James Baldwin ; l’immense pianiste, compositrice et chanteuse Nina Simone ; la compositrice Odetta ; ou encore Shirley Chisholm, première femme candidate dans des primaires démocrates. Trump a dit qu’il ne savait pas trop si elle était noire ou indienneAvec un père économiste, qui enseignait à Stanford, et une mère médecin, biologiste, oncologue, qui a enseigné entre Berkeley et McGill, au Canada, Kamala Harris aurait pu étudier dans n’importe quelle bonne université. Mais, à 18 ans, c’est à Howard, une des plus célèbres universités noires des États-Unis qu’elle a choisi d’entrer. Choix politique, identitaire, sans ambiguïté. Et il faut les avoir rencontrés, pour comprendre à quel point les étudiants de Howard étaient fiers de fréquenter cette université, qui a formé, entre autres, Toni Morrison, prix Nobel de littérature 1993, ou l’historien guinéen Djibril Tamsir Niane.Chez Kamala Harris, l’indianité s’imbrique avec les vibrations africaines. D’ailleurs, son grand-père maternel, P.V. Gopalan, acteur de la lutte pour l’indépendance de l’Inde, a également servi et vécu en Afrique. Cela notamment à Lusaka, capitale de la Rhodésie du Nord, l’actuelle Zambie, où il coordonnait l’aide aux réfugiés fuyant la guerre de libération en Rhodésie du Sud, le Zimbabwe. Kamala avait à peine 6 ans, lorsque son grand-père indien est devenu conseiller de Kenneth Kaunda, le charismatique premier président de la Zambie. Noire, Indienne, il suffit de scruter ses pas de danse pour comprendre qu’elle ne se contentait pas de clamer : « I’m Black and Proud ! ». Elle vibrait. Pourtant, certains Noirs hésitent à voter pour elleKamala Harris n’est pas dans une stérile complainte identitaire. Elle se bat ! Ainsi, lorsqu'elle découvre que 92 % des victimes d’homicides n’avaient pas fait des études secondaires, elle ne se contente pas, comme tant d’autres, d’appeler à traîner en justice une police raciste : elle conçoit une politique dissuasive contre l’absentéisme scolaire chronique, pour obliger les parents à veiller à l’assiduité de leur progéniture. « Afin, disait-elle, que les jeunes gens comprennent qu’ils peuvent faire autre chose dans la vie que devenir des criminels ». À une petite écolière qui lui demandait quel conseil il donnerait à une jeune dame qui voudrait devenir présidente des États-Unis, Gerald Ford, successeur d'un Richard Nixon emporté par le scandale du Watergate, avait répondu qu’il fallait, d’abord, qu’un président, homme, la choisisse comme vice-présidente. Et que le président en question décède en cours de mandat, pour que celle-ci lui succède. Que de sincérité !Mais le plus triste est que notre humanité continue de soumettre les femmes à une sourde présomption d’incompétence. Alors que tant d’hommes moyens, médiocres et parfois quelconques, parviennent au pouvoir et s’y ...
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  • États-Unis: des élections à conséquences
    Oct 19 2024
    L'homme qui a aidé à créer le mythe Donald Trump pour la télé-réalité demande pardon aux Américains, « pour avoir aidé à créer un monstre ». Le compte à rebours est lancé : le 5 novembre, les Américains se rendront aux urnes, pour élire leur président pour les quatre prochaines années. D’où vient donc cette impression que cette élection aura des conséquences déterminantes sur la paix mondiale ?D’ordinaire, l’opinion, sous toutes les latitudes, vit chaque présidentielle aux États-Unis comme si elle était déterminante pour le destin du monde. Et, de fait, elle l’est, puisque le locataire de la Maison Blanche, de par le poids de son pays sur l’échiquier diplomatique international et dans l’économie mondiale passe pour être le leader du monde libre. Avec l’actualité agitée que nous vivons, et toutes ces tensions qui fragilisent les équilibres régionaux, la personnalité du prochain président des États-Unis peut, soit ramener un tout petit peu de sérénité, ou précipiter le monde vers un peu plus d’incertitude. Certains des protagonistes des tensions actuelles ne s’y trompent pas, qui ont leurs préférences, et seraient heureux de voir dans le Bureau ovale Donald Trump ou Kamala Harris, pour leur permettre de persister dans la voie qu’ils ont choisie, ou de refréner quelque peu les ardeurs de leurs adversaires. Deux personnalités en tout points dissemblables, que les sondages peinent à départager. Autant dire que le meilleur reste possible, mais le pire aussi.N'a-t-on pas un peu trop tendance à diaboliser Donald Trump ?Ses actes et ses propos justifient la perception que l’on peut avoir de lui. Pour le reste, lui-même ne se prive pas de diaboliser tous ceux qui viennent d’ailleurs, ne pensent pas comme lui, ou ont l’outrecuidance de ne pas le soutenir. D’ailleurs, il suffit de survoler la liste de tous ceux qui l’ont soutenu par le passé, ont travaillé avec lui et tout donné pour lui, et qui se retrouvent à le combattre aujourd’hui avec virulence, pour comprendre. Son propre vice-président l’a désavoué, et Dick Cheney, l’ancien vice-président de George W. Bush, connu pour être un républicain pur et dur, s’est rangé derrière la candidate démocrate. Tout comme sa fille Liz Cheney, qui a justifié son rejet de Donald Trump par cette formule assassine : « les Américains veulent un président que leurs enfants peuvent regarder avec fierté ». Ses amis, Trump les embarrasse ou leur fait peur.Les défections les plus spectaculaires sont celles de jeunes dames courageuses, qui occupaient des postes en vue à la Maison Blanche sous son administration, et disent aujourd’hui préférer leur patrie à leur parti. Nombre de ceux qui ne le combattent pas craignent sa capacité de nuisance, mais le détestent. Ils réprouvent sa radicalité dans le verbe, ses affirmations définitives parfois à mille lieues de la vérité. Ils le trouvent potentiellement dangereux pour la paix mondiale et pour la paix sociale, tant il a du mal à concevoir les relations humaines et interétatiques autrement que dans des rapports d’allégeance ou d’hostilité. Pour certains, il a pris en otage le Parti républicain d’Abraham Lincoln. Ce parti de valeurs est devenu le parti de Trump, assénant les contre-vérités avec un aplomb déconcertant.Il y a pourtant un public qui le suit, des foules…Oui ! Au-delà des États-Unis, le danger qui guette notre monde tient au fait que les dirigeants populistes ont du succès. Une partie de l’opinion adhère ou donne l’impression d’adhérer, y compris à leurs mensonges flagrants. Quel que soit le côté inacceptable de ce que disent certains dirigeants politiques, il y a toujours une partie de l’opinion qui les suit et s’abreuve à la fontaine de leurs excès. Comme si le monde avait pris congé des dirigeants d’envergure. Les imposteurs, les démagogues, les populistes ont quartier libre. Les gens qui sont en politique pour servir l’intérêt général sont de moins en moins nombreux. Mais les actes inappropriés, les propos indécents ne restent jamais sans conséquences pour les peuples. La facture des excès et autres guerres inutiles devra être, tôt ou tard, réglée. Ancien directeur du marketing de la chaîne américaine NBC, John Miller, qui a aidé à fabriquer le mythe Donald Trump dans l’émission de télé-réalité « Apprentice », a pris sa plume, ces jours-ci, pour demander pardon aux Américains, « pour avoir aidé à créer, vingt années durant, un monstre », dit-il. En voici la facture…
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  • Cameroun: Ahmadou Ahidjo, lui, avait Paul Biya...
    Oct 12 2024
    Pour la énième fois, les dignitaires du pouvoir de Yaoundé ont échoué à protéger leur président des rumeurs malveillantes sur sa santé, sinon sur sa vie. Comme si, pour certains de ses proches, ces psychodrames à répétition étaient du pain béni. Et pourtant, seule la bonne information tue la rumeur. Pas un silence contraint… Par un communiqué, rendu public ce 9 octobre, le ministre camerounais de l’Administration territoriale interdit tout débat sur l’état de santé du chef de l’État dans les médias privés. Comme pour clore les réactions à la chaîne de ses collègues, qui ont rivalisé d’indignation, à la suite des rumeurs sur l’absence prolongée du président Paul Biya. À quoi faut-il donc s’attendre, à présent ?L’on peut s’attendre à tout, comme… à rien, puisque les Camerounais ont cessé, depuis longtemps, de compter les psychodrames autour de cette seule question. Quant aux médias privés, déjà fragilisés, les représailles judiciaires brandies auront sur eux l’effet dissuasif escompté. Même s’ils ont pu s’étonner du manque manifeste de coordination, sinon de cohésion entre les ministres montés au créneau, pour condamner les rumeurs. Et certains ne manqueront pas de se demander le zèle de tel ministre n’est pas juste un moyen, pour celui-ci, un moyen comme un autre de réhabiliter aux yeux du président Biya. Après tout, cette distraction résulte du fait que quelqu’un a oublié de bien faire son travail, qui aurait rassuré les Camerounais et désamorcé toute tentative de manipulation de ce qui n’est qu’une information à communiquer aux citoyens. Est-ce la bonne manière que de sommer ceux-ci de se taire ou de s’abstenir de poser des questions, lorsqu’ils sont sans nouvelles de leur président ? Un ministre a rappelé, à l’occasion, qu’il y a des mécanismes qui permettent de poursuivre ceux qui annoncent le décès d'un chef de l'État sans s'assurer de ce qui se passe. Mais comment, justement, procède-t-on, ici, pour s’assurer de ce qui se passe ?À lire aussiCameroun: le ministère de l'Administration territoriale interdit tout débat sur la santé de Paul BiyaÀ 91 ans, Paul Biya n’a-t-il pas, après tout, le droit d’aller se soigner ou se reposer, y compris à l’étranger ?Aucun de ses concitoyens ne lui conteste ce droit. Et pourquoi devrait-on contester aux Camerounais le droit de prendre des nouvelles de leur président, y compris de sa santé, ne serait-ce que pour le porter dans leurs prières ? Une information simple et claire aurait suffi, pour prévenir les rumeurs, que le ministre de l’Administration territoriale prête à des personnes sans scrupule, colporteurs de nouvelles mensongères et d’élucubrations visant à semer la confusion et le doute dans les esprits, à installer le pays dans l'incertitude. Il reste à s’assurer que l’injonction à se taire ne sème tout autant la désolation.Au regard du nombre de fois qu’une absences prolongée du chef de l’État camerounais à l’étranger – en l’occurrence, en Suisse – a donné lieu tant de fois à ce type de psychodrame, l’on se serait attendu à ce que l’entourage du président ait pensé un moyen, simple, d’anticiper les angoisses et les interrogations de leurs concitoyens, sans attendre, chaque fois, que les rumeurs s’affolent. Après tout, s’il survenait – qu’à Dieu ne plaise ! – un malheur, cette population serait la première à subir les conséquences des sourdes rivalités et des antagonismes violents au sein même du pouvoir, où l’on ne spécule pas moins sur l’avenir du pays sans Paul Biya.À lire aussiCameroun: un candidat à la présidentielle dénonce l’absence d’infos officielles sur l’état de santé de Paul BiyaCes derniers mois, nombre de ces dignitaires ont pourtant écumé le Cameroun, pour mobiliser l’opinion en faveur d’une nouvelle candidature du président Biya, en octobre 2025…Effectivement. Et si les dieux du Dja-et-Lobo le lui accordent, il terminerait ce futur mandat à pratiquement l’âge de… 100 ans ! Ce n’est donc pas uniquement par voyeurisme que les Camerounais demandent à être éclairés sur l’état de santé de leur président, lorsqu’ils ne le voient pas des semaines durant.Ahmadou Ahidjo, son prédécesseur dans ces fonctions, avait 58 ans, lorsqu’il a subitement démissionné, en novembre 1982, et passé les commandes à Paul Biya, parce que ses médecins lui auraient diagnostiqué un mal dont le traitement allait nécessiter des absences fréquentes. Ainsi, ce dirigeant craint, qui passait pour un leader autoritaire, sinon pour un dictateur, avait renoncé au pouvoir, pour ne pas avoir à diriger son peuple par intermittence. Ou en vacancier. Mais, lui, il avait Paul Biya…À lire aussiCameroun: face aux rumeurs, le gouvernement communique sur l'état de santé du président Paul Biya
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  • Les doux rêves d'avenir de la Francophonie
    Oct 5 2024
    Il est vrai que l’on se comprend mieux, en général, lorsque l’on parle la même langue. Mais où donc se formeront les génies que l'on comptabilise déjà comme l'élite, censée faire rayonner le monde francophone de demain ? « La Francophonie n’est pas un repli sur soi, par rapport à la langue anglaise ; elle n’est pas non plus la Françafrique », affirmait, hier, Louise Mushikiwabo à la cérémonie d’ouverture du XIXème sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Comment comprendre que, 54 ans après sa création, cette organisation en soit encore à traîner ce que sa Secrétaire générale qualifie d’« idées reçues tenaces » ?En général, c’est lorsqu’une institution peine à s’imposer par ses valeurs réelles qu’elle se retrouve à devoir se défaire d’une image négative répandue dans l’opinion. La francophonie a souvent eu, ces deux dernières décennies, à transiger avec les principes qu’elle professe. D’où les idées reçues, qui germent facilement dans une opinion d’autant plus suspicieuse qu’elle a cru, avec la Déclaration de Bamako, en l’an 2000, que cette institution pouvait aider à consolider l’État de droit et la démocratie sur ce continent. D’élections truquées, validées envers et contre les évidences, en rapports timides, sinon complaisants, sur des scrutins ouvertement contestables, les peuples, désabusés, en sont venus à faire à l’OIF une réputation parfois injuste, ou totalement infondée.À lire aussiFrance: ouverture du XIXe sommet de la Francophonie en présence de nombreux dirigeants africainsTrois mois après sa prise de fonctions, la secrétaire-générale Mushikiwabo avait, elle aussi, dressé, en mars 2019, un tableau accablant des insuffisances de cette organisation. Celle-ci manquait de visibilité et de pertinence, selon elle, et devait s’interroger sur ses objectifs, son orientation et même sur son positionnement sur la scène internationale.À trop vouloir ménager les seuls dirigeants, la francophonie a peut-être oublié d’épouser les attentes réelles des populations. Et cela au-delà des jeunes entrepreneurs, dont le génie, fatalement, serait éteint, s’il ne prévalait pas, dans l’espace dans lequel ils évoluent, un État de droit, la démocratie.« Créer, innover et entreprendre en français », n’est-ce pas un thème plutôt fédérateur pour ce sommet ?Autant l’épanouissement d’une jeunesse ingénieuse est fondamental, autant la langue que parlent ces génies demeure suspendue aux centres de recherches et autres viviers dans lesquels ils se forment et évoluent. Peut-être que la Francophonie devrait-elle mener une enquête sérieuse sur les jeunes francophones, Africains notamment, qui, faute de pouvoir se former en France ou au Canada, abandonnent leur formation ou vont en Inde, en Chine, dans le Golfe, en Turquie, au Japon ou dans quelque pays improbable.Certains se souviennent sans doute de cet astrophysicien qui avait piloté, en 1997, le robot Sojourner de la Nasa, envoyé à la surface de Mars. L’on a découvert qu’il était Malien. Parlant très bien français, certes, mais américain, dans l’équipe de JPL (le laboratoire de propulsion de la Nasa) qui l’a formé et le faisait travailler.Les États font une distinction entre migrants et étudiantsIl est des étudiants, parfois brillants, qui ne peuvent accéder au savoir que par le chemin des migrants. Mais, lorsque, pour des raisons politiciennes ou autres, on tient tout le monde à distance, on peut risquer de priver la francophonie de purs génies, chercheurs et créateurs de certaines origines francophones. Parmi les rejetés, certains iront aux quatre coins du monde préparer l’avenir dans des laboratoires et temples du savoir où les technologies de pointe se traitent en mandarin, en anglais, en japonais ou en allemand.Que d’étudiants, d’écrivains, de chercheurs et de cerveaux féconds, déjà discriminés dans leur propre pays, sont ainsi privés de ce qui a été décrit dans les documents de ce XIXème sommet de la Francophonie comme la « bienveillante hospitalité fédératrice de la langue française » ! Exclus de la fameuse diversité et de la richesse de l'espace francophone, ils manqueront, et ne contribueront pas à faire vivre la langue française à l’échelle mondiale.Tout comme certains excellents footballeurs d’origine africaine et autres qui font la gloire de l’équipe de France sortent de centres de formation en France, l’on ne peut espérer voir ces talents venir renforcer un jour un univers francophone qui ne les aura pas formés.La sagesse populaire, en Afrique, dit que celui qui parle votre langue et l’adopte est, a priori, un ami. Car, en général, l’on se comprend toujours mieux, lorsque l’on parle la même langue.À lire aussiPourquoi la Francophonie continue-t-elle de s'étendre à des pays non francophones?
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  • Joe Biden: un honnête homme s'en va
    Sep 28 2024
    Après le départ du président américain Joe Biden, pour espérer quelque chance de succès comme grande puissance, les États-Unis devront davantage faire preuve d'une certaine décence, de sobriété, sinon d’humilité, que de la morgue et de l’arrogance qu'affichent certaines voix dans la campagne présidentielle. Pour ses adieux à la communauté internationale, le président des États-Unis Joe Biden a tenu cette semaine un discours poignant devant l’Assemblée générale des Nations Unies, à New York. Notamment sur sa renonciation à briguer un second mandat. Doit-on, pour autant, assimiler cette sortie à un grand moment d’Histoire ?Lorsque l’homme le plus puissant de la planète prend congés de l’instance qui rassemble les peuples et les nations de ladite planète, l’Histoire est en marche, quoi que l’on dise. Il se trouve que la densité et la sincérité son discours étaient de celles que l’Histoire retient. Et ces adieux contenaient quelques leçons essentielles, valables pour l’univers entier, donc pour l’Afrique, quand il rappelle à leurs devoirs ceux qui ont en main le destin des peuples.« Être président [des États-Unis] a été le plus grand honneur de ma vie. J’aime ce travail, mais j’aime encore plus mon pays », a-t-il dit, avant d’affirmer que le temps était venu, pour lui, de laisser le leadership à une nouvelle génération. Et d’inviter ses pairs à ne jamais oublier qu’il est des choses bien plus importantes que rester au pouvoir : « C’est votre peuple. Qui compte plus que tout le reste », a-t-il insisté les priant « tous de ne jamais oublier qu'ils sont là pour les représenter, aux Nations unies ».À lire aussiAssemblée générale de l'ONU: Joe Biden fait ses adieux à l'organisationIl n’empêche, l’état actuel du monde qu’il lègue n’est pas très rassurantJoe Biden l’admet, au point d’emprunter, pour dresser l’état des lieux, un extrait du poème du prix Nobel de littérature irlandais William Butler Yeats, La Seconde venue : « Tout se disloque. Le centre ne peut tenir. L’anarchie se déchaîne sur le monde, comme une mer noircie de sang… Les meilleurs ne croient plus à rien, les pires se gonflent de l’ardeur des passions mauvaises ». Bien que centenaire, cette œuvre de la poésie moderniste, datant de 1919, dépeint un monde inquiétant, qui pourrait bien être celui d’aujourd’hui. En dépit de ce tableau désespérant, le président sortant des États-Unis reste persuadé que le centre, ici, tient, et que l’apparent chaos actuel peut encore être surmonté. Voilà pourquoi, à la suite de William Butler Yeats, il a cité Nelson Mandela, dans une de ses plus vibrantes invites à la persévérance : « Cela semble toujours impossible, jusqu'à ce qu'on le fasse », disait le leader sud-africain prix Nobel de la Paix, pour qui bien des situations peuvent paraître insurmontables, jusqu’à ce qu’elles soient surmontées. Vaincre l’adversité, pour parachever ses rêves, tel est le message emprunté par Biden à Mandela, pour son testament diplomatique, en ces temps incertains. « Chaque génération a ses défis à relever, et nous serons toujours plus solides, ensemble, que seuls, dans ce monde », conclut le dirigeant américain.N'est-ce pas un peu insolite d’entendre ainsi Joe Biden parler de démocratie au reste du monde ?Celle-ci a certes été quelque peu malmenée, aux États-Unis, notamment en raison de la conception toute particulière qu’en avait son prédécesseur, qui se trouve être encore un des deux prétendants à sa succession. Peut-être est-ce pour cela que Joe Biden a eu l’humilité de préciser que la démocratie n’appartient en exclusivité à aucun pays, à aucun peuple.Si ce discours d’adieux dans le cénacle du Palais de verre de Manhattan, a quelque chance de trouver sa petite place dans l’Histoire, c’est parce qu’il était celui d’un honnête homme, dont les dirigeants et peuples du monde, globalement, saluent la décence. Et, dans les relations internationales, jamais l’on n'a eu autant besoin de décence, sur cet échiquier guetté par l’anarchie, l’isolationnisme, l’outrance et même une certaine tentation du mépris.Autant la sobriété et l’humilité de Biden, dans ce dernier discours à l’ONU, pèseront de leur poids dans la place que lui fera l’Histoire, autant, après lui, l’influence des États-Unis, comme grande puissance, dépendra de l’aptitude du leader de ce pays à une certaine décence, à des rapports de simplicité aux autres. Encore faudrait-il, à quelques voix véhémentes que l’on entend, ici et là dans la campagne présidentielle, comprendre que miser sur l’arrogance et une certaine morgue offre de moins en moins de chances de succès.
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  • Justice, richesse des nations solides
    Sep 21 2024
    La crédibilité d’un État se mesure davantage à sa capacité à traiter de la manière la plus équitable ses pires adversaires qu’à son aptitude à leur rappeler sans cesse en quoi eux ont été injustes ou mauvais. Dans une interview, cette semaine sur RFI, Marc Ona Essangui, « numéro deux » du Sénat de transition au Gabon, a laissé entendre que ce dont se plaint l’ex-président Ali Bongo, dans sa lettre ouverte diffusée ce 18 septembre, est exactement ce que son régime a fait vivre, quatorze années durant, aux familles gabonaises. L’ex-figure de la société civile ne risque-t-elle pas de se voir accuser de prôner la loi du talion ?Marc Ona semblait insister, surtout, sur le fait que la douleur d’Ali Bongo face à la détention de son épouse et de son fils n’était ni supérieure ni inférieure à celles infligées à de nombreuses familles, éprouvées durant ses deux mandats. Il est affligeant de devoir rappeler à ceux qui exercent le pouvoir aujourd’hui que les situations d’oppression qu’ils créent ou imposent aux autres peuvent, demain, se retourner contre eux. Ali Bongo est peu crédible, lorsqu’il prêche le pardon, la tolérance et supplie les Gabonais de ne pas céder à l’esprit de vengeance, en punissant son épouse et son fils. Et s'il peine tant à s'attirer la compréhension de ses concitoyens, c’est en raison du rapport quelquefois violent qu’il avait au pouvoir politique. Il n'a pas fait, à leur égard, preuve de beaucoup de compassion. Sa sincérité est sujet à caution, mais cela n’enlève rien au droit des siens à jouir d’une justice impartiale, si tant est qu’ils sont justiciables. Ce que dit cette ultime initiative du désarroi du président déchu du Gabon est que les mensonges que vous proférez au pouvoir, la violence que vous faites subir aux autres, finissent fatalement par vous desservir, et cela survient, en général, au moment où vous avez le plus besoin d’être cru.À écouter aussiLettre ouverte d’Ali Bongo: l’ex-président exprime «la même douleur que les familles ont vécue pendant 14 ans»Pourquoi faire payer ses fautes à son épouse et à son fils, alors qu’il dit assumer pleinement ses fautes et ses échecs ?La crédibilité de cette responsabilité assumée a posteriori ne convainc manifestement pas, de la part d’un homme à qui l’on ne connaissait pas une telle humilité. Et le hold-up électoral qu’il s’apprêtait à perpétrer n’aurait fait que proroger les insuffisances qu’il dit assumer. Pour bien des Gabonais, le coup d’État du 30 août 2023 était salvateur. Lorsqu’ils étaient dans l’incapacité de résoudre les problèmes de leur peuple, quelques dirigeants africains célèbres ont passé la main, plutôt que de s’octroyer des mandats indus, perdus dans les urnes : Léopold Sédar Senghor, Julius Nyerere quelques autres… Quant à l’innocence de son épouse et de son fils, certains des putschistes qui l’ont renversé étaient les témoins privilégiés de leur rôle, au moment où Ali Bongo, diminué par la maladie, n’exerçait plus la réalité du pouvoir. C’est aussi ce que Marc Ona, à mots à peine couverts, a laissé entendre sur RFI, à propos de Sylvia et Noureddin Bongo, en précisant qu’ils étaient en détention pour des délits et non pour avoir été l'épouse et le fils d'Ali Bongo. Il a tout dit, en affirmant que le président déchu avait abandonné son pouvoir au profit de ses enfants, de son épouse et de ses amis.Pour Marc Ona, la transition œuvre pour que le prochain président de la République ne retombe pas dans les mêmes travers...Oui, selon lui, les militaires seraient en train de tout reconstruire, car les institutions laissées par Ali Bongo seraient dans un état de délabrement total. Il n’empêche. La preuve du sérieux de ce qu’ils entendent faire de leur patrie passe par la justice, des procès équitables pour tous, puissants ou misérables. Même en période de remise en état des institutions, le justiciable a droit à des informations claires sur ce qui l’attend. Le flou ne peut que conforter ceux qui, par le passé, déniaient toute justice aux autres. L’enjeu immédiat, ici, est donc d’ôter tout doute, quant aux suspicions de règlements de comptes que suggère la lettre ouverte de l’ex-président. Car la crédibilité d’un État se mesure davantage à sa capacité à traiter de la manière la plus équitable ses pires adversaires, qu’à son aptitude à leur rappeler sans cesse en quoi eux ont été injustes ou mauvais.À lire aussiGabon: l’ancien président Ali Bongo Ondimba sort de son silence
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  • Trump, un monologue au seuil de la saturation
    Sep 14 2024
    L’intolérance et la tentation totalitaire sont des tares, qui n’ont rien à voir avec les frontières ou la couleur de peau. Elles sont juste désespérément humaines. Il semble avoir perdu le premier débat de la présidentielle du 5 novembre aux États-Unis, mais Donald Trump ne cesse d’affirmer qu’il l’a remporté. Est-ce suffisant pour conclure que Trump a tout des despotes des pays qu’il méprise ?Ce débat et la gestion après-vente qu’il en fait conforte, en effet, tout ce que l’on a pu percevoir de sa personnalité. Quant à la tentation de rapprocher sa pratique du pouvoir de celles de dirigeants des nations qu’il méprise, elle se fonde sur ses propos offensants, alors qu’il était à la Maison Blanche et se croyait en droit de traiter par le mépris Haïti, Salvador et les pays africains, d’un terme que nous n’oserons traduire ici. Donald Trump n’a vraiment rien à envier aux despotes de ces pays, qu’il a continué de mépriser durant le débat. Son rapport au pouvoir d’État, son attitude à la Maison Blanche, son incapacité à admettre la défaite, et tout, dans ce qu’il fait pour reconquérir le pouvoir pourrait lui valoir bien des superlatifs dégradants, habituellement réservés aux dirigeants africains et autres. Donald Trump est la preuve vivante qu’un seul dirigeant incorrect suffit à ruiner l’image de toute une nation, et à affaiblir sa démocratie. Au Parti républicain qu’il tient en otage, il menace en permanence de représailles tous ceux qui lui résistent. Aussi, la plupart font-ils semblant de l’aimer, mais caressent secrètement le rêve de le voir perdre, pour pouvoir enfin reconstruire le parti d’Abraham Lincoln autour des vraies valeurs.À lire aussiPrésidentielle aux États-Unis: Donald Trump ne débattra pas à nouveau avec Kamala HarrisQu’a-t-il donc fait de si catastrophique pour altérer l’image de ce parti ?Cet homme a fait exploser toute éthique en politique. Lorsque des dirigeants africains travaillent, au pouvoir, avec des membres de leur famille, on parle de népotisme. En quoi Donald Trump était-il différent de certains despotes, d’Afrique ou ailleurs, lorsqu’à la Maison Blanche, il était entouré de ses enfants, de son gendre et de flatteurs, et se débarrassait de ceux qui ne participaient pas au culte de la personnalité ? Durant le débat, Kamala Harris lui a dit qu’il était la risée des grands dirigeants de la planète. Sérieusement, l’ancien président a cru devoir rappeler qu’il était, au contraire, admiré et félicité par les leaders les plus respectés. Et de citer, à l’appui, Viktor Orban, le Premier ministre de Hongrie. Comme admirateur, on pourrait rêver mieux ! Mais à chacun ses idoles et ses partisans. Comme ceux qui, le 6 janvier 2021, ont déferlé avec violence sur le Capitole, à Washington D.C., pour s’opposer à la validation de la présidentielle que venait de perdre Trump. Depuis, l’Amérique a perdu l’autorité à donner des leçons de démocratie à la planète. Cet homme a ridiculisé son pays, et continue de nier avoir perdu l’élection.Il n’empêche qu’il est admiré par une moitié des Américains…Exact ! Et il en est qui prennent pour parole d’évangile ses affirmations les plus invraisemblables. À ce propos, le témoignage de son ancienne responsable de la communication, Stephanie Grisham, à la convention démocrate du mois dernier, à Chicago, était des plus édifiants : « Peu importe la véracité de ce que tu dis, Stéphanie, dis-le suffisamment, et l’on finira par te croire ! », aimait lui répéter Donald Trump. Mais, les monologues de contre-vérités peuvent aussi finir par lasser. Comme lorsqu’il ne cesse de répéter que Kamala Harris va détruire l’Amérique ; que son père, économiste était marxiste et lui en a inoculé le virus, ou que si elle est élue, Israël va disparaître. Ou qu’elle n’aime ni Israël ni les Arabes…À lire aussiPrésidentielle américaine: Trump reste massivement soutenu par les évangéliquesCe discours de confusion approche du seuil de saturation, même s’il fait encore rêver certains. D’autant que sa pratique du pouvoir a peu émerveillé les Américains. Donald Trump n’est pas meilleur que les pires despotes d’Afrique ou d’ailleurs, lorsqu’il menace de faire chuter les ventes de disques d’une artiste, simplement parce que celle-ci a eu l’outrecuidance de lui préférer Kamala Harris. Au fond, l’intolérance, la tentation totalitaire sont des tares, qui n’ont rien à voir avec les frontières ou la couleur de peau. Elles sont juste désespérément humaines.
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