• Burundi: Jean Bigirimana, symbole de la répression sur les médias indépendants

  • Aug 14 2024
  • Length: 2 mins
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Burundi: Jean Bigirimana, symbole de la répression sur les médias indépendants

  • Summary

  • Au Burundi, il y a huit ans, le journaliste Jean Bigirimana du journal « Iwacu » est porté disparu. L'enquête de la police est bâclée et un corps décapité est retrouvé dans une forêt. Le journal demande un test ADN pour vérifier s'il ne s'agit pas de celui du journaliste, les autorités refusent. Le Burundi est à l'époque plongé dans la crise née en avril 2015 de la décision du président aujourd'hui défunt, Pierre Nkurunziza de briguer un 3ᵉ mandat. La répression sanglante contre l'opposition qui s'ensuit va détruire les médias privés burundais, réputés pour leur indépendance dans la région. Jean Bigirimana en est le symbole, estime le fondateur du journal qui l'employait. Jean Bigirimana vient d'intégrer la rédaction du journal Iwacu, lorsqu'il se rend ce 22 juillet 2016 à Bugarama, une trentaine de kilomètres à l'est de Bujumbura, pour y rencontrer un homme qui travaille pour les services de renseignements du Burundi. Ses collègues, sa femme et ses deux enfants vont commencer à s'inquiéter en fin d'après-midi en ne le voyant pas revenir. Le journal alerte la police, sans succès. Iwacu va finir par lancer sa propre enquête.« On a découvert qu'il avait été contacté par quelqu'un des services de renseignement. Une chose est sûre, Jean a été enlevé par un véhicule aux vitres teintées. Ça, c'est un fait qui nous a été communiqué par un témoin oculaire. Finalement, les langues se sont déliées, on a appris qu'il a été effectivement emmené et on n'a jamais retrouvé sa trace », explique le fondateur d'Iwacu, Antoine Kaburahe.À lire aussiBurundi: après la «réouverture» de la BBC, «des progrès lents et limités» pour RSFDes emprisonnements et des exilsLe Burundi est alors au plus fort de la crise de 2015, caractérisée notamment par la destruction des radios et télévisions indépendantes au lance-roquette par les forces de l'ordre ou encore par la fuite en exil de plus de 100 journalistes de ces médias. La disparition du journaliste il y a huit ans symbolise la fin d'une époque.« Je pense que l'enlèvement puis la mort, l'assassinat de Jean, c'est le sommet des violences qui ont été perpétrées contre les médias indépendants. Il y a eu des médias brûlés, des mandats d'arrêt, des tortures, et puis Jean. En parallèle de sa mort, il y a eu des emprisonnements et des exils. Donc, il est vraiment emblématique », pointe Antoine Kaburahe.Aujourd'hui, deux journalistes femmes, les seules en Afrique, croupissent en prison au Burundi. Un pays où la situation ne s'est guère améliorée pour les médias indépendants, tels que Iwacu, assure son fondateur. Il donne l'exemple d'un journaliste qui a failli se faire enlever pratiquement dans les mêmes circonstances, après interviewé un analyste très critique du pouvoir burundais.À lire aussiBurundi: les quatre journalistes d'Iwacu ont été libérés« Il y a à peine quelques semaines, un autre collègue, Pascal Ntakirutimana, a failli être enlevé à 19 heures, encore une fois par un pick-up aux vitres teintées. Il rentrait chez lui dans un taxi collectif, puis un véhicule est venu se garer au moment où il sort. Deux personnes ont voulu l'entraîner de force dans le pick-up. Il s'est débattu, les gens ont crié et les agresseurs sont partis », témoigne le fondateur d'Iwacu.Antoine Kaburahe a été contraint lui-même à l'exil. Il salue le courage de ses collègues et bien d'autres qui sont restés « debout » sur un terrain aussi « hostile ».À lire aussiLes médias burundais en exil au Rwanda réduits au silence
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