En Côte d’Ivoire, la deuxième édition du Sica, le Salon international du contenu audiovisuel d’Abidjan, s’ouvre ce mardi 5 novembre. Dans le pays, cette industrie représente 3 % du PIB. À travers ce salon, les professionnels veulent continuer de faire évoluer ce secteur qui manque encore de ressources humaines, faute, notamment, de visibilité.
Dans un salon, deux experts-comptables racontent leur métier. C’est la première séquence d’un podcast vidéo, enregistré par une société de production. Derrière la caméra, Aimé, la trentaine, est un cadreur autodidacte. Il participe à une formation pour enrichir son parcours. « Je voulais essayer de maîtriser le vocabulaire de ce métier, essayer de connaître les différentes étapes. Ça m’a permis au moins d’apprendre la rigueur du métier », confie-t-il.
Une main-d’œuvre qui vient d’ailleursCette formation met l’accent sur la postproduction. « Quand je suis dans mon poste de montage, je suis dans mon univers », se réjouit Penda Ndiaye. Elle a quitté une chaîne de télévision privée au Sénégal, pour se former au montage de longs formats. « Avant, je ne faisais pas de montage de film/série, documentaire et autre. Je faisais juste du montage de reportage et d’émissions. On m’a appris comment monter un film, comment on fait un documentaire, les séries, etc. En plus, j’ai appris le métier de script-plateau ». Cette formation est initiée par Créative Lab.
Créative Lab est une structure créée il y a huit ans, pour accompagner l’industrie audiovisuelle. Ce besoin est à l’origine parti d’un constat : le manque de ressources humaines dans ce domaine. « Pas mal de sociétés de production en Côte d’Ivoire sont obligées de faire venir de la main-d’œuvre de l’extérieur, notamment du Sénégal, du Maroc, du Burkina Faso, ou de la France, relève Charly Kodjo, producteur et co-fondateur de Créative Lab. On manque de scénaristes, de bons réalisateurs, on manque de directeurs photo, on manque de monteurs, on manque d’ingénieurs du son… sur toute la chaîne de valeur, il y a un besoin de renforcer les ressources humaines ».
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L’intérêt du secteur privéSon associée dans ce projet, Cynthia Nassardine, est actrice et productrice. Selon elle, ce secteur est en pleine expansion. « C’est vrai qu’on vit beaucoup de subventions étatiques, mais petit à petit, le secteur privé commence aussi à s’intéresser à notre industrie. Ce qui crée beaucoup plus de facilité d’expansion, donc aujourd’hui, on peut en vivre », explique-t-elle.
Au-delà des productions pour des entreprises privées, les débouchés concernent également la réalisation de séries pour les chaînes de télévision. À cela s’ajoute, un réseau de salles de cinéma, qui progressivement s’étend dans la capitale économique ivoirienne.
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