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Episodes
  • Guinée: près du futur port minéralier de Simandou, les pêcheurs craignent pour leur survie [1/3]
    Mar 9 2025

    C'est le projet qui doit changer la donne pour la Guinée. Les gisements de fer de Simandou devraient être exploités d'ici la fin de l'année 2025, selon les autorités. Un port minéralier est actuellement en construction, sur la commune de Moribayah, au sud de Conakry, non loin du village de pêcheurs de Konimodiya. Moins de poissons, des filets et pirogues endommagés : autant d'effets néfastes qu'ils subissent depuis le début des travaux.

    C'est l'affluence sur la place du village en ce jour de recensement, par la société minière Winning Consortium Simandou, de toutes les personnes impactées par la construction du port. Parmi elles, un pêcheur d'une cinquantaine d'années. Il s'appelle Amara Camara. Sur la plage, il toise les dizaines de pirogues desséchées. La sienne n'a pas été mise à l'eau depuis des mois :

    « Nos zones de pêches sont déjà occupées par les bateaux de dragage. Il y a trop d'activité, déplore-t-il, nos filets sont détruits parfois... Et les poissons ont fui, ils sont partis plus loin. Avant, on avait besoin de 5 à 6 litres d'essence pour aller pêcher et revenir. Maintenant, ça va jusqu'à 30 litres. On doit aller en pleine mer, ça ne vaut pas le coup. »

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    La pêche n'est plus rentable

    Le projet de port en eaux profondes a été abandonné par les miniers et les autorités de Guinée. Le chargement des navires en minerai se fera donc en pleine mer via des barges qui feront la navette quotidiennement. « Là-bas, c'est le port en construction, s'exclame Alkaly Bangoura, un habitant du village. Voyez les bateaux qui font le draguage. Les cailloux et les déchets, ils les jettent dans n'importe quel lieu. Ils continuent leurs activités sans penser aux pêcheurs. »

    La baraque de fumaison des poissons est bien calme. D'habitude, les femmes y travaillent toute la journée, mais aujourd'hui, la pêche est bien maigre. Il y a très peu de konkoés ou de bobos, des poissons qui, d'habitude, pullulent dans ces eaux, explique Mariama Soumah : « Avant l'arrivée de la société minière, ça pêchait abondamment, mais aujourd'hui, il n'y a plus grand-chose. La rentabilité à la revente est très mauvaise. Et puis, nos champs ont aussi été inondés d'eau de mer lors des grandes marées. »

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    Dans la zone, il devient difficile de se nourrir. Sans les champs, et sans le poisson, les habitants de Konimodiya se demandent ce qu'ils vont devenir. La compensation financière a déjà été faite par les sociétés minières. Elles poursuivent l'aide avec des dotations occasionnelles en sacs de riz et autres bidons d'huile. Un programme de restauration des moyens de subsistance, qui permettrait aux pêcheurs d'obtenir des moteurs plus puissants pour leurs pirogues, serait également en train d'être mis en place.

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  • Cameroun: après Bolloré, la libéralisation du transport routier divise
    Mar 6 2025

    Au Cameroun, Vincent Bolloré a cédé ses activités logistiques à l’opérateur italo-suisse MSC, en fin d’année 2022, pour 5,7 milliards d’euros. Avec la gestion du port, de la ligne de chemin de fer, une flotte de camions et plusieurs milliers d’employés, Bolloré était l’acteur référent dans le domaine. Si certains ont bénéficié du départ du Français, d’autres estiment que la libéralisation du secteur n’est pas toujours bénéfique.

    100 000 tonnes, c’est la quantité de denrées alimentaires importées par le Programme alimentaire mondial via le port de Douala l’année dernière. Des vivres destinés aux crises humanitaires de la région qu’il faut convoyer notamment par camion. Gianluca Ferrera, le directeur du PAM au Cameroun, affirme avoir vu du positif dans le départ de Bolloré. « On a plusieurs acteurs présents sur le marché et donc cela a permis d'avoir une compétition entre les acteurs qui s'est reflétée sur les prix et aussi sur la qualité et la performance des acteurs. Donc, je dois dire que nous sommes dans une situation très confortable par rapport à la capacité de nos partenaires de nous fournir les services dont nous avons besoin », détaille-t-il.

    Une libéralisation du secteur et une mise en concurrence accrue que Monsieur Souley, du Groupement des transporteurs terrestres du Cameroun, regrette. « C'est très désorganisé. Parce qu'au moins, avant, on savait à quoi s’en tenir, mais aujourd’hui, c’est compliqué. Le Cameroun a tellement de camions qu’on ne sait pas quoi en faire. Le transport n'est pas compétitif, nous sommes tellement nombreux que si vous refusez un transport aller à Bangui à 2,5 millions, quelqu'un va le prendre à 2 millions », déplore cet acteur.

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    Concurrence et réorganisation

    Hilaire Zipang, homme politique camerounais, mais également conseiller du Syndicat national des transporteurs routiers, voit certains aspects positifs au départ de Bolloré. « La première, c'est que Bolloré, au regard de l'absence d'investissement qu'on lui reprochait depuis 5 ans, la RTC [Régie du terminal à conteneurs] a fait de grosses avancées, elle a augmenté le chiffre d'affaires, elle a augmenté les emplois et a augmenté naturellement les investissements qu'elle a faits à l'intérieur du port », assure-t-il. Cependant, la fin du monopole de Vincent Bolloré au port a modifié l’organisation du secteur. « Maintenant, Bolloré n'a plus cette activité-là, elle s'est libéralisée assez brutalement, décrit Hilaire Zipang. S'est introduit maintenant un nouveau type de transporteurs, ce que nous appelons les transporteurs pour compte propre. C'est-à-dire que la plupart des grandes multinationales ont acheté des camions pour faire complètement cette activité et elles se payent à elles-mêmes. »

    Une concurrence considérée comme déloyale, car elle n'est pas soumise aux mêmes contraintes. « La fiscalité camerounaise a adoubé cette activité-là, elle a complètement mis de côté les transporteurs professionnels qui eux participent au développement du pays et qui ont une fiscalité différente, des assurances différentes, des charges du personnel différentes. Or celui qui exerce l'activité en propre n'est pas assujetti à ces contraintes », argumente-t-il. Autre défi, selon Hilaire Zipang, le maintien de relations fluides avec les partenaires de la région pour conserver le monopole du fret par les ports de Douala et Kribi.

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  • Au Twin Center de Casablanca, l’essor des salons de beauté ouest-africains
    Mar 5 2025

    Avec ses deux buildings de plus de cent mètres de haut, le Twin Center domine la skyline de Casablanca. Il abrite en son cœur un centre commercial, organisé en un dédale d’instituts de beauté. Des dizaines et des dizaines de petites boutiques où travaillent des Ivoiriennes, des Sénégalaises… Les Africaines de l’Ouest sont plébiscitées par le secteur.

    De notre correspondant à Casablanca,

    Ici, on rabote les ongles, on fait des manucures, mais on s’occupe aussi des cheveux. C’est Mme M’chich-Alami qui est la patronne de cet institut de beauté. Elle est marocaine. « Il n’y a plus rien qui marche au Twin à part les salons. Il y en avait avant, mais ils n’étaient pas comme ça. Il y avait aussi des magasins magnifiques, très chers, mais tout a changé. Il n’y a plus que des salons maintenant », constate-t-elle.

    Au début des années 2000, le Twin Center, c’est le lieu où la jeunesse casablancaise se bouscule pour acheter les dernières marques à la mode. Le centre commercial a perdu de sa superbe au fil des années. Le Covid-19 l’a achevé. « Presque tout le monde a changé d’activité. La première qui a fait un salon ici était Ivoirienne. Une fois que ça a marché, ça a commencé à se multiplier », raconte encore Mme M’chich-Alami.

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    « Au Maroc, quand tu te lances dans l’esthétique, tu ne regrettes pas »

    Mme M’chich-Alami a suivi le mouvement. La majorité de ses employées sont des femmes originaires d’Afrique subsaharienne, comme Khadija, une jeune Sénégalaise. « J’ai eu mon diplôme ici. J’adore ce métier, c’est pour ça que j’ai fait une formation, pour avoir un diplôme international qui va me permettre de travailler où je veux », témoigne-t-elle.

    Les Africaines de l’Ouest ont trouvé avec l’esthétique un secteur pourvoyeur d’emplois. Après avoir travaillé pendant six ans dans le domaine au Maroc, Aïcha a décidé de devenir patronne. Ils sont une dizaine d’Africains subsahariens comme elle, mais la majorité de ceux qui dirigent les instituts de beauté au Twin Center sont Marocains. « J’ai ouvert ce salon il y a six mois. Je faisais déjà ça en Côte d’Ivoire, c’est le secteur où l’on s’en sort le plus. Les Marocaines veulent toujours se faire belles, donc au Maroc, quand tu te lances dans l’esthétique, tu ne le regrettes pas », se réjouit l’entrepreneuse.

    Dans cette galerie commerciale du Twin Center, il y a énormément de concurrence entre les salons. Résultat : les prix sont tirés vers le bas et il y a parfois de la casse. Trois instituts ont fermé l’année dernière, selon Mme M’chich-Alami.

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