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À la Une en Asie

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By: RFI
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Du lundi au vendredi, retrouvez ce qui fait la Une de l'actualité en Asie aujourd'hui, avec les journalistes du service international et les correspondants de RFI ainsi que nos correspondants sur le continent.

Diffusion du lundi au vendredi à 5h16 TU.

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  • États-Unis, Inde, Australie, Japon: le «Quad» cherche à parer la dominance de la Chine
    Jul 4 2025
    La domination de la Chine sur les minéraux stratégiques, essentielles pour la fabrication de voitures électriques ou de microprocesseurs, a de quoi inquiéter les Etats-Unis, le Japon, l'Inde et l'Australie. Les quatre pays, réunis dans l’alliance « Quad », se sont engagés à y remédier et garantir un approvisionnement stable, lors d’une réunion à Washington le mardi 1er juillet. Le communiqué final n’en fait aucune mention, mais comme souvent dans ce dialogue à quatre, la Chine était l’éléphant dans la pièce, lorsque le secrétaire d’État américain Marco Rubio a accueilli ses homologues, renouant avec l'Asie après un début de mandat accaparé par les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient. Le géant asiatique, qui a le quasi-monopole pour la production des terres rares, est directement pointé du doigt par le Quad : « La dépendance à l'égard d'un seul pays, pour le traitement et le raffinage des minéraux critiques et la production de produits dérivés, expose nos industries à la coercition économique, à la manipulation des prix et aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement », estiment les États-Unis, l’Australie, l’Inde et le Japon. Les ministres ont décidé de lancer une initiative commune visant à assurer la sécurité et la diversification des chaînes d'approvisionnement. Sans donner de détails sur comment ils comptent parer la dominance chinoise dans ce secteur stratégique, ils ont clairement indiqué que l'objectif était de réduire la dépendance à l'égard de la Chine. À lire aussiMétaux critiques: Pékin accentue la pression sur Washington Les quatre ne veulent pas rester cantonnés aux questions de sécurité Cela correspond à la volonté américaine d’élargir ce cercle de discussion à l’économie et au commerce, pour ne pas rester cantonné aux questions de sécurité, notamment dans l’Indopacifique, d’autant que des divergences de vue existent dans ce domaine. S’ils observent tous avec une certaine nervosité les agissements expansionnistes de la Chine dans l’Indopacifique, ils ne partagent pas le même point de vue quand il s’agit de la guerre en Ukraine ou du conflit entre l’Iran et Israël. La déclaration finale met d’ailleurs ces autres conflits sous le tapis, pour la simple raison que l’Inde ne souhaite pas froisser la Russie, avec laquelle elle a des relations économiques et militaires importantes et que l’Inde aussi bien que le Japon ont tous les deux des relations cordiales avec l’Iran, contrairement aux États-Unis. La politique tarifaire de Donald Trump divise les alliés D’autres frictions existent, notamment sur la politique tarifaire de Donald Trump. Les droits de douanes n’ont épargné aucun des trois pays partenaires. Un exemple : le Japon. Depuis l’échec d’un 7ᵉ round de négociations, Trump a durci le ton. « Ils ne prennent pas notre riz, alors qu’ils font face à une pénurie massive de riz », s’est énervé le président américain récemment. Il menace le Japon de frais de douanes allant jusqu’à 35 %. Quant à l’Australie, c’est plutôt l’annonce de Trump d’un réexamen de l’accord AUKUS scellé entre le Royaume-Uni, l’Australie et les États-Unis qui inquiète, car cela met en question l’achat de sous-marins américains à propulsion nucléaire par Canberra, raison pour laquelle l’Australie s’était mise à dos Paris, en rompant un important contrat. À lire aussiAustralie: le questionnement américain sur le partenariat stratégique Aukus inquiète Canberra L’Inde aussi a des raisons d’être mécontente des premiers mois du mandat Trump. Le président américain s’était vanté d’avoir joué un rôle de faiseur de paix en scellant une trêve entre New Delhi et Islamabad en mai dernier, à la suite d'une attaque terroriste au Cachemire que les deux pays se disputent. Mais l’Inde réfute l’idée que c’est grâce à Trump que les armes se sont tues. Même si la crainte de la Chine les unit, on est encore loin d’une lune de miel entre le Japon, l’Inde, l’Australie et les États-Unis et donc du Quad.
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  • Lovebugs: la Corée du Sud face à une invasion d'insectes
    Jul 3 2025

    Depuis quelques années, les « lovebugs », une espèce de mouche venue des États-Unis, se répandent dans Séoul et sa banlieue et le phénomène s'intensifie chaque année. Des millions d'insectes qui se reproduisent en ce début d'été et deviennent une véritable nuisance pour les habitants.

    Avec notre correspondant à Séoul, Célio Fioretti

    Le réchauffement climatique est responsable de la prolifération de cet insecte. En effet, les lovebugs sont originaires d'Asie du Sud, des zones au climat plutôt tropical, normalement bien différent de celui de la Corée.

    Mais le réchauffement climatique bouleverse le climat coréen qui devient de plus en plus chaud et humide, similaire à celui d'Asie du Sud. Et c'est ainsi que depuis 2022, le début d'été coréen est devenu propice à la reproduction des lovebugs.

    Pour l'instant, seul le nord-est du pays est touché, principalement la capitale, Séoul, et sa banlieue, mais l'invasion s'étend et pourrait toucher d'autres régions.

    Une espèce invasive dont les villes peinent à se débarrasser dans les quartiers résidentiels

    Cette habitante de Séoul, excédée, partage sa méthode pour les tuer : « On utilise un insecticide, un produit pour tuer les cafards. Les autres produits, ça ne les tue pas. Donc, il faut vaporiser celui-là, et quand ils se posent, on les frappe avec une tapette à mouches. Ça les écrase, ils se collent aux murs. On fait comme ça. »

    Des insectes qui ne sont pas dangereux mais envahissants

    Les habitants sont à bout de nerf face à ces insectes qui recouvrent les jardins, les terrasses et les parcs. Si les lovebugs ne transmettent pas de maladie, ne piquent pas et ne détruisent pas les plantes ou la faune environnante, ils sont simplement considérés comme nuisibles, car envahissants.

    La mairie de Séoul ne recommande pas d'utiliser les insecticides, inefficaces et dangereux à la fois pour les autres insectes et les humains. Pour les scientifiques, l'invasion de lovebugs présente un intérêt écologique même, puisque leurs larves fertilisent les sols et pollinisent les plantes. Un argument toutefois difficile à faire entendre à des habitants...

    À lire aussiCorée du Sud: le réchauffement climatique fait pousser les fruits tropicaux

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  • Thaïlande: le chaos politique assène un coup dur au clan Shinawatra
    Jul 2 2025

    La Thaïlande est plongée dans une nouvelle crise politique : le 1er juillet, la Cour constitutionnelle a accepté une requête des sénateurs conservateurs visant à destituer la Première ministre Paetongtarn Shinawatra, accusée d’avoir enfreint des règles d’éthique après un scandale téléphonique. Et, en attendant de rendre son verdict, le tribunal a décidé de suspendre la jeune dirigeante de ses fonctions, portant un coup dur à la puissante famille Shinawatra.

    Avec notre correspondant à Bangkok,

    Moins d’un an au pouvoir : la Première ministre peut-elle vraiment être évincée ?

    Pour beaucoup d’observateurs ici, ses chances de survie, à la tête du gouvernement thaïlandais, sont très minces. Après, cette suspension ne signifie pas nécessairement que la Cour constitutionnelle votera en faveur de la destitution de Paetongtarn Shinawatra. Il y a un précédent : l’ancien Premier ministre Prayut Chan-o-Cha, auteur du dernier coup d'État, avait été suspendu de ses fonctions en 2022, avant d’être maintenu finalement. Sauf que le général Prayut avait été suspendu par un vote très serré, de cinq contre quatre.

    Dans le cas de Paetongtarn, sept des neuf juges de la Cour constitutionnelle, soit une écrasante majorité, ont voté en faveur de sa suspension, des signes peu rassurants. À noter que la Commission nationale anti-corruption (NACC) enquête aussi sur la jeune dirigeante. Ce processus peut déboucher sur une nouvelle affaire devant la Cour suprême, instance qui pourrait, en définitive, interdire à Paetongtarn Shinawatra d’exercer toute fonction politique.

    Fin de règne pour la famille Shinawatra ?

    On assiste peut-être au début de la fin de la dynastie Shinawatra. Car, au même moment, le père de Paetongtarn, l’influent et controversé Thaksin Shinawatra, bientôt 76 ans, se trouve aussi dans de mauvais draps. Le 1er juillet, son procès dans lequel il est accusé d’avoir insulté la monarchie, un crime sévèrement puni, s’est ouvert à Bangkok.

    Ce mois-ci, le leader de facto du parti Pheu Thai au pouvoir, doit être également entendu par la Cour suprême concernant son hospitalisation prolongée en 2023, qui est vu comme un moyen d’avoir pu éviter la prison.

    Pour rappel, après 15 ans d’exil pour fuir des condamnations pour corruption, l’ancien Premier ministre est revenu en Thaïlande en 2023 grâce à pacte de circonstance nouée avec l’establishment militaro-royaliste, ses ennemis d’hier, qui l’ont d’abord renversé en 2006, puis sa sœur Yingluck Shinawatra, en 2014. Celle-ci vit toujours en exil.

    L’armée toujours aux rênes du pays

    Depuis la résurgence des tensions frontalières avec le Cambodge fin mai, qui ont précédé le scandale téléphonique où Paetongtarn Shinawatra critique l’armée, le pouvoir militaire est revenu sur le devant de la scène politique. Panuwat Panduprasert, professeur de sciences politiques à l’université de Chiang Mai, confirme : « Le gouvernement ne prend pas vraiment les devants pour le moment. Il semble que, désormais, l'armée ait reçu le pouvoir d'agir de manière quasi-indépendante ».

    Et aujourd’hui, l’alliance contre-nature entre le clan Shinawatra et les militaires ne tient plus qu’à un fil. Aux yeux de l’élite conservatrice dirigeante, Thaksin est, depuis son retour au pays, bien trop irrévérencieux. Le déclin de popularité de la famille Shinawatra est du pain béni pour le camp militaro-conservateur, qui avait subi une défaite cuisante aux élections en 2023.

    À lire aussiThaïlande: la Cour constitutionnelle suspend la Première ministre Paetongtarn Shinawatra

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