• Questions d'environnement

  • De: RFI
  • Podcast

Questions d'environnement

De: RFI
  • Resumen

  • La Terre est en surchauffe, l’ensemble du vivant chaque jour plus menacé et la science très claire : les activités humaines sont responsables de cette situation. Le temps compte pour agir afin de préserver nos conditions de vie sur la planète. Quels sont les bouleversements en cours ? Comment les décrypter ? Et quelles sont les solutions pour enrayer cette dégradation, pour adapter nos modes de vie et nos infrastructures au changement du climat, pour bâtir un avenir plus durable pour tous ? À tour de rôle, les spécialistes environnement de la rédaction de RFI ouvrent la fenêtre sur notre monde en pleine mutation.

    France Médias Monde
    Más Menos
Episodios
  • Pourquoi la nature fait-elle du bien à la santé des humains?
    Apr 7 2025

    Où il est question d'ornithérapie et de sylvothérapie : comment les oiseaux et les arbres agissent positivement sur le stress, le moral des femmes et des hommes.

    En cette Journée mondiale de la santé, voici une petite expérience à laquelle vous pouvez vous livrer chez vous, ou mieux, dans la nature : écouter des oiseaux chanter. Au bout de quelques minutes, il y a de fortes chances que vous vous sentiez mieux, plus détendu, moins stressé. Vous venez de faire de l’ornithérapie : du soin par les oiseaux. Ornithérapie est le titre d’un livre qui sort ces jours-ci en France, aux éditions Albin Michel, écrit par Elise Rousseau et Philippe Dubois, ingénieur écologue et ornithologue, qu’on a rencontré au Parc Montsouris à Paris – il y avait du soleil et les oiseaux chantaient. L’ornithérapie, nous-dit-il, repose sur les des bases scientifiques : « Des études anglo-saxonnes ont montré par exemple que quelques minutes seulement d'écoute attentive des oiseaux pouvaient faire baisser notre taux de cortisol, qui est l'hormone du stress, et nous permettre d'éliminer ou en tout cas de diminuer fortement les pensées négatives, le stress… Et cela pendant plusieurs heures. À tel point que dans certains endroits de Grande-Bretagne et des États-Unis, il y a maintenant des médecins qui prescrivent à leurs patients des sorties dehors pour aller écouter les oiseaux ».

    À lire aussiL’appel de la forêt, un antidote au stress

    Quand la nature nous fait du bien… Outre l’ornithérapie, il y a la sylvothérapie, la thérapie par les arbres, inventée au Japon, ce pays où la nature et les saisons rythment la vie de ses habitants. On fait des bains de forêt, on peut même embrasser le tronc d'un arbre, en prenant toutefois garde aux champignons qui se trouvent dans l’écorce, ou aux frelons qui peuvent s’y cacher. Des études l’ont montré : la sylvothérapie détend, déstresse. D’une manière générale, le vert fait du bien. Dans un hôpital, des malades du cancer installés dans une chambre avec vue sur des arbres ont eu un meilleur taux de guérison. Mais évidemment, rien ne remplace les médicaments (dont plus de la moitié d’ailleurs viennent de la nature et sont fabriqués avec des molécules issues de plantes qu’on trouve sur terre ou dans la mer).

    Aux origines de l'humanité

    Pourquoi la nature nous fait du bien ? Il faut peut-être remonter à nos origines, quand nos très lointains ancêtres vivaient dans la nature. À l'échelle de l'humanité, la vie en ville, c'est très marginal, et ce n’est pas naturel... « Je pense qu’on est dans un monde qui est devenu très citadin, puisque la majorité des humains vivent en ville, et qu'on ne peut pas se couper de ce côté “primitif”, effectivement, de la nature, estime Philippe Dubois. Là j'entends un rouge-gorge, j'entends le pinson, j'entends une mésange charbonnière… Tous ces oiseaux me parlent, je ne peux pas leur répondre, mais simplement ces cris autour de moi m'apaisent, me font du bien ».

    Un célèbre biologiste américain, Edward Wilson, a théorisé ce besoin de nature lié à notre passé lointain : la biophilie. Mais ce concept ne fait pas l’unanimité, parce qu’il réduit l'être humain à ses gènes, en oubliant les influences culturelles – la culture au sens large : les manières de penser et d’agir issues de son environnement social. L’historienne des sciences, Valérie Chansigaud, « ne conteste pas les bienfaits de la nature » mais tient à nuancer le concept de biophilie : « Sous l'antiquité grecque ou latine, aucun auteur ne trouve la nature merveilleuse. La mer et la montagne sont des lieux d'angoisse, des lieux menaçants. La belle nature, c'est la nature cultivée, les vergers, les champs, mais pas la nature dite sauvage. Autrement dit, on est toujours conditionné par l'héritage culturel que l'on a et dont on ne se rend pas forcément compte ».

    À lire aussiFaut-il «prescrire» la nature pour soigner des problèmes de santé mentale?

    Más Menos
    4 m
  • Pourquoi l'OFB, la police de l'environnement en France, est une cible?
    Apr 3 2025
    La justice a ouvert une enquête après la diffusion d'une vidéo simulant le meurtre d'un agent de l'Office français de la biodiversité par un agriculteur. L'OFB, régulièrement visé par des attaques, semble le bouc-émissaire facile de la crise du monde agricole. C'est une vidéo presque passée inaperçue la semaine dernière en France. Et pourtant, c’est une simulation de meurtre. Le meurtre d’un agent de l’OFB, l'Office français de la biodiversité, par un agriculteur. « Tu veux la prendre, la pelle dans ta gueule ? », menace l'agriculteur. Dans l'image suivante, on découvre le policier de l'environnement enterré dans un champ. Cette vidéo, produite par le syndicat Les Jeunes Agriculteurs du département de la Manche, a vite été retirée des réseaux sociaux par ses auteurs, qui ont plaidé l'humour – c'est vrai que c'est drôle (non).À lire aussiL'Office français de la biodiversité dans l'œil du cyclone face à la colère des agriculteursLa justice a ouvert une enquête pour « outrages et actes d'intimidations vis-à-vis d'agents dépositaires de l'autorité publique ». Mais dans la classe politique, après cette nouvelle attaque contre l'OFB, il y a eu très peu de condamnations. « Ce qui est peut-être aussi choquant que ces appels au meurtre, c'est l'absence de réaction politique, juge la cheffe du parti Les Écologistes, Marine Tondelier, l'une des rares à s'être exprimées après la révélation de la vidéo. On peut même dire qu'il y a une incitation politique à s'en prendre aux agents de l'OFB. Je pense qu’aucun corps de fonctionnaires de ce pays n'a été comme ça, livré en pâture par un Premier ministre dans son discours de politique générale. »« Une arme à la ceinture »C'était en janvier dernier. Dans son discours d'une heure et demie devant l'Assemblée nationale, François Bayrou avait consacré deux minutes à la crise climatique avant de cibler la police de l’environnement : « Quand les inspecteurs de la biodiversité viennent inspecter les fossés ou les points d'eau avec une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise, c'est une humiliation. Et c'est donc une faute », déclarait le premier ministre sous les applaudissements de la droite et de l'extrême droite. Mais s'il y a faute, c'est celle du premier ministre qui l'a finalement reconnue en envoyant une lettre d’excuses à l’OFB. Ces quelques mois, une quarantaine de cas d'agressions ou de dégradations ont été recensées.L'OFB est né de la fusion en 2020 de l'Agence française de la biodiversité et de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage qui assurait alors des missions de police de l'environnement. Les agents de l'OFB sont donc des policiers (avec des pouvoirs de police administrative et judiciaire), et c'est la raison pour laquelle ils portent « une arme à la ceinture ». « Il est tout à fait légitime que nous soyons armés face à des personnes également armés, notamment les chasseurs. C'est un métier qui peut être dangereux. Nous avons déjà eu des décès dans nos fonctions. Nous avons une stèle avec plus de 80 noms d'agents qui sont morts en service », précise Concha Agero, directrice adjointe de l’OFB pour la région Provence Alpes Côte d’Azur et Corse.Bouc-émissaireFaut-il s'étonner que dans ce contexte de tensions entretenu par des agriculteurs, une vidéo au contenu si violent ait suscité une telle indifférence ? La même vidéo sur le meurtre d'un agent de la police nationale aurait fait la une des journaux et provoqué des débats enflammés sur les chaines d’informations. « C'est comme si l'OFB n'était pas une vraie police parce qu'il y a biodiversité dans le titre. Et donc comme ça concerne l'environnement, ce n’est pas une autorité sérieuse, décrypte Marine Tondelier. On conteste cela chez les écologistes, on protège tous les fonctionnaires. Je rappelle d'ailleurs que s'ils font des choses qui ne plaisent pas aux agriculteurs, ils le font sous l'autorité de l'État. Donc, si ce sont les lois qui ne vont pas, il faut changer les lois. Mais je pense que ces lois sont indispensables et sont même vitales. »À lire aussiFrance: les agents de la biodiversité, en grève, réclament soutien et sécuritéLes fonctionnaires de l’OFB ne sont d’ailleurs pas que des policiers. Il n’y’a pas que de la répression. Il y a aussi de la prévention, ainsi que « des missions de connaissances. Nous sommes chargés du suivi de certains écosystèmes, de certaines espèces. L'OFB gère aussi des espaces naturels protégés », précise Concha Agero. L’OFB protège l’environnement et ses agents sont des vigies de la nature.Mais face aux attaques répétées du monde agricole (et politique), l'OFB apparait peut-être comme le bouc-émissaire d’une contestation générale des normes environnementales. « Ce n'est pas forcément envers nous, pense Concha Agero. ...
    Más Menos
    4 m
  • La guerre commerciale de Donald Trump est-elle une bonne nouvelle pour le climat?
    Apr 2 2025
    Les nouveaux droits de douane annoncés par le président des États-Unis contre de nombreux pays entrent en vigueur mercredi 2 avril. Les effets attendus d'une possible baisse des échanges internationaux sur les émissions de CO2, responsables du réchauffement climatique, s'annoncent mitigés. La question n'intéresse certainement pas Donald Trump. Alors qu'il s'apprête à annoncer des droits de douane tous azimuts contre de nombreux pays, les effets d'une guerre commerciale sur le climat et les émissions de gaz à effet de serre responsables de la crise climatique ne sont évidemment pas la priorité du président des États-Unis. Ce qui l'intéresse, c’est « la libération de l’Amérique », comme il le répète depuis plusieurs semaines : « C'est le début du jour de la libération en Amérique. On va faire payer les pays qui nous prennent nos richesses, les pays amis et ennemis, et franchement les amis ont souvent été bien pires que les ennemis. »Le président des États-Unis plonge le monde dans l’incertitude et l’économie n’aime pas cela. L’Europe révise déjà à la baisse ses prévisions de croissance : -0,3 points de PIB, selon la présidente de la Banque centrale européenne (BCE). « Personne ne gagne à une guerre commerciale. Personne », martelait la présidente de l'institution Christine Lagarde sur la radio France Inter.Mais la planète, elle, aurait-elle quelque chose à y gagner ? La réponse est compliquée, nuancée. Une certitude, au moins : moins de croissance, c’est moins de gaz à effet de serre. « Cette guerre commerciale de Trump, elle va bousculer un peu l'économie, confirme Christophe Gouel, directeur de recherche à l’Institut français pour l’agriculture et l’environnement (INRAE). Elle va amener en effet à du ralentissement aux États-Unis et en Europe. Et cela, mécaniquement, baisse les émissions. On l'a très bien vu avec la crise économique de 2008. On l'a très bien vu avec le Covid-19. À chaque fois, on a eu une baisse momentanée des émissions de CO2. » En 2020, pendant les confinements, les émissions de CO2, le principal responsable du réchauffement climatique, avaient baissé de 7 %. Soit du jamais vu, mais cela n’a pas duré bien longtemps.À lire aussiDroits de douane, barrières non tarifaires, mesures de rétorsion: les mots du protectionnismePas de baisse durableÀ cause des surtaxes douanières et d'une baisse possible de la croissance économique, le commerce international, qui représente un peu moins de 30 % des émissions de CO2, pourrait aussi ralentir, en lien aussi avec de possibles relocalisations. Quand on relocalise une usine, c’est du transport en moins, et ce n'est pas négligeable. Le transport des marchandises (par bateaux et camions) représente plus de 10 % des émissions de gaz à effet de serre. Mais tout n’est pas si simple. « La Chine est globalement un pays qui est assez polluant par dollar de production. Donc une relocalisation dans ce sens-là peut avoir un effet positif, explique Christophe Gouel, qui est aussi conseiller scientifique au CEPII, le Centre d’études prospectives et d'informations internationales. Mais cela ne garantit absolument pas qu’il y ait moins d'émissions. Si on relocalise des choses produites en France qui vont être produites aux États-Unis, globalement l'intensité carbone est plus élevée aux États-Unis. Même si on épargne en émissions liées au transport international, ce sera plus coûteux en émission de CO2. » Avec la guerre commerciale, les préoccupations climatiques pourraient aussi passer en arrière-plan. L’Europe, par exemple, et elle a déjà commencé à le faire, pourrait encore assouplir ses normes environnementales pour ne pas pénaliser ses entreprises mises en difficulté par les barrières douanières. Il ne faut donc pas espérer de miracle pour la planète. « Je ne m'attends pas à ce que cette guerre commerciale amène à une baisse durable des émissions parce que ce n’est pas du tout son objectif », estime Christophe Gouel.En réalité, l’effet Trump sur le climat se mesure d’abord dans ses politiques anti-climat. « Plus que la guerre commerciale, ce qui va davantage compter à long terme, ce sont les déréglementations environnementales, les autorisations de forage dans les zones protégées ou la sortie de l'Accord de Paris. » Donald Trump n’aime pas le climat, et le climat n’a toujours aucune raison d’aimer Donald Trump.À lire aussiClimat : «Le monde est plus incertain qu'il y a huit ans, quand Trump était sorti» de l'accord de Paris
    Más Menos
    3 m

Lo que los oyentes dicen sobre Questions d'environnement

Calificaciones medias de los clientes

Reseñas - Selecciona las pestañas a continuación para cambiar el origen de las reseñas.