• Pourquoi les climatosceptiques prospèrent-ils dans les médias?

  • Apr 14 2025
  • Duración: 4 m
  • Podcast

Pourquoi les climatosceptiques prospèrent-ils dans les médias?

  • Resumen

  • 128 cas de désinformation climatique ont été détectés en trois mois sur les télés et les radios françaises, selon une étude réalisée par plusieurs associations. L'une d'entre elles, CNews, propriété de Vincent Bolloré, a même été sanctionnée, une première mondiale. La crise climatique est-elle aussi une crise médiatique ? C’est l’une des questions que pose en creux une étude sur la désinformation climatique en France publiée par trois ONG, QuotaClimat, Data for Good et Science Feedback. L’ensemble des médias audiovisuels français, télés et radios, ont été passés au crible par une intelligence artificielle, et le résultat est accablant : en trois mois, 128 cas de désinformation climatique ont été détectés. Ces cas problématiques se retrouvent très largement sur les médias privés (à 81%).À lire aussiQu'est-ce que l'amnésie environnementale?Le grand champion, c'est Sud Radio, qui en cumule un tiers, en invitant régulièrement des négationnistes du climat, comme un physicien à la retraite, François Gervais, qui nie le rôle du CO2 dans le réchauffement climatique, avec un argument déroutant : « Savez-vous combien on émet de CO2 en respirant, si tant est qu’on a encore le droit de respirer ? Pendant une vie, on émet 25 tonnes de CO2 en expirant. » « Ah oui, c’est intéressant », se contente de lui répondre l’animateur André Bercoff. Non, ce n’est pas intéressant, c’est juste absurde.Fake news« Le changement climatique, sa gravité, relèvent des faits, malheureusement, pas des opinions », rappelle Jean Savignon, chargé d’étude à QuotaClimat. La diffusion de fausses informations sur la crise climatique est un problème démocratique. « Que les angles éditoriaux des médias parlent plus à leur public, c’est une chose. Qu’on désinforme pour parler à un public, c’en est une autre. Et là, ça contrevient massivement au droit à l’information garanti par la Constitution. »À lire aussiLa désinformation climatique attisée par l'arrivée de Donald Trump au pouvoirNon content d’inviter des « dénialistes », comme on appelle aussi les négationnistes du changement climatique, certaines chaînes abritent des animateurs ouvertement climatosceptiques, à l’image de CNews et de sa « star » Pascal Praud. « Il est là, le réchauffement climatique : moins 3 degrés ce matin dans les Yvelines. Aucune valeur négative n’avait été observée en plus de 75 ans », lançait-il un matin d’hiver avec un ton qui se voulait ironique, mais confondant météo et climat. Une première mondiale pour CNewsEn matière de désinformation climatique, CNews et Sud Radio se distinguent. Sud Radio est régulièrement accusée de diffuser des propos complotistes, sur le Covid ou le climat. Quant à CNews, la chaîne de télé appartient à Vincent Bolloré à l'agenda politique assumé : favoriser l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir. Ce n’est pas un hasard si ces deux médias sont les deux plus mauvais élèves en matière d’information climatique. « Tous les deux ont été condamnés l’an dernier, rappelle Jean Savignon, de QuotaClimat. Sud Radio a deux mises en garde, et CNews a reçu une sanction financière pour désinformation climatique, ce qui était une première mondiale ! Il y a une stratégie de l’extrême droite qui a été théorisée : plutôt que de s’attaquer au changement climatique, on s’attaque à l’entièreté de ces messagers. » En témoigne par exemple une séquence diffusée en direct sur CNews en 2019, dans laquelle Pascal Praud avait invité la militante écologiste Claire Nouvian. « Je voudrais que vous vous calmiez, ce qui nous ferait plaisir », s’énerve l’animateur à l’adresse de Claire Nouvian. « Mais vous trouvez ça normal ? », répond l’intéressée avant d’être interrompue par la journaliste Elisabeth Lévy, chroniqueuse régulière de l’émission de Pascal Praud : « C’est vous qui êtes folle, là ! C’est vous qui êtes dingue ! », hurle-t-elle. L’insulte, argument ultime. RFI numéro 1Face à la crise climatique, y a la désinformation, et puis il y a le manque d'information. Alors que l'environnement est le deuxième sujet qui intéresse les Français dans les médias, après la santé, selon une étude publiée l’an dernier par l’Arcom, le régulateur des médias audiovisuels français, seulement 3,7% des programmes d’information était consacré en 2024 à la crise climatique, et même 2% pour les trois derniers mois étudiés. « C’est grave, réagit Jean Savignon. Parce que moins on est informé, plus on perméable, par la force des choses, à la désinformation. »Votre radio, RFI, se situe, elle, très largement au-dessus de la moyenne. Les sujets sur l'environnement occupent 6% des journaux et des tranches d'information. Numéro 1, tout simplement, et très loin devant.
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