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Ici l'Europe

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De: RFI
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RFI et France 24 vous proposent un rendez-vous intitulé «Ici l’Europe». Un entretien avec une personnalité européenne signé Caroline de Camaret (France 24). Chaque semaine, le vendredi, un grand entretien avec une personnalité européenne, un entretien avec un des grands acteurs de l’Europe d’aujourd’hui, qui nous parle de la construction de l'Europe, de sa proximité avec les citoyens et des enjeux internationaux qui l’attendent. Une coproduction RFI/France24. *** Diffusions les vendredis à 19h10 TU vers toutes cibles, le samedi à 08h10 TU vers l'Amérique, l'Asie, l'Europe et 21h10 TU vers toutes cibles.

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  • Michel Barnier: pour l’UE, alliance ne veut pas dire allégeance… à Trump
    Jul 11 2025

    L’ancien Premier ministre Michel Barnier, ex-commissaire européen, négociateur du Brexit, plusieurs fois ministre, nous livre sa vision d’une Europe sous tension. Il revient sur les grands moments et dossiers à l’occasion de la sortie de son livre « Ce que j’ai appris de vous » (Calmann-Lévy).

    La date butoir du 9 juillet pour de nouveaux droits de douane américains sur les produits européens a été repoussée au 1er août, laissant un sursis à la Commission européenne pour négocier un accord. Pour Michel Barnier, face à un Donald Trump « agressif » il faut la plus grande fermeté des Européens : « S'il nous attaque, nous répondrons. Ce sera perdant perdant (...) L’unité ne tombe pas du ciel. Il faut la construire au Conseil des ministres, à la Commission. L’importance du marché unique est la seule raison pour laquelle, et Monsieur Trump et d'ailleurs le président chinois nous respectent ».

    Michel Barnier considère que les États-Unis sont toujours nos alliés. Mais alliance ne veut pas dire allégeance : « voilà un président américain qui nous agresse commercialement et qui menace de laisser tomber l’Ukraine, un pays non membre de l’UE mais européen qui défend son intégrité. (Mais) M. Trump et l’administration actuelle ne seront pas toujours là », et les USA ont à long terme, avec l’UE, des intérêts stratégiques partagés comme la lutte contre le terrorisme ou le réchauffement climatique. Face aux mesures de rétorsion économiques de la Chine, Michel Barnier refuse l’appellation de guerre commerciale, mais appel à la plus grandes des vigilances : « ça ne peut pas être non plus la naïveté ».

    Alors que Londres et Bruxelles renouent un dialogue plus chaleureux, Michel Barnier, ancien négociateur du Brexit appelle à de nouvelles avancées, mais dans un cadre clair: « il n’y aura pas de beurre et l'argent du beurre en même temps » .

    Les institutions sous pression

    La présidente de la Commission européenne vient d’échapper à une motion de censure, et il pointe l’évolution de son institution : « il y a de moins en moins de collégialité et de plus en plus de gestion présidentielle ». Concernant la nouvelle enquête ouverte contre le Rassemblement national son ancien groupe ID au Parlement, l’ex-Premier ministre ironise : « l’extrême droite européenne, qui donne parfois des leçons de morale à tout le monde, doit respecter la loi ».

    L’ancien Premier Ministre juge que « la France pèse moins qu’avant en Europe ». Il l’attribue à sa dette, son manque de compétitivité, mais aussi à une surrèglementation nationale et européenne, notamment concernant le Pacte vert : « On ne résout pas la pollution contre les agriculteurs, les entreprises ou les citoyens. Il faut une écologie concrète, pas idéologique.» Malgré la chute de son gouvernement au bout de trois mois, après une motion de censure en décembre 2024, Michel Barnier participe « au débat dans ma famille politique dirigée par Bruno Retailleau, et j’en suis heureux. Je vais rester présent dans le débat politique. »

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  • Odile Renaud-Basso: «C’est notre rôle de prendre des risques en Ukraine et Cisjordanie»
    Jul 4 2025

    Cette semaine, nous recevons Odile Renaud-Basso, présidente de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). L’institution bancaire a investi plus de 16 milliards en 2024, une année record.

    7 milliards pour reconstruire l’Ukraine

    La BERD est le principal investisseur institutionnel en Ukraine avec plus de 7 milliards prêtés depuis l’invasion du pays. « La France nous a apporté des garanties importantes pour nos activités en Ukraine qui permettent de réduire le risque pour la banque en tant que telle », explique-t-elle, « mais ça fait aussi partie d'un des mandats d'une banque publique de développement de soutenir des pays et le secteur privé dans des situations particulièrement difficiles ». Ces investissements « visent vraiment à financer l'économie réelle » et notamment le secteur de l’énergie où 2,5 milliards ont été investis. Ils contribuent également à l’effort de reconstruction des infrastructures détruites par les bombardements russes et au transport ferroviaire « parce que la logistique et le fonctionnement des chemins de fer est extrêmement important dans un pays en guerre ».

    En février 2025, une frappe russe a endommagé la structure enveloppant le réacteur accidenté de Tchernobyl, où se trouvent des débris radioactifs. Sa construction avait coûté plus d’un milliard et demi d’euros et avait été financé par la BERD et la communauté internationale. Les réparations du site sont estimées à plusieurs dizaines, voire centaines de millions d’euros. « L'attaque du drone pose des questions de sécurité à long terme », alerte Odile Renaud-Basso, « avec des risques d'infiltration d'eau qui peuvent qui peuvent porter atteinte à la sécurisation de l'infrastructure ». La BERD est « très reconnaissante » à la France d’avoir apporté en mai une première aide de 10 millions d’euros pour « pouvoir commencer à prendre des mesures immédiates de court terme ». Odile Renaud-Basso prévient cependant que « ça va être un projet de longue haleine et on va avoir besoin de financements additionnels (…) Ça reste un sujet de préoccupation pour nous, de même que, d'une façon générale, la sécurité des infrastructures nucléaires en Ukraine, pour lequel on a apporté des financements importants dans le passé », souligne-t-elle.

    L’avenir est en Afrique…

    Depuis la création de la BERD, la banque a élargi ses activités à l’Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Ainsi, elle finance des projets en Cisjordanie « pour soutenir le secteur privé et l'activité des opérateurs économiques ». Elle estime que « ça fait partie de notre mission » de prendre des risques. « Évidemment, on mesure toujours le risque », ajoute-t-elle, mais « on bénéficie parfois de garanties », notamment de l'Union européenne ou des actionnaires bilatéraux de la BERD, pour continuer à travailler « dans des situations particulièrement difficiles ».

    En Afrique subsaharienne, où la BERD lance ses activités cette année, Odile Renaud-Basso insiste sur l’importance du secteur privé dans les stratégies de développement. Si le renforcement du secteur privé faisait partie du mandat historique de la BERD, elle constate que le succès de cette stratégie fait des émules et qu’« on voit, aujourd'hui de plus en plus de banques multilatérales d'ailleurs se tourner vers ce modèle et mesurer l'importance du secteur privé ». Selon elle, « compte tenu des enjeux démographiques, compte tenu du besoin de croissance économique et du besoin de transition économique, le rôle du secteur privé va être absolument essentiel ».

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  • Gunther Krichbaum: «Nous avons, comme Européens, une responsabilité» au Moyen-Orient
    Jun 27 2025
    Cette semaine, nous recevons Gunther Krichbaum, ministre allemand délégué aux Affaires européennes. Alors que le Moyen-Orient s’embrase, les Européens semblent faire figure de spectateurs et ne réussissent pas à faire entendre leur voix en faveur d’une résolution diplomatique. Il rappelle cependant les efforts de l’Europe pour «créer plus de stabilité» car «c'est toute la région où nous avons, comme Européens, une responsabilité». Gunther Krichbaum «pense que personne ne peut vivre en paix» si le régime iranien se dote de l’arme nucléaire. Il rappelle les liens historiques d’amitié entre Allemagne et Israël. Le ministre fait part de son « empathie » envers la population de Gaza, mais «peut comprendre la position d’Israël», un pays entouré de voisins qui lui sont hostiles et qui veulent le voir «disparaître de la carte». Après les frappes israéliennes et américaines sur l’Iran, les dirigeants européens ont affiché leurs divergences. Alors que le chancelier allemand Friedrich Merz a salué ces bombardements, Emmanuel Macron a déclaré que Washington avait agi hors du cadre de la légalité. Gunther Krichbaum estime cependant que l’objectif de la France et l’Allemagne reste le même. «Nous avons une volonté ensemble, la France et l'Allemagne, de créer la paix maintenant», par la voie de la diplomatie. «C'est indispensable de commencer maintenant avec des négociations, parce que la guerre, ce n'est pas le futur», affirme-t-il. Les alliés de l’Otan viennent de s’engager à investir 5% de leur PIB dans leur défense. «Il est nécessaire d'investir plus dans notre propre sécurité, parce que cette sécurité est menacée par la Russie», réagit Gunther Krichbaum, et «il est nécessaire de soutenir l’Ukraine». Or, il considère que les investissements actuels ne permettent pas d’assurer ce soutien. Cette augmentation des dépenses de défense arrive dans un contexte économique difficile pour de nombreux pays européens, dont la France et l’Allemagne. Le ministre insiste cependant sur leur importance «parce que sans sécurité, je ne peux rien réaliser en Europe», ni croissance économique, ni «garantir la liberté des gens». Les Européens sont également obligés de pallier le désengagement américain en Ukraine. «Nous voulons que les États-Unis restent dans le bateau» mais «c'est aussi la vérité qu'ils veulent se concentrer plus sur la région de la Chine», constate-t-il. Alors que la Commission européenne a commencé à introduire une ébauche de préférence européenne pour les dépenses de défense, Berlin reste très dépendante des achats d’armements américains. Gunther Krichbaum aimerait que son pays puisse à terme acheter plus d’armes européennes mais, actuellement, «ce n’est pas possible et c’est la réalité». Il rappelle qu’Emmanuel Macron est un partisan de longue date d’une «autonomie stratégique» européenne et le ministre allemand partage cette vision. «Il est nécessaire d'augmenter l'indépendance de l'Europe concernant l'armement, concernant aussi l'infrastructure», insiste-t-il. Il faut s’attacher à «devenir plus efficace en Europe». En effet, les Européens ne peuvent plus compter sur le soutien américain car Donald Trump «change très vite d’opinion» et «c'est quelquefois difficile de créer une politique où on peut vraiment calculer ce qu'il veut faire» d’un jour à l’autre. L’UE ainsi que l’Angleterre, qui doit être étroitement associée aux discussions sur la sécurité du continent, doivent assumer le soutien à l’Ukraine. Gunther Krichbaum appelle à apporter à Kiev toute l’aide nécessaire afin que l’Ukraine puisse arriver en position de force lors des négociations de paix. «Autrement, la Russie va dicter les conditions et il est nécessaire d'éviter ça», met-il en garde.
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