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  • Les nouvelles technologies au service des narcotrafiquants
    Jun 26 2025
    Ce jeudi 26 juin, l’ONUDC, l'Agence des Nations unies chargée de la lutte contre la drogue et la criminalité, publie son rapport annuel sur les drogues dans le monde. Un monde de tech s'intéresse à l'utilisation des nouvelles technologies, notamment l'intelligence artificielle, par les narcotrafiquants. Ces nouvelles technologies permettent aux barons de la drogue de s'adapter aux nouvelles pratiques des consommateurs et d’échapper aux mesures de coercition utilisées par les forces de l’ordre. C’est une nouvelle habitude identifiée chez les consommateurs de drogue : ils sont de moins en moins nombreux à se rendre à un point de deal pour récupérer leurs marchandises. La multiplication des règlements de comptes rend la démarche de plus en plus dangereuse et les forces de l’ordre veillent au grain. Les nouvelles technologies apparaissent donc comme des alternatives intéressantes pour les barons de la drogue. La mise en relation entre dealers et consommateurs passe désormais par des plateformes en ligne et des messageries cryptées. Les vecteurs utilisés pour livrer la drogue sont aussi de plus en plus sophistiqués. Le plus connu, ces dernières années, est le drone. En décembre 2024, c’est un chien-robot que la police de Moscou a arrêté en pleine rue. Ce faux canidé transportait deux sachets contenant une poudre douteuse. Il faisait aussi la publicité d'une plateforme du dark web où acheteurs et dealers entrent en contact. Pour les trafiquants, utiliser les nouvelles technologies est donc un moyen de s’adapter aux nouvelles habitudes des consommateurs. Marie Jauffret-Roustide, sociologue et chercheuse à l’INSERM, y voit un autre intérêt : « Certains investissent les réseaux sociaux ou l’intelligence artificielle pour capter de nouveaux consommateurs. L’IA va pouvoir être utilisée pour améliorer les techniques de marketing en demandant, par exemple, à une intelligence : "rend les messages que je peux adresser à mes consommateurs plus attractifs." » L’intelligence artificielle est le dernier outil exploré par les narcotrafiquants pour faire prospérer leurs business. Pas plus tard qu'en début de semaine, trois trafiquants de drogue ont été condamnés par la justice française. Ils ont été reconnus coupables d'avoir piloté un réseau grâce à l'IA. Quantité à vendre, calcul du prix, choix du lieu, heure de la transaction : tout était déterminé par IA. Au total, ce sont 20 000 commandes qui ont été passées en un an et demi pour un chiffre d’affaires estimé à plus d'un million d'euros. Risque de détournement de l’IA L'utilisation de l'intelligence artificielle par des narcotrafiquants demeure pour le moment rare. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'inquiétudes pour l’avenir. En 2022, un article de la revue en ligne Nature Machine Intelligence, alerte : des scientifiques expliquent utiliser l'IA pour trouver de nouvelles formules de médicaments. Problème, ils constatent que leur modèle est aussi capable de générer des molécules toxiques, voire mortelles pour l'être humain. Ils s'inquiètent du risque de détournement de ces outils à des fins criminelles. Des narcotrafiquants pourraient, par exemple, utiliser l’IA pour produire de nouvelles drogues de synthèse, toujours plus addictives. Elles inondent aujourd'hui le marché de la drogue à l’échelle planétaire et échappent pour beaucoup à toute réglementation nationale ou internationale. C’est la force des narcotrafiquants : innover en permanence. En matière de nouvelles technologies, on l’a vu, les trouvailles ne manquent pas. Et cela rend d’autant plus difficile la traque de ces narcotrafiquants par les forces de police, explique Bertrand Monnet, professeur à l’EDHEC et spécialiste des économies criminelles : « Ce sont des techniques qu’ils utilisent pour essayer de garder le plus possible les forces de l’ordre à distance. Je ne pense pas que la maîtrise de ces technologies leur donne un coup d’avance, en revanche, ça leur permet de rester au niveau des forces de l’ordre quand ils les traquent », explique le professeur. Un constat qu’il dit vérifier dans certains pays, notamment d’Afrique, mais aussi d’Europe, où la lutte contre les narcotrafiquants souffre parfois d’un manque de moyen. À lire aussiDrogue: cinq clés pour comprendre un marché en mutation permanente
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  • L'IA menace le trafic des sites internet
    Jun 25 2025

    Et si l’arrivée de l’intelligence artificielle sur les moteurs de recherche mettait en difficulté les sites internet ? Aux États-Unis, c’est déjà un peu le cas. Certains sites internet disent avoir remarqué une baisse de trafic. Si on observe cette tendance, c’est en partie parce que l’intelligence artificielle semble changer notre façon de faire des recherches…

    Avant, quand on avait une question, un doute, un devoir à rendre, un sujet à creuser, on allait sur un moteur de recherche et on tapait notre question dans la petite barre. Le moteur de recherche, ensuite, nous donnait une liste de liens vers des sites internet qui pouvaient ou pas contenir la réponse à nos questions. Il fallait alors cliquer sur les liens qui nous semblaient pertinents et faire le tri dans les informations pour arriver à ce qu’on cherchait. Cela pouvait prendre quelques minutes et parfois beaucoup plus, selon l’étendue des recherches qu’on devait effectuer. Tout cela, c’est fini.

    Maintenant, avec l’intelligence artificielle, il y a ceux qui se tournent directement vers des programmes comme ChatGPT. On pose la question et l’IA nous répond directement. Et il y a aussi une autre option. Depuis un an, Google a introduit AI Overviews. Avec ça, quand on tape une question dans la barre du moteur de recherche. Au lieu d’avoir la traditionnelle liste de liens vers des sites, on a aussi, tout en haut de la page, une réponse résumée générée par intelligence artificielle.

    Il ne donne pas de lien, mais directement la réponse…

    Si je pose la question, « Comment écouter RFI ? », j’ai d’abord une réponse intitulée « Aperçu IA », qui me dit que je peux aller sur le site internet, que je peux installer l’application, ou bien écouter sur les ondes ou via satellites. Et ce n’est qu’en dessous de cet encadré, que j’ai la traditionnelle liste de résultats avec le lien notamment vers le site de RFI.

    Ce qu’il faut savoir, c’est que AI Overviews n’est, pour le moment, disponible qu’en anglais et principalement aux États-Unis. Il y a des tests qui sont faits ailleurs, notamment en Europe, mais cela n’a pas encore été généralisé.

    Comment ces options d’intelligence artificielle affectent-elles les sites internet ?

    Étant donné que les internautes ont directement les réponses à leurs questions grâce à l'IA, certains arrêtent là leur recherche. Plus besoin d’aller cliquer sur les liens pour aller sur des sites. Il faut savoir qu’une visite sur cinq, sur les principaux sites internet dans le monde, commence par un moteur de recherche. Pour Wikipédia, par exemple, la recherche génère 63% des visites globales sur le site. C’est énorme…

    Aux États-Unis, on commence donc déjà à voir les conséquences de l’IA. Selon le Wall Street Journal, la majorité des sites, que ce soit dans le secteur du tourisme, des finances, de la gastronomie, ont déjà enregistré une baisse de trafic.

    Et de nombreux groupes de presse s’inquiètent de ce phénomène. Le New York Times a vu les visites provenant des moteurs de recherche baisser de 36% cette année. Moins 50% pour le Washington Post, moins 55% pour Business Insider qui a dû congédier 20% de son personnel à cause de cela.

    C’est toute une industrie qui pourrait être affectée, alors que les résultats fournis par l’IA ne sont pas toujours fiables…

    Oui, quand on a une réponse générée par IA sur les moteurs de recherche, on a toujours en toutes petites lettres : « Cette réponse peut contenir des erreurs ». Donc, pour le moment, il est clair qu’on ne peut pas se passer des traditionnelles méthodes de recherche.

    À lire aussiGoogle mise tout sur l'intelligence artificielle pour assurer son avenir

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  • L'imagerie spatiale pour comprendre les conflits actuels
    Jun 24 2025
    Dans les heures qui ont suivi les frappes israéliennes et américaines sur les sites nucléaires iraniens, des images satellites de Fordo, Natanz et Ispahan ont été publiées en ligne. Des clichés d’une grande précision, mis à la disposition du public alors que les services de renseignements occidentaux disposent d’images qui présenteraient encore plus de détails. En mars dernier, la France a lancé le satellite militaire, CSO-3. Les performances de la constellation CSO, pour Composante spatiale optique, sont tenues secrètes, mais on estime que la résolution du satellite est de l'ordre de 20 centimètres. Pour autant, certains utilisateurs font aussi de la reconnaissance et de l’identification avec des satellites civils plus petits, comme ceux de la constellation « Pléiade Neo » d'Airbus. Un expert du secteur, interrogé par RFI, explique que « le civil a rattrapé le militaire d'il y a 15 ans. Pléiade est une révolution, tout change en même temps, résolution, temps de visite, spectre couvert, par bien des aspects, on est proche des performances des satellites espions, mais il y a aussi beaucoup de choses qui restent classifiés dans le domaine » Les dernières évolutions de la constellation de satellites étaient présentées, il y a quelques jours, au salon du Bourget, près de Paris. « Pléiades Neo, c'est un satellite d'observation de la Terre. Par exemple, Google nous achète des images, donc la constellation sert pour des applications militaires, mais aussi des applications civiles telles que la cartographie, l'agriculture, la gestion des catastrophes naturelles. Pléiades Neo est capable de repasser sur la même zone tous les jours. Aujourd'hui, il y a deux satellites en orbite. On peut avoir deux passages de satellites sur la même journée, à peu près une heure d'intervalle. On a la possibilité d'avoir des images, avec 30 cm de résolution (...) on peut reconnaître le type d'avion ou le type de véhicule », précise Marion Theuzillot responsable marketing chez Airbus. Amélioration de la précision Les images peuvent également être retravaillées pour un rendu plus détaillé. Une pratique que les interprétateurs des services de renseignement n'apprécient pas forcément, préférant travailler sur des données brutes, mais ce traitement peut trouver des applications pour des usages civils. « Avec le reprocessing, on peut obtenir ce qu'on appelle un niveau HD15. C'est l'équivalent d'une image de quinze centimètres de résolution. Sauf qu'en fait, la résolution native est de 30 cm ». Au moment de la collecte des données, le satellite va faire des bandes de 14 kilomètres de large, indique Airbus. C’est ce que les experts appellent la « fauchée ». À chaque pixel à l’écran correspondra 30 cm dans la réalité. Une résolution qui ne cesse de s’améliorer : « Aujourd'hui, nos satellites les plus résolus en termes d’imagerie, c'est 30 cm. C'est bien évidemment Pléiades Neo. Et Pléiades Neo va accueillir, dans quelques années, un troisième membre avec de l'imagerie d'une classe 20 - 30 cm. Commercialement, c'est le plus qu'on sait faire. On sait aller au-delà pour des clients militaires, notamment européens, mais pour le public, c'est la limite qui nous est imposée », explique Caroline Vignal, responsable marketing produit chez Airbus Space System. Expérience 3D Airbus enrichie aussi son offre autour de l’imagerie satellite tridimensionnelle. « CO3D, pour constellation optique 3D a été dessinée par Airbus pour le Centre National d’Études Spatiales (CNES) et pour la Direction Générale de l’armement (DGA). Durant dix-huit mois, ces quatre satellites vont effectuer une mission de 3D mapping, ce qui permettra d’élaborer des cartes en trois dimensions. Cela permettra d’apporter à la fois aux forces armées et au CNES des cartes de très haute précision ». La 3D trouve en effet de nombreuses applications militaires, comme la planification des opérations, le ciblage ou la préparation des missions de bombardement. L'IA, outil indispensable Les images grand public peuvent être traitées par des algorithmes afin de trouver exactement ce que recherchent les experts du renseignement face à l’avalanche de données à traiter. La société Safran AI propose des solutions. Victor Mangin est expert en renseignement d’origine d’image (ROIM) chez Safran : « L’IA est de plus en plus un outil qui est indispensable dans la mesure où on assiste à une multiplication des capteurs. On a beaucoup d'images, et de vastes zones à surveiller. Pour un interprète photo, la journée ne dure que 24 h et donc à un moment, si on veut avoir le temps de tout voir, et d'aller chercher les informations utiles, on a besoin d'un outil qui nous aide à traiter tout ça ». Sur une image satellite, l’intelligence artificielle va être capable de détecter, et d'identifier, ce que les analystes appellent « des ...
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  • La plus ancienne société matrilinéaire du monde découverte en Chine
    Jun 17 2025

    Aujourd’hui, nous partons en Chine, où une équipe d'archéologues et de généticiens dirigée par des chercheurs chinois a découvert la plus ancienne société matrilinéaire connue au monde, datant d'environ 4 500 ans. Cette communauté, située dans l'actuelle province du Shandong, a retracé sa descendance par la lignée maternelle sur au moins dix générations et 250 ans. Cela soutient la théorie selon laquelle les systèmes matrilinéaires sont antérieurs à l'apparition de la propriété privée et de la stratification sociale.

    C’est une découverte majeure pour comprendre nos origines sociales. À travers l’analyse de l’ADN de soixante individus enterrés dans l’est de la Chine, les chercheurs ont démontré que cette communauté néolithique transmettait l’identité familiale par la lignée maternelle, et ce, sur au moins dix générations.

    Ce qui rend cette découverte exceptionnelle, c’est qu’elle apporte, pour la première fois, une preuve génétique directe de l’existence d’un tel système. Cela confirme que des sociétés matrilinéaires ont bel et bien existé, et qu’elles pouvaient être stables et organisées sans hiérarchie marquée ni accumulation de richesses.

    Une donnée qui remet en question l’idée selon laquelle les structures patriarcales seraient naturelles ou universelles. En somme, cette étude ouvre une nouvelle fenêtre sur la diversité des modèles familiaux dans les sociétés anciennes, bien avant l’avènement des grandes civilisations patriarcales.

    Quelles sont les limites de cette découverte ?

    Cette découverte, aussi fascinante soit-elle, n’est en effet pas sans limites. Les chercheurs ont analysé les sépultures d’un seul site, dans la province du Shandong, sur une période relativement courte de 250 ans. Ce modèle matrilinéaire, aussi solide soit-il localement, ne peut pas être généralisé à toute la Chine néolithique.

    Autre limite, la génétique permet de retracer les liens familiaux, mais pas de reconstituer à elle seule l’organisation sociale complète. Être enterré avec sa lignée maternelle ne prouve pas nécessairement que les femmes détenaient le pouvoir ou l’héritage. Enfin, il n’y a pas de sources écrites pour cette époque. L’interprétation repose donc sur les données archéologiques et ADN, éclairantes mais partielles.

    En résumé, cette étude marque une avancée importante, mais elle reste une pièce du puzzle, à compléter avec d’autres recherches pour mieux comprendre la diversité des systèmes sociaux dans la Chine ancienne.

    Qu’est-ce que cela signifie globalement ? Quelles peuvent être les implications ?

    Cette découverte bouleverse certaines idées reçues sur l’évolution des sociétés humaines. Elle montre que les structures sociales ne sont pas figées ni universelles : il y a 4 500 ans, des communautés pouvaient très bien fonctionner en traçant leur lignée par les femmes, sans domination masculine, sans hiérarchie visible, et sans accumulation de richesses.

    Cela implique que le patriarcat n’est pas une fatalité historique. Ce n’est pas un point de départ « naturel », mais un modèle parmi d’autres, qui s’est imposé plus tard, probablement en lien avec la propriété, l’héritage et les inégalités.

    Sur le plan scientifique, cela encourage à repenser les modèles d’organisation sociale du passé : à chercher des preuves concrètes de structures alternatives, souvent oubliées ou mal documentées. Et à l’heure où les débats sur les rôles de genre, les systèmes familiaux ou l’héritage culturel refont surface, cette étude nous rappelle que l’histoire de l’humanité est plus diverse et plus souple qu’on ne le pense.

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  • IA et feux de forêt
    Jun 17 2025
    Peut-on vraiment lutter contre les méga-feux ? Ces dernières années, leur fréquence et leur ampleur s'accentuent. En grande partie lié au dérèglement climatique, pour les prévenir et tenter de les empêcher, des associations et des entreprises développent des nouvelles technologies, en utilisant l'intelligence artificielle. Au salon VivaTech, le rendez-vous annuel des nouvelles technologies qui se tient à Paris, se trouve un petit objet capable de détecter un feu de forêt avant même que la fumée soit visible. Il est vert, de forme hexagonale, pas plus grand que la paume de la main. On l'accroche à un arbre, à environ 3m du sol, explique Rachel Dang, de la startup Dryad Networks qui le commercialise. « Il y a un panneau solaire, il collecte de l'énergie, la stocke dans le super-condensateur de l'appareil, et il y a ce petit trou qui reçoit la fumée, dont les données chimiques sont ensuite envoyées vers notre plateforme cloud ». C'est donc une sorte de nez électronique, qui détecte les gaz, notamment le monoxyde de carbone ou l'hydrogène. Les données sont transmises à la plateforme et une intelligence artificielle détermine avec précision le risque d'incendie. S'il y a bien départ de feu, l'alerte est envoyée. Et tout cela en un temps record : « Nous garantissons une détection en quinze minutes. En fait, notre solution détecte les incendies au tout début, au stade de la combustion lente ». Avant même qu'il y ait des flammes, donc. L'objectif, c'est d'empêcher les méga-feux. Ceux qui frappent encore le Canada, ceux qui ont ravagé la Californie, la Grèce ou la France ces dernières années : « Nous avons des cas concrets en Europe et en Asie où des incendies ont été détectés et maîtrisés en quelques heures. Il faut aussi considérer que l'arrivée des secours prend du temps, surtout dans des endroits comme la Thaïlande ou les infrastructures sont limitées. Là-bas, ils éteignent le feu avec des appareils qui soufflent les feuilles et ils ont pu agir seulement grâce à la détection très précoce ». Évidemment, tout cela a un coût. Chaque boîtier coûte cent euros, mais il en faut beaucoup pour couvrir toute une forêt. Un capteur peut surveiller une zone de la taille d'un terrain de football environ. Si cet objet marche, c'est en grande partie grâce à l'intelligence artificielle... Pendant trois ans, les ingénieurs ont préparé ces capteurs avec l'IA. Comment ? En leur faisant mémoriser des odeurs, des senteurs d'écorce ou de reste de plante qui brûlent. Le but, à la fin, c'est que le capteur soit capable de reconnaître, grâce à la mémoire des odeurs, un début de combustion. On parle donc d'une technique qui utilise des capteurs chimiques. Contre les méga-feux, d'autres types de solutions reposant sur l'IA ont vu le jour ces dernières années. Des drones, des caméras intelligentes ou des satellites par exemple. Prenons l'Australie, où des méga-feux ont détruit dix-neuf millions d'hectares entre juin 2019 et mars 2020. L'université d'Australie-Méridionale a développé Kanyini, un satellite miniature, en forme de cube, et qui intègre un système d'IA. Une fois en orbite, il analyse les images et détecte les feux avec rapidité et précision. Grâce à lui, on estime que les incendies pourraient être détectés jusqu'à 500 fois plus vite. Avec toutes ces nouvelles technologies, qui utilisent l'IA, l'espoir, c'est d'empêcher les départs de feu qui ravagent des territoires entiers, détruisent la biodiversité, et laissent derrière eux des bilans catastrophiques. D'après plusieurs études, entre mars 2023 et février 2024, les méga-feux ont causé l'émission de 8,6 milliards de tonnes de CO2, soit 15% des émissions de gaz à effet de serre des humains. À lire aussiCanada: les feux de forêt se rapprochent de Vancouver, la ville menacée
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  • La première musique générée par un ordinateur quantique
    May 12 2025
    Alors que l'intelligence artificielle générative est accusée par nombreux artistes de voler leur travail, certains d’entre eux réfléchissent à de nouvelles technologies qui pourraient les aider à créer leurs œuvres. C'est le cas de la jeune pousse britannique Moth Quantum qui s'est associée à l'artiste électro ILĀ pour concevoir le titre Recurse. Une musique résolument contemporaine qui combine l'IA générative et l'informatique quantique. La plupart des scientifiques prévoient que la mise au point d’ordinateurs quantiques fonctionnels bouleversera tous les secteurs des activités humaines : de la recherche scientifique, à l’économie, l'agriculture, la santé, l’environnement, en passant par le traitement des données dans les fermes de serveurs. Une informatique qui s’appuie sur des propriétés physiques étonnantes, car contre-intuitives, des particules subatomiques. Dans le monde de l’infiniment petit, les constituants ultimes de la matière se comportent bien différemment des objets macroscopiques du monde qui nous entoure. Par exemple, une particule se déplace à deux vitesses à la fois, se trouve à deux endroits en même temps, idem pour sa rotation en tourniquant d’un côté et de l’autre simultanément. Les atomes sont soumis aux mêmes lois, et notamment une, que les physiciens nomment la superposition d’état, quand ils observent que des corpuscules mélangent, en quelque sorte, leurs propriétés physiques, quelle que soit la distance qui les sépare. Les scientifiques envisageaient depuis longtemps de mettre à profit ce phénomène pour réaliser en une seule fois tous les calculs possibles d’un problème de math complexe. Des équations qui se révèlent, par ailleurs, d’une telle difficulté qu’elles demanderaient au plus puissant des supercalculateurs au monde des milliers d’années pour les résoudre. Coupler l’IA avec l’informatique quantique Alors que les grandes firmes de la tech cherchent à intégrer cette puissance quantique dans de futurs ordinateurs, certains artistes pensent qu'elle pourrait aussi les aider à créer de nouvelles œuvres. C’est le cas du collectif britannique Moth Quantum spécialisé dans la recherche artistique à l’aide des technologies qui s'est associé au musicien électro ILĀ pour générer un morceau de musique concrète et contemporaine. Le projet consistait à coupler un programme d’IA générative avec la puissance de calcul de l'informatique quantique. Le résultat de cette expérience est présenté comme un nouveau format sonore. C’est-à-dire la génération d’un flux musical en temps réel et en continu à la demande d’un internaute. Cette sorte de remix infini représentait une approche de la créativité radicalement différente qui serait uniquement centrée sur l'artiste. Une génération de musique qui contraste ainsi avec les plateformes IA actuellement disponibles sur le marché, accusées de piller les artistes pour créer de la musique au kilomètre. La pièce contemporaine autogénérée est disponible en écoute gratuite sur YouTube ainsi que sur d'autres plateformes, comme Spotify. Quand l’ordinateur quantique apprend à l’IA à composer. Cette musique aux sonorités étranges a peu de chance se retrouver en tête d’affiche à l’Eurovision. En revanche, elle a au moins le mérite de ne pas puiser son inspiration artificielle dans les millions œuvres précédemment créées par les humains. Cette nouvelle approche dans la création ne nécessite que très peu d’entraînement préalable de l’IA. Associé à l’ordinateur quantique, le programme est capable d’apprendre les règles d’une composition musicale à partir d’un corpus de données extrêmement limité. Par ailleurs, les orientations de cette création sont exclusivement pilotées par l'artiste et dans le cadre de cette expérience, c'était par ILĀ. Cette première mondiale qui agrège un ordinateur quantique et l’IA, a valeur de démonstration sur les possibilités infinies qu’offrirait bientôt dans le domaine artistique cette informatique ultime. Et en particulier de pouvoir générer de nouvelles compositions musicales qui nous relieront directement aux particules élémentaires du monde subatomique.
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  • La reconnaissance faciale intégrerait les futures lunettes de Meta
    May 9 2025

    Meta travaille sur un programme de reconnaissance facial qui serait incorporé dans des lunettes intelligentes dès 2026. Dénommé « super sensing » soit super détection en français, ce dispositif aurait la capacité de scanner les visages des personnes à proximité et de les identifier par leur nom. Le tout évidemment à leur insu et sans leur consentement.

    Commercialisées depuis trois ans, les lunettes connectées développées par Meta permettent d’écouter de la musique, de répondre à des appels téléphoniques, mais aussi de prendre des photos et des vidéos en pressant un petit bouton fixé sur les montures. De minuscules capteurs, camouflés dans les branches des lunettes, permettent à leur propriétaire d’enregistrer discrètement ces images, souvent publiées sur Facebook ou Instagram sans avoir obtenu préalablement l’autorisation des personnes photographiées. Les lunettes offrent également à leurs porteurs une vision augmentée de leur environnement, leur permettant d’obtenir des informations sur un monument ou sur un tableau, par exemple, lors d’une visite dans un musée.

    Afficher le nom des passants

    La firme américaine, qui a déjà démontré que le respect de la vie privée n’était vraiment pas sa priorité, travaillerait sur de nouveaux lorgnons encore plus intrusifs. Les futures lunettes de Meta seront toujours équipées de caméras et de micros, mais cette fois, les images captées seront analysées par un programme de reconnaissance faciale. L’objectif de la firme est de fournir en temps réel des informations telles que le nom des passants anonymes que les porteurs de ces lunettes croisent dans la rue. Concrètement, le système d’IA puiserait ses éléments d’identification dans une base de données, ou plus probablement, directement sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram ou WhatsApp, dont Meta est propriétaire.

    Big Brother vous regarde

    Les individus scannés n’auraient aucun moyen de s’opposer à leur identification. D’autant plus que l’entreprise en a profité pour mettre à jour ses politiques de confidentialité aux États-Unis, afin que l’IA, intégrée déjà dans ses lunettes intelligentes actuelles, soit activée par défaut. Les détenteurs des binocles connectés de la firme ne peuvent ainsi plus refuser que Meta stocke leurs enregistrements vocaux et visuels, qui serviront à entraîner ses modèles d’intelligence artificielle.

    Pour l’instant, ces futures lunettes ne risquent pas d’être vendues sur le Vieux Continent, la législation européenne interdisant l’usage de la reconnaissance faciale dans l’espace public. Mais ces règlements pourraient bientôt évoluer du côté de Bruxelles qui a récemment autorisé Meta à récupérer les données de ses abonnés européens, à la condition que la firme obtienne leur consentement. En revanche, rien de tel aux États-Unis, où le gouvernement de Trump, en refusant toute forme de régulation dans le domaine de l'IA, encourage plutôt le développement de ces technologies intrusives.

    Des IA qui finiront peut-être par nous précipiter, à terme, dans un totalitarisme à la sauce technologique, tel que le décrivait l'auteur anglais Georges Orwell du roman 1984. Une société de surveillance généralisée dans laquelle « La guerre devient la paix. La Liberté, l'esclavage. L’ignorance, la force », comme se plaisent à le clamer aujourd'hui les autocrates « Big Brother », qui nous observent.

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  • Les technologies du Saint-Siège pour s’assurer que rien ne fuite du conclave
    May 8 2025
    Alors que les cardinaux réunis en conclave votent pour désigner le successeur du pape François, le Vatican a déployé des technologies de pointe afin de garantir le secret absolu qui entoure chaque élection d’un nouveau souverain pontife. La chapelle Sixtine, dans laquelle se déroule le conclave, est devenue une véritable « forteresse numérique ». Mais avec les dernières évolutions technologiques, le Vatican a dû redoubler de vigilance pour maintenir le secret absolu qui entoure les discussions et les votes des cardinaux.Déjà utilisés lors des funérailles du pape François, le journal italien le Corriere della Sera, rappelle que la Garde suisse pontificale et le Corps de gendarmerie de l'État de la Cité du Vatican, disposent de bazookas « anti-drones ». Un arsenal prêt à neutraliser tout appareil tentant de violer l’espace aérien du Vatican. Le conclave qui est aussi ultra-protégé grâce à des dispositifs de brouillage électronique perturbant les fréquences et les communications de la téléphonie mobile dans toute la zone.Des brouilleurs de réseau dans la chapelle SixtineDepuis 2013, des appareils électroniques sont installés dans un «faux plancher » qui recouvre les dalles de la chapelle, pour bloquer tout signal radio émanant de l’édifice. Les équipes du Vatican ont également balayé la bâtisse et la maison d'hôtes dans laquelle séjournent les cardinaux à l'aide de scanners, afin de s'assurer qu'aucun microphone caché n'était en place. Elles ont été chargées de vérifier les prises, les lampes, les boiseries, les fenêtres… Leur mission est d'éliminer tout dispositif d’espionnage, et de traquer les nouveaux outils d’écoute sophistiqués, comme les lasers acoustiques qui sont capables de retransmettre des conversations à distance.Les personnels habilités à pénétrer dans la zone du conclave, comme les cuisiniers, les personnels d’entretien ou les agents de sécurité, passent systématiquement au détecteur de métaux à chacun de leurs déplacements. Les cardinaux sont soumis au même régime : interdiction formelle de conserver leur téléphone mobile, d’apporter un ordinateur, une montre connectée, ou même un vieux dictaphone « oublié » au fond d’une soutane. Par ailleurs, une cage de Faraday géante, couvrant la zone du conclave, les isole totalement des ondes électromagnétiques, comme celles que diffusent les radars.Des contremesures pour se protéger du regard indiscret des satellitesLes satellites espions en orbite sont désormais capables de prendre en vidéo les visages des personnes depuis l’espace. Des images en haute définition que l’intelligence artificielle peut parfaitement interpréter en analysant le mouvement des lèvres. C’est la raison pour laquelle des films de protection opaques ont été apposés sur toutes les fenêtres de la chapelle Sixtine. Et quand c’est secret, c’est secret, nous rappelle le Vatican ! Si un cardinal est pris en train de communiquer ou de discuter avec un individu extérieur, il encourt l’excommunication pour avoir trahi son serment de ne jamais rien divulguer sur l’élection du nouveau souverain pontife. Enfin, presque ! Car le pape François lui-même a enfreint cette règle en révélant, dans un livre l’an dernier, les tentatives ratées des cardinaux en 2005 désirant évincer Benoît XVI de l’élection papale. À lire aussiConclave: première fumée noire au Vatican, où les cardinaux élisent le nouveau pape
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