• Élections américaines : quel poids du religieux dans le choix des électeurs ?
    Nov 1 2024

    Ce mardi 5 novembre 2024, des millions d’Américains sont appelés aux urnes, pour élire leur président, mais aussi pour élire des membres du Congrès, des juges, des parlements locaux, des maires ou des conseillers municipaux. Tous les regards sont d’abord tournés vers l’élection présidentielle, l’une des plus serrées de ces dernières décennies, dit-on, entre Kamala Harris, candidate du parti démocrate, et Donald Trump pour le parti républicain.

    Dans ce contexte, alors que cette élection va se jouer auprès des indécis et dans les marges, quel poids du religieux dans le choix des électeurs ? La variable religieuse pourrait-elle jouer en particulier dans ces élections ? Un léger basculement s’observe chez les évangéliques, chez les catholiques, dans les églises traditionnelles afro-américaines, chez les juifs et chez les musulmans... Ce basculement peut être décisif alors que ces élections vont se jouer dans les marges, y compris religieuses.

    Invitée :

    - Blandine Chélini-Pont, professeure d’Histoire contemporaine à l’Université d’Aix-Marseille, professeure des Universités, travaille sur les relations entre politique et religion aux États-Unis.

    Intervenants :

    - Cécile Coquet-Mokoko, professeure de Civilisation des États-Unis à l’Université de Versailles-Saint-Quentin, travaille aussi sur la rhétorique religieuse afro-américaine aux États-Unis

    - Jason Shelton, professeur de Sociologie à l’Université d’Arlington au Texas, travaille sur les interactions entre « race, religion et politique », vient de publier « L’Église Noire contemporaine : les nouvelles dynamiques de la religion africaine américaine » (Éd. Presses Universitaires de New York - 2024).

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  • Agressions sexuelles dans l’Église : écrire pour témoigner et se réparer
    Oct 25 2024

    Cette émission donne la parole à des personnes qui ont subi alors qu’elles étaient mineures, des agressions sexuelles par des religieux, des personnes qui représentent le sacré. Des victimes qui sont longtemps restées invisibles, murées dans un silence et une culpabilité qui ont rongé leur vie.

    Cet épisode avait été enregistré avant la publication le 16 juillet 2024 d’un rapport indépendant (enquête commandée par Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre) accusant l’Abbé Pierre - figure iconique de la lutte contre l’exclusion, décédé en 2007 – d’agressions sexuelles sur plusieurs femmes entre 1970 et 2005. Plusieurs années, voire décennies après les faits, des femmes ont osé parler.

    Le synode sur l’avenir de l’Église catholique, qui s’achève ce 27 octobre 2024 à Rome, posera-t-il clairement la question de la lutte contre le caractère systémique des agressions sexuelles dans l’Église catholique ?

    Parler, dire, nommer l’indicible : c’est ce qu’ont réussi à faire des victimes d’agressions sexuelles dans l’Église qui témoignent dans le livre « Quand le diable a revêtu l’habit » (Éd. Karthala, 2024). Elles ont pu prendre la plume pour écrire leur récit, raconter leurs souffrances, les conséquences et les séquelles sur leur vie et celle de leur entourage, leur démarche pour enfin sortir du silence, dénoncer ces violences sexuelles par des représentants de l’Église catholique. Des agressions sexuelles qui ont un caractère systémique, comme l’a indiqué le rapport de la CIASE, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église catholique publié en octobre 2021 - selon lequel 330 000 personnes ont pu subir ces violences sexuelles lorsqu’elles étaient mineures, au cours des 70 dernières années, par des membres de l’Église, des clercs ou des laïcs.

    Écrire pour sortir de la passivité, raconter son histoire et dénoncer l’inertie de l’Église catholique : c’est l’objectif de cet ouvrage, avec les témoignages de onze victimes de violences sexuelles dans l’Église, vous entendrez les récits de trois d’entre elles. Une initiative lancée par la CRR, la Commission reconnaissance et réparation, dont nous avons reçu en studio son président, Antoine Garapon.

    (rediffusion).

    Invité en studio :

    Antoine Garapon, président de la CRR (Commission reconnaissance et réparation), magistrat, secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice et producteur de l’émission « Esprit de justice » à France Culture

    Témoignages de Roland, Yannick et « Pierre », victimes d’agressions sexuelles par des religieux alors qu’ils étaient mineurs, et qui ont effectué les démarches auprès de la CRR. Ils ont publié leurs récits, avec huit autres victimes, dans le livre « Quand le diable a revêtu l’habit » (éditions Karthala, 2024).

    CRR : Commission reconnaissance et réparation

    Contact téléphonique : +33 9 73 88 25 71

    Contact mail : victimes@crr.contact.

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  • Hindouisme et dialogue interreligieux
    Oct 18 2024

    Quel dialogue est possible entre hindouisme et christianisme ? Comment vivre l’hindouisme et éviter son instrumentalisation par les politiques ? L’ouvrage de Yann Vagneux, « Une émulation de sainteté, hindouisme et christianisme en dialogue » (paru aux éditions Desclée de Brouwer) est une invitation à ces échanges. « Ce livre voudrait convoquer le meilleur des traditions hindoues et chrétienne ou plutôt il voudrait laisser l’hindouisme convoquer le meilleur du christianisme et vice versa, le tout dans une émulation de sainteté qui donnera à ce départ vers l’inconnu une fécondité insoupçonnée ». Une plongée dans l’hindouisme et la ville sainte de Bénarès, créée selon les croyants par le dieu Shiva, posée sur le Gange, fleuve sacré de l’hindouisme.

    Invité en studio :

    Yann Vagneux, prêtre des Missions Étrangères de Paris, qui vit depuis 15 ans à Bénarès au cœur du quartier des brahmanes, très engagé dans le dialogue interreligieux, auteur de « Une émulation de sainteté » (Éditions Desclée de Brouwer).

    Entretien avec Christophe Jaffrelot, professeur à Sciences Po, directeur de recherches au CNRS, professeur invité au King’s College à Londres, auteur de « L’Inde de Modi, national-populisme et démocratie ethnique » (Éditions Fayard).

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  • Fêtes juives un an après le 7 octobre : de Roch Hachana à Simhat Torah: comment réhumaniser l’autre?
    Oct 11 2024

    Ce mois d’octobre 2024 marque une succession de fêtes juives qui auront une tonalité particulière, un an après les massacres du 7 octobre 2023 dans une série d’attaques terroristes par des commandos du Hamas dans le sud d’Israël, qui ont fait plus de 1 200 morts, en majorité des civils et 251 otages israéliens à Gaza – une centaine ont été libérés, 101 sont toujours retenus, 34 parmi eux seraient décédés.

    Un an après, la guerre et la peur se sont installées: les mesures de représailles israéliennes avec des frappes quotidiennes sur Gaza - dont l’objectif affiché est de détruire le Hamas - ont engendré la désolation et la mort de plus de 42 000 habitants, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas à Gaza, 60% sont des femmes et des enfants selon l’Unicef. Des bombardements qui ont entraîné le déplacement de près de la totalité des 2 millions et demi d’habitants, qui n’ont aucun endroit sûr où se réfugier.

    Dans le nord, c’est le Liban qui est visé depuis début septembre 2024 par des frappes israéliennes : une escalade de la violence au nom de la survie et de la sécurité. Environ 60 000 Israéliens vivant près de la frontière libanaise ont été déplacés à cause des bombardements du Hezbollah, depuis le 8 octobre 2023. La réponse israélienne par des frappes aériennes au Liban jusqu’à la capitale Beyrouth contre le Hezbollah, a entraîné le déplacement de plus d’un million d’habitants dans un pays exsangue.

    Comment dans ce contexte fêter la nouvelle année, Roch Hachana, début octobre, puis Yom Kippour « le grand pardon », Souccot puis Simha Torah qui marque la fin de la lecture annuelle de la Torah dans les synagogues, avec des chants et des danses ?

    Comment célébrer ces moments importants dans le judaïsme alors que résonne le fracas des armes ? Comment continuer à se parler, entre communautés – juifs, musulmans, chrétiens - et ne pas sombrer dans le déni ou la déshumanisation de l’autre ?

    Reportages en Israël, à Gaza, au Liban, et rencontre avec Pauline Bebe - première femme de France ordonnée rabbin – dans la synagogue du 11è arrondissement de Paris, sur la signification de ces moments dans la religion juive et ses messages pour appeler à poursuivre le dialogue entre toutes les communautés.

    Invitée / Entretien : Pauline Bebe, première femme de France ordonnée rabbin (en 1990), nous reçoit au CJL (Communauté juive libérale d’Ile-de-France, au centre Maayan à Paris), auteure de « Saisir le merveilleux dans l’instant » et « La danse des lettres, petite philosophie du quotidien » (éditions Le Passeur).

    Entretien avec Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef de Terre Sainte Magazine (basée à Jérusalem).

    Éléments de reportages à Jérusalem, à Gaza et au sud du Liban.

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  • François, le dernier pape ?
    Oct 4 2024

    Le pape François a réalisé, fin septembre 2024, une visite pontificale en Belgique et au Luxembourg. Un déplacement dans l’Europe sécularisée où il a été interpellé notamment à Bruxelles sur les agressions sexuelles et sur la place des femmes dans l’Église, alors que le processus synodal sur l’avenir de l’Église catholique reprend cette semaine et doit s’achever fin octobre 2024, à Rome.

    François serait-il le « dernier pape » ? Marque-t-il la fin d’une époque ? C’est la question que pose Giovanni Maria Vian dans son dernier livre intitulé : « Le dernier pape », paru aux éditions du Cerf. Le vaticaniste et historien de l’Église et de la papauté, journaliste qui a dirigé pendant 11 ans L’Osservatore Romano, le journal quotidien du Vatican, dresse un portrait critique du pape François.

    Invité : Giovanni Maria Vian, historien de l’Église catholique, auteur de « Le dernier pape » (Éditions du Cerf, septembre 2024).

    Éléments de reportage sur la visite du pape François en Belgique (26-29/09/2024).

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  • Religions : quel rôle pour la paix ? À Paris, les Rencontres de Sant'Egidio
    Sep 27 2024

    Alors que s’est ouverte, cette semaine, l’Assemblée Générale de l’ONU à New York sur fond d’une multiplication des conflits - en Ukraine, au Soudan, en RDC, à Gaza, et maintenant au Liban -, la communauté Sant’Egidio organisait à Paris sa 38è rencontre internationale pour la paix.

    Ces rencontres ont été créées à la suite de la première édition en octobre 1986 dans la ville italienne d’Assise, initiée par le pape Jean-Paul II qui avait réuni 130 responsables de toutes les religions, alors que les Nations unies décrétaient l’Année Internationale de la Paix. Sant’Egidio, une communauté chrétienne fondée en 1968 au lendemain du concile Vatican II et qui existe désormais dans 70 pays, a voulu reprendre cet « esprit d’Assise » : la paix doit se construire avec et par les politiques, mais aussi avec l’ensemble de la société et des communautés religieuses qui la composent. « La paix est toujours possible », c’est ce que les intervenants de toutes confessions ont soutenu du 22 au 24 septembre 2024 à Paris, voulant laisser poindre une lueur d’espoir, alors résonne le fracas des bombes. Rencontres avec des femmes et des hommes de différentes religions qui portent ces convictions et appellent à ne pas céder à la déshumanisation de l’autre.

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  • Le Mawlid, Maouloud, Mevlit ou Gamou : l’anniversaire de la naissance du Prophète
    Sep 20 2024

    Le Mawlid, ou Maouloud, ou encore appelé Gamou au Sénégal ou Mevlit en Turquie, marque l’anniversaire de la naissance du Prophète Mahomet, que de nombreux musulmans fêtent le 12 de Rabia al Awal, le troisième mois de l’année musulmane. Cette date correspondait cette année à la nuit du 14 au 15 septembre. Un anniversaire célébré dans différentes régions du monde, souvent organisé par des tariqas, des confréries soufies. Dans cette émission, nous évoquons ces célébrations au Sénégal, en Guinée et en Turquie – à Istanbul, sur les traces de théologiens et penseurs soufis comme Ibn Arabi, al-Ghazali et Rûmi, mais aussi de cheikhs, de penseurs et de marabouts sur le continent africain.

    Si le Mawlid n’est pas une fête canonique, c’est devenu une fête populaire, religieuse et même officielle dans certains pays musulmans qui ont institué un jour férié, - à l’exception de l’Arabie Saoudite où domine le wahhabisme, une doctrine très rigoriste de l’islam, qui interdit la vénération et le culte des saints.

    Chaque année, la célébration du Mawlid – qui se déroule y compris chez les chiites - occasionne des débats : est-ce une « innovation blâmable » comme l’assurent les plus rigoristes, qui prônent un retour à un islam épuré ? Pour ceux qui célèbrent cet anniversaire, au contraire, il s’agit d’une innovation louable qui a des fondements dans le Coran et la Sunna et qui permet de célébrer l’amour du Prophète et de rappeler ses enseignements.

    Entretiens :

    - Alioune Bah, philosophe guinéen, directeur du master Philosophie et Psychopédagogie à l’Université de Sonfonia en Guinée, chercheur associé à l’Université de Strasbourg, auteur de « L’islam rationnel de Souleymane Bachir Diagne » paru aux éditions Riveneuve

    - Djim Dramé, islamologue, chef du Laboratoire d’islamologie de l’IFAN, l’Institut Fondamental d’Afrique Noire, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et récemment nommé directeur des affaires religieuses du Sénégal. Reportage à Dakar / Gwendal Lavina.

    Entretiens à Istanbul avec :

    - Kenan Gürsoy, professeur émérite de philosophie de l’Université de Galatasaray, ancien ambassadeur de Turquie au Vatican, président de la Fondation Cenan (ancien tekke, couvent soufi)

    - Emre Ömürlü, musicologue et musicien soufi

    - Nur Artiran, maître soufie, présidente et fondatrice de la « Rumi and Şefik Can Foundation for education and culture ».

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  • Le silence du pape Pie XII face à la Shoah : ce que révèlent les archives du Vatican
    Sep 13 2024

    Le Vatican a ouvert en 2020 les archives du pontificat de Pie XII – Eugenio Pacelli – (souverain pontife de 1939 à 1958), très contesté pour son silence face à la Shoah, l’extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Cet accès aux archives « secrètes du Vatican » pour la période 1939-1958, autorisée en 2019 par le pape François, a constitué un événement majeur pour nombre d’historiens qui ont pu avoir accès à des millions de documents relatifs au pontificat de Pie XII qui traverse la période de la Seconde Guerre mondiale, les débuts de la guerre froide et les mouvements de décolonisation.

    L’historienne Nina Valbousquet s’est plongée pendant plus de trois ans dans des milliers de documents, pour les décrypter, les croiser, en se concentrant sur la période la plus sombre, celle de l’attitude du Vatican face au nazisme et plus largement envers les Juifs.

    À quels dilemmes le Vatican a-t-il été confronté ? Pourquoi ce silence et cette ambivalence entre charité et préjugés antisémites multiséculaires ?

    Ancienne membre de l’École française de Rome, l’historienne qui fréquente les archives du Vatican depuis 2012 a publié cette année Les âmes tièdes. Le Vatican face à la Shoah, aux éditions La Découverte, un ouvrage issu de ses années de recherches qui donne un éclairage sur les enjeux religieux, politiques, culturels, humanitaires du Vatican pendant cette période.

    Invitée : Nina Valbousquet, historienne, ancienne membre de l’École française de Rome, chercheuse associée au Centre de recherche français à Jérusalem (CRFJ).

    Autrice de Les âmes tièdes. Le Vatican face à la Shoah (éd. La Découverte, 2024) ; Catholique et antisémite. Le réseau de Mgr Benigni. Rome, Europe, États-Unis, 1918-1934 (CNRS Éditions, Paris, 2020)

    À dirigé Le Vatican, l'Église catholique et la Shoah (Revue d'histoire de la Shoah, n°218, octobre 2023).

    Commissaire scientifique de l’exposition À la grâce de Dieu, les Églises face à la Shoah, présentée du 17 juin 2022 au 26 février 2023 au Mémorial de la Shoah à Paris.

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