Exercices de Décentrement

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Les anthropologues ont une grande vertu : ils interrogent les peuples lointains ou premiers et les sociétés traditionnelles des autres mondes. Nous regardant de loin, ils nous aident à mieux nous comprendre. Peut-être même à nous remettre en cause.

En étudiant la façon dont les hommes organisent le monde, par leurs langues, leurs croyances, leurs normes, leurs rapports de production, leurs interactions sociales, ils nous proposent de nous décentrer, nous aidant ainsi à relativiser notre propre façon de faire monde ou société.

Mais que peut attendre un entrepreneur européen ou un manager français d‘une étude sur les Baka du Congo, les Even de Sibérie, les Cree du Canada ou les Indiens Achuar d’Amazonie ? Une petite escapade pittoresque s’il en a besoin pour échapper un peu au stress mais surtout un grand bouleversement conceptuel. A travers eux, il se donne une chance de mieux comprendre quels liens l’attachent à ses pairs, ses salariés, ses partenaires, à ses marchés. Qui autour de lui voit-il comme familier, étranger, hostile ou ennemi ? Quels pactes passer avec les forces qui gravitent autour de son projet ? Pense-t-il en réseau dense ou en réseau étalé ?

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Références - pour aller plus loin

Claude Stépanoff / Attachements. Enquête sur nos liens au-delà de l’humain

Anna Tsing / Le Champignon de la fin du monde. Sur les possibilités de vive dans les ruines du capitalisme

Nastassja Martin / A l’est des rêves. Réponses even aux crises systémiques

Donna Haraway / Quand les espèces se rencontrent

James Scott / L’œil de l’Etat. Moderniser uniformiser, détruire

Philippe Descola / Les formes du visible. Une anthropologie de la figuration

Frans de Waal / L’âge de l’empathie

Viveiros de Castro / Le regard du jaguar

La pensée de midi

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Une fois de plus, tous les observatoires du monde le confirment : l’été 2024 fut le plus chaud jamais enregistré de l’histoire. De la Laponie à l’Australie le climat est devenu un enchaînement répétitif et toujours plus violent d’incendies géants, de pluies torrentielles, d’ouragans meurtriers, de sécheresses et de pics de chaleur.

Cela fait plus de 50 ans que les chercheurs du monde entier alertent, depuis le rapport Meadows de 1972, sur les limites de la croissance. Un demi-siècle de pensée aurait-il été complètement inutile ? Non, bien sûr, mais la pensée est si lente à transformer le réel. On a beau multiplier les concepts, le temps qu'ils deviennent opérationnels, le monde pourrait s’effondrer mille fois. La décroissance fait partie de cette famille de concepts aussi féconds que stériles, féconds par les perspectives qu'ils ouvrent, stériles par la difficulté à les mettre en pratique.

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Références - pour aller plus loin

Alexis Lager / Camus et la nature contre l'histoire

André Gorz / Eloge du suffisant

Serge Latouche / Petit traité de la décroissance sereine

Daniel Cohen / Le monde est clos et le désir infini

Dominique Meda / La mystique de la croissance, comment s’en libérer ?

Nicholas Georgescu-Roegen / Entropie, écologie, économie