• Viols de Mazan, le procès des hommes ? - 18 septembre 2024
    Sep 18 2024

    Invitées :

    Audrey Goutard, journaliste spécialiste des faits de société

    Isabelle Steyer, avocate spécialiste des violences faites aux femmes

    Laura Slimani, directrice du pôle projets de la Fondation des femmes

    Muriel Salmona, psychiatre, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologique

    « Je suis un violeur comme ceux qui sont dans cette salle. Ils savaient tous ». Cela faisait six jours que Dominique Pélicot n’était pas apparu devant la cour criminelle du Vaucluse pour des raisons de santé. Le principal accusé de l’affaire Mazan a été entendu pour la première fois le mardi 17 septembre. Gisèle Pélicot, celle qui a refusé le huis clos dans le but de faire changer la honte de camp, a affronté les révélations de son mari toute la journée. Une affaire hors normes qui intéresse le monde entier. L’homme de 71 ans comparait pour soumission chimique sur sa femme durant neuf ans afin de la violer et la faire violer par d’autres hommes, recrutés sur internet. Dominique Pélicot a reconnu l’entièreté des faits avant d’incriminer ses coaccusés. Parmi les cinquante hommes : des infirmiers, ingénieurs, pompiers ou militaires, âgés de 26 à 73 ans. Pendant son audition, Dominique a évoqué les abus sexuels qu’il a subis enfant et la violence de son père avant de demander pardon à son ex-femme.


    Audrey Goutard, qui a eu accès aux documents de la garde-à-vu, affirme que son discours n’a pas changé. « Le ‘je m’excuse’, ça n’est pas nouveau », indique-t-elle. La journaliste rappelle qu’il faut prendre ses déclarations avec du recul puisque c’est un manipulateur : « Il ne reconnaît rien de plus que ce qu’on lui a mis sous le nez. » En effet, face aux photos de la fille du couple, Caroline Darian, nue, retrouvées dans l’ordinateur de l’accusé, celui-ci ne reconnaît rien. Le récit de l’enfance de Dominique Pélicot, marqué par la violence et les abus, pourrait-il expliquer ses actes ? Face à cet argument, la psychiatre Muriel Salmona répond : « L’immense majorité des victimes ne vont pas reproduire : il y a un choix. » Un positionnement partagé par Laura Slimani : « Toutes les victimes ne reproduisent pas, et notamment les femmes ». La directrice du pôle projets de la Fondation des femmes mentionne la culture du viol masculine, « cette éducation à exercer cette violence sur les femmes et de manière sexuelle ». L’avocate Isabelle Steyer, confrontée chaque jour aux violences faites aux femmes, fait le même constat : « On a constamment cette récurrence-là : le contrôle de sa femme, de ce qu’elle fait, de sa sexualité ».

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    1 hr and 21 mins
  • La droite au pouvoir, la gauche se déchire - 16 septembre 2024
    Sep 16 2024

    Nos invités :

    • Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique chez France TV

    • Bruno Cautrès, politologue, chercheur au CEVIPOF et enseignant à Sciences Po

    • Jean Garrigues, historien et président de la commission internationale de l’Histoire des assemblées

    C’est une semaine politique sous haute-tension. En effet, après presque deux mois en pilotage automatique, Michel Barnier devrait délivrer la composition du futur gouvernement. Et ce dernier devrait fortement pencher… à droite, sans surprise ! De ce côté de l’échiquier politique, ça se bouscule au portillon de Matignon ! Tandis qu’à gauche, les candidatures se font plus rares. Aux côtés de son ancien Premier ministre qui aimerait lui succéder, Emmanuel Macron prend un bain de foule lorsqu’un électeur de gauche l’interpelle sur le chaos politique : « Le résultat des élections, il faut le respecter. C’est la moindre des choses » fustige un citoyen qui se fait la voix d’un bon nombre de Français. Pendant ce temps, Michel Barnier promet toujours un gouvernement élargi. À droite, certains s’y voient déjà comme Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau. Mais alors qui pour incarner la jambe gauche ? D’autres socialistes tels que Carole Delga ou Karim Bouamrane ont déjà écarté cette perspective. Reçu à Annecy par les parlementaires LR, le Premier ministre leur glisse en aparté : « Matignon sera votre maison ». Formule qui fait bondir l’aile gauche de feu la majorité macroniste redoutant un virage à droite toute. Quelle que soit la composition de l’équipe finale, Michel Barnier est toujours à la manœuvre pour éviter la censure.

    En attendant, la gauche, quant à elle, se divise sur la stratégie à adopter vis-à-vis de La France Insoumise et plus particulièrement de son leader, Jean-Luc Mélenchon. De plus en plus contesté y compris par les siens, le chef de file LFI est dans le viseur de son ancien compagnon de route, François Ruffin. Ce dernier a dénoncé dans un livre l’approche communatiste de Jean-Luc Mélenchon dans sa façon de faire de la politique. Rien ne va plus au sein du NFP. Oublié les rires complices et les élans de solidarité. François Ruffin a décidé de s’émanciper une bonne fois pour toutes. Après avoir quitté il y a maintenant deux mois La France Insoumise, il ne cesse d’accabler le leader LFI dont il ne comprend plus les choix politiques. Cette rupture est-elle définitive ? À la fête de l’Humanité, le déserteur LFI a été reçu par des huées, des prises à parti et finalement des applaudissements quand il critique la stratégie électorale de La France Insoumise. Par tribune interposée, Jean-Luc Mélenchon réaffirme son choix : « Nous nous occupons de la jeunesse, des quartiers populaires, de la population qui travaille ». C’est tout l’objet de leur désaccord. Dans son dernier livre, « Itinéraire - Ma France en entier, pas à moitié » , le député picard accuse le leader insoumis de s’adresser uniquement aux quartiers populaires et aux jeunes, au détriment de la classe ouvrière. Et il avoue avoir lui-même mené une campagne au faciès dans sa circonscription. La démarche de François Ruffin est adoubée par certains à gauche. À l’avenir, quelle stratégie électorale la gauche devra-t-elle adopter pour gagner des voix ? Le débat est posé avec nos invités.

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  • Flirt à droite, ball trap à gauche - 13 septembre 2024
    Sep 13 2024

    Invités :

    Stéphane Zumsteeg, directeur du département Politique et Opinion d’IPSOS

    Antoine Comte, éditorialiste politique Frnceinfo TV

    Valérie Lecasble, éditorialiste politique au quotidien LeJournal.info

    Catherine Tricot, directrice de la revue Regards

    Une semaine après sa nomination à Matignon, Michel Barnier a été accueilli comme un roi par sa famille politique. Le nouveau Premier ministre s’est rendu jeudi 12 septembre à la rentrée des Républicains, à Annecy (Haute-Savoie). « Vous êtes maintenant les bienvenus à Matignon » et « Matignon sera votre maison », a-t-il confié aux parlementaires LR. Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez, David Lisnard, François Xavier Bellamy… Alors que Michel Barnier réfléchit encore à la composition de son gouvernement, les noms circulent et les barons de la droite ne dissimulent pas leurs ambitions. « Dans cette période d’instabilité politique que l’on connaît, Michel Barnier et ses troupes LR peuvent être des personnalités d’expérience qui rassurent, qui peuvent ramener le calme », analyse Antoine Comte. « Les Républicains sont bénéficiaires d’une opération qu’ils n’ont pas souhaitée au début », précise Stéphane Zumsteeg.

    L’enjeu pour Michel Barnier ? Montrer une politique radicalement différente de ces sept dernières années. Avec une Assemblée nationale aussi divisée et avec seulement 47 députés dans l'hémicycle, la tâche s’annonce rude. Il faudra ainsi qu’il puisse élargir ce noyau, notamment vers le Modem, la gauche ou encore les élus locaux. Après les nombreuses défaites essuyées lors des dernières élections nationales, ce scénario était inespéré pour la droite. Entre ambitions personnelles et instabilité parlementaire... La fin du mandat d’Emmanuel Macron s’annonce sous haute tension.

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    1 hr and 22 mins
  • M. Barnier, la droite de retour au pouvoir - 12 septembre 2024
    Sep 12 2024

    Nos invités :

    • Alix Bouilhaguet, éditorialiste politique Franceinfo TV

    • Guillaume Daret, chef adjoint du service politique France TV

    • Baptiste Fournier, président de Virtus, spécialiste en communication

    La droite est de retour au pouvoir avec un premier ministre issu des Républicains. Très attendue, l’annonce d’un gouvernement sera finalement pour la semaine prochaine. Michel Barnier a rencontré hier les élus d’Horizon, le parti d’Edouard Philippe ainsi que ceux du Modem, le parti de François Bayrou. Les Républicains, au début réfractaires, ont finalement accepté de participer aux discussions. Au point qu’un LR pourrait se retrouver place Beauvau. Parmi les pressentis pour succéder à Gérald Darmanin à l’Intérieur : Laurent Waquiez, Bruno Retailleau ou David Lisnard.

    Pour les ministères de la Défense et des Affaires étrangères, Emmanuel Macron souhaite que ce soit ces proches qui soient aux manettes. Stéphane Séjourné se verrait bien rester au Quai d’Orsay, mais il est en concurrence avec Gérald Darmanin, qui a déjà commencé sa campagne en interne. Prisca Thevenot est, elle aussi, prête à collaborer avec la droite, sous certaines conditions cependant : “Nous n’irons pas remettre en cause notre aspect européen ou l’importance de libérer le travail pour être un facteur de financement pour nos services publics.” Tandis que la droite se bouscule au portillon, à gauche, personne ne s’est positionné malgré la main tendue. Pas question de siéger au sein d’un gouvernement étiqueté à droite. Olivier Faure l’a annoncé : il n’y aura pas un socialiste dans ce gouvernement.

    Comme l’analyse Alix Bouilhaguet, “les alliés de Michel Barnier, c’est clairement le pôle droite”. Pour équilibrer les forces, l’éditorialiste de franceinfo TV pense que Michel Barnier pourrait aller chercher des figures de gauche n’appartenant pas au PS. Pour le camp de la droite, la nomination de Michel Barnier est la promesse de pouvoir mener une politique qui leur correspond sans trop d’entrave. Une opportunité qu’ils ne peuvent laisser passer selon Guillaume Daret.

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  • Débat : Trump déstabilisé par K. Harris - 11 septembre 2024
    Sep 12 2024

    Invités :

    Elisa Chelle, professeure de sciences politiques, spécialiste des Etats-Unis

    Louric Henneton, maître de conférences à l’université de Versailles Saint-Quentin, spécialiste de l’histoire et de la civilisation anglo-américaine

    Alban Mikoczy, redacteur en chef de l’Heure américaine sur Franceinfo TV et spécialiste des questions internationales

    C’était leur première rencontre. À deux mois des élections présidentielles américaines, Kamala Harris et Donald Trump se sont affrontés dans un débat, dans la nuit de mardi 10 à mercredi 11 septembre 2024. Pendant plus de 90 minutes, les attaques de l’ancien président américain ont été rudes, ponctuées d’invectives personnelles et parfois argumentées de fausses informations, mais la candidate démocrate n’a pas hésité à le recadrer et à dénoncer son programme « anti-social ». « Trump a fait du Donald Trump », souligne Elisa Chelle. « Il a occupé plus de temps de parole que Kamala Harris. Mais il s’est plus exposé qu’elle, ce qui est une bonne chose pour elle. Néanmoins, elle a su aussi montrer son côté offensif, livrer un certain nombre d’attaques sans sortir de ses gonds, ni rentrer dans le jeu des provocations de son adversaire ».

    Une chose est sûre : ce débat était très attendu. « Kamala Harris a été à la hauteur. Elle était formidablement préparée. (…) Elle a appliqué remarquablement cette communication étudiée », souligne Alban Mikoczy. À l’image de la poignée de main en début de rencontre à son initiative. « C’est un geste disruptif très fort. Il ne peut pas, ne pas lui serrer la main, elle prend tout de suite le lead. (…) Kamala Harris est un animal politique », explique-t-il.

    Dans les sondages, les téléspectateurs estiment à 63% que l’héritière de Joe Biden a dominé le débat (CNN, Among Debate Watchers). Néanmoins, ils ne reflètent pas l’entièreté des Américains, en particulier les jeunes électeurs républicains, plus actifs sur les réseaux sociaux, où les petites phrases chocs circulent à flot. Ce que Donald Trump maîtrise parfaitement.

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  • Barnier et l’immigation… à droite toute ? - 10 septembre 2024
    Sep 10 2024

    Invités :

    Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique France Télévisions

    Richard Werly, journaliste correspondant France / Europe pour le média blick.fr

    Gaël Sliman, président et cofondateur d’Odoxa

    Quelques jours après sa nomination, Michel Barnier envisagerait un retour d’un ministère de l’Immigration, comme l’a fait savoir France info lundi 09 septembre. À Matignon, on temporise, même si on ne dément pas. En réalité cette mesure n’est pas nouvelle, 2007, un portefeuille similaire avait été créé par le gouvernement Fillon, lors de l’élection de Nicolas Sarkozy. Il avait finalement été supprimé trois ans plus tard. « C’est une référence directe », commente Nathalie Saint-Cricq. « Il y a un contexte qui est propice à des initiatives dures sur l’immigration », souligne Richard Werly.

    Faut-il y voir une volonté de répondre une préoccupation des Français ou bien un clin d'œil aux députés du Rassemblement National ? « L’explication du choix de Michel Barnier comme Premier ministre tient à ce que pour le moment Marine Le Pen ne le fasse pas tomber », souligne Gaël Sliman. « C’est un gage envoyé au Rassemblement national ».

    Une chose est sûre : cette annonce alimente les débats médiatiques depuis 24 heures. À gauche, on dénonce une alliance entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. « Rien ne peut se faire sans nous », a déclaré Jordan Bardella le 07 septembre 2024. « Le Rassemblement national joue sa partition et la joue plutôt bien », précise Richard Werly. « Il est logique dans leur itinéraire qu’il parle de cette manière là ».

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  • M. Barnier… Et maintenant, quel gouvernement ?
    Sep 9 2024

    Nos invités :

    • Jean Garrigues, historien, président de la commission internationale pour l’Histoire des assemblées

    • Caroline Motte, journaliste au service politique, chargée du suivi du RN

    • Jean-Yves Dormagen, professeur de sciences politiques, président-fondateur de Cluster 17

    • Daïc Auduit, éditorialiste politique Franceinfo TV

    Après la nomination du Premier ministre, survenue le mercredi 4 septembre, après deux longs mois d'attente, on attend maintenant de connaître la composition du futur gouvernement Barnier. Un gouvernement que le Premier ministre a dit souhaiter être « ouvert à la gauche ». Indéniablement, son style tranche, et est en tout cas à distinguer de celui du président de la République et de son esprit « start-up nation ». Michel Barnier est aussi le plus vieux Premier ministre de la 5ème République. Un âge qui pourrait être un avantage, si l’on prend en compte ses qualités d’écoute et de négociation, juge Caroline Motte. « Peut-être que c’est quelqu’un qui peut rassurer les Français, qui avance en force tranquille, et qui n’est pas dans la précipitation », suppose notre invitée.

    Pour l’instant, dans ce nouveau système, le Rassemblement national a un rôle de « faiseur de roi ». Est-ce amené à évoluer ? Daïc Audruit précise qu’une « épée de Damoclès » est en tout cas agitée sous forme de motion de censure par la présidente de Rassemblement national, Marine le Pen. Michel Barnier, quant à lui, s’adresse principalement à un électorat d’extrême droite dans ses prises de parole. Mais d’un autre côté, si le locataire de Matignon vire trop dans cet extrême, l’aile gauche du Gouvernement aura aussi un « droit de vie ou de mort » sur lui. Il s’agira donc de naviguer sans dépasser certaines limites.

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  • Michel Barnier, Premier ministre sous surveillance - 06 septembre 2024
    1 hr and 22 mins