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Le monde en questions

By: RFI
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  • Le monde en questions, une chronique hebdomadaire qui met en valeur, en contexte et en perspective un fait marquant de l’actualité internationale. Elle sera assurée par Bruno Daroux.

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Episodes
  • Comment la Chine perçoit-elle le rapprochement entre la Russie et les États-Unis?
    Feb 28 2025
    Le spectaculaire rapprochement opéré par l'administration Trump avec la Russie de Vladimir Poutine a des conséquences directes et importantes, d'abord pour l'Ukraine et les Européens, mis au pied du mur. Et pour la Chine également, qui regarde ces événements avec attention, tout en restant assez discrète pour l'instant. Mais que dit ce changement incroyable du gouvernement de Trump vis-à-vis de la Chine ? On peut dire que ce tournant majeur du positionnement américain vis-à-vis du conflit en Ukraine et des États européens a également des conséquences à la fois sur la relation entre les États-Unis et la Chine, et sur celle entre la Chine et la Russie.Pour certains analystes, c'est même l'objectif stratégique essentiel de Donald Trump : se débarrasser du conflit en Ukraine, laisser les Européens se débrouiller tout seuls et se rapprocher de Moscou pour tenter de déstabiliser la Chine. Ce dernier pays reste l'adversaire principal, le concurrent systémique, d'un point de vue économique et politique, des États-Unis.L'idée est de contrarier fortement le lien entre Moscou et Pékin, qui s'est fortement resserré depuis le début de l'invasion russe en Ukraine. Pour des raisons économiques et géopolitiques, la Russie de Vladimir Poutine a tenté de se défaire de l'étau des pays occidentaux en affichant sa proximité avec Pékin. Et en développant un partenariat déjà existant.Un jeu d'équilibriste pour la ChineDe son côté, la Chine joue une partition apparemment équilibrée depuis trois ans. Elle ne condamne pas l'agression russe mais rappelle son attachement à l'intégrité territoriale des États, ce qui va plutôt dans le sens de Kiev, qui réclame le départ des troupes russes des territoires ukrainiens occupés, y compris la Crimée. Ce faisant, Pékin pense à ses propres intérêts, puisque c'est au nom de ce principe d'intégrité qu'elle revendique de rattacher l'île de Taïwan à son espace.Dans les faits, néanmoins, les Chinois ont accepté sans sourciller de développer leurs liens politiques, économiques et militaires avec Moscou. Les États-Unis accusent même Pékin d'une aide militaire indirecte à l'effort de guerre russe.À lire aussiComment la Chine compte-t-elle réagir aux droits de douane imposés par les États-Unis ?Cette stratégie peut-elle fonctionner ?Les prochaines semaines le diront. Moscou sera sans doute obligée d'afficher une forme de distance avec Pékin puisqu'elle s'engage dans un dialogue actif avec Washington. Mais cela n'ira sûrement pas plus loin qu'une forme de posture. La Russie considère la Chine comme un roc solide, avec un dirigeant qui reste au pouvoir, contrairement aux États-Unis, où les élections tous les quatre ans peuvent changer la donne.De plus, l'alliance Russie-Chine repose aussi sur des intérêts mutuels bien compris. Les Chinois, de leur côté, vont continuer à se présenter comme un pays neutre et facilitateur dans le conflit, pour concurrencer le nouveau rôle des États-Unis.Au final, l'objectif de Washington de briser le lien entre Moscou et Pékin a peu de chances de se concrétiser. Car la Russie notamment n'a aucun intérêt à mettre tous ses œufs dans le même panier – américain en l'occurrence.À lire aussiLe rapprochement à pas réfléchis du Kremlin avec Donald Trump
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  • Avec Trump, la fin du multilatéralisme?
    Feb 14 2025

    Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump multiplie les initiatives et déclarations notamment contre les institutions multilatérales. Sommes-nous en train d'assister à l'effondrement de l'ordre international issu de la Seconde Guerre mondiale ?

    Cet ordre, fondé sur des institutions internationales et multilatérales, est sérieusement ébranlé par les coups de butoir de certains dirigeants issus de régimes autoritaires comme Vladimir Poutine ou de systèmes démocratiques comme Donald Trump.

    L'ordre créé en 1945, avec la création de l'ONU et de nombreuses autres organisations, avait pour but d'éviter ou d'atténuer les conflits entre États, en s'appuyant sur un corpus de principes regroupés sous le terme de droit international.

    Depuis cette époque, cet ordre a plus ou moins bien fonctionné et n'a pas empêché de nombreux conflits. Mais les institutions n'étaient pas globalement contestées.

    C’est cela qui a changé depuis une quinzaine d'années et qui s'accélère aujourd'hui. Avec une ONU quasi impuissante, attaquée par certains pays, soit pour être inefficace, soit pour défendre les intérêts du monde occidental, et avec l'arrivée de Trump au pouvoir, le retour d'une confrontation entre empires – russe, américain, chinois – et la préférence systémique accordée à la négociation bilatérale.

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    Comment expliquer cette détestation de Donald Trump pour le multilatéralisme ?

    Il y a au moins deux raisons qui expliquent ce positionnement : il pense d'abord que ces organisations sont lourdes, inefficaces et bavardes. Dans son logiciel d'homme d'affaires, tout cela ne peut conduire qu'à des demi-mesures, voire au statu quo.

    La deuxième raison est que Trump pense que les États-Unis payent beaucoup trop pour les autres au sein de ces organisations. Qu'il s'agisse de l'ONU ou de l'Otan, le refrain est toujours le même : nous payons trop, il faut rééquilibrer tout ça. D'où sa décision également de suspendre l'aide à l'étranger via USAID.

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    Un mode viriliste

    Et enfin, Donald Trump est sur un mode viriliste : on va se parler d'homme à homme, à deux, entre personnes importantes. Et cela fonctionnera. Ça n'a pas été vraiment le cas lors de son premier mandat avec Xi Jinping ou Kim Jong-un. Mais il recommence, cette fois, avec Vladimir Poutine.

    Le résultat, c'est que le représentant de la première démocratie du monde s'aligne sur des positions qui mettent à mal les principes du droit international, notamment sur les frontières. Et assume cette loi du plus fort, au mépris de ses alliés et en permettant aux dirigeants autocratiques de penser qu'ils peuvent, eux aussi, s'en prendre à tel ou tel territoire en quasi-impunité.

    Oui, le multilatéralisme est moribond, la loi de la jungle ou du Far West revient à grands pas, et laisse augurer des temps bousculés.

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  • Donald Trump et Javier Milei, mêmes combats?
    Feb 7 2025
    Les présidents des États-Unis et d’Argentine ont pris des décisions similaires ces derniers jours sur le retrait de l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, et font preuve d’une hostilité marquée vis-à-vis des programmes aidant à la transition de genres pour les mineurs. Dès lors, peut-on parler d’un alignement de Javier Milei sur Donald Trump ? Il y a une proximité idéologique entre les deux hommes et un quasi-alignement, qu’il s’agisse de politique économique ou de révolution culturelle, pour mettre fin à ce qui est désigné comme le « progressisme woke », dans les deux pays. En économie, les deux hommes assument une approche libérale : laisser faire le marché, réduire les impôts des sociétés et procéder à des coupes drastiques dans les dépenses publiques — on se souvient du slogan de Milei durant sa campagne, les coupes « à la tronçonneuse ».Et ces derniers jours, les décisions de Milei de quitter l’OMS et de stopper les programmes de traitement et de chirurgie de transition de genre pour les mineurs sont très semblables à ce que fait ou ce que veut faire Donald Trump.À lire aussi Donald Trump signe un décret pour retirer les États-Unis de plusieurs instances de l’ONULes premiers résultats de la « révolution économique et culturelle » prônée par Javier Milei Javier Milei dirige l'Argentine depuis un peu plus d’un an et il peut se targuer d’avoir réglé au moins deux des problèmes de l’économie argentine. À commencer par l’inflation, passée de plus de 25 % à environ 3 %. Autre promesse tenue, celle de la stabilisation du taux de change entre le peso argentin et le dollar américain.Mais sur d’autres aspects, la thérapie de choc n’a pas fait ses preuves, avec une augmentation du chômage, qui reste quand même sous la barre des 10 %, et une augmentation de la pauvreté, qui concerne un Argentin sur deux. Sur le plan « culturel », il montre une volonté farouche de transformer la matrice culturelle qui aurait été étouffée par la gauche depuis des décennies. Les partisans de Milei réfutent le terme d’extrême droite parfois accolé au président argentin. Selon eux, il n’est pas d’extrême droite, car l’immigration n’est pas un sujet pour lui — c’est une différence avec Donald Trump —, il ne serait pas raciste et encore moins antisémite et considère Israël comme « un phare occidental au milieu de la barbarie ».À lire aussi « Critiquer la politique du gouvernement israélien est aujourd’hui qualifié d’antisémitisme »Javier Milei se définit comme un anarcho-capitaliste, proche des libertariensCette définition renforce le sentiment de connexion avec certains partisans de Donald Trump. Ce mouvement libertarien, ou réactionnaire au sens propre du terme selon d’autres observateurs, ne se limite pas à ces deux pays. Le président Macron parle même d’une « internationale réactionnaire », caractérisée par la volonté de défaire la suprématie culturelle de la gauche et les excès supposés du progressisme et du wokisme, une quasi-détestation de l’État, et un fort rejet des organisations multilatérales instaurées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale — l’ONU, l’OMS, le Conseil des droits de l’Homme, l’Accord de Paris sur le climat, ou encore la CPI.Rappelons-le, ces organismes ont été créés à l’issue de la Seconde Guerre mondiale pour faciliter le dialogue et la coopération et pour éviter les guerres. Ainsi, on est entré dans une ère de forte contestation de cet ordre multilatéral, y compris par de plus en plus de démocraties, comme les États-Unis de Trump ou l’Argentine de Milei. À lire aussiÀ Davos, Javier Milei souligne sa proximité idéologique avec Donald Trump
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