Episodes

  • Belle Greene, une vie de roman #2
    Jan 18 2024

    Il y a exactement cent ans, lors de l’hiver 1924, le fils du magnat JP Morgan, Jack Morgan, faisait don au public de la collection de livres titanesque de son père.

    Cette collection est encore abritée aujourd'hui dans un sublime palais de marbre sur Madison Avenue à New York. Depuis plus d’un siècle, des chercheurs du monde entier s’y rendent pour consulter les copies originales de manuscrits les plus rares de l'histoire de l’humanité. La Bible de Gutenberg, le livre d’heures de Catherine de Clèves, l’édition originale de Paradis Perdu de John Milton, les correspondances entre Paul Gauguin et Vincent van Gogh...

    Pour tant de richesses durement négociées et méticuleusement archivées, est-ce que vous saviez qu’à la tête de cet empire littéraire régnait une femme ?

    Son nom, Belle Greene.

    C’est l’héroïne de notre histoire, le summum de la self made woman.

    Belle da Costa Greene de son nom complet vivait à une époque d’une violence inouïe pour les personnes noires. De descendance afro américaine, cette femme métisse a l’éducation brillante a bravé mille interdits pour se construire une carrière au sommet de l’échelle sociale.

    Née quinze ans à peine après l’abolition de l’escalvage en 1865, la loi américaine lui interdisait l’accès à toute forme de prestige.

    Malgré son teint légèrement mat, et la clarté de ses yeux verts, malgré le teint pâle de ses soeurs et leur chevelure blonde, Belle et les siens étaient perçus comme des gens de couleur, des marginaux.

    En effet, les lois Jim Crow passées en 1877 les maintenaient à l’écart des blancs dans les transports, dans les écoles, dans les bibliothèques et les restaurants. D’après la célèbre “One drop Rule” règle de l’unique goutte de sang, chaque personne métis vivant sur le territoire américain était contrainte de se déclarer comme noire.

    Une seule goutte de sang, la goutte d’un seul ancêtre africain suffisait pour les condamner à la précarité absolue.

    Tout individu métis qui tentait de se faire passer pour blanc était passible de lynchage, c’était considéré comme un crime.

    Cette histoire est consacrée au destin d’une femme qui en a décidé autrement, qui a eu le courage de braver la loi, le courage de s’inventer une vie et la sublimer à la perfection.

    Le génie de Belle Greene lui a valu de devenir au début du XXe siècle, tout simplement la femme la plus riche des Etats Unis.

    Toutefois, c’est son audace qui lui a permis d’être considérée à sa juste valeur.

    A la fois effrontée et précautionneuse, légère mais indétrônable.

    Belle Greene est un phénomène unique de l’histoire.

    Elle semble même la devancer d’un demi-siècle tant son indépendance et son goût du moderne transcendaient les mœurs de son époque.

    Elle écrivait d’ailleurs en 1910 à son amant, l’historien Bernhard Berenson, la lettre suivante:

    « Je pense que, chez la plupart d’entre nous, il y a le désir de transgresser les limites. Je sais que ce besoin d’aller au-delà de toutes les expériences ne me quitte pas. C’est comme ça, Fiamma mia : je suis habitée par le goût de l’excès, et mon amour pour toi n’y changera rien.»

    Et voici son récit …


    Ecriture: Iona Bermon pour Timeline

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    32 mins
  • Belle Greene, une vie de roman #1
    Jan 11 2024

    Il y a exactement cent ans, lors de l’hiver 1924, le fils du magnat JP Morgan, Jack Morgan, faisait don au public de la collection de livres titanesque de son père.

    Cette collection est encore abritée aujourd'hui dans un sublime palais de marbre sur Madison Avenue à New York. Depuis plus d’un siècle, des chercheurs du monde entier s’y rendent pour consulter les copies originales de manuscrits les plus rares de l'histoire de l’humanité. La Bible de Gutenberg, le livre d’heures de Catherine de Clèves, l’édition originale de Paradis Perdu de John Milton, les correspondances entre Paul Gauguin et Vincent van Gogh...

    Pour tant de richesses durement négociées et méticuleusement archivées, est-ce que vous saviez qu’à la tête de cet empire littéraire régnait une femme ?

    Son nom, Belle Greene.

    C’est l’héroïne de notre histoire, le summum de la self made woman.

    Belle da Costa Greene de son nom complet vivait à une époque d’une violence inouïe pour les personnes noires. De descendance afro américaine, cette femme métisse a l’éducation brillante a bravé mille interdits pour se construire une carrière au sommet de l’échelle sociale.

    Née quinze ans à peine après l’abolition de l’escalvage en 1865, la loi américaine lui interdisait l’accès à toute forme de prestige.

    Malgré son teint légèrement mat, et la clarté de ses yeux verts, malgré le teint pâle de ses soeurs et leur chevelure blonde, Belle et les siens étaient perçus comme des gens de couleur, des marginaux.

    En effet, les lois Jim Crow passées en 1877 les maintenaient à l’écart des blancs dans les transports, dans les écoles, dans les bibliothèques et les restaurants. D’après la célèbre “One drop Rule” règle de l’unique goutte de sang, chaque personne métis vivant sur le territoire américain était contrainte de se déclarer comme noire.

    Une seule goutte de sang, la goutte d’un seul ancêtre africain suffisait pour les condamner à la précarité absolue.

    Tout individu métis qui tentait de se faire passer pour blanc était passible de lynchage, c’était considéré comme un crime.

    Cette histoire est consacrée au destin d’une femme qui en a décidé autrement, qui a eu le courage de braver la loi, le courage de s’inventer une vie et la sublimer à la perfection.

    Le génie de Belle Greene lui a valu de devenir au début du XXe siècle, tout simplement la femme la plus riche des Etats Unis.

    Toutefois, c’est son audace qui lui a permis d’être considérée à sa juste valeur.

    A la fois effrontée et précautionneuse, légère mais indétrônable.

    Belle Greene est un phénomène unique de l’histoire.

    Elle semble même la devancer d’un demi-siècle tant son indépendance et son goût du moderne transcendaient les mœurs de son époque.

    Elle écrivait d’ailleurs en 1910 à son amant, l’historien Bernhard Berenson, la lettre suivante:

    « Je pense que, chez la plupart d’entre nous, il y a le désir de transgresser les limites. Je sais que ce besoin d’aller au-delà de toutes les expériences ne me quitte pas. C’est comme ça, Fiamma mia : je suis habitée par le goût de l’excès, et mon amour pour toi n’y changera rien.»

    Et voici son récit …


    Ecriture: Iona Bermon pour Timeline

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    44 mins
  • Madame Sapiens #2
    Sep 7 2023

    Femmes des années -20.000 / Madame Sapiens #2

    Quand on pense Préhistoire, on pense glace, forêt, savane, mammouth, grands fauves. Nous voyons aussi l’homme préhistorique tel qu’il a longtemps été décrit dans les livres d’Histoire : grand, musclé, hirsute, vêtu d’une simple peau de bête, brandissant une massue, et s’apprêtant à assommer un cerf. Nulle trace, dans cette vision stéréotypée, de la compagne de l’Homo Sapiens.

    Mais qui était-elle, cette femme de la Préhistoire ? Une créature fragile, harcelée par une ribambelle d’enfants, et soumise à la toute-puissance du chasseur ? Ou, au contraire, une femme libre, forte et pleinement intégrée dans le clan ?

    La femme a été naturellement oubliée du grand livre de la Préhistoire. Réduite au rang « d’éternelle mineure », la femme « pécheresse » était considérée par les hommes de la Troisième république comme dangereuse et pernicieuse. Cette créature diabolique devait être étroitement surveillée de sa naissance à sa mort, passant successivement de la tutelle de son père, de son mari et de ses fils. Les premiers préhistoriens sont alors persuadés que le monde fonctionnait déjà de cette manière au temps de nos ancêtres. Dans la société du XIXe siècle, les choses sont claires et nettes : la femme reste à la maison, ce sont les hommes qui jouent un rôle économique et social important. Donc, tout naturellement, on a pensé qu’il en allait de même au Paléolithique : l’homme chasseur qui fait avancer l’humanité, grâce à la chasse de grands mammifères, tandis que la femme, gardienne du foyer, s’occupe des enfants.

    Les recherches récentes viennent contredire les enseignements et les préjugés des préhistoriens du XIXe siècle. En s’appuyant sur les vestiges matériels, l’analyse des ossements et l’observation attentive des représentations sculptées ou pariétales, les chercheurs du XXIe siècle parviennent à dresser un portrait réaliste de la femme préhistorique. Soudain, elle reprend vie, devant leurs yeux, bien différente de la vision que l’on s’en faisait il n’y a pas si longtemps. Débarrassée des stéréotypes et des clichés, elle retrouve le pouvoir de la parole, et nous raconte sa véritable histoire.


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    1 hr and 5 mins
  • Madame Sapiens #1
    Aug 31 2023

    Quand on pense Préhistoire, on pense glace, forêt, savane, mammouth, grands fauves. Nous voyons aussi l’homme préhistorique tel qu’il a longtemps été décrit dans les livres d’Histoire : grand, musclé, hirsute, vêtu d’une simple peau de bête, brandissant une massue, et s’apprêtant à assommer un cerf. Nulle trace, dans cette vision stéréotypée, de la compagne de l’Homo Sapiens.

    Mais qui était-elle, cette femme de la Préhistoire ? Une créature fragile, harcelée par une ribambelle d’enfants, et soumise à la toute-puissance du chasseur ? Ou, au contraire, une femme libre, forte et pleinement intégrée dans le clan ?

    La femme a été naturellement oubliée du grand livre de la Préhistoire. Réduite au rang « d’éternelle mineure », la femme « pécheresse » était considérée par les hommes de la Troisième république comme dangereuse et pernicieuse. Cette créature diabolique devait être étroitement surveillée de sa naissance à sa mort, passant successivement de la tutelle de son père, de son mari et de ses fils. Les premiers préhistoriens sont alors persuadés que le monde fonctionnait déjà de cette manière au temps de nos ancêtres. Dans la société du XIXe siècle, les choses sont claires et nettes : la femme reste à la maison, ce sont les hommes qui jouent un rôle économique et social important. Donc, tout naturellement, on a pensé qu’il en allait de même au Paléolithique : l’homme chasseur qui fait avancer l’humanité, grâce à la chasse de grands mammifères, tandis que la femme, gardienne du foyer, s’occupe des enfants.

    Les recherches récentes viennent contredire les enseignements et les préjugés des préhistoriens du XIXe siècle. En s’appuyant sur les vestiges matériels, l’analyse des ossements et l’observation attentive des représentations sculptées ou pariétales, les chercheurs du XXIe siècle parviennent à dresser un portrait réaliste de la femme préhistorique. Soudain, elle reprend vie, devant leurs yeux, bien différente de la vision que l’on s’en faisait il n’y a pas si longtemps.

    Débarrassée des stéréotypes et des clichés, elle retrouve le pouvoir de la parole, et nous raconte sa véritable histoire...


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    47 mins
  • Sarah Bernhardt #2 : la Gloire de la Divine
    May 18 2023

    Sarah Bernhardt a été une icône du théâtre français, reconnue pour son talent et sa personnalité flamboyante.

    Ce second épisode raconte sa vie à partir de 1870 jusqu'à sa mort, et revient sur une carrière nationale et internationale exceptionnelle.

    Après la guerre franco-prussienne de 1870, Sarah Bernhardt s'est rendue en Angleterre où elle a suscité l'admiration du public londonien. Ses performances remarquables et son charisme captivant ont rapidement conquis l'Europe, l'amenant à se produire dans de nombreux pays tels que l'Allemagne, l'Italie et la Russie. Son style de jeu théâtral unique et sa voix expressive ont fait d'elle une actrice inégalée de son époque.

    Sarah Bernhardt a également conquis les États-Unis avec ses tournées triomphales. Ses performances à Broadway ont été acclamées par les critiques et le public américain. Sa renommée outre-Atlantique lui a valu le surnom de "Divine Sarah" et elle est devenue une véritable légende vivante du théâtre.

    En plus de sa carrière d'actrice, Sarah Bernhardt était une pionnière en matière de marketing personnel. Elle avait un goût prononcé pour la publicité et a su se promouvoir avec brio. Elle utilisait des techniques innovantes pour attirer l'attention du public, telles que des affiches audacieuses et des campagnes de presse soigneusement orchestrées. Son image extravagante et sa personnalité excentrique ont contribué à sa renommée internationale.

    La vie de Sarah Bernhardt depuis 1870 jusqu'à sa mort a été une véritable épopée théâtrale. Son talent remarquable, ses tournées internationales et son sens de la publicité ont fait d'elle une figure emblématique du théâtre, dont l'héritage perdure encore aujourd'hui.

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    1 hr and 6 mins
  • Sarah Bernhardt #1 : Devenir comédienne à succès
    Apr 13 2023

    Mais qui est donc Sarah Bernhardt ? C’est une actrice ambivalente, à la célébrité indubitable. Côté pile, le jeu de l’actrice, sa virtuosité, son courage et ses audaces pionnières en ont fait une tragédienne admirée.

    Côté face, c’est une femme à la personnalité flamboyante, anticonformiste, habituée aux déclarations outrancières sur les médias. Sarah Bernhardt a fait des tournées sur les cinq continents, et partout, elle était accueillie avec une même ferveur, digne de nos plus grandes stars contemporaines. Celle qui a été surnommée tantôt « la Divine », tantôt la « Scandaleuse », a été la muse des écrivains et des portraitistes de son temps.

    A sa mort, le 26 mars 1923, nombreuses sont les personnalités issues du monde de la culture qui réclament des funérailles nationales, voire même, sa panthéonisation.

    Raymond Poincaré, conservateur, refuse les deux demandes. Qu’importe, son étoile n’a jamais pâlie. Aujourd’hui encore, des admirateurs lui rendent hommage sur sa tombe au cimetière du Père-Lachaise.

    Sarah Bernhardt a été une icône de son temps. Plus qu’une artiste, elle était également auteur, peintre, et sculpteur, métiers qu’elle a exercé avec un talent reconnu.

    Elle est surtout une femme de combats et d’engagements. Elle s’est positionnée en faveur de l’abolition de la peine de mort et aux côtés d’Emile Zola lorsqu’il défendait Dreyfus.

    Sarah, enfin, a lutté pour les droits civils et politiques des femmes, avec la journaliste Séverine et Louise Michel. En cette année 2023, nous commémorerons le centenaire de la mort de Sarah Bernhardt.

    C’est l’occasion de se souvenir de cette artiste à la vie si riche, et dont la voix d’or autant que les combats auront illuminé son époque.

    Edouard de Max, son partenaire sur scène, disait qu’ « il semble qu’on ait tout dit, et pourtant il y a encore tant à dire sur elle. On a écrit des volumes pour la promener dans les étoiles ; on écrirait encore des volumes et des volumes sans achever de conter cette légende insensée qu’est son art et sa vie ».

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    58 mins
  • Johanna Van Gogh, la femme qui a fait Van Gogh
    Apr 6 2023

    Comment Vincent Van Gogh, qui a vécu dans la plus grande pauvreté toute sa vie, a-t-il pu devenir une telle icône après sa mort ?

    Il n’y a pas de hasard, dit-on, que des rencontres … En l’occurence, une femme.

    Cette femme, c’est Johanna Bonger, elle était la belle-sœur de Vincent Van Gogh, la femme de Théo.

    C’est en 1890 qu’elle rencontre le peintre qui arrive à Paris. Nous savons dès lors tout, car elle écrit un journal, et c’est de ce journal, que nous allons vous raconter cette incroyable histoire …

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    56 mins
  • Ching Shih, reine des mers de Chine
    Nov 17 2022

    La piraterie a été pratiquée sur les côtes chinoises de l'Antiquité à nos jours, mais les renseignements notoires sur les activités des contrebandiers et des pillards n'existent pas avant le XIVe siècle.

    À cette époque, sous la dynastie Ming, se développe le mouvement des Wokou, né au Japon.

    Il regroupe des Japonais, qui veulent se venger de l'attaque de leur pays par la dynastie chinoise précédente des Yuan, et des Chinois, fonctionnaires et marchands, mécontents de la nouvelle dynastie Ming, entourés d'une armée de contrebandiers, de bandits et de « frères de la côte ».

    De son côté, l'empereur de Chine crée des milices de garde-côtes.

    Au cours du XVe siècle, la suprématie de la marine chinoise permet l'essor de véritables relations commerciales en Asie orientale.

    Au XVIe siècle, l'aggravation du climat social au Japon suscite une recrudescence de la piraterie qui trouve un terrain idéal sur la côte chinoise.

    À la fin du XVIIIe siècle, la piraterie en mer de Chine méridionale va se développer, et, au 19è siècle, alors que la piraterie tend à disparaître, une pirate a, elle aussi, tiré les ficelles des grandes organisations mondiales de son époque.

    Dans cet épisode, je vais vous raconter l’histoire de Ching Shih, une pirate qui a fait de la piraterie une institutions encore plus redoutable que la marine impériale chinoise. De prostituée à pirate redoutable, elle monte à la tête de la flotte du Drapeau Rouge, et tient d’une main de fer son équipage qui compte plusieurs milliers d’hommes.

    Vous découvrirez comment, en 10 ans, elle va diriger toute l’organisation politique et commerciale des cotes chinoises méridionales et humilier l’empereur et son armée plus d’une fois.

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    53 mins