• Ces artistes qui montent, qui montent !

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Ces artistes qui montent, qui montent !

By: RFI
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  • À la rencontre des artistes qui commencent à connaître un succès local ou national, et qui se verraient bien conquérir l’Afrique, voire la planète.

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Episodes
  • Sugarbana, le maître de l'Afrofusion à Lagos
    Sep 26 2022
    Coup de projecteur sur Sugarbana, un artiste de la scène Afrobeats nigériane. Chanteur de R'n'B à la base, Sugarbana s'est lancé très tôt dans l'industrie musicale. Il est signé par un label dès son adolescence et connaît très vite le succès à Lagos avant de dériver vers le Dancehall ces dernières années. De notre correspondant à Lagos,Généreux et très sociable, Sugarbana fait l'unanimité chez la nouvelle génération de la musique nigériane. Il multiplie les collaborations avec les grandes stars, comme Davido ou encore Teni, mais donne facilement une chance à des inconnus. Sugarbana se dit prêt à partir à l'assaut du monde avec son Afro Fusion.Les mains plaquées sur son casque, bien serré sur la tête, Sugarbana ondule en saccade. Seul face au micro. Un style unique entre Afrobeats et Dancehall. C'est la dernière séance d'enregistrement de Best Thing, le single destiné à toutes les plateformes de streaming. Dans une pièce à côté, Wana écoute et observe religieusement. Il est l'un des trois producteurs de ce morceau.« Sugarbana est déjà un nom connu de tous, ici à Lagos, au Nigeria, affirme Wana. Sugarbana, c'est une célébrité dans la rue. Il est donc très important pour nous, producteurs débutants, de collaborer avec à quelqu'un comme lui déjà implanté dans le monde de la musique. »À lire aussi : "L’Afrobeats est la nouvelle pop": retour sur un phénomène globalÀ 24 ans, Sugarbana alias Prince Ookafor a déjà plus de 10 ans de carrière musicale derrière lui. Et pourtant, à Lagos, il est toujours considéré comme le futur de l'Afrobeats. Tous les grands noms de cette scène musicale le citent comme modèle. « Je souris parce que l'industrie musicale est sur le point d'être secouée par une vibration massive, insiste Wana. C'est l'ombre de la nouvelle génération mélangée à la vibration de la vieille école. »L'an dernier déjà, sa reprise du légendaire hit de Sade, The Sweetest Taboo, tournait sur tous les smartphones et dans tous les clubs de la tentaculaire mégapole du Sud Ouest du Nigeria. Les yeux dissimulés derrière des lunettes de soleil aux verres teintés oranges, Sugarbana est comme un poisson dans l'eau dans les rues de Lagos. En particulier celles d'Ebute Metta. Son quartier.« Avant de venir dans le quartier aujourd'hui, on m'a déconseillé de venir parce qu'il y avait de la tension dans l'air, explique Sugarbana. C'était risqué pour moi de venir. En raison de ma réputation, moi Sugarbana, j'ai pu m'organiser correctement pour être ici. Donc la violence n'est pas quelque chose qui me fait peur lorsqu'il s'agit de ma communauté. Personne ne me veut du mal ici. »Faire ses premiers pas musicaux dans le studio de son grand frère Mr Real, la première star de leur famille, a été déterminant dans la trajectoire de Sugarbana. Certains de ses copains d'enfance sont des cultistes. Des membres de gangs se disputant parfois mortellement des parcelles de territoires. Sugarbana, lui, a choisi une autre voie.« Je sais que j'écris pour ma communauté, j'écris pour la rue, justifie l'artiste. Mais avant tout, mon style, ma musique et ce pour quoi je suis ici en tant que descendant. En tant qu'évangéliste dans le domaine de la grande musique, je sens que je suis ici pour faire de la musique pour le monde entier et surtout pour que les gens m'écoutent partout. »Dans sa villa moderne, nichée dans une zone résidentielle de Lagos, Sugarbana montre un autre visage. Celui d'un compositeur interprète dont le cerveau est en constante effervescence. Il est 10h du matin. La nuit a été très courte. « Je travaille toujours la nuit, j'écris toujours des chansons, explique le chanteur. Je complote toujours avec mes gars pour voir ce qu'il faut faire ensuite, parce que j'essaie de faire vraiment des choses en grand. Si vous remarquez, des gens comme Burna Boy ont vraiment porté la musique nigériane à un autre niveau. Des gens comme Wizkid, Davido et les autres. Et moi qui fais de l'Afro Fusion, je devrais être capable de me produire en Amérique avec le genre de musique que je fais. Je devrais faire mes propres tournées. Et je devrais pouvoir être là-bas avec les gens que je veux entendre chanter ma musique. Au-delà de l'Afrique. Je veux que ma musique soit quelque chose dont les gens parlent dans le monde entier. »Est-ce le discours d'un doux rêveur et arrogant ? Non, c'est simplement celui d'un gars d'Ebute Metta ayant toujours baigné dans la compétition de la mégapole aux 25 millions d'habitants.
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    3 mins
  • Moses Twahirwa, créateur de mode rwandais à la conquête des podiums européens
    Aug 27 2022

    Il est la star incontestée de la haute couture rwandaise. Ses créations sont même régulièrement portées par Paul et Jeannette Kagame. Il s’agit de Moses Twahirwa, le jeune homme derrière la marque Moshions. Son style inspiré des motifs et de coupes issus de la tradition rwandaise est en passe de conquérir les podiums européens.

    Situé au cœur d’un quartier chic de Kigali, la boutique Moshions a tout d’une enseigne de luxe : les clients s’y laissent bercer par de la musique lounge pendant que l’on mesure leur tour de taille. Le maitre des lieux, Moses Twahirwa, présente l’une de ses dernières pièces, le Bible Bag. Un sac de cuir noir inspiré à la fois de la forme d’une bible et de celle du bouclier de l’ancienne armée royale rwandaise.

    « J'ai fait mon exploration entre ce que je crois en tant que chrétien et ce que je crois dans la tradition, explique le créateur de mode. Je suis né dans une famille chrétienne, et mon père était pasteur. La bible a été une grande inspiration dans ma vie. Mais, il y a aussi le bouclier de combattant rwandais. Pour moi, la tradition signifie presque la même chose parce que ça donne la protection. »

    À l’étage au-dessus, c’est l’atelier, puis le bureau de Moses. Sur les murs, des photos en noir et blanc datant de l’époque coloniale et des esquisses de parures traditionnelles. Elles ont abouti fin 2021 à la création de la collection Imandwa, qui l’a propulsé à l’international. La ligne a été présentée au début de l’été à Florence. C’était le premier défilé Moshions en Europe. « Je me suis inspiré des ancêtres, leur façon de vivre, comment ils s'habillaient. Avant la colonisation, nos ancêtres s'habillaient dans des drapés. J'en ai utilisé pour construire les silhouettes de ma collection Imandwa. »

    Réflexion sur la vision de la masculinité

    Sur la chemise de Moses Twahirwa, des visages portant la coiffure traditionnelle, l’Amasunzu, et les yeux pleins de larmes. Ces motifs permettent à l’artiste d’honorer la tradition tout en questionnant la vision de la masculinité qu’elle véhicule : « Parfois, on est coincé avec la tradition. Au Rwanda, il y a ce proverbe : "Si tu es un homme, tu es vu comme faible si tu pleures". Donc, je me suis challengé pour montrer qu'un homme a le droit d'exprimer ses émotions de façon différente. On a le droit de pleurer, c'est normal de vivre avec un autre homme... En fait, toutes les choses soi-disant taboues et qui limitent l'expression de soi. »

    La dernière collection présente aussi une réflexion sur le genre, puisque de nombreuses pièces peuvent être portées par les deux sexes. Et le succès est au rendez-vous. La marque compte aujourd’hui 38 employés et vend une centaine de pièces par mois, principalement au Rwanda lors de ventes privées. Avant de le quitter, Moses Twahirwa fait la liste des célébrités qui ont visité son magasin. L’actrice vedette des films de Pedro Almodovar Rossi de Palma, Winston Duke, qui a joué dans le blockbuster Black Panther, ou encore l’écrivaine nigérienne Chimamanda Ngozi Adichie.

    À écouter aussi : Bénin: l'indémodable bomba

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    4 mins
  • Mahfousse, l'humoriste sénégalais au million d'abonnés sur les réseaux sociaux
    Aug 20 2022

    Au Sénégal, l'humoriste Mahfousse – de son vrai nom Cheikh Mahfousse Samb - cumule les vues sur YouTube où il réunit plus d’un million d’abonnés – sans compter le million sur Instagram et les 400 000 sur Facebook. L’artiste de 32 ans qui enfile les casquettes de comédien, youtubeur, influenceur et gameur a réussi à trouver sa place depuis 2014, après des années de galère.

    De notre correspondante à Dakar

    Toutes les semaines, Mahfousse piège une star sénégalaise dans une caméra cachée qu’il diffuse ensuite sur les réseaux sociaux. « J'aime bien piéger les gens, montrer l'artiste autrement. Mais, là, au Sénégal, je fais une caméra et... "eh Mahfousse, arrête-toi, où sont les caméras ?"... Donc c'est cramé pour moi », s'amuse-t-il.

    Le succès de son concept a obligé le jeune humoriste à embaucher des acteurs. Ce jour-là, c’est dans la bonne humeur qu’il répète le scénario de la semaine avec quatre comédiens pour piéger Gora. L’artiste croit qu’il a rendez-vous pour signer un contrat pour une série qui se passe aux États-Unis. Avant qu’une jeune fille ne crée un scandale. Mamadou Ba joue le rôle du producteur : « j'aime faire rire les gens, donc les jeunes comme Mahfousse, je le trouve professionnel et j'aime son travail. »

    C’est en 2014 que Mahfousse a commencé à diffuser ses vidéos humoristiques en imitant des youtubeurs français. Il interprète des personnages variés le temps de petites scènes de la vie quotidienne, mais cela ne décolle pas. « Maman m'a élevé en France avec son mari. Donc au début, les gens l'appelaient en lui disant : "ton fils est fou, il ne poursuit pas ses études, il fait des vidéos, il s'habille comme une femme". Quand je me moquais de comment les filles font des photos, avec la caméra à 360°, comme ça, bouche de canard. Une grande partie aussi de la population ne comprenait pas trop, disait que j'étais un homosexuel. C'était dur, parce que je n'étais pas connu, les gens ne comprenaient pas le concept, ça me faisait très mal. Mais, tu vois, quand on a des objectifs, il faut bosser dur pour les atteindre. »

    En février 2015, au lendemain d’une coupure d’eau massive dans la capitale sénégalaise, il publie une vidéo où il parodie la chanson « l’eau est revenue », du dessin animé Kirikou. C’est un succès. Puis, il se fait connaître avec le concept « Tom et Jerry, version africaine », où il imite les courses poursuites des deux célèbres mascottes américaines dans une maison familiale sénégalaise, accompagné de son petit frère.

    « Ce concept m'avait tellement boosté, les gens partageaient mes vidéos, j'avais gagné une grosse communauté africaine, pas seulement sénégalaise : des gens du Bénin le partageaient , des gens de la Côte d'Ivoire, c'est l'Afrique qui gagne. « Tom et Jerry », il n'y a pas de parole, pas de voix, il y avait que le son, tu tournes, tu fais des trucs et tout ça. Et les gens aimaient vraiment. »

    Sa société a désormais grossi et il mise surtout sur les vidéos de caméras cachées qui dépassent régulièrement les 500 000 vues. Depuis quatre ans, il arrive même à vivre de son art. Ses prochains projets : peut-être lancer sa propre série, s’internationaliser et développer le stand-up. « Il y a trois ans, j'étais au Parlement du rire, là-bas, en Côte d'Ivoire, une belle expérience pour moi, qui m'a vraiment poussé aussi à aller dans le stand-up, parce que c'est bien de faire rire dans le téléphone, sur le digital, mais c'est mieux devant de vraies personnes. Parce que tu vois un public vraiment cool, c'est super, ça te fait vivre. »

    S’il est inspiré par les actualités et la vie au quotidien, Mahfousse n’hésite pas à s’engager, même s’il tient à rester apolitique. Car il faut respecter les lignes rouges et assumer la responsabilité d’être autant regardé. « On sensibilise, mais aussi, on garde l'éthique et la déontologie pour ne pas enfreindre les règles de la société et les règles religieuses », explique Zé Actor, son bras droit avec qui il écrit les vidéos. « Il y a ces choses avec lesquelles on ne peut pas rire, par exemple, on ne peut pas manquer de respect à la religion, qu'il s'agisse du christianisme ou de la religion musulmane »

    Pour développer davantage la scène humoristique sénégalaise, Mahfousse demande à l’État un meilleur accompagnement, notamment dans la mise à disposition de salles et de financements.

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