• Ça fait débat avec Wathi

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Ça fait débat avec Wathi

By: RFI
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  • Toutes les semaines, RFI s’arrête sur les grands dossiers africains avec le laboratoire d’idées Wathi. Trois minutes pour se poser, examiner les enjeux et les solutions, en s’appuyant sur les débats citoyens initiés par ce groupe de réflexion. Une chronique présentée par Alexis Guilleux.

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Episodes
  • Chronique de cinq années de perspectives ouest-africaines sur un monde chaotique
    Oct 27 2024

    C’est la dernière de « Ça fait débat avec Wathi », après près de cinq ans de présence hebdomadaire à cette antenne.

    Oui, toute chose a une fin et c’est avec une réelle émotion que Gilles Yabi dit au revoir aux nombreux fidèles de ce rendez-vous inauguré le 9 novembre 2019. 230 chroniques, une très grande diversité de sujets de réflexion concernant des pays d’Afrique de l’Ouest, du Centre et des autres régions du continent africain. Mais aussi un regard ouest-africain sur l’actualité internationale. Une actualité extrêmement chargée, dominée par un enchaînement de crises au cours des cinq dernières années.

    La pandémie du coronavirus en 2020 bien sûr et tout ce qu’elle a révélé, confirmé et bouleversé dans la marche du monde, le départ chaotique des troupes américaines d’Afghanistan en 2021 et les leçons dérangeantes qu’il a fallu enfin tirer sur les choix des grandes puissances au gré des intérêts fluctuants de leurs décideurs au fil du temps. La guerre du Tigré en Éthiopie de 2020 à 2022 avec un épouvantable bilan humain et des crimes de masse toujours impunis. Depuis 2022, l’invasion de l’Ukraine par la Russie et ses multiples conséquences sur les pays africains. Depuis avril 2023, une nouvelle guerre au Soudan qui n’en finit pas de détruire ce pays au cœur du continent et de fragiliser tous ses voisins. Et depuis octobre 2023, la guerre sans aucune limite d’Israël à Gaza en réponse à l’attaque terroriste du Hamas et son extension aujourd’hui au Liban et même à l’Iran.

    Mais la majorité de nos rendez-vous ont surtout été consacrés au décryptage des évolutions politiques et sécuritaires en Afrique de l’Ouest, malheureusement négatives au cours de ces dernières années.

    Oui, on aurait voulu proposer une balance plus équilibrée entre des sujets positifs mettant en valeur les progrès réels dans différents secteurs économiques, technologiques, sociaux et culturels. Ou encore la myriade d’initiatives individuelles et collectives qui changent la vie de milliers ou de millions de personnes dans les pays africains. Mais il était indispensable, moralement indispensable, de regarder en face la réalité de la montée de la violence, de l’insécurité et de la fascination pour la guerre, de ne pas ignorer les signes palpables de la capture de l’État par des groupes au pouvoir même dans des pays prétendument démocratiques, de fermer les yeux sur le retour à la loi du plus fort, du plus cynique. Cela se traduisant par des disparitions forcées, des arrestations arbitraires et des condamnations abusives par des institutions judiciaires décrédibilisées.

    Il aurait été irresponsable de ne rien dire de ce que pourraient devenir une grande partie de l’Afrique de l’Ouest, et d’ailleurs de l’Afrique centrale aussi dans quelques années. Cela si de nouvelles raisons d’espérer une vie plaisante et valorisante n’étaient pas vite offertes à des dizaines de millions de jeunes et d’enfants ultra-majoritaires partout.

    En tant que plateforme de réflexion et de débat public, nous sommes avant tout ancrés dans la réalité, tenus par une exigence de lucidité dans notre regard sur notre partie du monde telle qu’elle est, sur toutes les parties du monde telles qu’elles sont et sur les perspectives que tout cela dessine.

    « Ça fait débat avec Wathi »sur RFI s’arrête, mais le travail de Wathi se poursuit bien sûr sur toutes vos plateformes

    Absolument, ce rendez-vous – fruit d’une collaboration informelle entre Wathi et RFI sans aucune dimension financière - a permis de refléter une partie de nos publications, de nos tables rondes, de nos dialogues. Ce travail se poursuit et continuera à s’amplifier à partir du site internet, de la chaîne YouTube, de nos pages sur les principaux réseaux sociaux, accessibles à toutes et à tous. À très bientôt donc !

    Pour aller plus loin

    Les chroniques Ça fait débat sur RFI depuis 2019 :

    Le site internet de WATHI :

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    4 mins
  • Au Bénin, un code électoral bien étrange et un malaise politique profond
    Oct 20 2024

    Au Bénin, un code électoral bien étrange et un malaise politique profond... Wathi a organisé le 10 octobre dernier une table ronde virtuelle sur les « Réformes électorales et perspectives politiques au Bénin », l’occasion d’examiner les réformes du cadre électoral et des réformes institutionnelles de manière générale mises en œuvre sous la présidence de Patrice Talon

    Oui, ce fut l’occasion aussi de se projeter dans les prochains mois alors que des élections communales, législatives et présidentielle prévues en 2026 sont déjà dans toutes les têtes. (L’exercice a d’abord permis de mieux connaître et faire connaître les nouvelles dispositions du code électoral modifié en mars 2024, des dispositions d’une telle complexité que beaucoup de citoyens sont perdus).

    Ce code électoral durcit considérablement les conditions de candidature à la présidentielle et d’obtention de sièges de députés. Pour être éligibles, les candidats à la présidence et à la vice-présidence devront avoir le parrainage d’un nombre de députés et/ou de maires correspondant à au moins 15% de l’ensemble des députés et des maires et provenant de 3/5ème des circonscriptions électorales législatives. Et un député ou un maire ne pourra parrainer qu’un candidat membre ou désigné du parti sur la liste duquel il a été élu. (Un député ou maire ne pourra parrainer un candidat issu d’un autre parti qu’en cas de signature d’un accord de gouvernance conclu avant l’élection).

    Ce sera par ailleurs difficile pour les partis politiques d’avoir le moindre député puisque seuls pourront obtenir des députés les partis dont les listes ont recueilli au moins 20% des suffrages exprimés dans les 24 circonscriptions électorales législatives. Ce seuil de 20% dans toutes les circonscriptions pour qu’un parti puisse obtenir le moindre poste de député est un record mondial.

    Pour le pouvoir en place, ce code électoral est cohérent avec l’objectif assumé de structurer le champ politique autour de grands partis en nombre très limité

    Oui, c’est le point de vue défendu par un de nos invités, Malick Gomina, député issu d’un des deux partis soutenant le président Talon à l’Assemblée nationale du Bénin, qui explique que « les réformes ont conduit à une réduction significative du nombre de partis politiques, passant de plus de 200 à une dizaine. Cette transformation vise à simplifier le paysage politique et à favoriser une gouvernance plus stable ». Il fallait selon lui corriger le système partisan dans son fonctionnement.

    Sans surprise, le point de vue de Nathaniel Hinnougnon Kitti, enseignant-chercheur en science politique à l’université d’Abomey-Calavi mais aussi vice-président du principal parti d’opposition « Les démocrates » , est très différent. Il estime que les réformes introduites depuis l'arrivée de Patrice Talon au pouvoir ont contribué à dégrader la démocratie. Ce point de vue est plutôt partagé par les deux autres invités, qui ne sont pas des acteurs politiques, Maryse Glèlè Ahanhanzo, coordinatrice nationale de WANEP-Benin, réseau de la société civile pour l’édification de la paix en Afrique de l’Ouest et Expédit Ologou, Président du Civic Academy for Africa’s future (CIAAF), un think tank béninois.

    La principale recommandation est la relecture du code électoral perçue comme un facteur de crise potentiellement grave

    Tout à fait et cela traduit un malaise beaucoup plus profond. C’est la paix, la stabilité politique, la cohésion nationale et l’avenir des libertés individuelles qui sont en jeu. Maryse Glélé Ahanhanzo a demandé avec gravité aux acteurs politiques de « prendre un tout petit en compte l’intérêt des populations du Bénin » ainsi que l’ouverture d’un dialogue sur le code électoral et les conditions des futures élections. Expédit Ologou a résumé sa recommandation en un mot : Talon, le nom du président. Il faut, dit-il, « encourager, inciter le président Talon à dialoguer », et il ne faut pas faire de la question de l’après 2026 une question taboue parce que les perspectives de paix au Bénin en dépendent. Malheureusement, cela signifie que les institutions du pays qui a inauguré les conférences nationales des années 1990 en Afrique se sont considérablement affaiblies.

    ► Pour aller plus loin :

    Réformes électorales et perspectives politiques au Bénin, table ronde virtuelle, Wathi et Fondation Konrad Adenauer :

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  • L’indispensable synergie des secteurs public et privé pour innover dans les systèmes éducatifs en Afrique de l’Ouest
    Oct 13 2024
    L’année scolaire 2024-2025 a commencé début octobre dans un grand nombre de pays d’Afrique de l’Ouest. Wathi a organisé le 1er octobre une table ronde sur « Les innovations dans le secteur éducatif au Sénégal : les apports du secteur privé et des ONG ». Oui, cette table ronde s’inscrivait dans une série d’événements en ligne et en présentiel de Wathi sur les questions d’éducation depuis le début de l’année, en partenariat avec l’ambassade d’Irlande au Sénégal. Ce pays européen vécut l’expérience de la colonisation presque aussi récemment que les pays africains et fut il y a encore quelques décennies un pays pauvre avec une forte émigration. Comme tous les pays qui ont significativement amélioré les conditions de vie de leurs populations, l’Irlande a beaucoup investi dans son système d’éducation et de formation, avec une attention particulière à l’égalité d’accès entre garçons et filles, à l’enseignement des sciences et des technologies et aux innovations. Nous considérons que toutes les expériences sur tous les continents peuvent et doivent nous inspirer. S’inspirer ne signifie pas copier et reproduire à l’identique. En choisissant le thème des innovations portées par le secteur privé de l’enseignement et les organisations non gouvernementales, nous voulions encourager un partage de connaissances entre les écoles privées qui ont plus de flexibilité dans leurs approches pédagogiques, dans leur manière de passer des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être et le secteur public qui accueille le plus grand nombre d’écoliers, d’élèves et d’étudiants. La place du numérique, les changements nécessaires dans la manière d’enseigner aux enfants de la génération actuelle, les implications du développement de l’intelligence artificielle, les conditions d’enseignement précaires dans les zones rurales et même dans des quartiers d’une ville comme Dakar, tout cela a été abordé lors des échanges...Tout à fait, des échanges passionnants grâce à l’expérience et à l’engagement de nos invités qui ont partagé leurs inquiétudes quant au rythme beaucoup trop lent des changements du système éducatif sénégalais dans le contexte d’un pays extrêmement jeune, et de l’observation d’une impréparation d’une majorité de jeunes diplômés aux exigences du marché du travail et d’un entrepreneuriat digne de ce nom.Yasmine Sy, Directrice académique du groupe SupDeco Dakar, une école de commerce, Sandrine Lemare qui dirige la Soft Skills Academy de l'Institut supérieur de management (ISM), ont souligné le besoin de donner plus d’importance à ces compétences douces transversales qui manquent beaucoup aux jeunes, la connaissance de soi, de sa culture et de son environnement, la curiosité, la créativité, l’engagement pour la communauté… Il est évident que les groupes privés en particulier au niveau supérieur ont beaucoup plus les moyens d’introduire des innovations que les établissements publics. Mais là aussi, il ne s’agit pas de copier et de répliquer mais de s’inspirer de ce qui se fait de prometteur dans un espace donné pour imaginer des solutions plus frugales dans un espace plus large, celui de l’enseignement public. Il ne faut pas perdre de vue des défis majeurs comme le contrôle et la régulation des écoles privées et les conditions matérielles encore très précaires de nombre d’établissements publics et même privés...Tout à fait. Mamadou Cissé, qui préside l'Union nationale des écoles privées laïques du Sénégal, a témoigné de l’absence de fait d’un contrôle effectif de la qualité des apprentissages dans les établissements privés, hors de l’enseignement supérieur. Les plus de 5000 écoles privées dûment enregistrées sont très rarement contrôlées par des inspecteurs de l’éducation nationale, en nombre largement insuffisant. Des centaines d’écoles privées n’ont par ailleurs aucune existence légale et font passer les examens nationaux à leurs élèves sous le couvert d’écoles enregistrées. Abdou Sarr, formateur au sein de ARED, Associates in Research and Education for Development, une ONG qui a développé une expertise reconnue dans l’introduction des langues nationales sénégalaises dans le système éducatif, à travers la production de manuels adaptés, a insisté sur l’implication nécessaire et légitime de toutes les catégories de la société, dans la définition du type d’école que l’on veut pour le pays. C’est précisément l’objectif que nous poursuivons en organisant ce type de rencontres. ► Pour aller plus loin - Sénégal : appel à une synergie pour réformer le système éducatif- Éducation privée au Sénégal / Avec un faible taux de scolarisation : Plus de 5 000 établissements autorisés- Renforcement et transformation des systèmes éducatifs en Afrique...
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