• Bonjour l'Europe

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Bonjour l'Europe

By: RFI
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  • Chaque jour, un correspondant de RFI en Europe raconte la société de son pays. Les Britanniques abolissent la chasse à courre, les Belges légalisent l’euthanasie active, les Russes organisent une foire de millionnaires… si l’Europe se mondialise, elle entretient aussi sa diversité. Les uns ouvrent la voie, les autres font de la résistance ; les uns se vantent de conserver leurs traditions, les autres se coulent dans le moule.

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  • Allemagne-France: retour sur le massacre d'Oradour-Sur-Glane
    Jun 9 2023

    En 2013, des enquêteurs allemands se sont rendus à Oradour-sur-Glane, le village situé dans le département de la Haute-Vienne, où l’un des pires massacres contre des civils était commis par l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale. Une visite très surprenante. Notre correspondant en Allemagne, Pascal Thibaut, explique.

    Première diffusion le 6 février 2013.

    Pascal Thibaut : Il ne s'agit pas évidemment de prouver l'existence ou non de ce massacre. C'est bien sûr hors de cause. La raison de ce déplacement au début de l'année 2013, c'est le fait qu'en 2010, des historiens ont retrouvé dans les archives de la Stasi, l'ex police politique est-allemande, des documents prouvant l'implication de six personnes, de six anciens soldats allemands encore en vie. D'où une enquête ouverte par le parquet de Dortmund, spécialisé dans la poursuite des crimes de guerre nazis, des crimes de guerre qui, en Allemagne, contrairement à la France après 30 ans, ne sont pas prescrits.

    RFI : Oradour-sur-Glane est, depuis la destruction du village en 1944, un mémorial, c'est-à-dire que les ruines ont été laissées en l'état. Qu'est-ce qu'une enquête sur place, en 2013, peut apporter ?

    Effectivement, on peut peut être se poser la question au premier abord. Alors, ce qu'explique les enquêteurs allemands, c'est qu'on peut vérifier la véracité ou non d'un certain nombre de témoignages dans le mémorial constitué par l'ancien village pour vérifier si une personne disant qu'elle se trouvait à tel ou tel endroit, si cette personne a pu voir tel ou tel aspect du massacre, et donc si son témoignage est vérifié ou non. Et puis, les enquêteurs, lors de leur déplacement, se sont également rendus dans des archives françaises pour consulter des documents liés à ce massacre.

    Est-ce que cela va aboutir à quelque chose ? En un autre mot, est-ce qu'il va y avoir un procès contre les octogénaires encore en vie qui sont suspecté d'avoir participé au massacre ?

    Alors c'est loin d'être sûr. D'abord parce que trois des six hommes encore en vie ne sont plus en état, en raison de leur état de santé, d'être jugés. Il reste donc trois personnes pour lesquelles la justice allemande doit réunir suffisamment de preuves pour pouvoir ouvrir un procès. Si c'est le cas, ça pourrait encore être cette année, mais encore une fois, tout cela reste encore très ouvert. Pour rappel, un procès avait eu lieu en 1953 devant un tribunal militaire de Bordeaux avec 21 personnes présentes dont quatorze Alsaciens et sept Allemands. La plupart des personnes avaient ensuite été amnistiés, les Allemands condamnés par contumace, donc en l'absence, qui se trouvait donc sur le sol allemand, n'avaient pas été extradés par leur pays.

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  • Serbie: jour-J pour les élections législatives et municipales
    Jun 21 2020

    La Serbie organise ce dimanche 21 juin des élections législatives et municipales, alors que le pays, à peine sorti du confinement, connaît un regain de l’épidémie de Covid-19. Le président Vucic escompte un plébiscite mais l’opposition appelle au boycott. Pourquoi le scrutin est-il organisé aujourd’hui ?

    de notre correspondant à Belgrade,

    Des élections locales devaient avoir lieu ce printemps, et le président Vucic a voulu y coupler des législatives anticipées, alors même que l’homme fort de la Serbie dispose déjà d’une majorité absolue au Parlement, afin d’être en position de force, alors que le calendrier des négociations avec le Kosovo devrait s'accélérer

    Le scrutin était initialement prévu le 12 avril, mais il a du être repoussé à ce 21 juin en raison de l’épidémie de Covid-19. La Serbie est aujourd’hui totalement sortie du confinement, mais le pays, ainsi du reste que ses voisins des Balkans, notamment la Macédoine du Nord, connaît effectivement une inquiétante hausse des contaminations depuis une dizaine de jours.

    L’opposition appelle au boycott.

    Presque toutes les formations d’opposition représentées dans l’actuel Parlement appellent au boycott, depuis le Parti démocrate (centre gauche) jusqu’au mouvement d’extrême droite Dveri. De très nombreuses organisations de la société civile appellent également au boycott. Avec des médias monopolisés par le pouvoir, une omniprésence de la figure du président Vucic, une dérive autoritaire accentuée par l’état d’urgence sanitaire, les conditions ne sont absolument pas remplies pour envisager des élections libres et démocratiques.

    Néanmoins, 21 formations vont briguer les suffrages des citoyens. Parmi elles, de nouveaux groupes d’extrême droite, mais aussi deux listes issues des mobilisations anti-régime de l’année 2019, qui ont fait le choix de la participation. Alors qu’il est nécessaire de déposer 10.000 signatures pour déposer une liste, les partisans du boycott soupçonnent le régime d’avoir donné un coup de pouce à ces listes, afin de donner une apparence de crédibilité à ces élections, mais aussi de se créer une opposition « sur mesure ».

    En tout état de cause, le président Vucic attend un plébiscite…

    Assurément, l’issue du scrutin ne fait guère de doutes, le Parti progressiste serbe d’Aleksandar Vucic est quasiment assuré de disposer à nouveau de la majorité absolue au sein du futur Parlement. Pour le maître de Belgrade, l’enjeu est d’avoir les coudées franches, alors que les échéances devraient se précipiter à propos du Kosovo. Dès samedi 27, Aleksandar Vucic et son homologue kosovar Hashim Thaçi sont convoqués à la Maison Blanche, où les bases d’un accord politique entre Belgrade et Pristina devraient être annoncées. Alors que les deux capitales bruissent de rumeurs, on ignore quelles pourraient être ces bases politiques, mais l’administration Trump semble en tout cas décidée à boucler au plus vite le dossier. Les États-Unis ont repris la main sur la dialogue Kosovo-Serbie, marginalisant l’Union européenne, divisée sur le sujet.

    À lire aussi : Le nouveau gouvernement du Kosovo fait un pas vers le dialogue avec la Serbie

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  • Pétrole: le pari calculé de Moscou face à Riyad
    Mar 13 2020

    C'est un bras de fer sans précédent qui se joue depuis une semaine entre l'Arabie saoudite et la Russie. Les deux superpuissances du pétrole sont en désaccord sur la conduite à tenir face au coronavirus et à son impact sur les cours du brut. Conséquence, une « guerre des prix » qui pourrait avoir un impact très lourd sur l’économie russe.

    de notre correspondant à Moscou,

    « Nous avons suffisamment de ressources pour préserver notre économie » en cas d’effondrement des cours du brut. Vladimir Poutine l’a clairement fait savoir ce mercredi 11 mars, il considère que son pays est capable de tenir tête à l’Arabie saoudite dans la guerre des prix, et des nerfs, qui a débuté. A l’origine de ce conflit, le refus de Moscou de baisser sa production d’or noir, malgré les demandes de l’OPEP, Riyad en tête. La Russie était déjà réticente à prolonger l’accord de 2016 et a décidé, le 6 mars dernier à Vienne, de ne pas aller plus loin. Aux yeux des producteurs russes, cette politique de modération de la production ne pouvait en effet que profiter aux groupes américains, libres de gagner des parts de marché en profitant d’un cours du brut assez élevé. Tous ceux qui à Moscou réclamaient l'abandon de cette politique de modération de la production ont donc obtenu gain de cause, avec le soutien de Vladimir Poutine.

    Trésor de guerre

    Malgré les déclarations bravaches du président russe, les conséquences pour l’économie russe pourraient cependant être lourdes. Baisse du rouble, effondrement de la bourse de Moscou, inflation importée… C’est un jeu dangereux pour la Russie. Mais un pari calculé aux yeux de certains observateurs, qui estiment le pays mieux armé qu’il y a quelques années pour se lancer dans ce genre d’aventures. La Russie s’est en effet dotée d’un trésor de guerre considérable, une réserve stratégique évaluée à 150 milliards de dollars, qu’elle peut utiliser justement dans ce genre de situation, lorsque les cours du brut s’effondrent. « Même avec un baril en dessous de trente dollars, déclarait récemment le ministre russe des Finances Anton Silouanov, nous pourrons facilement financer nos dépenses durant quatre ans. » D’un point de vue strictement budgétaire, la Russie peut voir venir… Mais une guerre des prix dans le secteur qui est tout de même le plus important pour son économie pourrait peser lourdement sur la croissance… et entraver les ambitions économiques de Vladimir Poutine, qui s’est fixé un objectif de 3% de croissance largement hors d’atteinte.

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