• Et si la fin du capitalisme avait déjà commencé ? - avec Bernard Friot
    Oct 15 2024
    Et si une vision anticapitaliste du monde était en réalité en train de gagner les esprits sans que l’on ne s’en rende compte ? Cette théorie est celle du dernier livre de l’économiste et sociologue Bernard Friot co écrit avec le philosophe Bernard Vasseur. Ils partent de ce constat : les initiatives remettant en cause le capitalisme fleurissent dans notre pays, et cela laisse présager selon eux une remise en cause totale de ce système, sans que cela ne passe nécessairement par les institutions. À leurs yeux, le début de cette ère post capitaliste se constate dans toutes les explorations d’expériences d’entreprises et d’organisations horizontales ; dans l’exigence grandissante d’un vrai respect de la diversité du vivant ou l’invention en cours d’une agriculture alternative à un agro-business dévastateur et sans paysans. Cela passe par les ZAD et les Soulèvements de la terre, par l’expérimentation de nouvelles manières de lutter, par l’impulsion donnée à une réflexion sur ce que pourrait être une propriété des terres qui ne soit plus une domination des espaces et une exclusion des personnes ; ça passe aussi la détermination à conquérir l’égalité des territoires, tout comme le mouvement #MeToo avec son affirmation ferme d’une égalité hommes femmes, enfin, ce sont aussi les mobilisations contre toutes les résurgences du colonialisme qui les amènent à cette vision du monde. Au vu de la situation politique actuelle, cette analyse n’est pas la plus consensuelle, mais elle a le mérite d’apporter une forme d’espoir à celles et ceux qui pensent que nous sommes condamnés à se faire broyer par un système capitaliste prédateur, une politique de l’intolérance et de la violence sociale. Avec ce livre, les auteurs recensent tout un pan des résistances qui existent bel et bien. À chacun, à la fin du livre, ou de cet entretien, d’imaginer l’avenir qui lui semble le plus probable. Salomé Saqué reçoit Bernard Friot sur le plateau de Blast.
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  • « Le capitalisme est déjà mort » - avec Yanis Varoufakis
    Sep 24 2024
    Dans son dernier livre, l’économiste Yanis Varoufakis défend une nouvelle théorie économique : le techno-féodalisme. Selon lui, nous aurions déjà basculé dans une sorte d’ère post-capitaliste, qui serait bien pire que le capitalisme lui-même. Sur le plateau de Blast, il veut mettre en garde contre les nouveaux modes de domination, et expliquer comment cette nouvelle organisation de la production nous mènera incontestablement dans le mur sans changement majeur. Au micro de Salomé Saqué, celui qui a mené la lutte contre les dogmes néo-libéraux au sein de l’Union européenne par la voix du ministère des finances de la Grèce en 2015 propose un nouvel apport théorique pour comprendre la structure de l’économie d’aujourd’hui.
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    44 mins
  • Le programme du Nouveau Front Populaire va-t-il "mener le pays à la ruine" ? avec Michael Zemmour
    Jun 26 2024
    Le programme économique du Nouveau Front populaire a provoqué une véritable levée de boucliers médiatiques et politiques. Dès le lendemain de l’annonce des réformes promises par le front populaire, de nombreux médias enchaînaient les gros titres : “une catastrophe économique”, “un retour de l’argent magique”, “des dépenses folles”, “un programme pas du tout adapté”, “une insulte à notre intelligence”, “un contrat de dupes” voire carrément “un délire total” pour le ministre de l’économie Bruno Le Maire. Bref, que ce soit dans la bouche du ministre de l’économie, où dans celle des nombreux journalistes, éditorialistes et analystes, dans beaucoup de médias la rengaine est la même : le programme économique du NFP ne serait pas rationnel, applicable ou sérieux, il même serait carrément dangereux et mènerait à l’effondrement de toute l’économie. Pourtant, il est soutenu par plusieurs économistes de renom à l’image de Julia Cagé ou Thomas Piketty, qui estiment qu’il est cohérent et rationnel. Entre autres mesures : → augmentation du SMIC de 200 euros, pour atteindre 1 600 euros. → indexation des salaires sur l’inflation → abrogation de la dernière réforme des retraites puis objectif de retraites à 60 ans → blocage des prix des produits première nécessité (énergie et alimentation notamment) → augmentation du minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté → hausse de 10 % du point d’indice des fonctionnaires. → dans l’agriculture, négociations commerciales en garantissant un prix plancher et rémunérateur aux agriculteurs et en taxant les superprofits des agro-industriels et de la grande distribution. → rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) « renforcé avec un volet climatique » qui pourrait venir frapper les activités les plus écocides → rétablissement de l’« exit tax », venant taxer les plus-values de cession des entreprises délocalisées, annulée par Emmanuel Macron. → suppression des « niches fiscales inefficaces, injustes et polluantes ». → réforme de l’impôt sur l’héritage, en instaurant un héritage maximal et en rendant cet impôt plus progressif pour mettre à contribution les très hauts patrimoines, de plus en plus concentrés. Alors tout ceci est-il faisable ? Réponse avec l'un des plus grands spécialistes français du financement de l'État social, l'économiste Michaël Zemmour.
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    36 mins
  • Économie : Il n'y a aucune fatalité, que des choix politiques - avec Heu?reka
    Mar 12 2024
    Le gouvernement vient d’annoncer un plan d’économie de 10 milliards d’euros sur les dépenses de l'État pour 2024. Le ministre de l’économie a été très clair : “il va falloir se serrer la ceinture”. Sur l’investissement dans la transition écologique, sur l’aide à l’accès au logement, la recherche, l’enseignement supérieur et le budget de la police nationale, ou encore les remboursements pour les personnes atteintes d’affections longues durée. Et tout ça se fait au nom du pragmatisme. Cette énième annonce s’inscrit pourtant dans le courant économique que suit le gouvernement depuis des années : c’est un choix politique, et non une fatalité. En faisant régulièrement intervenir des arguments d’autorité impliquant qu’il n’y aurait pas d’autre alternative (comme cela a été le cas lors de la réforme des retraites), le gouvernement promeut une vision de l’économie comme une science dure, inflexible : un domaine réservé aux experts, que la majorité des gens ne pourrait pas comprendre. Pourtant, l’économie, c’est précisément une succession de choix, et parce que les décisions politiques régissent quasiment tous les aspects de notre vie quotidienne, il est indispensable de comprendre les tenants et les aboutissants de cette discipline. C’est le projet de Gilles Mitteau, ancien trader à Wall Street devenu vulgarisateur économique, qui entend nous permettre de comprendre le système économique et appréhender les enjeux actuels comme l’emprise de la finance (qu’il a connue de l’intérieur), la crise écologique, ou encore la dépendance énergétique – afin d’interroger les règles que l’on nous a présentées en lois immuables. Salomé Saqué l’interroge à propos de son ouvrage : “Tout sur l’économie, ou presque”, aux éditions Payot.
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    40 mins
  • Changer la monnaie : l'enjeu du siècle ?
    Feb 27 2024
    "On ne changera pas la société simplement en changeant la monnaie, mais on ne la changera pas non plus sans changer la monnaie.” Cette citation est extraite du livre “Le pouvoir de la monnaie”, dont il est question dans cette émission. L’ouvrage rappelle l’importance de la création monétaire, explique qu’il s'agit là de l’un des enjeux démocratiques les plus importants du siècle, et qu’il est indispensable de changer la monnaie, et vite, pour faire face aux enjeux de notre temps. En quoi consiste le processus de création monétaire ? Quelles sont les limites de ce système, comment pourrions-nous créer de l’argent autrement ? Comment s’en saisir collectivement ? Éléments de réponse dans cette nouvelle émission avec Salomé Saqué, avec Augustin Sersiron, docteur en sciences économiques et en philosophie politique.
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    46 mins
  • Comment les pénuries pourraient devenir la norme
    Feb 20 2024
    Pétrole, gaz, minerais, nourriture, médicaments, vêtements, transports, logements… dans un futur très proche, des pénuries pourraient subvenir dans à peu près tous les domaines de notre vie quotidienne, y compris en France. Si nous avons été témoins de plusieurs épisodes de ruptures de chaînes d’approvisionnement laissant entrevoir la fragilité de notre système économique, aucune politique de fond n'est mise en place pour nous permettre de faire face à aux pénuries à venir. Mieux, une partie de nos responsables politiques sont carrément dans le déni. Dans les médias, nous avons rarement une approche globale des différentes pénuries à venir, et de leurs interdépendances. Alors le géographe Renaud Duterme a essayé de comprendre : de quoi allons nous manquer dans les prochaines années, quelles sont les causes économique de ce phénomène, et surtout, comment organiser les pénuries ? Éléments de réponse au micro de Salomé Saqué.
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    55 mins
  • Salaire à vie, revenue de base et si on changeait tout ?
    Nov 5 2023
    Si notre salaire en dit long sur ce que nous faisons, il témoigne surtout de ce que nous "valons". Il détermine notre niveau de vie, notre pouvoir d’achat et notre place dans la société. C’est pour cette raison que l’enseignant en économie et philosophie politique Baptiste Mylondo s’interroge sur “Ce que nos salaires disent de nous”, son nouveau livre aux éditions Payot. Il soulève des questions essentielles sur la place de la rémunération dans notre société et sur l’enjeu collectif que représentent les salaires. Qu’est ce qu’un salaire juste ? Comment un revenu inconditionnel pourrait-il selon lui répondre à certaines de ces problématiques ? Salomé Saqué lui donne la parole pour répondre à ces questions dans cette nouvelle émission économique pour Blast.
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    36 mins
  • Gabiel Zucman, l'économiste qui fait trembler les milliardaires
    Oct 23 2023
    C’est un thème explosif : l’impôt. Les ultra riches en paient considérablement moins que les classes moyennes, et une partie des multinationales considérablement moins que les petites entreprises. De l’affaire Clearstream aux Pandora Papers, en passant par les Panama Papers : cela fait des décennies que les scandales s’enchaînent, révélant à chaque fois qu’une partie des plus aisés se livrent à des pratiques d’évasion fiscale ou d’optimisation fiscale. La logique, portée par de nombreux responsables politiques quand ils doivent rendre des comptes sur cette question, est simple : dans un contexte mondialisé, si l’on taxe des entreprises ou des individus qui ont les moyens de s’exiler, ils vont fuir notre territoire, il n’y aurait donc pas de solution sans accord international. Seulement cette idée reçue est en train d’être dynamisée par un économiste qui fait bouger les lignes ces dernières années. Les travaux de Gabriel Zucman sur l’évasion fiscale mènent à des conclusions très différentes : l’évasion fiscale existe toujours et nous aurions des solutions à la pelle pour y faire face, y compris à échelle nationale, et dans une courte temporalité. L’observatoire européen de la fiscalité dont il est le directeur sort un rapport qui offre des informations inédites. Que représente l’évasion fiscale aujourd’hui, quelles en sont les conséquences sur nos sociétés, quel impact ont-eu les outils fiscaux mis en place ces dernières années, comment pouvons-nous lutter concrètement contre ces privilèges des plus aisés, enfin, quelles mesures Emmanuel Macron pourrait-il mettre en place, là, demain, à l’échelle de la France pour changer les choses ? Salomé Saqué donne la parole à Gabriel Zucman pour répondre à toutes ces questions.
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    59 mins