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  • Israël: comment le pays en guerre bat des records sur les marchés financiers
    Jul 11 2025

    Malgré un contexte géopolitique sous haute tension, l’économie israélienne affiche des résultats spectaculaires sur les marchés financiers. Portée par un secteur bancaire solide, une industrie de la défense en plein essor et un écosystème technologique résilient, Israël étonne les investisseurs du monde entier. Décryptage.

    Alors qu'Israël est engagé dans un conflit depuis près de deux ans, la bourse de Tel-Aviv connaît une dynamique sans précédent. L’indice TA-125 a atteint un record historique de 3138 points, avec une progression de 22 % depuis le début de l’année. Le shekel, la monnaie nationale, connaît lui aussi une performance remarquable, sa meilleure depuis plus de vingt ans. Une envolée qui contraste nettement avec la prudence observée sur les places financières européennes ou américaines. Selon Bloomberg, Tel-Aviv affiche une relative sérénité, preuve que les investisseurs font preuve d’une confiance inattendue envers l’économie israélienne.

    Banques, défense et technologie en ordre de marche

    Trois secteurs majeurs expliquent en partie cette dynamique. D’abord, le secteur bancaire. Les cinq principales banques israéliennes voient leurs actions bondir de 30 %, dopées par des taux d’intérêt élevés autour de 4,5 %, qui boostent leurs marges et attirent les investisseurs à la recherche de dividendes élevés. Bank Hapoalim, par exemple, vient d’annoncer un bénéfice record de 2,7 milliards de shekels. Ensuite, l’industrie de la défense connaît une croissance fulgurante, avec une hausse de 130 % en un an. Les exportations d’armement israéliennes battent des records, et les récents conflits ont servi de vitrine à des systèmes technologiques éprouvés, comme les boucliers antimissiles qui ont intercepté la quasi-totalité des attaques iraniennes. Enfin, le secteur technologique reste l’un des moteurs de l’économie israélienne. Rien que sur les six premiers mois de 2025, la « start-up nation » a levé 9,3 milliards de dollars, une hausse de 54 % par rapport au semestre précédent. Intelligence artificielle, cybersécurité : les innovations israéliennes, souvent testées en conditions réelles, séduisent les investisseurs internationaux.

    Une résilience fondée sur la diversification et l’habitude des crises

    Au-delà des chiffres, la performance de l’économie israélienne s’explique aussi par une résilience structurelle. Les investisseurs locaux, habitués aux tensions géopolitiques depuis des décennies, continuent de miser sur le long terme, convaincus que les chocs sont temporaires et que les fondamentaux économiques restent solides. L’économie israélienne s’est aussi diversifiée. Si la technologie reste un pilier, les secteurs bancaire, de la défense, des assurances et de l’immobilier contribuent, eux aussi, à la croissance. Enfin, paradoxalement, le contexte conflictuel a renforcé la position stratégique du pays. La destruction des capacités nucléaires iraniennes et l’affaiblissement des groupes hostiles ont, aux yeux des investisseurs, rendu Israël plus stable et plus attractif.

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  • Pourquoi Donald Trump tient à tout prix à trouver un repreneur américain à TikTok
    Jul 10 2025
    Après avoir repoussé au 17 septembre l’échéance imposée à la très populaire application chinoise de vidéos courtes pour céder sa filiale aux États-Unis, le président américain assure être « tout près » d’un accord avec Pékin. Pour les conservateurs américains, l’enjeu est aussi électoral. Les tarifs douaniers et la guerre commerciale ne sont pas les seuls dossiers à empoisonner les relations entre Washington et Pékin depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le sort de TikTok est aussi source de crispation. Lors de son premier mandat, Donald Trump avait accusé l’application de servir les intérêts des services d’espionnages de Pékin, menaçant de l’interdire aux États-Unis. Mais c’est finalement Joe Biden qui, avec le soutien du Congrès, avait signé le décret imposant à ByteDance, la maison mère chinoise, de céder sa filiale américaine sous peine d’être mise sur liste noire. Un décret sur lequel Donald Trump n'est pas revenu, même si depuis, un peu comme pour les droits de douane, il ne cesse de repousser l'échéance, désormais fixée au 17 septembre prochain. Vendredi dernier, depuis Air Force One, le président américain assurait qu’un accord était « tout proche ». « Lundi ou mardi, nous allons en parler avec la Chine, le président Xi ou un de ses représentants », déclarait-il au pool de journalistes présents dans l’avion présidentiel. « Il faudra probablement obtenir l'aval de la Chine... mais ça n'est pas sûr. En tout cas, c'est un bon deal, pour la Chine et pour nous. » Un accord en vue selon Donald Trump Donald Trump assure qu'il a trouvé un repreneur américain, évoquant sans plus de précisions « un groupe de personnes très riches ». Mercredi 9 juillet, Reuters affirmait qu'une application exclusive au marché américain serait en préparation au sein de TikTok, ce qui tendrait à confirmer l'hypothèse d'un accord tout proche. Information aussitôt fermement démentie par ByteDance, tout comme l'entreprise chinoise avait balayé plus tôt les rumeurs de vente à un groupe d'entreprises américaines dirigé par Oracle. Lundi, un porte-parole du gouvernement chinois s'est contenté de dire que la position de Pékin sur ce dossier n'avait pas changé. Pas de quoi entamer l’optimisme débridé de Donald Trump, également persuadé qu’un « deal » rapporterait « beaucoup d’argent » aux États-Unis. Une affirmation contre-intuitive à première vue : si une ou des entreprises américaines rachètent TikTok, cela leur coûterait plusieurs dizaines de milliards de dollars, pas l'inverse. C’est sans compter la logique du président américain qui mélange allègrement intérêts publics et privés. « Sans permis, TikTok ne vaut rien », déclarait Donald Trump en janvier. « Alors qu'avec un permis ça vaut des centaines de milliards de dollars. Donc, je me disais, on pourrait dire à quelqu'un de l'acheter et d'en céder la moitié aux États-Unis en échange d'un permis. Les États-Unis sauraient se montrer très reconnaissants. » Un enjeu aussi électoral Mais l’intérêt de Donald Trump pour l’application de ByteDance est loin d’être seulement financier. « Nous avons remporté le vote des jeunes grâce à TikTok, donc j'ai un faible pour TikTok », rappelait le président américain en janvier, soudainement beaucoup plus conciliant avec l’application. Entretemps, Donald et ses alliés se sont peut-être rendu compte que TikTok n'avait pas favorisé le candidat républicain seulement auprès des jeunes. Au milieu d’un article du service data du Washington Post consacré à la bascule des minorités en faveur du camp conservateur au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni, on retrouve une analyse plus poussée du vote des personnes racisées, celles et ceux que le journal appelle « les non blancs ».Traditionnellement, cette catégorie de la population vote plutôt démocrate, même quand ils sont plutôt conservateurs sur le plan des valeurs ou de l’économie. Mais c'est de moins en moins vrai, surtout quand ils ne s'informent pas en suivant le média majoritaire aux États-Unis : la télévision. Les minorités qui s'informent autrement votent tout autant démocrate que républicain. Et le seul média où elles sont mieux représentées que les personnes blanches, c'est... TikTok. Contrôler l'application chinoise, avoir la main sur son algorithme est donc un investissement stratégique en terme électoral pour les conservateurs américains, et donc pour Donald Trump.
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  • Pourquoi le dollar perd de sa valeur et ce que cela change pour l’économie mondiale
    Jul 9 2025

    Depuis janvier, le dollar américain a chuté de plus de 10 % face aux principales devises mondiales. En cause, l’instabilité de la politique commerciale de Donald Trump et la pression qu’il exerce sur la Réserve fédérale. Cette dépréciation, inédite depuis plus d’un demi-siècle, pourrait bouleverser l’équilibre monétaire mondial.

    Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump sème le flou sur sa stratégie économique. Les annonces contradictoires se sont succédé jusqu’à l’annonce de surtaxes à venir pour les pays sans accord avec Washington à partir du 1er août. Cette incertitude permanente, couplée à une escalade tarifaire, a fortement inquiété les marchés financiers.

    À cela s’ajoute une pression croissante du président américain sur la Réserve fédérale (FED). Donald Trump critique ouvertement les décisions de son président, Jerome Powell, ébranlant la confiance dans l’indépendance de l’institution. Or, la FED est traditionnellement perçue comme un pilier de la stabilité économique. Sa remise en cause a poussé certains investisseurs à retirer leurs capitaux, fragilisant encore davantage le dollar.

    À lire aussiDroits de douane: Trump met la pression en frappant la Corée du Sud et le Japon

    L’euro en force, les exportateurs européens en difficulté

    La perte de valeur du dollar profite directement à d’autres devises, notamment à l’euro. Désormais, un euro vaut environ 85 centimes de dollar, signe d’une monnaie européenne renforcée. Mais cette appréciation a un revers. Les exportateurs européens perdent en compétitivité, leurs produits devenant mécaniquement plus chers à l’international face aux biens américains vendus en dollars.

    En revanche, cette faiblesse du billet vert est une aubaine pour l’économie américaine. Elle permet aux entreprises locales d’exporter à moindre coût, stimulant potentiellement la croissance et l’emploi industriel. Mais les touristes européens peuvent s’en réjouir, voyager aux États-Unis coûte désormais moins cher. Reste que l’euro, malgré ses gains récents, ne dispose pas encore du statut de monnaie de réserve mondiale.

    Vers une guerre des monnaies et une dédollarisation mondiale ?

    Au-delà des effets conjoncturels, cette chute du dollar soulève des inquiétudes structurelles. De nombreux économistes redoutent une « guerre des monnaies », qui pourrait fragmenter davantage le système monétaire international et accroître les risques de crise financière mondiale.

    Parallèlement, un mouvement de dédollarisation est en marche. Les pays émergents, notamment les Brics, multiplient les accords bilatéraux pour contourner la monnaie américaine. Le sommet de ce week-end en a été une nouvelle illustration. Dans ce contexte de turbulences monétaires, une valeur refuge retrouve sa place : l’or. Quand les monnaies vacillent, les métaux précieux restent l’ultime ancrage de confiance.

    À lire aussiLe sommet des Brics sous tension après les menaces douanières de Donald Trump

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  • Un prestigieux cabinet de conseil au cœur du projet très controversé «Gaza Riviera»
    Jul 8 2025

    Un projet controversé, censé transformer la bande de Gaza en destination de luxe, refait surface après des révélations du Financial Times. Au centre du scandale, le prestigieux cabinet de conseil Boston Consulting Group, accusé d’avoir joué un rôle bien plus large que prévu dans l’élaboration d’un plan visant à déplacer massivement la population palestinienne.

    Le projet « Gaza Riviera » refait parler de lui. Imaginé dans le cadre du plan de paix proposé par l’administration Trump, il ambitionnait de transformer la bande de Gaza en un centre touristique de luxe, avec hôtels haut de gamme, îles artificielles et pôles high-tech. Une vision digne de la Côte d’Azur, mais transposée au Moyen-Orient. Selon des révélations du Financial Times, l’un des cabinets de conseil les plus influents au monde, le Boston Consulting Group (BCG), aurait apporté un soutien technique et financier à ce projet. Le BCG aurait notamment développé des modèles financiers destinés à inciter jusqu’à 500 000 Palestiniens, soit environ 25 % de la population gazaouie, à quitter l’enclave. Coût estimé : 9 000 dollars par personne, soit près de cinq milliards de dollars au total. Un autre scénario étudié évoquait une prime de départ de 5 000 dollars, accompagnée d’un loyer subventionné pendant quatre ans et de nourriture gratuite pendant un an. Des calculs jugés troublants puisque le cabinet aurait conclu que déplacer les populations coûterait moins cher que de reconstruire sur place.

    BCG déjà fragilisé par une autre affaire à Gaza

    Ces révélations tombent à un moment délicat pour le Boston Consulting Group. Ces dernières semaines, l’entreprise avait déjà été éclaboussée par sa participation à la Fondation Humanitaire pour Gaza, un projet fortement critiqué pour sa gestion de l’aide humanitaire en dehors des cadres et institutions internationales, avec le soutien des États-Unis et d’Israël. Face à la polémique, BCG avait dû se retirer du projet, déclencher une enquête interne et présenter ses excuses. La découverte de son implication dans le « Gaza Riviera » tombe ainsi mal. Car selon le Financial Times, le rôle de BCG dans ce projet dépassait largement la simple modélisation financière. Le cabinet aurait été impliqué dans la stratégie commerciale, la conception opérationnelle et même les volets sécuritaires du plan. Un contrat de quatre millions de dollars aurait été signé, et une douzaine de consultants mobilisés. La direction affirme que ces travaux ont été réalisés sans validation officielle, mais les preuves montrent une implication interne structurée.

    Une affaire qui entache l’image du conseil international

    Le scandale ne s’arrête pas là. Deux membres de l’Institut Tony Blair, du nom de l’ancien Premier ministre britannique, sont également cités dans les documents, laissant entrevoir des ramifications bien plus larges que prévu. Face au tollé, le BCG a licencié deux associés seniors en charge du projet et a renoncé aux quatre millions de dollars d’honoraires. Le cabinet a également retiré précipitamment son équipe basée à Tel Aviv. Au-delà des répercussions financières et réputationnelles, cette affaire met en lumière les liens opaques entre cabinets de conseil, opérations militaires et projets humanitaires. Elle interroge profondément sur les limites éthiques de certaines interventions dans des zones de conflit, et sur le rôle officieux que peuvent jouer ces grandes entreprises dans la géopolitique mondiale.

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  • Écologie et croissance dans les pays du Sud: le modèle du Costa Rica peut-il inspirer?
    Jul 7 2025

    Le financement de la transition écologique dans les pays du Sud s’impose comme l’un des grands enjeux économiques de notre époque. Lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, experts et décideurs ont rappelé l’ampleur des besoins et esquissé des solutions. Malgré les efforts actuels, le fossé entre les promesses et la réalité reste immense.

    Alors que l'on estimait il y a encore quelques années à quelques centaines de milliards le coût de la transition écologique dans les pays du Sud, les besoins explosent. Il faudrait désormais mobiliser 2 000 milliards de dollars par an, soit l'équivalent du PIB de l’Italie. Un objectif qui semble lointain, malgré les engagements pris lors de la COP29 à Bakou, qui prévoient de tripler les financements climatiques pour atteindre 300 milliards annuels d'ici à 2035.

    Car les pays du Sud sont à la fois les plus vulnérables face au changement climatique et contraints d'inventer un modèle de développement sobre en carbone, sans reproduire les erreurs des pays industrialisés. Pour y parvenir, il ne s’agit pas d’opposer croissance économique et protection de l’environnement, mais de les concilier intelligemment.

    À lire aussiCOP29: des pistes innovantes pour financer l'aide climatique

    Le modèle costaricien : l'exemple d’un cercle vertueux

    Le Costa Rica est la preuve que tout cela est possible. Dans les années 1980, ce petit pays d’Amérique centrale avait perdu 80% de sa couverture forestière au profit de l’agriculture. Quarante ans plus tard, la forêt couvre de nouveau 55% du territoire.

    Cette réussite a été permise grâce à des choix audacieux, comme l'innovation verte, la mise en place de taxes environnementales, la rémunération des services rendus par les écosystèmes, et l'implication directe des citoyens dans le financement.

    Aujourd’hui, ce modèle porte ses fruits. L’écotourisme génère des milliards, la croissance économique est au rendez-vous, et le pays séduit les investisseurs par sa stabilité écologique. Une trajectoire qui démontre qu’une transition réussie est possible, à condition d’allier volonté politique, coopération et innovation.

    Lever les freins : vers une transformation structurelle du financement

    Mais pour appliquer ce système à l'échelle planétaire, plusieurs freins demeurent. Les investisseurs privés restent frileux, percevant la transition écologique comme un coût immédiat plutôt qu’un investissement durable. Les financements actuels prennent souvent la forme de prêts, alourdissant la dette des États bénéficiaires.

    À cela s’ajoutent la complexité des procédures et la lenteur des décaissements, qui freinent l’essor des projets. Pour changer de cap, plusieurs pistes ont été évoquées à Aix-en-Provence. Réformer les banques de développement pour qu’elles financent davantage les stratégies nationales, promouvoir la finance mixte public-privé pour mutualiser les risques, et investir dans l’éducation pour créer un socle économique et humain durable.

    L’argent existe. Les solutions aussi. Reste à aligner les volontés, les politiques et les capitaux.

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  • Économie, pouvoir et réseautage: plongée au cœur des Rencontres d'Aix-en-Provence
    Jul 4 2025

    Chaque été depuis vingt-cinq ans, les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence réunissent économistes, dirigeants, syndicalistes et citoyens pour débattre librement des grands enjeux du moment. Un événement unique en son genre, à la croisée du sérieux et de la convivialité.

    À l’ombre des platanes du parc Jourdan, le cœur d’Aix-en-Provence bat au rythme de l’économie mondiale. Comme chaque année à cette période, la ville accueille les Rencontres économiques, organisées par le Cercle des économistes. Trois jours durant, conférences, tables rondes et discussions informelles s’enchaînent, loin du formalisme habituel des grands rendez-vous économiques. Ici, pas de cravate, mais des échanges francs autour d’un café ou d’un apéritif, parfois même dans une pizzeria discrète du centre-ville. Baptisé « le mini Davos français », l’événement célèbre cette année sa 25e édition, toujours dans un esprit de détente et d’ouverture. Le thème retenu pour 2025 : « Affronter le choc des réalités », un intitulé qui résonne avec l’instabilité géopolitique et les bouleversements économiques actuels.

    Des figures de renom pour penser le monde d’aujourd’hui

    Avec plus de 380 intervenants et 73 sessions ouvertes gratuitement au public, ces Rencontres affichent une volonté claire, celle de démocratiser l’accès au débat économique. Près de 7 000 participants sont attendus pour écouter et interpeller les grandes figures présentes cette année. Retenons Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, Esther Duflo, prix Nobel d’économie 2019, ou encore les ministres Éric Lombard (France) et Nadia Fettah Alaoui (Maroc). Les syndicats sont également représentés, notamment avec la présence de Sophie Binet (CGT), tout comme les grands patrons à l’image de Patrick Pouyanné (Total Énergies). Tous viennent confronter leurs visions et échanger, dans un cadre propice à la parole libre et au débat.

    Un lieu unique pour tisser des liens et imaginer l’avenir

    Ces Rencontres sont aussi l’occasion pour les acteurs de l’économie francophone de se croiser et d’échanger, formellement comme informellement. De jeunes entrepreneurs côtoient grands patrons, hauts fonctionnaires et investisseurs dans une ambiance détendue, mais studieuse. C’est le moment idéal pour "faire du réseau", tisser des liens et découvrir les talents de demain. Cette année, une nouveauté de taille s’ajoute au programme : le lancement du Global Economic Dialogue, une initiative inédite rassemblant 35 think-tanks européens (groupes de pensée) pour confronter leurs visions parfois opposées. Une manière de nourrir encore davantage la réflexion collective dans un monde en pleine mutation.

    À lire aussiLes rencontres économiques d'Aix-en-Provence: le monde qui nous attend

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  • Transition énergétique: l'Europe peut-elle réussir sans la Chine?
    Jul 3 2025

    Alors que la Commission européenne vient de présenter ses objectifs pour le climat, une étude de l’Institut Montaigne met en lumière la forte dépendance de l’Union européenne à la Chine pour les technologies vertes. Un enjeu stratégique alors que l’UE ambitionne la neutralité carbone d’ici 2050.

    Pour réussir sa transition énergétique, l’Europe doit s’appuyer sur des technologies propres comme les panneaux solaires, les éoliennes ou les batteries. Mais ce n'est pas si simple, puisque la quasi-totalité de ces équipements est importée, en majorité de Chine. Ainsi, 97 % des panneaux solaires, 53 % des éoliennes et 44 % des batteries pour véhicules électriques proviennent de l’Empire du Milieu. Un déséquilibre structurel qui s’explique notamment par la délocalisation passée des productions industrielles européennes vers l’Asie, mais aussi par la compétitivité des prix chinois. Cette dépendance interroge sur la souveraineté industrielle de l’UE, en particulier dans un contexte géopolitique incertain.

    Une vulnérabilité stratégique

    Car dépendre d’un seul pays pour des ressources aussi stratégiques, c’est s’exposer à de potentielles pressions. La Chine n’hésite d’ailleurs pas à ajuster ses exportations en fonction de ses intérêts politiques ou économiques. Cette vulnérabilité pousse les autorités européennes à réagir. Face à ce constat, la Commission européenne a lancé plusieurs initiatives législatives pour renforcer l’autonomie industrielle du continent, à commencer par le Net Zero Industry Act et le Critical Raw Materials Act, deux textes entrés en vigueur l’an dernier. Leur objectif : couvrir 40 % des besoins européens en technologies vertes d’ici 2030.

    Des pistes inspirées d’ailleurs, mais pas sans limites

    Certains pays comme le Japon ou la Corée du Sud ont amorcé leur sortie de dépendance à la Chine. Ils ont diversifié leurs sources d’approvisionnement et restructuré leurs chaînes de production. Ces stratégies sont citées en exemple dans l’étude de l’Institut Montaigne. Mais elles ne sont pas sans contraintes. La dépendance à certains minerais critiques reste une réalité. Pour l’Europe, il s’agit donc de trouver un équilibre, celui de réduire la dépendance sans se couper totalement de la Chine, tout en assumant le coût d’un retour à une plus grande souveraineté industrielle.

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  • Euro féminin 2025: un tournant économique pour le football au féminin
    Jul 2 2025

    À quelques heures du coup d’envoi de l’Euro féminin 2025 en Suisse (du 2 au 27 juillet), l’économie du football féminin affiche une dynamique inédite. Sponsoring, droits TV, salaires, tour d’horizon d’un secteur en pleine mutation, mais encore loin d’égaler son pendant masculin.

    Le football féminin connaît une expansion économique impressionnante. Selon le cabinet Deloitte, le marché mondial du sport féminin professionnel devrait atteindre 2,35 milliards de dollars en 2025. Le football, bien qu’il ne représente qu’un tiers de cette dynamique, en est l’un des moteurs principaux, attirant investisseurs et grandes marques. L’Euro 2025 en est un symbole fort. Le budget de l’événement atteint 128 millions d’euros, contre seulement 12 millions en 2017. Quant à la dotation financière pour l’équipe gagnante, elle a été multipliée par cinq, passant de 8 à 41 millions d’euros. Des chiffres qui illustrent l’explosion du secteur et la diversification de ses revenus : désormais, le sponsoring et les partenariats génèrent la majorité des recettes, loin devant les droits télévisés qui ne représentent qu’un quart.

    Des inégalités persistantes avec le football masculin

    Malgré cette croissance, l’écart avec le football masculin reste colossal. En France, la meilleure joueuse perçoit en moyenne 19 fois moins que son homologue masculin. Et les compétitions illustrent aussi cette dynamique. Quand l’Euro féminin génère 65 millions d’euros de revenus, l’Euro masculin dépasse le milliard. L’UEFA entend néanmoins faire évoluer les choses. Elle prévoit d’investir un milliard d’euros dans le football féminin d’ici la fin de la décennie, avec l’objectif de créer 5000 emplois de footballeuses professionnelles. Les clubs féminins se structurent, les joueuses sont mieux formées et mieux rémunérées, et la qualité du jeu attire de plus en plus de spectateurs et de sponsors.

    Marques et audiences : les voyants sont au vert

    Les grandes marques l’ont bien compris. Adidas, Coca-Cola, Heineken, Lidl… les sponsors sont de plus en plus nombreux à s’associer à des compétitions féminines. Cet engouement s’explique notamment par l’augmentation des audiences : pour cette édition 2025, les revenus liés aux médias ont quasiment doublé par rapport à 2022. Tous les indicateurs semblent donc au vert pour le football au féminin. Mais le principal défi reste à venir, celui de bâtir un modèle économique pérenne. Car si la croissance est bien là, le secteur n’a pas encore atteint sa maturité. Les années à venir seront décisives.

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