Tour de France: la course à l'équipement Podcast Por  arte de portada

Tour de France: la course à l'équipement

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Le Slovène Tadej Pogaçar a remporté à Rouen la quatrième étape du Tour de France. Il est deuxième du classement général dans la même seconde que le maillot jaune Mathieu van der Poel, avant un rendez-vous très important ce mercredi : le premier contre-la-montre individuel, 33 km autour de Caen. Un exercice solitaire où les jambes font la différence, mais pas seulement. C’est aussi l’occasion d’étrenner les dernières innovations sur des vélos bourrés de technologie et d’électronique. Comme en Formule 1, c’est une véritable course à l’équipement que se livrent aujourd’hui les équipes en coulisses. Un phénomène qui s’accélère de manière spectaculaire depuis une quinzaine d’années.

C’était il y a quarante ans : les premières pédales automatiques, un système de fixation pied/vélo inspiré du ski… La marque Look en équipera Bernard Hinault, dans sa victoire sur le Tour 1985. À l’époque, les innovations technologiques majeures sont rares.

« Quand on voit celle-là et qu'on voit la dernière, c'est la Préhistoire. Quand on voit les cintres du guidon, quand on voit les roues, quand on voit les freins à disque, c'est des évolutions fulgurantes, ce sont les mêmes évolutions que la pédale automatique, explique l’ancien cycliste Jean-François Bernard, il y a des innovations tous les quatre matins. C'est de la folie. Les coureurs changent d'équipe en fonction de ce qu'ils ont comme matériel dans l'équipe ».

Des coureurs attentifs à tous les détails, de la forme parfois surprenante des casques au textile des chaussettes. « Pour nous, c'est une obsession, reconnaît Cédric Vasseur, manager de l’équipe Cofidis. On est dans l'optimisation de la performance à tous les niveaux. C'est-à-dire en termes d'aérodynamisme, de rigidité, mais aussi et surtout en termes de poids. Qu'il y ait un élément réel, mais aussi qu'il y ait un élément psychologique, c'est très important pour le coureur ».

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Comme des pilotes de Formule 1, les coureurs échangent régulièrement avec le département performance des équipes. Une démarche cruciale, aujourd’hui. « Pour nous, ce qui est fondamental, c'est la période hivernale, indique le Français Benjamin Thomas, spécialiste du contre-la-montre. C'est le hors-saison, c'est là où on va avoir du temps pour tester le matériel, le nouveau matériel. C'est là où il y a les changements : on peut changer de cadre, de roue. Par exemple, on avait testé en décembre et janvier les nouveaux groupes treize vitesses. On avait fait les retours sur ce que l'on avait bien aimé, ce que l'on pouvait encore modifier pour l'améliorer. Et là, on est au Tour de France avec le nouveau groupe et la version finale. Ils ont intégré ce que l'on leur avait dit sur des petits détails, des poignées... Ça fait la différence ».

Mais quelle est la valeur réelle de ces gains marginaux ? Tadej Pogaçar pourrait-il gagner le Tour de France aujourd’hui avec un vélo d’une dizaine d’années ? Pas sûr pour Cédric Vasseur : « On a beaucoup évolué au niveau des pneumatiques, des roulements, au niveau du poids du vélo... À tous les niveaux, ça serait beaucoup plus difficile pour lui de gagner le Tour de France, voire impossible ». Heureusement pour le champion slovène, son équipe est l’une des plus à la pointe du peloton et ses jambes font le reste.

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