
Les couleurs intérieures de MiiRA, voix entre deux rives de Paris à Rio
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Dans son nouvel EP Cores – « couleurs », en portugais –, la chanteuse et compositrice franco-brésilienne MiiRA tisse une œuvre à la croisée des traditions et de l’intime. Fidèle aux racines musicales brésiliennes, elle s’en inspire autant qu’elle les réinvente avec une irrévérence assumée.
MiiRA définit sa musique comme de la néo-bossa nova ou néo-tropicália, deux mouvements majeurs du paysage musical brésilien. De la bossa nova, elle garde l’essence : un chant murmuré, porté par une guitare douce, très intimiste. De la tropicália, née à la fin des années 1960, elle adopte ce mélange des genres qui fait dialoguer les rythmes brésiliens avec le rock, le psychédélisme, les influences anglo-saxonnes.
Ce principe d’« anthropophagie culturelle », hérité du modernisme brésilien, devient son fil rouge. Absorber des sons venus d’ailleurs, les digérer, puis les réintégrer dans une narration profondément personnelle et liée à sa terre natale. Cores devient alors un espace d’expérimentation, un laboratoire d’émotions, où chaque chanson prend une teinte différente, à l’image des multiples facettes de l’artiste.
Émotions enfouies et quête du lâcher-priseL’EP propose des ambiances contrastées. L’un des morceaux écrit en français, « Où vont les larmes », évoque ces émotions que l’on enfouit, que l’on empêche d’exister. Écrit en pleine nature pendant le confinement, près d’un torrent, ce titre capte quelque chose de brut, de suspendu : la quête d’un lâcher-prise.
Le deuil est au centre de « Canto », une samba écrit à Rio, pensé comme une célébration collective. Inspirée des roda, ces cercles où l’on se rassemble pour chanter et jouer, la chanson invoque la puissance de la musique pour traverser l’absence. Loin d’être un repli mélancolique, Cores propose une ouverture : à la mémoire, aux autres, à ce qui reste vivant.
Une cartographie de l'âme en couleursTout au long de l’EP, une forme de sacré affleure, portée notamment par l’usage de l’orgue, instrument majestueux, presque mystique. Les arrangements de cordes, denses et nuancés, donnent une ampleur orchestrale à l’ensemble. À travers eux, MiiRA compose une œuvre atmosphérique, mais jamais lisse : une œuvre vibrante, traversée de tensions et de douceurs.
Avec Cores, MiiRA dessine une cartographie sensible de l’âme, où chaque morceau est une couleur, une émotion, un fragment d’humanité. Une invitation à exister pleinement – et à laisser entrer en nous les couleurs des autres et du monde.