
Les archives de la parole de la BNF : un atlas linguistique sonore de la France
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En 1911, le linguiste Ferdinand Brunot a créé, avec le soutien de la firme Pathé, les Archives de la parole qui viennent de rentrer dans le Régistre «Mémoires du Monde» de l'UNESCO.
Le 3 juin 1911, le linguiste Ferdinand Brunot inaugurait ce que nous appelons aujourd’hui les Archives de la Parole. Des centaines d’enregistrements qui témoignent du parler de ce début du XXè siècle. L’idée étant de conserver les cultures orales grâce à l'enregistrement phonographique. Ce fonds, qui a permis de créer l’une des premières patrimonialisations du son en France, vient d’être inscrit au registre international Mémoire du monde de l'UNESCO. Comment ces sons ont-ils été enregistrés et recensés ? À qui sert-il ? De quoi est-il composé ?
Quelque 3 000 enregistrements sont numérisés et archivés. Rien n'aurait pu se faire sans le partenariat entre la Sorbonne et la firme Pathé. À l'origine, les enregistrements étaient réalisés sur des cylindres de cire qui servaient de matrice et qui étaient envoyés dans les usines Pathé, à Chatou, pour être pressés et gravés sur des 78 tours. C'était une véritable innovation technique pour l'époque dont s'était emparé le linguiste qui y a vu une véritable opportunité pour légitimer l'oralité et la langue parlée. Il s'est inspiré de l'expérience du Phonogrammarchiv de Vienne (1899). Les contraintes techniques sur ces supports imposaient 2 à 3 minutes d'enregistrement, ce qui correspondait à chaque face d'un 78 tours.
Les sons récoltés allaient du français parlé aux dialectes, patois et langues régionales. L'objectif était d'avoir une amplitude suffisamment large pour rendre compte des évolutions de la langue et des façons de parler. On y trouve des dialogues, mais aussi des fables, des chants ou des contes. Les enregistrements se faisaient à la Sorbonne ou sur le terrain et à l'époque, les gens n'étaient pas habitués à entendre leur propre voix ! On y trouve aussi des voix célèbres enregistrées (Guillaume Apollinaire, Alfred Dreyfus) et des langues étrangères avec des locuteurs de passage à Paris. C'est le début d'une prise de conscience de ce qu'est un patrimoine immatériel et qui reste encore aujourd'hui un objet de recherche vivant.
Aujourd'hui, la DGLFLF documente les langues parlées en France de nos jours avec l'initiative «Écouter parler».
Ferdinand Brunot (1860-1936) était un linguiste, grammairien et historien de la langue française. Il a été professeur au Collège de France. Il est connu pour avoir dirigé la monumentale Histoire de la langue française en neuf tomes. Spécialiste de la phonétique et des évolutions linguistiques en France, il a contribué à institutionnaliser les études de linguistiques en France. Il a fondé les Archives de la Parole en 1911. Il fut un pionnier dans la collecte d'enregistrements sonores à des fins scientifiques. Il était aussi un homme très engagé politiquement, en ce qui concernait les droits de l'homme, républicain, héritier des Lumières, défenseur de Dreyfus.
Invité : Fabrice Menneteau, responsable du service son, vidéo et multimédia au sein de la BNF (Bibliothèque nationale de France).
Programmation musicale :
L'artiste Claire Diterzi avec le titre Fille de.