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Invité Afrique

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De: RFI
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Du lundi au vendredi, Christophe Boisbouvier reçoit un acteur de l'actualité africaine, chef d'Etat ou rebelle, footballeur ou avocate... L'invité Afrique, c'est parfois polémique, mais ce n'est jamais langue de bois.

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  • Sénégal: «Nous demandons au Premier ministre de revenir à la raison»
    Jul 17 2025
    Au Sénégal, la semaine dernière a été marquée par les critiques d’Ousmane Sonko à l’encontre du président Bassirou Diomaye Faye. Le Premier ministre, également chef du Pastef, le parti au pouvoir, a reproché au chef de l’État de ne pas suffisamment le soutenir face aux attaques dont il dit faire l’objet. Lundi 14 juillet, Bassirou Diomaye Faye a tenté d’éteindre la polémique, en affirmant qu’il n’avait pas de divergences avec son Premier ministre. « Il est mon ami, je n’ai aucun conflit avec lui », a-t-il assuré. Comment analyser cette séquence ? Traduit-elle un malaise au sommet de l’État sénégalais ? Mamoudou Ibra Kane est éditorialiste. Leader du mouvement « Demain, c’est maintenant », il avait fait campagne l’an dernier pour l’ancien Premier ministre Amadou Ba. Il est l’invité de Pierre Firtion ce matin. RFI : Bassirou Diomaye Faye a tenu à calmer le jeu lundi 14 juillet en réfutant tout désaccord avec le Premier ministre. Mais jeudi dernier, Ousmane Sonko s'en est pris ouvertement au président en parlant d'un manque de soutien face aux attaques dont il dit faire l'objet. Ousmane Sonko a même pointé un problème d'autorité dans le pays. Suivez son regard… Est-ce là une simple montée en tension ou cela marque-t-il selon vous une possible fracture entre les deux hommes ? Mamoudou Ibra Kane : On se serait cru dans un numéro de cirque. Mais cela ne fait pas rire. Il s'agit d'un sujet sérieux, d'un sujet qui concerne l'État du Sénégal. Si on interroge l'histoire, les présidents Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia constituaient un beau duo à la tête de l'État. Mais leur compagnonnage a duré le temps d'une rose, avec une crise qui a éclaté en décembre 1962. Qu’Ousmane Sonko s'en prenne au président de la République de manière ouverte en parlant de problème d'autorité… Mais plus grave, il a dit « s’il ne peut pas, qu’il me laisse gouverner ». Nous sommes dans une République avec des institutions. Il faut avoir de l'entendement. Je pense qu'un rappel à l'ordre s'imposait au chef de l'État, qui ne l'a pas fait. Mais au fond, selon moi, cela ne fait que différer le combat… Depuis avril 2024, il y a eu déjà des moments de tension entre les deux figures de l'exécutif qui sont alliées de longue date, on le rappelle. Néanmoins, cette fois, ça paraît beaucoup plus sérieux ? Oui, mais le premier ministre dit d'abord « personne ne peut m'empêcher de me présenter ». Cela est clair. C'est un message qu'il envoie à son camp et plus précisément au président de la République. Mais bon, je crois qu'il ne faut pas limiter la question à Bassirou Diomaye Faye et à Ousmane Sonko. Je pense qu'il faut plutôt s'intéresser au ressenti des populations aujourd'hui. Je pense qu'il y a urgence à ce que ce régime s'attaque enfin aux vrais problèmes parce que ce sont des problèmes que vivent les Sénégalais : une crise économique et sociale presque sans précédent. À lire aussiSénégal: le président Diomaye Faye calme le jeu après les critiques du Premier ministre Sonko Donc ce que cela traduit selon vous, ce n'est pas un simple problème que l'on pourrait dire au sommet de l'État, entre ces deux figures de l'exécutif, c'est un problème peut-être plus structurel ? Mais clairement c'est un aveu en réalité d'incompétence, en tout cas d'incapacité d'attaquer de front les problèmes. Vous n'êtes pas sans savoir qu'aujourd'hui, les finances de l'État du Sénégal sont exsangues. L’agence de notation Standard and Poor's vient d'abaisser encore la note du Sénégal par rapport à la dette publique. Aujourd'hui, le Sénégal est sans programme avec le Fonds monétaire international. Il y a un problème réel de financement et très peu d'investissements. Ousmane Sonko est depuis plusieurs mois accusé par des militants, des opposants et des membres de la société civile de vouloir faire taire toute voix discordante dans le pays. Est-ce que cela vous inquiète ? Est-ce que cela est à prendre au sérieux ? Le Sénégal n'est pas une dictature. Le Sénégal est une démocratie avec ses exigences. Le gouvernement doit se plier à cela. Aujourd'hui, ce sont des journalistes, des activistes, des chroniqueurs, des opposants qui sont persécutés et qui sont emprisonnés. Le dernier exemple en date, c'est le chroniqueur Badara Gadiaga. Mais ça ne s'arrête pas à cela. C'est aussi des menaces et des intimidations contre les médias. Cela n'est pas acceptable. Une autre déclaration d'Ousmane Sonko a fait polémique. La semaine dernière, le chef du gouvernement a qualifié les membres de la société civile de « fumiers » et a parlé de la nécessité de couper tout financement venu de l'étranger. Pour quelles raisons de tels propos ? C'est quelqu'un qui est aujourd'hui confronté à des problèmes auxquels il n'a pas de solution. C'est l'injure à la bouche. Ce sont des menaces contre la...
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  • Etienne Fakaba Sissoko: «Les militaires ne vont pas aux élections parce qu'ils n'ont pas le soutien du peuple malien»
    Jul 16 2025
    Etienne Fakaba Sissoko est un économiste malien, professeur à l’université de Bamako et voix critique de la Transition. Après avoir publié fin 2023 un livre dans lequel il dénonçait la « propagande » des autorités de transition, Etienne Fakaba Sissoko a été condamné notamment pour « atteinte au crédit de l'État » et a passé un an en prison. Etienne Fakaba Sissoko avait déjà été emprisonné pendant six mois, deux ans plus tôt, sans aucune condamnation.Libéré fin mars, Etienne Fakaba Sissoko est désormais exilé, de passage en France. Tenir, témoigner, lutter : durant sa détention, le chercheur a écrit plusieurs livres dont Le trône des illusions (mai 2025, L’Harmattan). Un roman, une fiction, où le Mali de transition transparaît à chaque page. Les personnages et les situations collent au réel… sauf pour la fin, où l’auteur imagine la chute du régime. Etienne Fakaba Sissoko est l’invité Afrique de RFI, au micro de David Baché. RFI : Votre roman se passe dans le pays imaginaire de Gayma, sous un régime militaire putschiste autoritaire, le protagoniste Sabu est « un professeur devenu résistant », qui comme vous écrit, dénonce, est emprisonné… Je ne fais pas la liste des personnages dont on reconnaît facilement à qui ils correspondent : pourquoi avoir écrit un roman, et pas un essai politique sur le Mali de transition ? Etienne Fakaba Sissoko : Déjà, le fait de me retrouver en prison était dû à un essai politique que j'avais écrit : « Propagande, agitation, harcèlement, la communication gouvernementale sous la transition militaire ». Et donc, puisque la lutte aussi, c'est des phases, j'ai voulu essayer autre chose que d'appeler les choses par leur nom, tout en laissant la possibilité au lecteur de savoir exactement à quoi on fait référence. À lire aussiMali: après un an passé en détention, l'universitaire Étienne Fakaba Sissoko a été libéré Vous décrivez dans votre livre des scènes très touchantes, en prison, qui réunissent d’anciens ministres et des jeunes militants, avec des discussions politiques, des désaccords, mais aussi un amour de la patrie et une forme de fraternité. C’est-ce que vous avez vécu, dans la prison de Kenioroba ? Aujourd'hui effectivement oui, lorsqu'on pense à ces moments douloureux, je pense encore Adama Ben Diarra dit « Ben le cerveau », je pense à Ras Bath, à « Rose la vie chère », Clément Dembélé, Kalilou Doumbia, Adama Sangaré, l'ancien maire de Bamako… tous ces résistants qui se retrouvent aujourd'hui en prison et qui ont été des soutiens mutuels. On vivait les mêmes injustices, les mêmes privations de liberté et donc la seule alternative pour tenir, c'était justement de se nourrir de ces rêves pour le pays et surtout de ces débats que nous avions au quotidien. Donc c'était une fraternité effectivement, comme vous le dites, mais c'était surtout des moments profonds de réflexion pour l'avenir de notre nation. À lire aussiMali: l'économiste Etienne Fakaba Sissoko attend toujours son procès en appel Vous définissez le régime militaire de Gayma, le pays de votre roman, comme « un empire de répression et d’illusion ». C’est ce que vous pensez de la Transition malienne ? Pas que de la transition malienne. De toutes les transitions aujourd'hui au Sahel : que le lecteur soit du Niger, du Burkina ou du Mali, il saura retrouver les traits des pays qui répriment les libertés fondamentales, les libertés individuelles, qui dissolvent les partis politiques. Des régimes autoritaires qui se donnent des mandats à durée indéterminée, qui n'acceptent plus la critique et qui, finalement, se retrouvent dans des pays divisés où les populations se regardent en chiens de faïence. Et tout cela dans un contexte d'insécurité, de pauvreté extrême. Et l’illusion ? L'illusion, c'est le fait de croire que tout cela peut perdurer. Le fait de croire qu’avec la répression, on puisse se maintenir au pouvoir pour 5 ans, pour 10 ans, sans résultat probant. L'illusion, c'est surtout de penser que les populations resteront dans cette situation-là. Et aujourd'hui, nous sommes dans cette illusion-là qui est entretenue par nos autorités militaires, qui ont pris goût aux délices du pouvoir. L'illusion, c'est tout le narratif qui est présenté aujourd'hui aux populations. La question de la lutte contre l'insécurité. Nous avons suivi Kayes qui est tombée… À lire aussiMali: la Cour d'appel confirme la condamnation et la peine de prison d'Étienne Fakaba Sissoko Les attaques jihadistes tout le long de la frontière sénégalaise et mauritanienne, et notamment dans cette ville de Kayes. Exactement, et ces sept attaques qui se sont tenues simultanément dans ces régions-là montrent combien l’insécurité a gagné du terrain. Mais quand vous écoutez les autorités, vous avez l'impression que tout se passe bien. L'illusion, c'est ...
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  • Sites africains inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco: «Cela va changer beaucoup de choses pour les communautés locales»
    Jul 15 2025
    Réuni depuis le 7 juillet à Paris, le comité du patrimoine mondial de l’Unesco a décidé en fin de semaine d’inscrire 26 nouveaux sites sur la liste du patrimoine mondial. Cinq sont africains. Avec pour la première fois, l’inscription d'un lieu bissau-guinéen : l'archipel des Bijagos. Ce site avait déposé sa première candidature en 2012. Pourquoi a-t-il été choisi maintenant ? Les explications de Lazare Eloundou, le directeur du patrimoine mondial de l’Unesco. RFI : Cinq sites africains ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Il y a le paysage culturel du Mont Mulanje au Malawi, les sites archéologiques Diy Gid Biy des monts Mandara au Cameroun, le parc national de Maputo à la frontière entre le Mozambique et l'Afrique du Sud et il y a également ces deux sites bissau-guinéens et sierra-léonais. Est-ce que vous pourriez, rapidement, nous les présenter ? Lazare Eloundou: Oui, tout à fait. Celui de la Sierra Leone est un complexe d'une île de Tiwai et d'une forêt pluviale de Gola. Et la Sierra Leone célèbre son tout premier site sur la liste du patrimoine mondial. Ensuite, il y a le site de la Guinée-Bissau qui est un important écosystème marin de l'archipel des Bijagos, un hotspot tellement important de la biodiversité marine qu'il a aussi rejoint la liste du patrimoine mondial. On doit notamment l'inscription de l'île de Tiwai en Sierra Leone au combat acharné d'un activiste. Est-ce que vous pourriez nous en dire un petit peu plus ? Tommy Garnett est plus qu'un activiste. Il est vraiment un défenseur du patrimoine. Ce combat a commencé il y a plusieurs années après la guerre où il s'est engagé à tout faire pour sauver l'île de Tiwai qui avait été détruite par la guerre. Un travail important s'est fait avec les communautés et plus tard aussi avec le soutien des autorités de Sierra Leone. Pour l'archipel des Bijagos en Guinée-Bissau, ça aura été une longue attente. Le pays avait déposé sa première candidature en 2012... Le travail pour préparer une candidature pour la liste du patrimoine mondial est un travail très sérieux où il faut des données très concrètes. Il se trouve que la Guinée-Bissau a pris un peu de temps déjà parce qu'il lui fallait de l'expertise. Et c'était ça, effectivement, l'une des choses importantes qu'Audrey Azoulay, la directrice générale de l'Unesco, a voulu en faisant de l'Afrique sa priorité depuis 2018. C'est l'expertise : renforcer l'expertise des professionnels africains. C'est ce qui s'est fait en formant des experts de la Guinée-Bissau qui ont pu contribuer à la préparation de ce dossier. Et qui ont pu démontrer que ce lieu important, cet archipel deltaïque actif, le seul de la côte Atlantique africaine, est aussi un lieu important, une halte migratoire la plus importante de l'Afrique de l'Ouest et un lieu de nidification majeur des tortues marines. Ils ont pu le démontrer dans ce dossier. Que vont changer concrètement ces inscriptions pour ces différents sites ? Elles vont changer beaucoup de choses pour les communautés locales. Elles vont certainement contribuer à l'amélioration de leurs conditions de vie, ce qui est important. Mais elles vont aussi permettre à l'Unesco de continuer à former des experts, à fournir de l'assistance internationale, à encourager le tourisme local, mais aussi culturel autour de ces sites. Cela va également contribuer au développement socio-économique de tous ces pays et promouvoir la riche histoire culturelle de tous ces pays. À côté de ces nominations, trois sites africains ont été retirés du patrimoine en péril. C'est le cas notamment de l'ancienne ville de Ghadamès en Libye et des forêts humides de l'Atsinanana à Madagascar. Qu'est-ce qui vous a poussé à faire ces choix ? Il y a un grand travail qui s'est fait. C'est le cas des forêts de l'Atsinanana à Madagascar. Pendant près de quinze ans, l'Unesco et tous les experts ont travaillé pour accompagner les autorités malgaches. Il y a eu des investissements énormes pour lutter contre la déforestation qui avait été observée. Beaucoup d'autres activités qui ont été menées ont fait que l'on peut dire que sur les six composantes qui constituent ces forêts, quatre d'entre elles sont aujourd'hui suffisamment préservées. Les deux autres sont aussi en train de le faire. C'est très encourageant et le Comité du patrimoine mondial a pris tout cela en compte et a considéré que les efforts du gouvernement malgache méritaient que ces sites soient retirés de la liste en péril. Et en plus, nous avons un plan d'action pour les années à venir afin de renforcer ce travail qui a déjà commencé et rendre durable cette décision du patrimoine mondial. À lire aussiSierra Leone: l'île de Tiwai classée par l'Unesco pour sa biodiversité exceptionnelle À lire aussiGuinée-Bissau: l'archipel des Bijagós entre au patrimoine mondial de l'humanité À lire...
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